sur ce blog:VILLE LENS ,LES MINES62/59:RCL se trouve les anciennes photo de lens etant enfant de lens et les photo des fosses et travail de mon pere qui etai mineur:FIER DE CETTE VILLE ET METIER DE MON PERE,inscrit a la protection DMCA
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Alors que le projet de loi relatif au Grenelle de l’environnement
vient tout juste d’être voté par l’Assemblée Nationale, les communes
minières de France et d’Europe s’engagent de plus en plus sérieusement
dans la voie des énergies renouvelables. L’idée : utiliser l’eau des
mines ennoyées depuis leur fermeture pour alimenter des centrales
géothermiques.
L’énergie géothermique, une seconde vie pour les mines de charbon ?
C’est en tout cas ce qu’espèrent les anciennes cités minières, tant pour
verdir leur image que pour relancer le développement local. Peu
développée en France (elle ne concerne que 1,3% des énergies
renouvelables, lesquelles ne représentent que 8,5 % de la production
totale), l’exploitation de la chaleur du sol offre pourtant un potentiel
énergétique considérable. Et pour cause : la température terrestre
augmente de 3°C tous les 100 mètres parcourus en profondeur.
En quoi l’utilisation des anciennes mines de charbon est-elle
pertinente ? Elle évite les coûts de forage, qui peuvent s’élever à 150
000 euros tous les 100 mètres, et offre grâce à son labyrinthe de
galeries sous-terraines, un réseau de distribution. Certes, de nombreux
puits ont été rebouchés à l’arrêt de l’activité (c’est le cas de plus de
86 % des mines de Lorraine), et le potentiel de faisabilité dépend très
largement de la configuration des galeries. Il faut également que l’eau
ait retrouvé sa température naturelle, ce qui demande parfois vingt ans
d’attente après la fermeture de la mine. Enfin, il faut encore que les
espaces à alimenter soient les plus proches possibles de la centrale,
car la déperdition de chaleur atteint parfois les 2°C par kilomètre
d’acheminement.
Mais ces différentes contraintes rebutent de moins en moins les
communes françaises concernées. Depuis quelques mois, elles sollicitent
les services du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM),
pour établir des études de faisabilité. Fabrice Boissier, directeur du
département géothermie du BRGM, a notamment étudié les sites lorrains
pour déterminer un candidat propice à l’installation d’une centrale
géothermique. « Nous avons fait l’inventaire des mines existantes. Le
site n’est pas encore déterminé, mais cela ne saurait tarder. Restent à
traiter les différents problèmes juridiques… Car les mines fermées
depuis longtemps dépendent toujours de la législation du Code des mines,
ce qui induit des difficultés administratives. La démarche doit donc
être concertée, entre les collectivités concernées, l’Ademe et le
BRGM. »
Des projets d’aménagement urbains autour de centrales géothermiques
La voie est tracée par les quelques projets pilotes cofinancés par le
programme européen Interreg IIIB. Première concrétisation en date,
l’ouverture d’une centrale géothermique sur des anciens travaux miniers à
Heerlen, aux Pays-Bas, dans le cadre d’un projet de rénovation urbaine.
Précurseurs, les Pays Bas ? En réalité, pas tout à fait. La ville de
Sprighill, en Nouvelle Ecosse, avait effectivement ouvert une telle
centrale en 1988, pour alimenter un parc industriel. Mais dorénavant,
l’objectif est d’approvisionner des pôles urbains entiers, composés de
centres d’affaires, de zones commerciales et de quartiers résidentiels.
D’où l’intérêt porté par les communes minières. Patrice Delattre,
délégué général de l’Association des communes minières de France (Acom),
et coordinateur de l’Association européenne des communes minières
(Euracom) croit fermement au potentiel français. « Il existe des anciens
travaux miniers qui contiennent des réservoirs d’eau importants.
Surtout dans le Nord Pas-de-Calais, en Lorraine, dans le Tarn, les
Bouches du Rhône et en Auvergne. Reste donc à trouver une articulation
entre les projets d’aménagement urbain de ces régions et la
réhabilitation des bassins miniers ». Il revient par ailleurs sur la
nécessité de combiner les différentes sources d’énergie : « la
géothermie seule ne suffit pas, il faut lui associer l’éolien et le
photovoltaïque. C’est ce qui fait qu’il n’existe pas de concurrence avec
les autres énergies renouvelables. »
Pour l’instant, on ne dénombre aucun dispositif opérationnel en
France, mais il existe deux projets pilotes : l’un à Freyming Merlebach,
en Moselle, et l’autre à Gardanne, près de Marseille. Cette commune des
Bouches du Rhône a en effet racheté les deux puits voisins et commandé
une étude de faisabilité au BRGM. Claude Durand, directrice de cabinet
du maire, précise néanmoins que rien ne garantit l’installation d’une
future centrale: « Nous sommes très en amont du projet. Pour l’instant,
il s’agit d’évaluer le volume d’eau et sa température, pour décider
comment réutiliser cette eau douce, qui jusqu’ici se déverse dans la mer
méditerranée.» La France n’en est qu’à ses débuts en la matière.
Patrice Delattre regrette d’ailleurs le peu de place accordée à la
géothermie dans les projets du Grenelle. « Mais c’est le rôle de l’Acom,
d’interpeler les pouvoirs publics et les collectivités, car il y a là
un véritable enjeu sectoriel pour les communes minières. Il faut aussi
échanger nos expériences avec nos voisins étrangers, ce que nous faisons
au sein d’Euracom. »
La ville d’Heerlen aux Pays-Bas a réhabilité une ancienne mine de
charbon abandonnée en un générateur de source d’énergie géothermique.
