sur ce blog:VILLE LENS ,LES MINES62/59:RCL se trouve les anciennes photo de lens etant enfant de lens et les photo des fosses et travail de mon pere qui etai mineur:FIER DE CETTE VILLE ET METIER DE MON PERE

Share this

social

Affichage des articles dont le libellé est detente du mineurs. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est detente du mineurs. Afficher tous les articles

mardi 27 février 2024

La tradition des géants du NORD.

 

La tradition des géants du NORD.

Chaque année lors du carnavals, braderies, kermesses, ducasses et autres fêtes, les géants dansent dans les rues pour divertir la population. Dans le folklore du Nord de la France et de Belgique, les géants sont des figures emblématiques de chaque ville ou village qui représentent un personnage fictif ou réel. La tradition veut qu’il soit porté, mesurant entre 2.90 < 8.50 mètres et d’un poids de 20 < 370 Kg, ils impressionnent les enfants lors du défilé.    

Les gais lurons

 

Les gais lurons

De gais lurons de nos « corons » ont organisé une société : «Les Bigophones ». A toutes les fêtes: Pâques, Pentecôte, Mi-Carême, 14 juillet, ducasses… ils animent nos rues de leurs musiques, de leurs danses ; ils les égaient de leurs couleurs. Ils se dessinent sur le visage des points d’interrogation ; ils se peignent un œil noir, un œil blanc, un nez rouge, des taches multicolores.Et les perruques : l’une en fil de soie rosé, l’autre en cordelettes blanches déroulées ;d’autres évoquent les coiffures de femmes en papillotes et bigoudis !

Quels costumes !

L’un des bigophones a un chapeau rouge, une tunique d’un blanc rosé, des sabots et des gants blancs ; l’autre représente une femme portant un fichu, un blouson, une jupe trouée, des chaussettes raccommodées et de vieilles galoches.

Celui-ci est bariolé. Celui-là a noué sa cravate sur la nuque et boutonné sa veste dans le dos ; pour paraître plus drôle, il porté un masque derrière la tête.

Quand les bigophones défilent, deux enfants ouvrent la marche j la troupe suit gaiement au son de la musique. De véritables musiciens jouent de la trompette ou du tambour. Les autres, musiciens de fortune, soufflent dans un tuyau de carton bouché à une extrémité par une feuille de papier à cigarette.

Parfois, la société organise un voyage.

A Carvin, où vingt – deux sociétés se faisaient juger, ils ont remporté le deuxième prix. Le 4 mars, ils vont partir à Ostende (Belgique).

Grâce à cette société, nos villages rient de temps en temps.

Fêtes et Distractions

 

Fêtes et Distractions

La ducasse

(de dédicace, fête solennelle par laquelle on consacrait chaque année l’anniversaire du jour où l’église du lieu fut consacrée au culte – jour de la fête du saint de l’église; elle est l’homologue de la kermesse flamande).

La ducasse, à LIEVIN, se déroule le deuxième dimanche de septembre. Ce jour-là, on mange la traditionnelle tarte : « Enne ducasse sans tarte, ch’est enne fête ed’zous 1′ pleufe » (une ducasse sans tarte, c’est une fête sous la pluie, sans joie).

LIEVIN, importante cité minière, a également des fêtes ou ducasses de quartier : Marionnettes, Pasteur, Galonné, Vieux-Galonné, La Plaine, 3 de LIEVIN, Petits Bois, Haute Ville, 16 de Lens, 3 de Lens (1969).

A la fin du XIXe siècle, le lundi ou mardi de ducasse, les cabaretiers offraient un morceau de tarte à leurs clients, même aux membres de leur famille qui les accompagnaient et qui entraient chez eux boire une chope de bière pendant ces jours de fête, et cela en signe d’amitié.

La foire

Elle a lieu du 1er au 10 mai de chaque année. Sa création est relativement récente, contrairement à la ducasse qui dure depuis plusieurs siècles,

Quelques autres traditions

Les Liévinois d’ascendance polonaise fêtent avec éclat la Saint-Etienne (26 décembre) et la Saint-Sylvestre (31 décembre) alors que pour nous les grandes fêtes sont Noël (25 décembre) et le jour de l’an (1er janvier) avec leurs coutumes bien suivies : arbre de Noël, réveillon, messe de minuit et célébration des vœux sous le gui et le houx porte-bonheur. La Sainte-Catherine (25 novembre) patronne des jeunes filles et la Sainte-Cécile (22 novembre) patronne des musiciens, sont elles aussi très honorées et très fêtées à LIEVIN. On tire encore les « Rois » le jour de l’épiphanie (6 janvier) et on fait toujours sauter les crêpes ou « ratons » le jour de la Chandeleur. On bénit toujours le buis le dimanche des Rameaux. Pâques évoque les œufs naturels ou en chocolat ramassés par les enfants dans le jardin et la collecte des enfants de chœur le lundi de Pâques, appelés communément « Quête aux œufs ». Hélas, Sa Majesté Carnaval est bien morte.

