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mercredi 28 février 2024

La mine de charbon reconvertie dans la géothermie

 

La mine de charbon reconvertie dans la géothermie

Alors que le projet de loi relatif au Grenelle de l’environnement vient tout juste d’être voté par l’Assemblée Nationale, les communes minières de France et d’Europe s’engagent de plus en plus sérieusement dans la voie des énergies renouvelables. L’idée : utiliser l’eau des mines ennoyées depuis leur fermeture pour alimenter des centrales géothermiques.

L’énergie géothermique, une seconde vie pour les mines de charbon ? C’est en tout cas ce qu’espèrent les anciennes cités minières, tant pour verdir leur image que pour relancer le développement local. Peu développée en France (elle ne concerne que 1,3% des énergies renouvelables, lesquelles ne représentent que 8,5 % de la production totale), l’exploitation de la chaleur du sol offre pourtant un potentiel énergétique considérable. Et pour cause : la température terrestre augmente de 3°C tous les 100 mètres parcourus en profondeur.

En quoi l’utilisation des anciennes mines de charbon est-elle pertinente ? Elle évite les coûts de forage, qui peuvent s’élever à 150 000 euros tous les 100 mètres, et offre grâce à son labyrinthe de galeries sous-terraines, un réseau de distribution. Certes, de nombreux puits ont été rebouchés à l’arrêt de l’activité (c’est le cas de plus de 86 % des mines de Lorraine), et le potentiel de faisabilité dépend très largement de la configuration des galeries. Il faut également que l’eau ait retrouvé sa température naturelle, ce qui demande parfois vingt ans d’attente après la fermeture de la mine. Enfin, il faut encore que les espaces à alimenter soient les plus proches possibles de la centrale, car la déperdition de chaleur atteint parfois les 2°C par kilomètre d’acheminement.

Mais ces différentes contraintes rebutent de moins en moins les communes françaises concernées. Depuis quelques mois, elles sollicitent les services du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), pour établir des études de faisabilité. Fabrice Boissier, directeur du département géothermie du BRGM, a notamment étudié les sites lorrains pour déterminer un candidat propice à l’installation d’une centrale géothermique. « Nous avons fait l’inventaire des mines existantes. Le site n’est pas encore déterminé, mais cela ne saurait tarder. Restent à traiter les différents problèmes juridiques… Car les mines fermées depuis longtemps dépendent toujours de la législation du Code des mines, ce qui induit des difficultés administratives. La démarche doit donc être concertée, entre les collectivités concernées, l’Ademe et le BRGM. »

Des projets d’aménagement urbains autour de centrales géothermiques

La voie est tracée par les quelques projets pilotes cofinancés par le programme européen Interreg IIIB. Première concrétisation en date, l’ouverture d’une centrale géothermique sur des anciens travaux miniers à Heerlen, aux Pays-Bas, dans le cadre d’un projet de rénovation urbaine. Précurseurs, les Pays Bas ? En réalité, pas tout à fait. La ville de Sprighill, en Nouvelle Ecosse, avait effectivement ouvert une telle centrale en 1988, pour alimenter un parc industriel. Mais dorénavant, l’objectif est d’approvisionner des pôles urbains entiers, composés de centres d’affaires, de zones commerciales et de quartiers résidentiels. D’où l’intérêt porté par les communes minières. Patrice Delattre, délégué général de l’Association des communes minières de France (Acom), et coordinateur de l’Association européenne des communes minières (Euracom) croit fermement au potentiel français. « Il existe des anciens travaux miniers qui contiennent des réservoirs d’eau importants. Surtout dans le Nord Pas-de-Calais, en Lorraine, dans le Tarn, les Bouches du Rhône et en Auvergne. Reste donc à trouver une articulation entre les projets d’aménagement urbain de ces régions et la réhabilitation des bassins miniers ». Il revient par ailleurs sur la nécessité de combiner les différentes sources d’énergie : « la géothermie seule ne suffit pas, il faut lui associer l’éolien et le photovoltaïque. C’est ce qui fait qu’il n’existe pas de concurrence avec les autres énergies renouvelables. »

Pour l’instant, on ne dénombre aucun dispositif opérationnel en France, mais il existe deux projets pilotes : l’un à Freyming Merlebach, en Moselle, et l’autre à Gardanne, près de Marseille. Cette commune des Bouches du Rhône a en effet racheté les deux puits voisins et commandé une étude de faisabilité au BRGM. Claude Durand, directrice de cabinet du maire, précise néanmoins que rien ne garantit l’installation d’une future centrale: « Nous sommes très en amont du projet. Pour l’instant, il s’agit d’évaluer le volume d’eau et sa température, pour décider comment réutiliser cette eau douce, qui jusqu’ici se déverse dans la mer méditerranée.» La France n’en est qu’à ses débuts en la matière. Patrice Delattre regrette d’ailleurs le peu de place accordée à la géothermie dans les projets du Grenelle. « Mais c’est le rôle de l’Acom, d’interpeler les pouvoirs publics et les collectivités, car il y a là un véritable enjeu sectoriel pour les communes minières. Il faut aussi échanger nos expériences avec nos voisins étrangers, ce que nous faisons au sein d’Euracom. »

Source : www.novethic.fr

géothermique issue d’une mine de charbon

 

géothermique issue d’une mine de charbon

La ville d’Heerlen aux Pays-Bas a réhabilité une ancienne mine de charbon abandonnée en un générateur de source d’énergie géothermique.