Le projet tire profit des puits miniers inondés il y a 30 ans, et
utilise leur énergie thermique pour alimenter un vaste réseau de
chauffage. Surnommé “Minewater”, le nouveau système mis en service le
1er octobre, prévoit d’équiper jusqu’à 350 maisons et entreprises
disposant d’un système de chauffage et de refroidissement adapté.
Pour
tester le concept de “minewater”, cinq nouveaux puits ont été forés
dans le sol en divers endroits de la ville pour accéder aux galeries de
la mine souterraine. Chaque puits est situé à une profondeur de 700
mètres où près de 80 mètres cubes d’eau par heure peuvent être pompés.
La
température de l’eau au fond du puits est de 32°C et se refroidit
progressivement pour atteindre 28°C à la surface. L’eau chaude de la
mine – à 450 mètres sous terre – est amenée à la surface par une pompe
qui en extrait la chaleur. Au cours de l’été, l’eau est pompée à une
profondeur d’environ 250 mètres, là où le différentiel de température
est bien moins important. Des calculs effectués en décembre indiquent
que “minewater” deviendra une source géothermale économiquement viable à
long terme avec un coût équivalent aux sources d’énergie
traditionnelles. La zone désservie par “Minewater” est relativement
nouvelle et comprend un supermarché, un tout nouveau centre culturel,
une bibliothèque (image ci-dessous) ainsi que de nombreuses maisons et
entreprises.
De l’énergie géothermique issue d’une mine de charbon
(Src : Minewater Project – inhabitat)
La ville d’Heerlen aux Pays-Bas a réhabilité une ancienne mine de
charbon abandonnée en un générateur de source d’énergie géothermique.
Le projet tire profit des puits miniers inondés il y a 30 ans, et
utilise leur énergie thermique pour alimenter un vaste réseau de
chauffage. Surnommé “Minewater”, le nouveau système mis en service le
1er octobre, prévoit d’équiper jusqu’à 350 maisons et entreprises
disposant d’un système de chauffage et de refroidissement adapté.
Pour tester le concept de “minewater”, cinq nouveaux puits ont été
forés dans le sol en divers endroits de la ville pour accéder aux
galeries de la mine souterraine. Chaque puits est situé à une profondeur
de 700 mètres où près de 80 mètres cubes d’eau par heure peuvent être
pompés.
La température de l’eau au fond du puits est de 32°C et se refroidit
progressivement pour atteindre 28°C à la surface. L’eau chaude de la
mine – à 450 mètres sous terre – est amenée à la surface par une pompe
qui en extrait la chaleur. Au cours de l’été, l’eau est pompée à une
profondeur d’environ 250 mètres, là où le différentiel de température
est bien moins important.
Des calculs effectués en décembre indiquent que “minewater” deviendra
une source géothermale économiquement viable à long terme avec un coût
équivalent aux sources d’énergie traditionnelles.
La zone désservie par “Minewater” est relativement nouvelle et
comprend un supermarché, un tout nouveau centre culturel, une
bibliothèque (image ci-dessous) ainsi que de nombreuses maisons et
entreprises.
Face à un monde qui a des besoins pétrolifères accrus chaque année, une solution refait surface pour le fioul domestique.
Des entreprises pourraient utiliser le charbon liquide comme
carburant alternatif au pétrole, qui représente encore 94% de la demande
de carburants dans les transports. Mais attention !
Le charbon a un avantage : sa répartition dans le monde. A ce jour,
plus de 80 % des réserves de charbon se concentrent dans six pays : les
Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde, l’Australie et l’Afrique du
Sud. Etant mieux distribué, il réduirait la dépendance énergétique de
plusieurs pays…
…Mais la face cachée est importante car son impact sur
l’environnement est très grande. Il est en effet trop polluant et encore
trop cher à produire. Pourtant il est abondant puisque le monde dispose
encore de 174 années de réserves contre 63 pour le gaz et 41 pour le
pétrole. Des projets pour rectifier le tir sont à l’étude dans le
monde….
Le charbon est un des carburants les moins chers et les plus
calorifiques. Cependant, c’est aussi l’un des plus polluants. Le fioul
et le gaz sont évidemment moins chers pour le chauffage. Il existe peut
être une solution pour créer un charbon liquide, qui serait plus
écologique. Les premières tentatives datent de l’URSS. Cela a abouti à
la création d’un mélange combustible liquide consistant de charbon et
l’eau. Ainsi, un pipeline d’eau-et-charbon “de Belovo-Novossibirsk” de
262 km de long a été utilisé de 1989 à 1993 pour pomper un tel carburant
pour la station thermique de Novossibirsk.
Un des inconvénients technologiques était une haute dépense d’énergie
utilisée pour la production du carburant – 150 kilowattheures par
tonne. Les chercheurs de l’association de production scientifique
Kompomash-TEK, ont développé une technologie et un équipement afin de
fabriquer des mélanges d’eau-de-charbon de nouvelle génération qui
assurent les apports de puissance n’excédant pas 20 kilowattheures. Les
mélanges ont toutes les propriétés du carburant liquide. Une
particularité de leur processus de combustion est la fumée blanche
tandis que le charbon produit de la fumée noire en raison de la suie non
brûlée et de la poussière. Le charbon liquide brûle complètement sans
polluer l’environnement avec des particules solides.