LE TIR A L’ARC : La première mention d’une société d’archers à LIEVIN date de 1896. Mais il est certain qu’on tirait à l’arc bien avant cette date sur le terrain de la Perche. Cette société existe encore actuellement ; elle compte 100 à  150 membres qui rencontrent  fréquemment outre les nordistes, les sociétés belges.

LES CONCOURS DE CHIENS RATIERS : Ils ont disparu dans la région liévinoise, mais existent encore dans la région de Carvin (Bauvin, Provin…).

LE JAVELOT  : II est toujours vivace actuellement : 4 sociétés (dans le centre, le Javelot Club Municipal, les Tape Autour ;  au  16 de Lens la Plume d’Argent;   au  3  de Lens  les  Choux  Blancs).  LIEVIN  a  été  souvent  le  théâtre des championnats de France de javelot.

LE   JEU   DE   QUILLES    :   Nos   anciens   aimaient   beaucoup   ce   jeu. Il   n’existe   plus   maintenant.

LES   COMBATS   DE   COQS   :   Les   « Coq’leux »   étaient   nombreux dans notre région. Les combats donnaient lieu à d’importants paris et les combats Lens-LIEVIN,   France-Belgique  sont   renommés  à  l’époque.  Des   réunions   se   dé

roulent encore à Angres et à Lens.

LES CONCOURS DE PIGEONS : « Juer aux coulons » est toujours prisé chez  nous. L’Union Colombophile de LIEVIN,  créée  en  1950,  regroupe en 1970,  250 membres  éleveurs  et joueurs. Mais  il existe  aussi l’Espérance  de  Ca-

lonne, les secteurs Nord et Est et la Mosaïque de Galonné.

LES  COURSES A  SAC  :  Plaisir encore maintenant des  enfants  lors des  fêtes  (ducasses  de  quartier).

LE TIR A LA CIBLE : La survivance est assurée avec les Carabiniers de Galonné et le stand de tir des sous-officiers de réserve de LIEVIN, situé rue Thiers.

LA PECHE : Elle était la distraction favorite de quelques isolés avant 19H. En 1970, le Percot Liévinois compte 2811 membres qui bénéficient des étangs de la Centrale de LIEVIN et de ceux de Vaire-sous-Corbie dans la Somme.

JEUX DE CARTES : (Zanzi. Carabin, Piquet, Pot, Belote, Manille…).

LA  MUSIQUE   :   Le  Liévinois   et  le  mineur  en  particulier  aiment  la musique. De tout temps il existait une saine émulation entre l’Harmonie Municipale (alors  Fanfare  Municipale)   et  l’Harmonie  des  Mines  de LIEVIN.

L’Harmonie Municipale a connu des succès à Routot (Seine-Maritime), Calais, Merlimont. Bien soutenue par la Municipalité et bien dirigée par les défunts Joseph DENOYELLE, Jules LEROY entre autres, par Georges THO-BOIS et maintenant par M. GAIGNEUR, elle donne des concerts chaque année, elle défile précédée par sa clique commandée par Eugène DILLY. Son homologue, celle des Mines, toujours encouragée par les dirigeants de la Société Houillère et de l’actuel groupe de Lens, a fait citer le nom de LIEVIN à Rome, sur les Champs Elysées, à Florence, en Angleterre, Salle Gaveau.

Centenaire alerte (née en 1863) possédant sa salle propre le « Tabarin », à la renommée prestigieuse, car elle se classe en tête de la division nationale, elle vole de concert en concert, de défilé en défilé, de succès en succès sous la houlette de Norbert BERTHELEMY, de Honneste CITRAS et sous l’active présidence de M. Paul MORIN.

Tous les Liévinois se souviennent d’ailleurs avec émotion du Couronnement de la « Muse du Peuple », spectacle fastueux où cinq-cents musiciens firent ce jour-là de LIEVIN la capitale musicale du Nord de la France (23 juin 1963).

A ce spectacle était associée la Société Chorale de LIEVIN qui vit à un rythme accéléré depuis soixante-quinze ans.