Le projet tire profit des puits miniers inondés il y a 30 ans, et utilise leur énergie thermique pour alimenter un vaste réseau de chauffage. Surnommé “Minewater”, le nouveau système mis en service le 1er octobre, prévoit d’équiper jusqu’à 350 maisons et entreprises disposant d’un système de chauffage et de refroidissement adapté.

Pour tester le concept de “minewater”, cinq nouveaux puits ont été forés dans le sol en divers endroits de la ville pour accéder aux galeries de la mine souterraine. Chaque puits est situé à une profondeur de 700 mètres où près de 80 mètres cubes d’eau par heure peuvent être pompés.

La température de l’eau au fond du puits est de 32°C et se refroidit progressivement pour atteindre 28°C à la surface. L’eau chaude de la mine – à 450 mètres sous terre – est amenée à la surface par une pompe qui en extrait la chaleur. Au cours de l’été, l’eau est pompée à une profondeur d’environ 250 mètres, là où le différentiel de température est bien moins important. Des calculs effectués en décembre indiquent que “minewater” deviendra une source géothermale économiquement viable à long terme avec un coût équivalent aux sources d’énergie traditionnelles.
La zone désservie par “Minewater” est relativement nouvelle et comprend un supermarché, un tout nouveau centre culturel, une bibliothèque (image ci-dessous) ainsi que de nombreuses maisons et entreprises.

De l’énergie géothermique issue d’une mine de charbon

(Src : Minewater Project – inhabitat)

La ville d’Heerlen aux Pays-Bas a réhabilité une ancienne mine de charbon abandonnée en un générateur de source d’énergie géothermique.

Le projet tire profit des puits miniers inondés il y a 30 ans, et utilise leur énergie thermique pour alimenter un vaste réseau de chauffage. Surnommé “Minewater”, le nouveau système mis en service le 1er octobre, prévoit d’équiper jusqu’à 350 maisons et entreprises disposant d’un système de chauffage et de refroidissement adapté.

Pour tester le concept de “minewater”, cinq nouveaux puits ont été forés dans le sol en divers endroits de la ville pour accéder aux galeries de la mine souterraine. Chaque puits est situé à une profondeur de 700 mètres où près de 80 mètres cubes d’eau par heure peuvent être pompés.

La température de l’eau au fond du puits est de 32°C et se refroidit progressivement pour atteindre 28°C à la surface. L’eau chaude de la mine – à 450 mètres sous terre – est amenée à la surface par une pompe qui en extrait la chaleur. Au cours de l’été, l’eau est pompée à une profondeur d’environ 250 mètres, là où le différentiel de température est bien moins important.

Des calculs effectués en décembre indiquent que “minewater” deviendra une source géothermale économiquement viable à long terme avec un coût équivalent aux sources d’énergie traditionnelles.

La zone désservie par “Minewater” est relativement nouvelle et comprend un supermarché, un tout nouveau centre culturel, une bibliothèque (image ci-dessous) ainsi que de nombreuses maisons et entreprises.

Le “charbon liquide”

 

Le “charbon liquide”

Face à un monde qui a des besoins pétrolifères accrus chaque année, une solution refait surface pour le fioul domestique.

Des entreprises pourraient utiliser le charbon liquide comme carburant alternatif au pétrole, qui représente encore 94% de la demande de carburants dans les transports. Mais attention !

Le charbon a un avantage : sa répartition dans le monde. A ce jour, plus de 80 % des réserves de charbon se concentrent dans six pays : les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde, l’Australie et l’Afrique du Sud. Etant mieux distribué, il réduirait la dépendance énergétique de plusieurs pays…

…Mais la face cachée est importante car son impact sur l’environnement est très grande. Il est en effet trop polluant et encore trop cher à produire. Pourtant il est abondant puisque le monde dispose encore de 174 années de réserves contre 63 pour le gaz et 41 pour le pétrole. Des projets pour rectifier le tir sont à l’étude dans le monde….

Le charbon est un des carburants les moins chers et les plus calorifiques. Cependant, c’est aussi l’un des plus polluants. Le fioul et le gaz sont évidemment moins chers pour le chauffage. Il existe peut être une solution pour créer un charbon liquide, qui serait plus écologique. Les premières tentatives datent de l’URSS. Cela a abouti à la création d’un mélange combustible liquide consistant de charbon et l’eau. Ainsi, un pipeline d’eau-et-charbon “de Belovo-Novossibirsk” de 262 km de long a été utilisé de 1989 à 1993 pour pomper un tel carburant pour la station thermique de Novossibirsk.

Un des inconvénients technologiques était une haute dépense d’énergie utilisée pour la production du carburant – 150 kilowattheures par tonne. Les chercheurs de l’association de production scientifique Kompomash-TEK, ont développé une technologie et un équipement afin de fabriquer des mélanges d’eau-de-charbon de nouvelle génération qui assurent les apports de puissance n’excédant pas 20 kilowattheures. Les mélanges ont toutes les propriétés du carburant liquide. Une particularité de leur processus de combustion est la fumée blanche tandis que le charbon produit de la fumée noire en raison de la suie non brûlée et de la poussière. Le charbon liquide brûle complètement sans polluer l’environnement avec des particules solides.

Les chercheurs croient que le nouveau carburant sera capable de remplacer avec succès le charbon ou le fioul dans des maisons à chaudière commune après seulement des changements mineurs de technologie et d’équipement. Un des premiers clients pour cette nouvelle technologie et son équipement est le Tadjhikistan, car il a ses bassins houillers propres.