Les chercheurs croient que le nouveau carburant sera capable de
remplacer avec succès le charbon ou le fioul dans des maisons à
chaudière commune après seulement des changements mineurs de technologie
et d’équipement. Un des premiers clients pour cette nouvelle
technologie et son équipement est le Tadjhikistan, car il a ses bassins
houillers propres.
Un nouveau traitement de l’intoxication par l’oxyde de carbone
L’intoxication par l’oxyde de carbone est assez fréquente dans les
mines à feux. Nous avons pensé que les extraits ci-après de journaux
médicaux intéresseraient ceux de nos camarades qui ont à lutter contre
les feux de mine. Ils ont été extraits de journaux anglais en ce qui
concerne le traitement nouveau de l’intoxication. Le rappel. Sommaire de
ce que nous connaissons des terribles effets de l’oxyde de carbone est
du domaine public. Le Docteur Griger, de San-Franciseo, a imaginé un
nouveau traitement de l’intoxication par l’oxyde de carbone qui paraît
donner de merveilleux résultats si l’on en croit les observations
publiées dans les revues médicales des Etats-Unis. Il recommande
l’injection intra-veineuse de 50 c.c. d’une solution de 1 % de bleu de
méthylène dans l’eau physiologique, injection que l’on peut répéter, si
c’est nécessaire, 15 à 30 minutes plus tard. Il faut, en outre,
pratiquer la respiration artificielle. Le « Journal de Médecine de Paris
» reproduit une observation véritablement impressionnante. Il s’agit
d’un habitant de San-Francisco, âgé de 54 ans, qui, le 30 décembre 1937,
tenta de se suicider en s’enfermant dans sa voiture, moteur en marche,
pour y respirer les gaz d’échappement qui contiennent une proportion
importante d’oxyde de carbone. On lui fit la respiration artificielle
pendant une demi-heure sans résultat. A l’hôpital, où on le transporta
ensuite, les médecins et les internes avaient reçu l’ordre d’appliquer
le nouveau traitement à tous les cas d’intoxication par l’oxyde de
carbone. On fit à ce malade une injection intra-veineuse de bleu de
méthylène et, trois minutes après, son cœur se remettait en marche. Dix
minutes plus tard, il revenait à lui. Tous les autres cas traités ont
donné des résultats semblables. Le bleu de méthylène paraît être unvéritable contre-poison de l’oxyde de carbone.
Mineurs de fond : 1.300 kg. en hiver ; 1.200 kg. en été (tous les deux mois).
Ce charbon contient :
25 % de gros charbon (gros morceaux de charbon, gras ou maigre, qui brûle bien et donne beaucoup de chaleur) ;
50 % de charbon fin (poussières de charbon) ;
25 % de schlamm (dépôt de charbon recueilli au lavoir).
Au lieu de ce charbon, les mineurs peuvent obtenir : 733 kg. de
boulets. Ils touchent, tous les deux mois, 33 kg. de bois cassé
provenant de l’équarrissage.
Employés ; 1.500 kg. de boulets ou 2.000 kg. de têtes de moineaux (tous les deux mois).
Au choix : charbon gras pour les cuisinières ou maigre pour les feux continus.
Pensionnés : 5.000 kg. de charbon par an ;
33 kg. de bois tous les deux mois. Veuves de pensionnés :
Après 30 ans de services : 3.300 kg. par an ;
Après 15 ans de services : 1.500 kg. par an. Ingénieurs : 10.000 kg. par an.
Transport du dharbon : les mineurs paient le transport de leur
charbon : 400 fr. plus le pourboire. Les employés et les ingénieurs ont
le transport gratuit.
(l’Enquête de la classe de fin d’études.)
Ecole de la rue R.-Salengro, Meurchin.
Première rentrée de charbon : première expérience !
Voici quatre ans que ma tante est arrivée de Marseille.
Là-bas, elle ne se servait que du gaz. Aussi, quelle fut sa surprise
de voir, par un froid matin, le charretier déverser un tas «de
poussières noires devant sa porte.
En colère contre le bonhomme ahuri, elle lui dit : « Qu’est-ce, cette terre ? »
Grand’Mère intervient :
C’est votre charbon des mines que l’on vous livre !
Vous ne pouvez pas le mettre en sacs, et puis, il ne fallait
pas le vider là, mais dans la cabane !
Le charretier explique :
Madame, par ici, on apporte le charbon de cette manière. »
Toujours mécontente, elle se met en devoir de le rentrer.
Une personne qui passait lui dit qu’il fallait mettre les « gail-lettes » (1) à part.
Ma tante a trié le tas, mais elle a retiré jusqu’au plus petit morceau de charbon, ne laissant absolument que les poussières.
Aussi quand mon oncle revint de la mine, quelle fut sa surprise de
voir ma tante toute noire jusqu’aux cheveux, grattant du charbon pour en
retirer les minuscules « gaillettes ».
Tout le voisinage en a fait des gorges chaudes.
CE JOUR DE QUINZAINE
C'est « paie », chez nous, les 9 et 24 de chaque mois, ou les jours ouvrables les plus proches si ces dates sont chômées.
Tôt le matin, les mineurs ou leurs épouses ou leurs filles, si les
hommes ne sont pas libres se dirigent vers le bureau du payeur. C'est
presque fête pour ce jour de quinzaine !