La Philharmonie de l’Amicale Laïque continue également sa carrière avec bonheur et sagesse.

La musique se pratique également dans les cités, par exemple Galonné avec l’ancienne Espérance devenue la Fanfare Ouvrière si chère au regretté Paul BARAS, aussi celle du 3 de Lens avec la Fanfare Saint-Ame, dissoute en 1962.

Musique classique certes, mais le piano du pauvre s’est taillé une part importante dans la hiérarchie musicale liévinoise.

A la Symphonie des Accordéonistes Liévinois se joint le Club des Accordéonistes et les Canaris Liévinois.

Ces trois sociétés bien vivantes apportent, elles aussi, au renom de LIEVIN…

LES   GILLES   DE  LIEVIN   :   Les   Bigophones   devenus   les   Gilles   de LIEVIN   font  connaître  le  nom  de LIEVIN  de  la  Belgique  à Vichy…  Ils  sont une  cinquantaine   de  personnage  de  tous   âges,   portent  un  costume  bariolé  avec

à la taille et au bas du pantalon des clochettes, un bonnet surmonté d’un chapeau d’apparat avec de longues plumes d’autruche et sont chaussés de sabots. Ils dansent au son d’une fanfare et distribuent des oranges. Le soir de la ducasse ils brûlent un  « gilles »  de paille et de chiffons, place Gambetta.  On connaît l’existence des Gilles depuis 1959 à LIEVIN, depuis CHARLES QUINT en Belgique.

LES MAJORETTES DE LIEVIN DU 3 ET  16 DE LENS  : Elles ont   été   créées  par   l’Union   Amicale   des   Familles   Nombreuses   du   3   et   16   de Lens en  1968.

LES SPORTS : Dès 1910, le football se joue sur le terrain de la Perche avec l’Union Sportive Liévinoise. La fusion en 1945 du Patronage Saint-Ame et de l’U.S. LIEVIN a donné naissance à un grand club omnisports, l’Union des Sports Athlétiques de LIEVIN  (U.S.A. LIEVIN)   avec des sections de  football, basket-bail, athlétisme,  cross-country, tennis de table, préparation militaire, parachutisme. La section de cross-country évolue depuis 1946 dans chaque finale au championnat

de France par équipes. Il y a aussi l’Espérance de Calonne-Liévin, créée en 1941 par la fusion de l’Etoile et de la Wartha, le Club Diana du 3 de LIEVIN, fondé en 1926. L’Espoir a été dissous en 1964.

Comme autres sports, citons, en cyclisme, le Vélo-Club Liévinois, héritier du Grelot Liévinois avant 1939, Les Cyclo-Randonneurs, les boules lyonnaises où l’Entente Bouliste rassemble les Mordus de la Boule (3 de LIEVIN), la Plaine en Boules (La Plaine), les Cracks de Galonné (Galonné), l’Amicale des Petits Bois (Petits Bois), la Boule Gauloise (3 de Lens), les Boules Ferrées (16 de Lens), l’ABCD LIEVIN (centre). On a pu dire que LIEVIN était la capitale artésienne du boulisme.

A remarquer également l’essor du Judo (Judo-Club), du Tennis (aux Equipages) et du Tennis de table avec, outre la section de l’U.S.A. LIEVIN, née de la fusion de deux nationaux prestigieux, l’U.S.A. LIEVIN et l’A.A.E. LIEVIN, celles de la Plaine, de Galonné, de Jean-Jaurès (3 de LIEVIN), des Petits Bois, de Léo-Lagrange (3 de Lens).

En  gymnastique,   l’Avenir,  société  créée  en   1908  évoluait  avant   1914  salle Sénécot. Elle compte en  1970 250 membres.

Les Dauphins Liévinois connaissent un vigoureux développement depuis l’ouverture de la magnifique piscine olympique.

N’oublions pas que le célèbre champion de boxe Georges CARPENTIER est né à LIEVIN dans la cité du 3 de LIEVIN, le 12 janvier 1894 avant d’habiter Lens. Son père était ouvrier aux Mines et éleva quatre enfants. Georges a écrit un livre « Mon match avec la vie » où il a relaté sa vie de grand champion.