Un nouveau traitement

 

Un nouveau traitement

Un nouveau traitement de l’intoxication par l’oxyde de carbone

L’intoxication par l’oxyde de carbone est assez fréquente dans les mines à feux. Nous avons pensé que les extraits ci-après de journaux médicaux intéresseraient ceux de nos camarades qui ont à lutter contre les feux de mine. Ils ont été extraits de journaux anglais en ce qui concerne le traitement nouveau de l’intoxication. Le rappel. Sommaire de ce que nous connaissons des terribles effets de l’oxyde de carbone est du domaine public. Le Docteur Griger, de San-Franciseo, a imaginé un nouveau traitement de l’intoxication par l’oxyde de carbone qui paraît don­ner de merveilleux résultats si l’on en croit les observations pu­bliées dans les revues médicales des Etats-Unis. Il recommande l’injection intra-veineuse de 50 c.c. d’une solution de 1 % de bleu de méthylène dans l’eau physiologique, injection que l’on peut répéter, si c’est nécessaire, 15 à 30 minutes plus tard. Il faut, en outre, pratiquer la respiration artificielle. Le « Journal de Médecine de Paris » reproduit une observation véritablement impressionnante. Il s’agit d’un habitant de San-Francisco, âgé de 54 ans, qui, le 30 décembre 1937, tenta de se suicider en s’enfermant dans sa voiture, moteur en marche, pour y respirer les gaz d’échappement qui contiennent une proportion importante d’oxyde de carbone. On lui fit la respiration artificielle pendant une demi-heure sans résultat. A l’hôpital, où on le transporta ensuite, les médecins et les internes avaient reçu l’ordre d’appliquer le nouveau traitement à tous les cas d’intoxication par l’oxyde de car­bone. On fit à ce malade une injection intra-veineuse de bleu de méthylène et, trois minutes après, son cœur se remettait en marche. Dix minutes plus tard, il revenait à lui. Tous les autres cas traités ont donné des résultats semblables. Le bleu de méthylène paraît être un véritable contre-poison de l’oxyde de carbone.

La distribution de charbon aux mineurs/ ce jour de quinzaine !/d’Odette m’lampiste

 

La distribution de charbon aux mineurs

Mineurs de fond : 1.300 kg. en hiver ; 1.200 kg. en été (tous les deux mois).

Ce charbon contient :

25 % de gros charbon (gros morceaux de charbon, gras ou maigre, qui brûle bien et donne beaucoup de chaleur) ;

50 % de charbon fin (poussières de charbon) ;

25 % de schlamm (dépôt de charbon recueilli au lavoir).

Au lieu de ce charbon, les mineurs peuvent obtenir : 733 kg. de boulets. Ils touchent, tous les deux mois, 33 kg. de bois cassé provenant de l’équarrissage.

Employés ; 1.500 kg. de boulets ou 2.000 kg. de têtes de moineaux (tous les deux mois).

Au choix : charbon gras pour les cuisinières ou maigre pour les feux continus.

Pensionnés : 5.000 kg. de charbon par an ;

33 kg. de bois tous les deux mois. Veuves de pensionnés :

Après 30 ans de services : 3.300 kg. par an ;

Après 15 ans de services :  1.500 kg. par an. Ingénieurs : 10.000 kg. par an.

Transport du dharbon : les mineurs paient le transport de leur charbon : 400 fr. plus le pourboire. Les employés et les ingénieurs ont le transport gratuit.

(l’Enquête de la classe de fin d’études.)

Ecole de la rue R.-Salengro,  Meurchin.

Première rentrée de charbon : première expérience !

Voici quatre ans que ma tante est arrivée de Marseille.

Là-bas, elle ne se servait que du gaz. Aussi, quelle fut sa surprise de voir, par un froid matin, le charretier déverser un tas «de poussières noires devant sa porte.

En colère contre le bonhomme ahuri, elle lui dit : « Qu’est-ce, cette terre ? »

Grand’Mère intervient :

C’est votre charbon des mines que l’on vous livre !

Vous ne pouvez pas le mettre en sacs, et puis, il ne fallait

pas le vider là, mais dans la cabane !

Le charretier explique :

Madame, par ici, on apporte le charbon de cette manière. »

Toujours mécontente, elle se met en devoir de le rentrer.

Une personne qui passait lui dit qu’il fallait mettre les « gail-lettes » (1) à part.

Ma tante a trié le tas, mais elle a retiré jusqu’au plus petit morceau de charbon, ne laissant absolument que les poussières.

Aussi quand mon oncle revint de la mine, quelle fut sa surprise de voir ma tante toute noire jusqu’aux cheveux, grattant du charbon pour en retirer les minuscules « gaillettes ».

Tout le voisinage en a fait des gorges chaudes.

CE JOUR DE QUINZAINE

C'est « paie », chez nous, les 9 et 24 de chaque mois, ou les jours ouvrables les plus proches si ces dates sont chômées.

Tôt le matin, les mineurs ou leurs épouses ou leurs filles, si les hommes ne sont pas libres se dirigent vers le bureau du payeur. C'est presque fête pour ce jour de quinzaine !

Pensez donc ! la paie va récompenser (pas cependant à sa juste valeur !) le labeur ingrat de ceux qui, huit heures durant, peinent à plusieurs centaines de mètres de profondeur, à la merci des innombrables dangers qui entraînent parfois de terribles catastrophes : celle du 10 mars 1906 fit périr plus de 1.200 mineurs, victimes du grisou.