Pensez donc ! la paie va récompenser (pas cependant à sa juste valeur
!) le labeur ingrat de ceux qui, huit heures durant, peinent à
plusieurs centaines de mètres de profondeur, à la merci des innombrables
dangers qui entraînent parfois de terribles catastrophes : celle du 10
mars 1906 fit périr plus de 1.200 mineurs, victimes du grisou.
Le dîner, ce jour-là le dîner, chez nous, est le repas de midi,
celui du soir étant le souper comporte un menu très sommaire,
beefsteack-frites le plus souvent. Il faut, en hâte, faire sa toilette
pour se rendre, l'après-midi, au marché de « quinzaine ».
d’Odette m’lampiste
Naissance : Tout était
réuni pour que la grande fête soit réussie, Alain Rambeau président de
l’association le 8 d’Evin avait réuni 14 géants, une chorale et les
harmonies de la région pour le baptême d’Odette m’lampiste. Le public
avais répondu présent pour assister à la cérémonie du baptême et Alain.R
a commencé par la présentation du parrain Richard Hector et de la
marraine Andrée Ort. L’office de la consécration terminée, Odette fut
découverte de son voile pour être présentée à l’ensemble du public. La
fête continua par le défilé de l’ensemble des géants dans les rue d’Evin
Malmaison. Et tandis que la belle prépare son entrée dans le monde, le président de l’association
se souvient que les débuts furent difficiles. « Il y avait déjà eu un
géant à Évin, dans les années 60, c’était Malvina… Et en toute
honnêteté, je ne saurais même pas vous dire si c’était un géant ou une
géante tellement il était… » On dira étrange pour ne pas dire laid. « Il
avait été créé par les Intrépides d’Évin, et il a brûlé dans la cour du
presbytère… » Triste fin. Après laquelle la commune avait fait une
croix sur le monde des géants. « Si bien que même dans notre
association, quand on a lancé le projet, on n’était pas nombreux à y
croire vraiment… » Mais, bien des aventures plus tard, Odette est là,
qui attend sagement que ses amis la rejoignent. Et ils seront nombreux !
Elle est née le 24 juin 2010, grâce à la ténacité de son créateur
Alain Rambeau et l’aide de son ami Richard Hector. Un projet qui
paraissait aux yeux de certains un peu utopique.., mais avec force,
dynamisme et volonté, la belle demoiselle a vue le jour. Elle mesure 3
Mètres 90 et pèse 60 Kgs.
Toutes les ménagères, leurs maris s’ils sont rentrés du travail,
leurs enfants si ce fameux marché est un jeudi, se rendent sur les deux
places de notre commune.
Là, de 14 h. à 19 h., les acheteurs défilent, non par centaines, nous
serions trop modestes, mais par milliers, formant une foule bariolée et
grouillante. A côté des Français déambulent, plus nombreux encore :
Polonais, Tchèques, Nord-Africains, Italiens, Belges…
Et les forains s’époumonent. Et les acheteurs s’affairent. Et les
billets bleus, reçus si allègrement ce matin, valsent, valsent, une
danse éperdue qui donne aux marchands, venus quelquefois de très loin,
de Paris, de Rouen, de Dijon même, un « bagout » intarissable et un
sourire toujours épanoui. Mais ce soir, les ménagères songeuses feront
le bilan de leurs dépenses !
Quatre à cinq heures durant, les commerçants vantent leur camelote,
et, crédules, les acheteurs se laissent tenter et emportent des sacs à
provisions pleins à craquer, dans lesquels le café tient la place
d’honneur. Après cette demi-journée de va-et-vient, au milieu des cris
et des rires, il fera bon déguster, avec quelques voisines, dans la
petite maison au carrelage net, aux vitres brillantes, une bonne tasse
de ce délicieux café comme seules les femmes de chez nous savent en
faire.
Si vous n’êtes pas convaincus, venez donc faire un tour chez nous un
jour de quinzaine. Vous serez accueillis de façon charmante. Nos mamans
ne manqueront pas de vous verser bien vite « une petite goutte de café »
afin de vous réconforter. Peut-être apprendrez-vous à chanter aussi :
Le mineur pensionné
Depuis plusieurs mois, ses
cinquante ans sont sonnés. C’est fini ! le vieil ouvrier ne reverra plus
le fond de la mine. Quel changement ! C’est une nouvelle vie qui
commence. Il est tout perdu. A l’heure où il partait au travail, on le
voit souvent sur le seuil de la porte, regardant passer ceux dont la
carrière n’est pas terminée. De temps en temps, il en interpelle un dans
son patois :
« Eh ! j’Gusss, in sin va gagner s’croute !» (1)
Pour passer le temps, l’après-midi, il joue aux cartes avec d’autres
camarades pensionnés. Il demande des nouvelles de ceux qu’il ne voit
plus. Il raconte les éboulements qu’il a vus et où il a failli être
enseveli. Il raconte aussi, qu’un jour, s’étant absenté pour maladie,
l’ouvrier qui le remplaçait a été tué.
Il retrace sa vie laborieuse. Sous son costume de toile bleue, il se
redresse fièrement en disant : « C’est avec ce costume que j’ai rempli
tout mon devoir ! »
Ecole de filles de Basly,
Loos-en-Gohelle.
Le certificat d’études
Nous voici déjà arrivées à la veille de l’examen. Les vingt
candidates sont très énervées et font déjà des projets pour les jours
qui suivent. Elles rendent leurs livres, les unes avec regret, les
autres avec soulagement. Mercredi matin, une candidate était absente :
la nuit, le docteur avait dû faire une piqûre de pénicilline à Jessie
Brongniart ; ses compagnes avaient les larmes aux yeux. Enfin, la
camionnette emmena la petite troupe à Liévin. Le soir, nous attendions
avec impatience le retour de nos camarades. De loin, on entendit des
refrains entraînants et l’on vit soudain s’agiter des drapeaux. Nous
devinions qu’il n’y avait pas d’échec.