Quelques figures artistiques locales

Paul   BARAS   (1885-1969),   ancien   agent   de   maîtrise   aux   Mines   de

LIEVIN,  médaillé  d’or  du  travail,  créateur  de la  Fanfare Ouvrière de Galonné,

poète   patoisant,   est   l’auteur   avec   son   ami   Fernand   DUPUREUR   de   « Tintin

POURETTE quitte s’ villache», opérette créée vers 1938 à LIEVIN et où notre

héros devient pour peu de temps parisien. Et c’est ainsi que, comme TARADERUZE

à Lens, le géant Tintin POURETTE devint le héros d’un carnaval (vers 1954). Il

a été offert à la ville de LIEVIN par un grand quotidien régional et une manu

facture de vêtements.

M. Gaston LEFEBVRE a composé en 1969 un pas redoublé en l’honneur de Tintin POURETTE, symbole de l’attachement du mineur à son terroir. Tintin POURETTE, géant à la face rougeaude habillé comme le mineur d’avant-guerre, en bleus de travail, barette, rivelaine, ressortira à l’occasion de la ducasse du quartier de Galonné, en 1970 à la Pentecôte

M.  Robert BOYAVAL  « le  chantre des  pays  miniers »,  lauréat  entre autres de l’Académie d’Arras et de la Société Littéraire de Nantes, excelle quant à lui, aussi bien en patois qu’en poésies pour adultes ou contes pour enfants et en

Peinture.

PEVEL,  ancien Inspecteur de l’Education Nationale à LIEVIN  a publié  quant à lui,  un recueil intitulé  « Le balayeur promu »  et  « On a crevé le paravent »,  qui  a  reçu  un  accueil  chaleureux.

M. BULTEL, peintre classique et minier s’est fait connaître grâce aux expositions de ses œuvres à LIEVIN.  Il a maintenant quitté notre région.

Le jardin du mineur

 

Le jardin du mineur

Les compagnies ont eu l’idée de mettre un bout de terrain derrière les maisons pour que les mineurs puissent cultiver des légumes. Le mineur y trouvait son compte, il pouvait cultiver son jardin et faire des économies en récoltant lui même ses poireaux ou ses pommes de terre. Le mineur évacuait les cendres de charbon du brûle tout dans l’allé du jardin, cela avait un avantage d’éviter la pousse des mauvaises herbes.  Le jardin était appelé par le mineur ‘’min gardin’’ voici quelques mots de jardinage en patois.

Le livre du jardin du mineur

Bécher : Fouir

Bêche :   Louchet

Outils : otieus

Ronces : roinches

Orties : ortiles

Chévrefeuille : chuchot

Pioche : pioque

Chiendents : cuelles

Cailloux : caillos

Brouette : birouette

Mottes : waroques

Rateau : ratiau

Binette : rasette

Boue : l’berdoulle

Fumier : fien

Labourée : aroïée

Semer : assémer

Ciboulette : l’brelle

Cerfeuil : cerfué

Persil : persin

Poireaux : porions

Pommes de terre : peun’ tierres

Les coulonneux

 

Les coulonneux

Il y avait une activité très intense dans les corons, surtout au moment des concours.

Je parle bien sur des pigeons, que nous appelions des coulons, terme bien de chez nous.

Il y avait le pigeonnier, construction ,soit au bout du jardin ou alors dans le grenier, avec ouverture sur le toit, la trappe avec des barres qui empêchaient le pigeon de sortir mais pas d’entrer, surtout en période de concours, le pigeonnier devait rester ouvert, mais surtout pas laisser les autres de sortir.

La fierté c’était la propreté, et chaque pigeon avait sa femelle qu’il allait garder jusqu’a sa mort, des petits casiers avec une assiette pour faire le nid ,qui allait recevoir les œufs.

Fallait être déclarer à la mairie, car les pigeons pouvaient être mobiliser, (pour ce qui savent le héros d’un pigeon de la guerre 14 –18.)

Ils avaient également leur nom, le maco, le bizet, tête blanche et bien d’autre nom.

Le pigeon avec son radar, il savait retrouver son pigeonnier même a de très grandes distances.

Le jour de la mise en loge, veille du concours, il y avait la sélection de celui que l’on allait mettre et qui auraient des chances d’être le premier à renter.

Il y avait plusieurs méthode pour mettre les pigeons en loges, c’est comme cela que l’on appelait la mise des pigeons au concours.

Au moment de la reproduction, on surveillait le pigeon qui roucoulait autour de sa femelle, et au moment ou il la montait, on l’enlevait et il allait au panier, en espérant qu’il allait rentrer de suite pour finir l’accouplement, c’était assez barbare ? .Il y avait bien sur d’autre méthode, la femelle qui couvait les œufs par exemple il y avait toujours un tour de rôle pour couver les œufs, soit que c’étais le male ou la femelle.