Le dîner, ce jour-là  le dîner, chez nous, est le repas de midi, celui du soir étant le souper comporte un menu très sommaire, beefsteack-frites le plus souvent. Il faut, en hâte, faire sa toilette pour se rendre, l'après-midi, au marché de « quinzaine ».

d’Odette m’lampiste

Naissance : Tout était réuni pour que la grande fête soit réussie, Alain Rambeau président de l’association le 8 d’Evin avait réuni 14 géants, une chorale et les harmonies de la région pour le baptême d’Odette m’lampiste. Le public avais répondu présent pour assister à la cérémonie du baptême et Alain.R a commencé par la présentation du parrain Richard Hector et de la marraine Andrée Ort. L’office de la consécration terminée, Odette fut découverte de son voile pour être présentée à l’ensemble du public. La fête continua par le défilé de l’ensemble des géants dans les rue d’Evin Malmaison. Et tandis que la belle prépare son entrée dans le monde, le président de l’association se souvient que les débuts furent difficiles. « Il y avait déjà eu un géant à Évin, dans les années 60, c’était Malvina… Et en toute honnêteté, je ne saurais même pas vous dire si c’était un géant ou une géante tellement il était… » On dira étrange pour ne pas dire laid. « Il avait été créé par les Intrépides d’Évin, et il a brûlé dans la cour du presbytère… » Triste fin. Après laquelle la commune avait fait une croix sur le monde des géants. « Si bien que même dans notre association, quand on a lancé le projet, on n’était pas nombreux à y croire vraiment… » Mais, bien des aventures plus tard, Odette est là, qui attend sagement que ses amis la rejoignent. Et ils seront nombreux !

Elle est née le 24 juin 2010, grâce à la ténacité de son créateur Alain Rambeau et l’aide de son ami Richard Hector. Un projet qui paraissait aux yeux de certains un peu utopique.., mais avec force, dynamisme et volonté, la belle demoiselle a vue le jour. Elle mesure 3 Mètres 90 et pèse 60 Kgs.

Marché de quinzaine/Le mineur pensionné

 Sur  la   place   pavée, le marché  bat son  plein…

Toutes les ménagères, leurs maris s’ils sont rentrés du travail, leurs enfants si ce fameux marché est un jeudi, se rendent sur les deux places de notre commune.

Là, de 14 h. à 19 h., les acheteurs défilent, non par centaines, nous serions trop modestes, mais par milliers, formant une foule bariolée et grouillante. A côté des Français déambulent, plus nombreux encore : Polonais, Tchèques, Nord-Africains, Italiens, Belges…

Et les forains s’époumonent. Et les acheteurs s’affairent. Et les billets bleus, reçus si allègrement ce matin, valsent, valsent, une danse éperdue qui donne aux marchands, venus quelquefois de très loin, de Paris, de Rouen, de Dijon même, un « bagout » intarissable et un sourire toujours épanoui. Mais ce soir, les ménagères songeuses feront le bilan de leurs dépenses !

Quatre à cinq heures durant, les commerçants vantent leur camelote, et, crédules, les acheteurs se laissent tenter et emportent des sacs à provisions pleins à craquer, dans lesquels le café tient la place d’honneur. Après cette demi-journée de va-et-vient, au milieu des cris et des rires, il fera bon déguster, avec quelques voisines, dans la petite maison au carrelage net, aux vitres brillantes, une bonne tasse de ce délicieux café comme seules les femmes de chez nous savent en faire.

Si vous n’êtes pas convaincus, venez donc faire un tour chez nous un jour de quinzaine. Vous serez accueillis de façon charmante. Nos mamans ne manqueront pas de vous verser bien vite « une petite goutte de café » afin de vous réconforter. Peut-être apprendrez-vous à chanter aussi :

Le mineur pensionné

Depuis plusieurs mois, ses cinquante ans sont sonnés. C’est fini ! le vieil ouvrier ne reverra plus le fond de la mine. Quel changement ! C’est une nouvelle vie qui commence. Il est tout perdu. A l’heure où il partait au travail, on le voit souvent sur le seuil de la porte, regardant passer ceux dont la carrière n’est pas terminée. De temps en temps, il en interpelle un dans son patois :

« Eh ! j’Gusss, in sin va gagner s’croute !» (1)

Pour passer le temps, l’après-midi, il joue aux cartes avec d’autres camarades pensionnés. Il demande des nouvelles de ceux qu’il ne voit plus. Il raconte les éboulements qu’il a vus et où il a failli être enseveli. Il raconte aussi, qu’un jour, s’étant absenté pour maladie, l’ouvrier qui le remplaçait a été tué.

Il retrace sa vie laborieuse. Sous son costume de toile bleue, il se redresse fièrement en disant : « C’est avec ce costume que j’ai rempli tout mon devoir ! »

Ecole   de   filles   de   Basly,  

Loos-en-Gohelle.

Le certificat d’études

Nous voici déjà arrivées à la veille de l’examen. Les vingt candidates sont très énervées et font déjà des projets pour les jours qui suivent. Elles rendent leurs livres, les unes avec regret, les autres avec soulagement. Mercredi matin, une candidate était absente : la nuit, le docteur avait dû faire une piqûre de pénicilline à Jessie Brongniart ; ses compagnes avaient les larmes aux yeux. Enfin, la camionnette emmena la petite troupe à Liévin. Le soir, nous attendions avec impatience le retour de nos camarades. De loin, on entendit des refrains entraînants et l’on vit soudain s’agiter des drapeaux. Nous devinions qu’il n’y avait pas d’échec.