Le lendemain, de bonne heure, on vit les joyeuses lauréates parcourir les rues et écrire sur les murs : « Vive Madame Boucis ».
Dans l’après-midi, elles vinrent toutes en chœur remercier les maîtresses de l’école, en chantant :
Le Ministère de la Protection de la nature et de l’environnement, en
lançant en 1971 son programme des «cent mesures », y a inscrit le
reboisement des terrils miniers . En effet, si d’autres pays, tels les U
.S .A ., la Grande-Bretagne, la République fédérale allemande ou la
Belgique, ont entrepris depuis longtemps de prendre des mesures pour
réhabiliter leurs paysages après les extractions minières, notre pays
n’a pas fait le même effort : la quasi-nudité de près des 200 terrils du
Nord – Pas-de-Calais, par exemple, risque de faire croire que leur
plantation est très difficile, sinon impossible . Les quelques pages qui
suivent ont pour objet de préciser quelles sont les difficultés qu’on
est susceptible en effet de rencontrer, et de montrer qu’elles sont loin
d’être insurmontables.
LA VÉGÉTATION NATURELLE SUR LES TERRILS
C’est un fait d’observation courante que des terrils miniers
abandonnés depuis d’assez nombreuses années se couvrent peu à peu de
végétation. Comme sur tout « sol brut », c’est-à dire constitué d’une
roche n’ayant pas encore évolué sous l’effet de facteurs
physico-chimiques
ou biotiques, la vie appose progressivement son empreinte, selon des
processus compliqués qui transforment le substrat, sur l’épaisseur de
quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres, de l’état de
stérilité biologique à celui de constituant actif de la biosphère.
Sous nos climats et sur beaucoup de nos sols, l’aboutissement normal d’un tel processus,
sans intervention humaine, est la forêt . On pourrait donc considérer
qu’il est inutile de s’occuper de la remise en végétation des terrils
si celle-ci peut se faire toute seule, ce qui est effectivement le cas,
et qu’il vaudrait mieux laisser faire la nature ; malheureusement la
nature a tout son temps, qui n’est pas toujours à l’échelle du nôtre, et
le reboisement naturel des terrils peut demander très longtemps : 70 à
80 ans en moyenne, parfois plus .Dans les cas les plus favorables, qui
sont ceux de terrils situés en forêt, ou mieux, en lisière, et bien
exposés, on peut obtenir un couvert à peu près complet en une
cinquantaine d’années . Chez des terrils plus jeunes, même en position
exceptionnellement favorable, la végétation se présente toujours en
mosaïque : arbres ou arbustes ici, plantes herbacées ailleurs, surface
nue plus loin. Les arbres et même la pelouse ne gagnent que lentement du
terrain dans les « trous ».
Ainsi, pour obtenir un résultat, il faudrait attendre une génération
d’hommes dans les meilleures conditions, mais ce sera généralement deux à
trois générations qui seront nécessaires. Il est donc justifié
d’essayer d’aller plus vite, d’accélérer la nature, après avoir
recherché d’une part quels facteurs gênent l’établissement de la
végétation, d’autre part quelle végétation naturelle s’installe sur les
terrils de façon préférentielle.
Les facteurs physiques défavorables à la végétation
Un certain nombre de facteurs se liguent en effet pour gêner
l’installation de la végétation sur les terrils. Tout d’abord un terril
jeune n’est pas stable. Soit sous l’effet de l’érosion pluviale, soit
sous l’effet de la reptation de la couche superficielle (en cas de pente
trop forte et d’un manque de tassement des matériaux), le terrain qui
sert de substrat aux plantes est mouvant, et celles-ci se trouvent soit
recouvertes, soit déchaussées. Ce facteur est probablement le plus
important .Ensuite un terril est sec, pour plusieurs raisons : la pente
favorise un écoulement rapide des eaux pluviales ; la granulométrie très
grossière des matériaux qui le constituent le rend très perméable (dans
la région du Nord – Pas-de-Calais, il s’agit le plus souvent de
schistes et cette perméabilité s’atténue à mesure que ces schistes sont
délités et se transforment en argile) ; sa couleur souvent sombre
favorise l’échauffement du sol, et l’évaporation due au vent y est forte
du fait qu’il présente une grande surface relativement à son volume. Le
vent a d’ailleurs, outre son action desséchante, une action mécanique
qui gêne beaucoup la végétation, et qui interdit pratiquement tout
succès d’une plantation au sommet des grands terrils coniques. En outre,
un terril peut brûler : la chaleur dégagée (seules quelques espèces
résistent à des températures supérieures à 30 °C) et les émanations
éventuelles de gaz toxiques s’opposent à la colonisation végétale.
Enfin, le terril peut être pauvre. Il ne s’agit d’ailleurs pas là,
contrairement à une opinion répandue, d’un facteur déterminant : ces
roches remontées des profondeurs ne sont en effet pas plus pauvres
chimiquement que celles qui constituent le sous-sol généralement exploré
par les racines des arbres, ainsi que l’ont montré des analyses
effectuées par l’Institut national de la recherche agronomique (Station
agronomique d’Arras) en 1971.