Les coulonneux avais des œufs factices, percer d’un minuscule trou, on y introduisait une mouche, on rebouchait le coté et on le plaçait parmi les autres œufs, la femelle entendais du bruit et se disais mes œufs vont bientôt éclore, va falloir que je rentre vite ? Etc.

Les méthodes sont multiples, et bien sur secrète. Je vous en site quelques-uns une, je savais que mon père le faisait.

Il y avait le constateur, instrument de précision, avec une horloge, une imprimante, et des petites cases pour recevoir la bague.

Ce constateur était plomber après la mise a l’heure, c’étais très sérieux, on allait mettre une bague en caoutchouc avec un numéro aux pigeons.

Et les pigeons partaient à des distances différentes, environ 100 km, et pour certains concours beaucoup plus loin.

Il était rare que le pigeon se perde.

Souvent le lâcher de pigeon était le dimanche, mon père écoutait à la radio les heures de lâcher et il savait qu’a telle heure les pigeons allaient se présenter.

Nous étions consigner dans la maison interdiction de jouer dehors, la ménagère était consignée aussi, et interdiction de pendre du linge dehors ou, toute autre chose qui aurait pu déranger le pigeon.

Dans le coron c’était d’un calme.

Jusqu’au moment ou les volatiles se montraient, alors la c’était l’animation du quartier, comme il y avait beaucoup de pigeonnier dans les corons, ont entendais les boites à grain que les coulonneux secouais, croyant que c’était le sien qui arrivait.

Les pigeons arrivaient presque en même temps, mais c’était le plus rapide à rentrer, on lui enlevait la bague en caoutchouc, et on la plaçait dans un petit casier que l’on introduisait dans le constateur, ensuite on tournait la manivelle pour enregistrer cette bague.

Il y avait le dépouillement pour connaître le vainqueur et le classement, il y avait des mises qui rapportaient de l’argent, et aussi de beaux prix, c’est comme cela que mon père avait gagné un jour un carillon, je pense aussi qu’il a du gagner un cochon mais la je ne peux l’affirmer.

Il y avait de véritable champion, et les jeunes de champion devenaient aussi des champions, a aucun moment le coulonneux aurais échangé ses jeunes ou ses œufs.

Des fois il y avait du mauvais temps et le lâcher de pigeons étaient reporter au lundi, ça m’est arriver de faire la constatation quand mes frères étaient au travail.

A la mort de mon père mes frères ont continué à avoir le pigeonnier, mais pas très longtemps car le jeune avais aussi d’autres occupations. Je ne vais pas tout dévoiler les combines qu’avaient les coulonneux, mais par exemple quand il s’échangeait des œufs, pour renouveler la race de pigeon,dans leur pigeonnier, il était rare que les

œufs écloses, souvent ils avaient subit un petit traitement qui allait empêcher que la race aille chez un autre conquérant.

Par contre, par le mauvais résultat d’un pigeon, il finissait à la poêle.

Ont arrivait facilement à dresser un pigeon, il se posait sur notre épaule et venait manger le grain de maïs qu’ont tenait dans la bouche.

Le colombophile apporte tous ses soins à un élevage FACILE qui le fait rêver car les pigeonneaux sont des CHAMPIONS en puissance.

Dès que l’on réunit un mâle et une femelle, leur première préoccupation est de construire un nid. Après dix jours, la femelle pond son premier oeuf. Elle pond le second 44 heures plus tard. Le mâle et la femelle couvent alternativement pendant 18 jours; le mâle de 10 à 17 heures et la femelle le reste de la journée et la nuit.

On bague le jeune entre le 6 et le 10 jour : bague matricule à une patte et bague adresse à l’autre. Il les gardera jusqu’à la fin de sa vie. Ces bagues identifient chaque oiseau. Les parents nourrissent les pigeonneaux plusieurs fois par jour. Au début, ces derniers reçoivent une sorte de lait fabriqué par le jabot puis, à partir de 6 jours, des graines avec de l’eau.

La croissance du pigeonneau est très rapide. De 1 2 grammes à la naissance, il atteint 350 à 400 grammes à un mois. À 23 jours, il est indépendant car il sait manger et boire seul. Quand les jeunes sont sevrés, ils sont placés dans un pigeonnier autre que celui de leurs parents. C’est là qu’ils grandiront.À 3 mois, ils seront entraînés et participeront aux concours si leur propriétaire le désire.