Le lendemain, de bonne heure, on vit les joyeuses lauréates parcourir les rues et écrire sur les murs : « Vive Madame Boucis ».

Dans l’après-midi, elles vinrent toutes en chœur remercier les maîtresses de l’école,  en chantant :

Au certificat d’études,

Monsieur l’Inspecteur a dit :

Remettez  votre   cahier,   votre  cahier,   votre   cahier,

Et remettez votre cahier,

Vous avez bien travaillé !

Zim boum ira la-la-la (bis)

Fous avez bien travaillé !

Ecole de filles, 

mardi 27 février 2024

PLANTATION ET ENGAZONNEMENT DES TERRILS MINIERS

 Le Ministère de la Protection de la nature et de l’environnement, en lançant en 1971 son programme des «cent mesures », y a inscrit le reboisement des terrils miniers . En effet, si d’autres pays, tels les U .S .A ., la Grande-Bretagne, la République fédérale allemande ou la Belgique, ont entrepris depuis longtemps de prendre des mesures pour réhabiliter leurs paysages après les extractions minières, notre pays n’a pas fait le même effort : la quasi-nudité de près des 200 terrils du Nord – Pas-de-Calais, par exemple, risque de faire croire que leur plantation est très difficile, sinon impossible . Les quelques pages qui suivent ont pour objet de préciser quelles sont les difficultés qu’on est susceptible en effet de rencontrer, et de montrer qu’elles sont loin d’être insurmontables.

LA VÉGÉTATION NATURELLE SUR LES TERRILS

C’est un fait d’observation courante que des terrils miniers abandonnés depuis d’assez nombreuses années se couvrent peu à peu de végétation. Comme sur tout « sol brut », c’est-à dire constitué d’une roche n’ayant pas encore évolué sous l’effet de facteurs physico-chimiques

ou biotiques, la vie appose progressivement son empreinte, selon des processus compliqués qui transforment le substrat, sur l’épaisseur de quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres, de l’état de stérilité biologique à celui de constituant actif de la biosphère.

Sous nos climats et sur beaucoup de nos sols, l’aboutissement normal d’un tel processus,

sans intervention humaine, est la forêt . On pourrait donc considérer qu’il est inutile de s’occuper de la remise en végétation des terrils si celle-ci peut se faire toute seule, ce qui est effectivement le cas, et qu’il vaudrait mieux laisser faire la nature ; malheureusement la nature a tout son temps, qui n’est pas toujours à l’échelle du nôtre, et le reboisement naturel des terrils peut demander très longtemps : 70 à 80 ans en moyenne, parfois plus .Dans les cas les plus favorables, qui sont ceux de terrils situés en forêt, ou mieux, en lisière, et bien exposés, on peut obtenir un couvert à peu près complet en une cinquantaine d’années . Chez des terrils plus jeunes, même en position exceptionnellement favorable, la végétation se présente toujours en mosaïque : arbres ou arbustes ici, plantes herbacées ailleurs, surface nue plus loin. Les arbres et même la pelouse ne gagnent que lentement du terrain dans les « trous ».

Ainsi, pour obtenir un résultat, il faudrait attendre une génération d’hommes dans les meilleures conditions, mais ce sera généralement deux à trois générations qui seront nécessaires. Il est donc justifié d’essayer d’aller plus vite, d’accélérer la nature, après avoir recherché d’une part quels facteurs gênent l’établissement de la végétation, d’autre part quelle végétation naturelle s’installe sur les terrils de façon préférentielle.

Les facteurs physiques défavorables à la végétation

Un certain nombre de facteurs se liguent en effet pour gêner l’installation de la végétation sur les terrils. Tout d’abord un terril jeune n’est pas stable. Soit sous l’effet de l’érosion pluviale, soit sous l’effet de la reptation de la couche superficielle (en cas de pente trop forte et d’un manque de tassement des matériaux), le terrain qui sert de substrat aux plantes est mouvant, et celles-ci se trouvent soit recouvertes, soit déchaussées. Ce facteur est probablement le plus important .Ensuite un terril est sec, pour plusieurs raisons : la pente favorise un écoulement rapide des eaux pluviales ; la granulométrie très grossière des matériaux qui le constituent le rend très perméable (dans la région du Nord – Pas-de-Calais, il s’agit le plus souvent de schistes et cette perméabilité s’atténue à mesure que ces schistes sont délités et se transforment en argile) ; sa couleur souvent sombre favorise l’échauffement du sol, et l’évaporation due au vent y est forte du fait qu’il présente une grande surface relativement à son volume. Le vent a d’ailleurs, outre son action desséchante, une action mécanique qui gêne beaucoup la végétation, et qui interdit pratiquement tout succès d’une plantation au sommet des grands terrils coniques. En outre, un terril peut brûler : la chaleur dégagée (seules quelques espèces résistent à des températures supérieures à 30 °C) et les émanations éventuelles de gaz toxiques s’opposent à la colonisation végétale. Enfin, le terril peut être pauvre. Il ne s’agit d’ailleurs pas là, contrairement à une opinion répandue, d’un facteur déterminant : ces roches remontées des profondeurs ne sont en effet pas plus pauvres chimiquement que celles qui constituent le sous-sol généralement exploré par les racines des arbres, ainsi que l’ont montré des analyses effectuées par l’Institut national de la recherche agronomique (Station agronomique d’Arras) en 1971.

