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samedi 23 mars 2024

lens

 

Lens, cité miniere

Résumé :

La ville de Lens est le centre d'une agglomération de 300 000 habitants au cœur du bassin minier. Son passé est ancien et la population qui est venue pour travailler aux mines a décuplé le nombre de ses habitants. On en découvre différents quartiers, le canal en cours de comblement ainsi que l'entrée des bâtiments des Grands Bureaux généraux des mines de Lens.

Type de média :
Date de diffusion :
13 octobre 1973
Source :

 Éclairage

L'industrie minière a profondément modifié le destin de Lens et

 façonné le paysage de cette ville.

A l'époque de la création de la Société des Mines de Lens en

 1852, Lens est une modeste bourgade agricole de 3 000

 habitants. L'exploitation charbonnière, industrie à fort besoin de

 main d'œuvre, entraîne une rapide expansion démographique

. Lens devient la "capitale du bassin minier" du Pas-de-Calais. En

 1912, à la veille de la Première Guerre mondiale, la ville compte

 32 000 habitants. La guerre interrompt brutalement cette


 croissance, puisqu'il ne reste plus que 4 000 Lensois, évacués en

 avril 1917. Lens est entièrement détruite à la fin de la guerre, les installations

 minières sont dévastées. La reconstruction sera néanmoins

 rapide, notamment en raison de l'intérêt économique représentée

 par l'industrie charbonnière. Dès 1928, la reconstruction est

 presque achevée. Le centre-ville de Lens est marqué par

 l'architecture Art Déco, caractéristique de cette période.

La population est revenue progressivement après le conflit : en

 1921, on compte déjà 14 000 habitants. Ils sont 34 000 en 1946. A

 son apogée, à la fin des années 1960, la population lensoise

 augmente même jusqu'à près de 45 000 habitants. La récession,

 puis l'arrêt définitif de l'exploitation minière entraînent une

 diminution de la population. En 1990, on recense 38 244 Lensois

 et 36 823 en 1999.

Cette croissance a eu un impact important sur l'urbanisme de

 Lens. La ville s'est peu à peu développée en dehors du noyau

 urbain initial. Des cités minières ont été bâties autour des puits de

 mine, en particulier au nord et à l'ouest. Chaque cité avait son

 église, son école, son dispensaire et vivait pratiquement en

 autarcie vis-à-vis de la ville-centre. La construction des cités

 autour des puits de mine, où chaque ouvrier mineur avait un

 logement à sa disposition, témoignait de la politique sociale paternaliste développée par la Société des Mines de Lens. La Société

 des Mines était bénéficiaire d'une concession attribuée par l'État.

 Sur le territoire concédé, elle faisait réaliser elle-même tous les

 travaux d'équipement : lignes de chemin de fer, réseaux

 d'électricité et d'assainissement.

L'activité économique, largement tournée vers la mine jusqu'aux

 années 1970, a nécessité l'implantation de services et

 infrastructures ; ceux-ci étaient constitués majoritairement de

 sous-traitants au service des Houillères ou d'entreprises et

 commerces pour la vie courante des habitants. La Société des

 Mines de Lens, puis les Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-

Calais après la nationalisation de 1946, étendaient leur emprise

 foncière sur un large territoire. Les Grands Bureaux, situés au

 cœur de la ville, affirmaient, par leur architecture imposante, la

 puissance des Houillères. Cet édifice, œuvre de l'architecte lillois

 Louis-Marie Cordonnier, a été construit entre 1928 et 1930. Le

 jardin à la française de trois hectares aménagés devant le

 bâtiment a été conçu par le paysagiste parisien Achille Duchêne.

 Depuis 1991, les anciens Grands Bureaux des Mines de Lens

 sont la propriété de l'Université d'Artois et accueillent la faculté

 des sciences Jean Perrin.

La construction du canal de Lens, autre équipement d'envergure,

 répondait à une nécessité économique à la fin du XIXe siècle. Ce

 canal, laissé à l'abandon à la fin du XVIIIe siècle, fut de nouveau

 creusé et aménagé en 1885-1886 à la demande des Sociétés des

 Mines de Lens et de la Société Houillère de Liévin. Il servit à

 l'acheminement du charbon par des péniches qui pouvaient

 chacune en contenir 200 à 300 tonnes. L'entretien du canal

 s'avérait cependant de plus en plus difficile et dès 1962, le conseil

 municipal de Lens avait exprimé sa volonté de le supprimer. En

 1974, le lit du canal est comblé et laisse la place en surface à la

 rocade minière sud, conçue pour désenclaver le bassin minier et

 faciliter son développement économique.


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