Vous voulez tout savoir sur la colombophilie, alors allez sur ce site.

http://www.constateur.com/

On les appelle les coulonneux. Ce sont d’anciens ouvriers mineurs qui cultivent l’art d’élever les pigeons voyageurs. De Dunkerque à Lille, de père en fils, jusqu’à 24000 amateurs ont nourri ce rêve d’évasion, au contact d’un monde lumineux et volatile, à l’exact opposé de l’univers des mines de charbon dans lesquelles ils travaillaient. Les pigeonniers construits de bric et de broc dans un coin, à côté de la cabane de jardin, marquent le paysage du Nord-Pas-de-Calais. L’élevage des colombes sportives est à la fois un loisir, un savoir faire, une fierté et aussi un sport d’avril à août, jusqu’à la mue de septembre ; les compétitions se multiplient et culminent avec de grands lâchés de pigeons des “concours ministériels” de Douai en juillet. Dans le nord de la France, à l’époque des Houillères, cette activité aujourd’hui en déclin faisait partie du mode de vie ouvrier. Les vacances et les week-ends étaient alors sacrifiés bien volontiers au soin quotidien que nécessitaient les pigeons de vol.

Le concours de pigeons

Les concours de pigeons recommencent. Dimanche, mon oncle a participé à l’un d’eux.

Le samedi, il a porté ses deux concurrents au siège colombophile d’où ils seront transportés, en chemin de fer, vers des villes lointaines.

Le dimanche, vers 13 heures, au moment du lâcher, tous les « coulonneux » Comme on les appelle chez nous discutent dans les jardins, sur les places, aux carrefours.

La cité (groupe de maisons ouvrières) est pleine de bruits et de mouvements. Mon oncle est dans son jardin. Assis sur un banc, il attend avec impatience. Tout à coup, ses deux pigeons arrivent. Vite, il court vers son pigeonnier. Et, avec son constateur (boîte   métallique  renfermant  une  petite horloge  qui   marque   le moment où la bague du pigeon y est introduite.), il marque l’heure d’arrivée des oiseaux.

Puis, il part donner les résultats. Il pense obtenir un premier prix. Il attend le dépouillement. Il remporte le cinquième prix. Pour ses deux pigeons, il a reçu environ 3.000 fr. Cette fois,  il a eu de la chance ! Comme il est content !

mardi 13 février 2024

La Sainte Barbe

 

La Sainte Barbe

Sainte Barbe

stebarbe01.jpg

Sainte Barbe Lewarde

Barbara est sûrement née en Turquie vers le 3iéme siècle après JC. Elle refuse le mariage et son père l'emprisonne dans une tour. Elle reçoit la visite d'un ange qui lui parle du Christ et de ses souffrances. Elle se convertit au christianisme. Son père furieux la fait juger. Elle est condamnée aux pires supplices : fouet, brûlures, mutilations et décapitation par son propre père. Lorsqu'il décapite sa fille, le père de Barbara, Dioscore, meurt foudroyé puis réduit en poussière. Elle refusera de renier sa religion. Une légende si forte rend Barbara populaire au Moyen-âge, elle est canonisée par l'église sous le nom de Sainte Barbe.
 

Les attributs de Sainte Barbe sont la plume (symbole des coups de fouets), la tour (symbole de la séquestration), le ciboire (symbole des sacrements chrétiens), le livre (symbole de la bible étudiée durant son emprisonnement) et l'épée symbole (symbole de la décapitation).

Le châtiment infligé à son père montre Sainte Barbe comme toute puissante contre le feu du ciel et de tous les feux. C'est pour cela qu'elle devient la sainte du feu et de tout ce qui « tonne et détonne ». Les mineurs du Nord Pas de Calais, l'adopte dès le 18ième siècle pour leur assurer sa protection contre les explosions. Pour éloigner les accidents une statue est placée à l'entrée des fosses ou au fond à l'entrée des galeries. Certains mineurs lui adressent une prière, d'autres se signent en son nom avant de dévaler. Sainte Barbe est aussi la patronne des pompiers, artificiers artilleurs, fondeurs...

Toutes les nationalités fêtent Sainte Barbe : athées, catholiques, musulmans... A la fin de l'exploitation, la Sainte Barbe était célébrée et remontée du fond. On a donné le nom de Sainte Barbe à des fosses, des églises, des écoles,...

Les compagnies minières décident de fixer le 4 décembre jour de fête de Sainte Barbe. Le jour sera chômé et payé à partir de 1946. Ce jour de Sainte Barbe est l'occasion d'une célébration religieuse payée par les Houillères, suivi d'une procession puis d'un vin d'honneur ou banquet. C'est l'occasion d'une véritable fête avec cadeaux et remises de médailles. Le 3 décembre, les mineurs descendent avec une statue pour lui rendre hommage. Le petit extra du verre de vin sera toléré au fond ce jour uniquement.