Facteurs biotiques et végétation sur les terrils
Le terme de «stériles» utilisé par les mineurs pour désigner ces
roches qui leur sont inutiles n’implique donc nullement une extrême
pauvreté en éléments chimiques utilisables par les racines des plantes,
mais il traduit bien leur état biologique : au moment de leur dépôt, les
matériaux constitutifs d’un terril se trouvent en effet à peu près
biologiquement stériles.
Or les arbres ne peuvent se développer convenablement que si leurs
racines trouvent dans le sol certains champignons appelés mycorhizes,
qui vivent en symbiose (2) avec eux. Ces mycorhizes sont présentes à peu
près partout dans la nature et plus spécialement en forêt, ce qui
explique qu’en général les arbres croissent normalement, du moins sur ce
plan. Dans un milieu neuf comme le terril, par contre, elles ne sont
pas présentes au départ, On peut donc dire avec certitude que les
graines apportées par le vent ou les animaux ont peu de chances de
donner des arbres normaux sur les terrils, et que l’idée de reboiser
ceux-ci artificiellement à l’aide de graines se heurte au même obstacle.
Par contre les mycorhizes peuvent être apportées sur le terril, et
l’idée la plus simple consiste à y planter de jeunes arbres sains et
élevés en pépinière, où les mycorhizes adéquats sont bien entendu
présents. Il faut signaler d’ailleurs,
au passage, qu’il est illusoire d’espérer supprimer les symptômes de
carences mycorhiziques par une fertilisation chimique. En fait, on a
trouvé des mycorhizes sur des terrils e naturels», probablement
transportés par le vent et arrivés là par hasard . Cependant, rien
n’indique que le champignon optimal de chaque essence s’y trouve
présent. D’autres facteurs biotiques interviennent, en particulier la
prédation : les terrils peuvent être le refuge de nombreux rongeurs
(campagnols, mulots et surtout léporidés) qui contrarient fortement
l’installation de la végétation. Des essais d’engazonnement, menés à
l’automne 1971 sur deux terrils du Nord – Pas-de-Calais, ont connu un
échec complet, entièrement rasés par les lapins. L’installation de
clôtures grillagées pour protéger plantations ou engazonnements peut
être considérée comme indispensable dans tous les cas où on a constaté
la présence du lapin, car cet animal néfaste est spécialement attiré par
les nouveautés insolites qu’il repère sur son territoire.
Du fait de ces conditions défavorables à la colonisation végétale, les espèces qui s’installent
sur les terrils ne sont pas des e spécialistes », susceptibles de
résister à la concurrence d’autres espèces, mais au contraire des
plantes à large amplitude écologique, des e ubiquistes» à dissémination
facile : les caractéristiques de la première végétation des terrils sont
donc la facilité de dissémination et la facilité d’adaptation. En
premier lieu viennent donc s’installer les plantes à graines légères
aisément transportées par le vent : composées et graminées pour les
plantes herbacées, bouleau pour les arbres. Cette dernière espèce est
sans conteste l’espèce dominante, car outre la légèreté de ses graines,
elle pousse très bien sur les sols relativement pauvres et acides de
certains terrils. Viennent également s’installer des saules et surtout
des fruitiers, dont les graines sont transportées par les oiseaux, le
sureau, l’aubépine, la ronce, l’églantier, le sorbier, le merisier, etc.
Le chêne s’implante également sans trop de difficultés. De fait, la
flore d’un terril, est en général une sélection des espèces de son
voisinage qui met en évidence parmi celles dont les graines sont
facilement transportées par le vent ou les oiseaux, celles qui
s’adaptent le mieux aux conditions qui y règnent, ce qui est précieux
pour le reboiseur. Des considérations qui précèdent sur les conditions
naturelles régnant sur les terrils, on a pu tirer un certain nombre de
conclusions relatives à leur mise en végétation :
– la colonisation naturelle existe, mais elle est lente ;
– les obstacles essentiels pour la végétation sont l’instabilité de la couche superficielle et sa stérilité biologique ;
– la plantation d’arbres apporte dans le sol les mycorhizes nécessaires à leur développement.
Les problèmes qui se posent sont donc bien clairs : peut-on
stabiliser la couche superficielle des terrils, et comment? Cela fait,
quels arbres planter, et comment ?
PRÉPARATION DU SOL ET ENGAZONNEMENT
La principale cause d’échec des plantations, sur les terrils jeunes, parait être l’instabilité du
sol . La plantation elle-même, même dense et effectuée avec des
essences bien adaptées comme le robinier, peut difficilement pallier cet
inconvénient. On a donc essayé, en particulier dans la Ruhr, de
procéder à une stabilisation du sol par engazonnement et fixation par
produits chimiques, au moment de la plantation.
Stabilisation des couches superficielles
Les deux causes de dégradation de la couche de surface sont la
reptation et l’érosion. La lutte contre ces phénomènes est indispensable
si l’on désire réhabiliter des terrils jeunes, mais des terrils
abandonnés depuis dix à vingt ans sont en général pratiquement
stabilisés.
La création de terrasses, procédé fréquemment employé dans les pays
méditerranéens ou tropicaux, même sur des pentes faibles, est adaptée à
des sols à structure très défavorable et
à des régions à précipitations violentes . C’est un procédé coûteux.