Facteurs biotiques et végétation sur les terrils

Le terme de «stériles» utilisé par les mineurs pour désigner ces roches qui leur sont inutiles n’implique donc nullement une extrême pauvreté en éléments chimiques utilisables par les racines des plantes, mais il traduit bien leur état biologique : au moment de leur dépôt, les matériaux constitutifs d’un terril se trouvent en effet à peu près biologiquement stériles.

Or les arbres ne peuvent se développer convenablement que si leurs racines trouvent dans le sol certains champignons appelés mycorhizes, qui vivent en symbiose (2) avec eux. Ces mycorhizes sont présentes à peu près partout dans la nature et plus spécialement en forêt, ce qui explique qu’en général les arbres croissent normalement, du moins sur ce plan. Dans un milieu neuf comme le terril, par contre, elles ne sont pas présentes au départ, On peut donc dire avec certitude que les graines apportées par le vent ou les animaux ont peu de chances de donner des arbres normaux sur les terrils, et que l’idée de reboiser ceux-ci artificiellement à l’aide de graines se heurte au même obstacle. Par contre les mycorhizes peuvent être apportées sur le terril, et l’idée la plus simple consiste à y planter de jeunes arbres sains et élevés en pépinière, où les mycorhizes adéquats sont bien entendu présents. Il faut signaler d’ailleurs,

au passage, qu’il est illusoire d’espérer supprimer les symptômes de carences mycorhiziques par une fertilisation chimique. En fait, on a trouvé des mycorhizes sur des terrils e naturels», probablement transportés par le vent et arrivés là par hasard . Cependant, rien n’indique que le champignon optimal de chaque essence s’y trouve présent. D’autres facteurs biotiques interviennent, en particulier la prédation : les terrils peuvent être le refuge de nombreux rongeurs (campagnols, mulots et surtout léporidés) qui contrarient fortement l’installation de la végétation. Des essais d’engazonnement, menés à l’automne 1971 sur deux terrils du Nord – Pas-de-Calais, ont connu un échec complet, entièrement rasés par les lapins. L’installation de clôtures grillagées pour protéger plantations ou engazonnements peut être considérée comme indispensable dans tous les cas où on a constaté la présence du lapin, car cet animal néfaste est spécialement attiré par les nouveautés insolites qu’il repère sur son territoire.

Flore et végétation des terrils

Du fait de ces conditions défavorables à la colonisation végétale, les espèces qui s’installent

sur les terrils ne sont pas des e spécialistes », susceptibles de résister à la concurrence d’autres espèces, mais au contraire des plantes à large amplitude écologique, des e ubiquistes» à dissémination facile : les caractéristiques de la première végétation des terrils sont donc la facilité de dissémination et la facilité d’adaptation. En premier lieu viennent donc s’installer les plantes à graines légères aisément transportées par le vent : composées et graminées pour les plantes herbacées, bouleau pour les arbres. Cette dernière espèce est sans conteste l’espèce dominante, car outre la légèreté de ses graines, elle pousse très bien sur les sols relativement pauvres et acides de certains terrils. Viennent également s’installer des saules et surtout des fruitiers, dont les graines sont transportées par les oiseaux, le sureau, l’aubépine, la ronce, l’églantier, le sorbier, le merisier, etc. Le chêne s’implante également sans trop de difficultés. De fait, la flore d’un terril, est en général une sélection des espèces de son voisinage qui met en évidence parmi celles dont les graines sont facilement transportées par le vent ou les oiseaux, celles qui s’adaptent le mieux aux conditions qui y règnent, ce qui est précieux pour le reboiseur. Des considérations qui précèdent sur les conditions naturelles régnant sur les terrils, on a pu tirer un certain nombre de conclusions relatives à leur mise en végétation :

– la colonisation naturelle existe, mais elle est lente ;

– les obstacles essentiels pour la végétation sont l’instabilité de la couche superficielle et sa stérilité biologique ;

– la plantation d’arbres apporte dans le sol les mycorhizes nécessaires à leur développement.

Les problèmes qui se posent sont donc bien clairs : peut-on stabiliser la couche superficielle des terrils, et comment? Cela fait, quels arbres planter, et comment ?

PRÉPARATION DU SOL ET ENGAZONNEMENT

La principale cause d’échec des plantations, sur les terrils jeunes, parait être l’instabilité du

sol . La plantation elle-même, même dense et effectuée avec des essences bien adaptées comme le robinier, peut difficilement pallier cet inconvénient. On a donc essayé, en particulier dans la Ruhr, de procéder à une stabilisation du sol par engazonnement et fixation par produits chimiques, au moment de la plantation.

Stabilisation des couches superficielles

Les deux causes de dégradation de la couche de surface sont la reptation et l’érosion. La lutte contre ces phénomènes est indispensable si l’on désire réhabiliter des terrils jeunes, mais des terrils abandonnés depuis dix à vingt ans sont en général pratiquement stabilisés.