Sainte Barbe au fond 4/5 Sud Méricourt

La quinzaine de Sainte Barbe a lieu du 16 au 30 novembre. Les Compagnies autorisent les mineurs à réaliser des journées de 12,14 voire 16 heures. Ces longues coupes permettaient aux mineurs de pouvoir fêter Sainte Barbe avec un petit pécule supplémentaire. Ces longues coupes se faisaient au détriment des règles de sécurité avec l'accumulation de la fatigue. Par contre, elles étaient très rentables pour les Compagnies par leur augmentation du rendement. La nationalisation met fin à cette pratique même si les mineurs mettent toujours un point d'orgue à effort supplémentaire durant cette période.

Sainte Barbe 4/5 Sud Méricourt remontée

La mine et le football

 


La mine et le football

LA MINE ET LE FOOTBALL : LIEUX DE MÉMOIRE DE LA CULTURE OUVRIÈRE. Conférence de Mineurs du Monde 19/03/15 LENS

L’amphithéâtre de la Faculté Jean Perrin de LENS était une nouvelle fois bien rempli en ce jeudi 19 mars pour écouter puis interroger Olivier CHOVAUX, Doyen de l’UFR STAPS de LIEVIN, venu faire un exposé sur le thème ̎Mine et footbal dans le Bassin Minier du Nord/Pas-de-Calais de 1920 à 1960) ̎. L’intervenant est bien connu dans la région pour ses recherches approfondies sur tous les phénomènes sociétaux liés à la pratique du sport (sport et violence, le bénévolat sportif, sport professionnel et sport amateur, …).

Olivier CHOVAUX commence l’exposé en rappelant la question qui lui a été posée et à laquelle il se propose d’apporter quelques réponses : ̎En quoi le football en milieu minier constitue-t-il un lieu de mémoire ? ̎. Son intervention comporte trois parties qui s’appuient sur le contexte particulier du Bassin Minier du Nord/Pas-de-Calais où ont vécu des générations de mineurs français mais aussi étrangers (principalement polonais) soumis aux dures lois d’un patronat impitoyable qui a fini par encourager la pratique sportive pour ses salariés après leur journée de travail afin de les détourner des activités syndicales ou politiques créatrices de désordre, de revendications et de grèves.

I Pourquoi le Bassin Minier est-il devenu une terre d’élection du football ?

Ce sport est importé de Grande Bretagne à partir de 1890 dans les centres industriels de LILLE, DUNKERQUE, CALAIS , BOULOGNE, ARRAS et du Bassin Minier par des hommes ̎providentiels ̎ (principalement des professeurs d’anglais) et grâce à l’introduction de l’éducation physique à l’école. Après des débuts timides, le football connaît un véritable essor au cours de la période qui a suivi le premier conflit mondial car tout est à reconstruire dans la région, notamment dans la zone occupée durement frappée par les bombardements qui suivaient la ligne de front et par le saccage de l’outil industriel (principalement minier) par les Allemands au fur et à mesure de leur départ forcé. En 1918, beaucoup de villes comme LENS, LIÉVIN ou ARRAS sont totalement dévastées. Lors de la reconstruction, on en profite pour moderniser l’appareil industriel et donc améliorer les conditions de travail. La classe ouvrière qui a connaissance des premières réformes suivant la révolution bolchévique n’est plus disposée à subir sans réagir la loi d’un patronat qui l’exploite depuis des lustres et elle s’organise. Lors du Congrès 1920 de la SFIO à TOURS, la majorité des membres adhèrent à la 3ème Internationale soutenant la révolution russe et créent le PCF ; la scission politique de la SFIO va précéder de quelques mois la scission syndicale de la CGT dont la majorité des membres (bolchéviques) créent la CGT Unitaire. Si les enjeux de la reconstruction sont surtout économiques, ils sont donc aussi politiques et le patronat voit tout ceci d’un mauvais œil. Dans les usines, dans les fosses, les ouvriers discutent et après leur journée de travail, ils se retrouvent dans les estaminets ou les bistrots. C’est là que se sont toujours décidées les revendications et l’organisation des luttes, le patronat le sait bien et il va tout faire pour essayer de faire sortir un maximum de salariés de ces lieux maudits. C’est ainsi qu’il décide d’encourager la pratique sportive dans ses établissements, celle-ci doit s’inscrire dans une politique ̎d’hygiène social ̎ ; le sport doit servir à acquérir une robustesse physique (très appréciée car, malgré le machinisme, il y a encore de nombreux travaux pénibles), à entretenir la santé (on travaille plus et on manque moins quand on est en pleine forme…) et à développer certaines valeurs telles que l’image de l’entreprise, la combativité, la solidarité, … C’est dans ce contexte que les clubs de football se développent dans les usines, les mines ou à proximité dans les années 20. A partir de 1921, un texte de loi oblige les communes à construire des installations sportives (piscines, salles, terrains). Par souci d’économie, on décide de créer des structures omnisports qui serviront à plusieurs disciplines. Les installations du Stade Corbelle BULLY-LES-MINES construites à partir de 1920 à proximité de la Fosse 1 des Mines de BÉTHUNE sont à ce point de vue remarquables : cinq terrains de football dont un avec une tribune en béton, une piste d’athlétisme, une salle de boxe, une salle de gymnastique, des vestiaires avec douches… et le siège des colombophiles. D’autres clubs miniers présidés par les ingénieurs en chef des fosses sont aussi bien lotis, ce sont les Compagnies qui paient la construction et l’entretien des locaux. L’afflux de mineurs étrangers jeunes (polonais, westphaliens surtout) dont certains jouaient dans les grands clubs allemands (ESSEN, BOCHUM, DORTMUND) élève le niveau sportif et les matches attirent beaucoup de spectateurs, notamment les derbys. Les résultats sont au rendez-vous pour les clubs du Bassin Minier et notamment au plus haut niveau amateur en CFA à partir de 1935 :

