Généralités
La gestion de l'eau au fond
L’eau reste pour l’exploitation minière le meilleur allié mais aussi le pire ennemi. Les problèmes commencent lors des fonçages des puits aux 18 et 19ème siècles. Nombre de ceux-ci sont restés à l’état d’avaleresse car ils étaient envahis par les eaux notamment lors du passage de la nappe phréatique. C’est le cas des puits 1 et 5 de Dourges ou de l’avaleresse des Lillois, la paix des mines d’Aniche. Pour éviter ces soucis, le fonçage s’est modernisé par le procédé Kind-Chaudron : une tige est enfoncée puis agrandie jusqu’au diamètre voulu. Une doublure avec une boîte de mousse est forcée en cas de venues d’eau. Les derniers fonçages de puits se firent par congélation des sols.
Inondation des chantiers
Mais le danger n’était pas écarté lorsque le puits était creusé. Les cuvelages étaient en bois de chêne et laissaient bien souvent l’eau s’infiltrer. Le cuvelage était régulièrement inspecté et réparé. Lorsque la pression des eaux était trop importante, le cuvelage cédait et inondait tout comme au 2 de Marles ou à la fosse 2 des Mines de Meurchin. Pour palier à cela, les fosses furent équipées de pompes actionnées d’abord par une noria de chevaux puis à vapeur et enfin électriques. En outre, les cuvelages évoluèrent. Ils furent en fonte puis totalement en béton.
Puits inondé
La guerre 14-18 dans le Nord a été dramatique pour les puits. En plus des destructions de surface, les puits occupés furent noyés par les allemands. Le dénoyage dura plusieurs années.
Mais l’eau va devenir l’allié du mineur dans la lutte contre les poussières lors des forages et de l’abattage. C'était encore de l'eau supplémentaire à évacuer.
Actuellement, la remontée des eaux est surveillée et des pompes de relevage des eaux sont encore en action pour contrôler la nappe phréatique.
Pompe
Pour compléter le système de pompage au fond, des réservoirs ont été montés à chaque étage d'exploitation. On les appelle « les albraques ». Ces réservoirs avaient une double fonction : collecter toutes les eaux usées et permettre aux pompes de remonter les eaux par étapes.
Albraque au fond
Evolution des pompes
L'évolution du pompage
Les premières pompes étaient rudimentaires. Il s'agissait de tourets, de pompes à bras et de machines mues par des chevaux. Ces moyens préhistoriques n'étaient pas suffisants pour passer le fameux torrent d'Anzin par exemple. La première machine fixe à Fresnes sur Escaut au puits « Petites fosses », inaugurée vers 1730. (1732 pour Fresnes sur Escaut et 1735 sur Vieux Condé). Cette pompe est communément appelée « machine à feu », d'un système Newcomen.
Jusqu'en 1783, peu d’améliorations seront apportées mais à partir de cette date, on fit usage du balancier à contre poids pour équilibrer les poids morts des pompes. Vers 1848, ces pompes sont remplacées par un modèle plus perfectionné système « Cornoauillle ». Un peu plus tard, vint la pompe à traction directe avec balancier et contre-poids par dessus, puis une machine sans contre-poids (Villars). En 1861, la fosse Bonne Part est dotée d'une pompe à air comprimé « système Guary » destinée à remplacer la pompe à balancier. La première pompe souterraine date seulement de 1885. Elle est installée à Chabaud la Tour. Elle pouvait refouler sur 200m.