Il n’est pas justifié en général, dans nos régions, de créer des
terrasses sur un terril existant (sauf peut-être en région
méditerranéenne) ; il serait par contre avisé, au moment de
l’édification des terrils, d’y prévoir des terrasses suffisamment
rapprochées et de limiter les pentes à 30° pour diminuer au maximum les
effets de la reptation et de l’érosion, ainsi qu’on le fait couramment
dans la Ruhr. Sur un terril conique classique, la création de petites
banquettes de 60 à 70 cm de large, espacées d’environ 2 m, serait
beaucoup moins coûteuse que la création de terrasses, et probablement
aussi efficace. Il ne semble pas que cette méthode ait encore été
expérimentée. De toutes façons, terrasses ou banquettes, pour être
efficaces, doivent être associées à un engazonnement ou à une plantation
qui consolident les mouvements de terrains artificiellement créés.
L’engazonnement, moyen de stabilisation du sol
Un engazonnement, réalisé avec des espèces bien choisies, peut avoir
en effet une action bénéfique sur les mouvements du sol : l’enracinement
très traçant et la reproduction végétative vigoureuse de certaines
graminées (chiendent, dactyle, etc .) finissent par créer un réseau
dense, ou feutrage de racines, qui emprisonne les divers éléments du sol
et ralentit considérablement la reptation. De jeunes arbres, forcément
plantés moins serrés, sont beaucoup plus facilement déchaussés ou
recouverts qu’une masse de graminées.
D’autre part une telle végétation couvre beaucoup mieux le sol que de
très jeunes arbres forcément un peu espacés, le protégeant ainsi de
façon plus efficace contre l’impact direct des gouttes d’eau. Le
feutrage des racines, mêlé au sol, forme une sorte d’éponge qui retient
l’eau,
ce qui diminue le ruissellement et maintient l’eau à la disposition
des plantes. Il faut noter en outre que l’engazonnement a d’autres
effets : la masse des racines représente par exemple un stock important
de matière organique incorporée au sol, et dont la minéralisation est un
maillon important de l’activité biologique de ce sol. En outre, les
légumineuses (trèfle, sainfoin, luzerne . . .) ont la caractéristique
d’enrichir le sol en azote, grâce aux nodosités de leurs racines. Enfin,
le sol se trouve ameubli sous l’effet de la pénétration des racines.
L’engazonnement permet ainsi non seulement de lutter contre les mouvements superficiels
du sol, mais aussi de restaurer à la fois la vie du sol et sa structure, ce qui le rend plus apte
à recevoir ultérieurement d’autres plantes et en particulier des arbres.
Quelques techniques d’engazonnement
Outre l’ensemencement à la main (« à la volée »), tout à fait
praticable sur certains terrils accessibles, et l’ensemencement au
semoir, qui nécessite un sol de peu de relief et bien préparé, on peut
décrire succinctement les procédés actuels de semis à la machine,
utilisés surtout sur les talus d’autoroute :
– l’ensemencement par aspersion consiste à
pulvériser un mélange d’eau, de matière nutritives et de liants sur la
zone à ensemencer, à partir d’une sorte de «canon» ou d’une «lance
d’incendie» qui peut projeter le mélange à plusieurs dizaines de mètres.
Divers procédés existent, caractérisés par la nature et la quantité des
matières nutritives et des liants utilisés. Les matières nutritives
peuvent être des engrais minéraux ou organiques, des boues de curage, de
la tourbe etc . Quant aux liants, ils sont le plus souvent à base de
bitumes, de cellulose ou d’alginate de sodium. Des produits comme le
Curasol, l’Agrosil et l’Hygromull par exemple, ont donné de bons
résultats lors de la fixation de dunes . Ils permettent de fixer le sol
sans empêcher la germination et tout en formant une bonne matière
absorbante.
– l’ensemencement avec mulching (couche de paille
hachée) . C’est une variante du précédent qui consiste à mettre en place
une couche de paille hachée de 8 à 12 cm avant
d’y projeter le mélange de semences, d’engrais et de liants . La
couche de paille a plusieurs avantages : elle protège le semis du vent,
des oiseaux et des températures extrêmes, elle prévient l’érosion en
captant l’eau des précipitations, elle constitue un véritable « nid » de
microorganismes et d’insectes qui bénéficient là d’un environnement
douillet et idéal pour leur développement. Le procédé a l’avantage de
consommer peu d’eau, il est adapté aux opérations manuelles et peut être
mis en oeuvre en été.
– L’ensemencement Wego (ou ensemencement « par voie
sèche ») est un procédé inventé en Suède et consistant à projeter le
mélange de graines et d’engrais grâce à un jet d’air comprimé. Le liant
et la paille éventuellement nécessaires sont appliqués lors d’une
deuxième opération.
Choix des espèces
Les espèces choisies pour ensemencer un terril doivent donc avoir quatre qualités :
– être adaptées à la nature du sol du terril (pH, porosité, etc .) ;
– assurer la fixation du sol grâce à un important système radiculaire ;
– former très rapidement un tapis complet ;
– former une couche d’humus le plus rapidement possible.