La création de terrasses, procédé fréquemment employé dans les pays méditerranéens ou tropicaux, même sur des pentes faibles, est adaptée à des sols à structure très défavorable et

à des régions à précipitations violentes . C’est un procédé coûteux. Il n’est pas justifié en général, dans nos régions, de créer des terrasses sur un terril existant (sauf peut-être en région méditerranéenne) ; il serait par contre avisé, au moment de l’édification des terrils, d’y prévoir des terrasses suffisamment rapprochées et de limiter les pentes à 30° pour diminuer au maximum les effets de la reptation et de l’érosion, ainsi qu’on le fait couramment dans la Ruhr. Sur un terril conique classique, la création de petites banquettes de 60 à 70 cm de large, espacées d’environ 2 m, serait beaucoup moins coûteuse que la création de terrasses, et probablement aussi efficace. Il ne semble pas que cette méthode ait encore été expérimentée. De toutes façons, terrasses ou banquettes, pour être efficaces, doivent être associées à un engazonnement ou à une plantation qui consolident les mouvements de terrains artificiellement créés.

L’engazonnement, moyen de stabilisation du sol

Un engazonnement, réalisé avec des espèces bien choisies, peut avoir en effet une action bénéfique sur les mouvements du sol : l’enracinement très traçant et la reproduction végétative vigoureuse de certaines graminées (chiendent, dactyle, etc .) finissent par créer un réseau dense, ou feutrage de racines, qui emprisonne les divers éléments du sol et ralentit considérablement la reptation. De jeunes arbres, forcément plantés moins serrés, sont beaucoup plus facilement déchaussés ou recouverts qu’une masse de graminées.

D’autre part une telle végétation couvre beaucoup mieux le sol que de très jeunes arbres forcément un peu espacés, le protégeant ainsi de façon plus efficace contre l’impact direct des gouttes d’eau. Le feutrage des racines, mêlé au sol, forme une sorte d’éponge qui retient l’eau,

ce qui diminue le ruissellement et maintient l’eau à la disposition des plantes. Il faut noter en outre que l’engazonnement a d’autres effets : la masse des racines représente par exemple un stock important de matière organique incorporée au sol, et dont la minéralisation est un maillon important de l’activité biologique de ce sol. En outre, les légumineuses (trèfle, sainfoin, luzerne . . .) ont la caractéristique d’enrichir le sol en azote, grâce aux nodosités de leurs racines. Enfin, le sol se trouve ameubli sous l’effet de la pénétration des racines.

L’engazonnement permet ainsi non seulement de lutter contre les mouvements superficiels

du sol, mais aussi de restaurer à la fois la vie du sol et sa structure, ce qui le rend plus apte

à recevoir ultérieurement d’autres plantes et en particulier des arbres.

Quelques techniques d’engazonnement

Outre l’ensemencement à la main (« à la volée »), tout à fait praticable sur certains terrils accessibles, et l’ensemencement au semoir, qui nécessite un sol de peu de relief et bien préparé, on peut décrire succinctement les procédés actuels de semis à la machine, utilisés surtout sur les talus d’autoroute :

– l’ensemencement par aspersion consiste à pulvériser un mélange d’eau, de matière nutritives et de liants sur la zone à ensemencer, à partir d’une sorte de «canon» ou d’une «lance d’incendie» qui peut projeter le mélange à plusieurs dizaines de mètres. Divers procédés existent, caractérisés par la nature et la quantité des matières nutritives et des liants utilisés. Les matières nutritives peuvent être des engrais minéraux ou organiques, des boues de curage, de la tourbe etc . Quant aux liants, ils sont le plus souvent à base de bitumes, de cellulose ou d’alginate de sodium. Des produits comme le Curasol, l’Agrosil et l’Hygromull par exemple, ont donné de bons résultats lors de la fixation de dunes . Ils permettent de fixer le sol sans empêcher la germination et tout en formant une bonne matière absorbante.

– l’ensemencement avec mulching (couche de paille hachée) . C’est une variante du précédent qui consiste à mettre en place une couche de paille hachée de 8 à 12 cm avant

d’y projeter le mélange de semences, d’engrais et de liants . La couche de paille a plusieurs avantages : elle protège le semis du vent, des oiseaux et des températures extrêmes, elle prévient l’érosion en captant l’eau des précipitations, elle constitue un véritable « nid » de microorganismes et d’insectes qui bénéficient là d’un environnement douillet et idéal pour leur développement. Le procédé a l’avantage de consommer peu d’eau, il est adapté aux opérations manuelles et peut être mis en oeuvre en été.

– L’ensemencement Wego (ou ensemencement « par voie sèche ») est un procédé inventé en Suède et consistant à projeter le mélange de graines et d’engrais grâce à un jet d’air comprimé. Le liant et la paille éventuellement nécessaires sont appliqués lors d’une deuxième opération.

Choix des espèces

Les espèces choisies pour ensemencer un terril doivent donc avoir quatre qualités :

– être adaptées à la nature du sol du terril (pH, porosité, etc .) ;

– assurer la fixation du sol grâce à un important système radiculaire ;

– former très rapidement un tapis complet ;

– former une couche d’humus le plus rapidement possible.