Le choix des espèces dépend étroitement des conditions locales, on le
voit. C’est pourquoi on ne saurait donner d’indications générales. On
cherchera le plus souvent à réaliser un mélange
de légumineuses (trèfles et luzernes par exemple) et de graminées
(ray-grass, dactyle, fétuques, agrostis, paturins, canche, phléole,
chiendent, etc .). Mais l’engazonnement ne doit pas apparaître comme la
panacée, car il n’est utile et efficace que dans un pourcentage limité
de cas : il est inutile lorsque le terril est déjà stabilisé, et il
semble se maintenir difficilement, sur pente forte, plus de quelques
années. Il ne doit donc apparaître, dans ces conditions, que comme un
éventuel stade intermédiaire, fixant très provisoirement le sol au
moment d’une plantation, sachant que les arbres prendront ensuite le
relais si c’est nécessaire . Son coût risque par ailleurs d’être
relativement élevé (5 000 à 15 000 F/ha) par rapport à la plantation
proprement dite, compte tenu de son caractère transitoire. II nécessite
de plus soit des engins très puissants (les terrils du Bassin du Nord –
Pas-de-Calais mesurent souvent plusieurs dizaines de mètres de haut),
soit un aménagement des accès onéreux pour permettre l’approche des
engins.
LA PLANTATION SUR TERRILS
La lenteur de la colonisation naturelle sur les terrils a donné à
penser à leurs premiers reboiseurs qu’ils étaient presque stériles et
que la plantation demanderait des précautions spéciales pour réussir :
• Ainsi la première idée qui vient à l’esprit est de creuser un trou
qu’on remplit de terre végétale et dans lequel on plante le jeune arbre .
C’est un procédé qui assure en effet une bonne reprise au départ, mais
le développement cesse lorsque les racines arrivent au contact du sol
brut, et l’arbre végète ou dépérit au bout de quelques années. Ce
procédé n’est plus guère utilisé.
• Aussi a-t-on pensé à élever les jeunes plants dans des conditions
aussi dures que celles qu’ils trouveront sur le terril, par exemple dans
des pots à tourbe. Il s’agit d’un procédé assez coûteux, dont les
résultats n’ont pas été probants non plus, car les racines s’enroulent
à l’intérieur du pot et n’en sortent qu’avec difficulté . Cet
inconvénient peut être pallié par l’utilisation de pots à tourbe percés
de trous, qui permettent aux racines de passer, mais la méthode est
toujours onéreuse.
• On est donc revenu à l’idée de plants élevés de façon normale, qui
ont un système radiculaire vigoureux et bien équilibré, ce qui est une
condition essentielle de la réussite. On les plante alors dans un trou
que l’on remplit, au lieu de terre végétale, de tourbe saturée d’eau,
qu’on peut d’ailleurs mélanger en partie avec le sol du terril. La
méthode parait avoir donné toute satisfaction tant en Grande-Bretagne
qu’en Allemagne, où les terrils sont souvent très acides, mais elle est
encore coûteuse.
• C’est en Grande-Bretagne qu’on a alors essayé de planter selon les
méthodes forestières traditionnelles, au plantoir (ou en fente) dans les
sols meubles, à la bêche ou au potet dans les sols plus durs, sans
aucun apport d’aucune sorte . Les résultats, pour un coût très
inférieur, n’en sont ni plus ni moins satisfaisants qu’avec la méthode
précédente.
• On peut signaler enfin les essais effectués dans le Bassin de la
Ruhr pour associer engazonnement et plantation par divers procédés et
sur plusieurs types de couverture du sol apportés au moment de
l’édification du terril : les meilleurs résultats sont obtenus sur une
couche de 10 cm de terre végétale (5 cm étant insuffisants) ou de 5 cm
de gadoues. Les autres procédés (avec mulch, avec ensemencement ou sans
apport du tout) ont échoué, mais il faut préciser qu’il s’agissait d’une
expérience sur un terril particulièrement acide, à pH voisin de 2,8. En
conclusion, on peut se montrer d’un optimisme raisonnable quant aux
possibilités de plantation sur terrils. Dans les cas normaux, en sites
non extrêmes, une plantation ordinaire doit suffire à assurer la
couverture végétale du terril, et ce n’est que dans des cas limites
qu’il faut envisager des procédés spéciaux, à étudier chaque fois en
fonction des conditions du milieu. Mais bien entendu, il ne faut pas
planter n’importe quoi, et le choix de l’essence est d’une importance
primordiale.
Un terril peut être de forme conique, et constituer alors un signal
fort dans le paysage, ou bien plat et s’y fondre complètement, surtout
si la végétation s’y est installée. Le plus haut d’Europe se trouve à Loos-en-Gohelle dans l’ancien bassin minier du Pas-de-Calais, il est constitué d’un massif de 5 terrils, dont deux cônes qui culminent à 186 m, dépassant ainsi le plus haut sommet de la Flandre, le Mont Cassel.
Les terrils présentent souvent une grande richesse écologique.
Au fil des années, ils ont été colonisés par toutes sortes de plantes
et animaux, quelquefois étrangers à la région. Cette diversité découle
en partie de l’exploitation minière. Par exemple, parce que les mineurs
jetaient leurs trognons de pommes ou de poires dans les wagonnets de charbon, les terrils abritent aujourd’hui une centaine de variétés plus ou moins oubliées d’arbres fruitiers. On peut aussi noter la prolifération de l’oseille
à feuilles d’écusson, dont les semences ont été apportées dans les
rainures du bois de sapin utilisé dans les mines. De plus, par sa
couleur sombre, la face sud d’un terril est significativement plus
chaude que les environs, ce qui contribue à la diversité écologique du
lieu. Ainsi le terri de Pinchonvalles à Avion rassemble 200 variétés différentes de plantes supérieures. Une trentaine d’espèces d’oiseaux y nichent.
Certains abritent des vignobles comme celui du terril n° 7 des charbonnages de Mariemont-Bascoup sur le territoire de Chapelle-lez-Herlaimont (province de Hainaut) qui produit 3 000 litres