Le choix des espèces dépend étroitement des conditions locales, on le voit. C’est pourquoi on ne saurait donner d’indications générales. On cherchera le plus souvent à réaliser un mélange

de légumineuses (trèfles et luzernes par exemple) et de graminées (ray-grass, dactyle, fétuques, agrostis, paturins, canche, phléole, chiendent, etc .). Mais l’engazonnement ne doit pas apparaître comme la panacée, car il n’est utile et efficace que dans un pourcentage limité de cas : il est inutile lorsque le terril est déjà stabilisé, et il semble se maintenir difficilement, sur pente forte, plus de quelques années. Il ne doit donc apparaître, dans ces conditions, que comme un éventuel stade intermédiaire, fixant très provisoirement le sol au moment d’une plantation, sachant que les arbres prendront ensuite le relais si c’est nécessaire . Son coût risque par ailleurs d’être relativement élevé (5 000 à 15 000 F/ha) par rapport à la plantation proprement dite, compte tenu de son caractère transitoire. II nécessite de plus soit des engins très puissants (les terrils du Bassin du Nord – Pas-de-Calais mesurent souvent plusieurs dizaines de mètres de haut), soit un aménagement des accès onéreux pour permettre l’approche des engins.

LA PLANTATION SUR TERRILS

La lenteur de la colonisation naturelle sur les terrils a donné à penser à leurs premiers reboiseurs qu’ils étaient presque stériles et que la plantation demanderait des précautions spéciales pour réussir :

• Ainsi la première idée qui vient à l’esprit est de creuser un trou qu’on remplit de terre végétale et dans lequel on plante le jeune arbre . C’est un procédé qui assure en effet une bonne reprise au départ, mais le développement cesse lorsque les racines arrivent au contact du sol brut, et l’arbre végète ou dépérit au bout de quelques années. Ce procédé n’est plus guère utilisé.

• Aussi a-t-on pensé à élever les jeunes plants dans des conditions aussi dures que celles qu’ils trouveront sur le terril, par exemple dans des pots à tourbe. Il s’agit d’un procédé assez coûteux, dont les résultats n’ont pas été probants non plus, car les racines s’enroulent

à l’intérieur du pot et n’en sortent qu’avec difficulté . Cet inconvénient peut être pallié par l’utilisation de pots à tourbe percés de trous, qui permettent aux racines de passer, mais la méthode est toujours onéreuse.

• On est donc revenu à l’idée de plants élevés de façon normale, qui ont un système radiculaire vigoureux et bien équilibré, ce qui est une condition essentielle de la réussite. On les plante alors dans un trou que l’on remplit, au lieu de terre végétale, de tourbe saturée d’eau, qu’on peut d’ailleurs mélanger en partie avec le sol du terril. La méthode parait avoir donné toute satisfaction tant en Grande-Bretagne qu’en Allemagne, où les terrils sont souvent très acides, mais elle est encore coûteuse.

• C’est en Grande-Bretagne qu’on a alors essayé de planter selon les méthodes forestières traditionnelles, au plantoir (ou en fente) dans les sols meubles, à la bêche ou au potet dans les sols plus durs, sans aucun apport d’aucune sorte . Les résultats, pour un coût très inférieur, n’en sont ni plus ni moins satisfaisants qu’avec la méthode précédente.

• On peut signaler enfin les essais effectués dans le Bassin de la Ruhr pour associer engazonnement et plantation par divers procédés et sur plusieurs types de couverture du sol apportés au moment de l’édification du terril : les meilleurs résultats sont obtenus sur une couche de 10 cm de terre végétale (5 cm étant insuffisants) ou de 5 cm de gadoues. Les autres procédés (avec mulch, avec ensemencement ou sans apport du tout) ont échoué, mais il faut préciser qu’il s’agissait d’une expérience sur un terril particulièrement acide, à pH voisin de 2,8. En conclusion, on peut se montrer d’un optimisme raisonnable quant aux possibilités de plantation sur terrils. Dans les cas normaux, en sites non extrêmes, une plantation ordinaire doit suffire à assurer la couverture végétale du terril, et ce n’est que dans des cas limites qu’il faut envisager des procédés spéciaux, à étudier chaque fois en fonction des conditions du milieu. Mais bien entendu, il ne faut pas planter n’importe quoi, et le choix de l’essence est d’une importance primordiale.

Choix des essences

Un terril peut être de forme…

 

Un terril peut être de forme…

Un terril peut être de forme conique, et constituer alors un signal fort dans le paysage, ou bien plat et s’y fondre complètement, surtout si la végétation s’y est installée. Le plus haut d’Europe se trouve à Loos-en-Gohelle dans l’ancien bassin minier du Pas-de-Calais, il est constitué d’un massif de 5 terrils, dont deux cônes qui culminent à 186 m, dépassant ainsi le plus haut sommet de la Flandre, le Mont Cassel.

Les terrils présentent souvent une grande richesse écologique. Au fil des années, ils ont été colonisés par toutes sortes de plantes et animaux, quelquefois étrangers à la région. Cette diversité découle en partie de l’exploitation minière. Par exemple, parce que les mineurs jetaient leurs trognons de pommes ou de poires dans les wagonnets de charbon, les terrils abritent aujourd’hui une centaine de variétés plus ou moins oubliées d’arbres fruitiers. On peut aussi noter la prolifération de l’oseille à feuilles d’écusson, dont les semences ont été apportées dans les rainures du bois de sapin utilisé dans les mines. De plus, par sa couleur sombre, la face sud d’un terril est significativement plus chaude que les environs, ce qui contribue à la diversité écologique du lieu. Ainsi le terri de Pinchonvalles à Avion rassemble 200 variétés différentes de plantes supérieures. Une trentaine d’espèces d’oiseaux y nichent.

Certains abritent des vignobles comme celui du terril n° 7 des charbonnages de Mariemont-Bascoup sur le territoire de Chapelle-lez-Herlaimont (province de Hainaut) qui produit 3 000 litres