  • 1936 : US AUCHEL vice-champion de France,

  • 1938 : Stade BETHUNOIS champion de France,

  • 1939 : USO BRUAY EN ARTOIS vice-champion de France.

Et c’est encore mieux après la nationalisation !

  • 1946 : US AUCHEL champion de France,

  • 1949 : Stade BÉTHUNOIS champion de France,

  • 1950 : US AUCHEL vice-champion de France,

  • 1955 : USO BRUAY vice-champion de France.

Des clubs comme US BULLY-LES-MINES, l’US NŒUX-LES-MINES, le CS AVION, l’ASSB OIGNIES ne sont pas en reste et obtiennent aussi de très bons résultats à ce niveau. Voici à ce point de vue la composition du groupe Nord de CFA (3ème division) pour la saison 1949-1950, la moitié de la division provient du Bassin Minier : US AUCHEL (champion), Stade BÉTHUNOIS, ES BULLY, USO BRUAY, US NŒUX, SA DOUAI, Olympique ST QUENTIN, Stade REIMS B, RC PARIS B, CA MONTREUIL, ASF LE PERREUX, SM CAEN et SPN VERNON.

Tous les clubs miniers favorisent la formation des jeunes et de très grands joueurs sont sortis de leurs écoles de football, voici quelques-uns d’entre eux devenus professionnels et internationaux (nombre de sélections) :

  • US AUCHEL : Jean VINCENT (46), Maryan WISNIEWSKI (33), Maryan SYNAKOWSKI (13), Robert BUDZINSKI (11),

  • CS AVION : Théo SZKUDLAPSKI (2),

  • ES BULLY : Jules BIGOT (6), François BOURBOTTE (17), André STRAPPE (23), René DERREUDRE (6),

  • US NŒUX : Raymond KOPASZEWSKI (45).

Les Dirigeants des clubs miniers (des ingénieurs) demandent à leurs meilleurs joueurs de ne pas faire de politique ou de syndicalisme et ceux-ci ont tout intérêt à obéir : ils seront protégés à la mine, ils auront un beau logement et du ̎bon charbon ̎, ils seront respectés voire adulés par le public et ils toucheront de belles primes de victoire…

football01.jpg

L’US AUCHEL (championne de France de CFA 1946) en 1948/1949. Elie FRUCHART (gardien) est l’entraîneur du club. En bas à droite, Jean VINCENT un peu avant son départ au LOSC et  qui deviendra l’ailier gauche international du grand REIMS avec KOPA, FONTAINE, PIANTONI. Photo extraite du livre ̎̎Les immortels du football nordiste ̎.

II FOOTBALL OUVRIER ET FOOTBALL DES OUVRIERS

Olivier CHOVAUX fait la distinction entre le football ouvrier qu’on pratique pour se détendre dans toutes les villes minières et le football des ouvriers qui est le football-spectacle développé par les grands clubs amateurs (AUCHEL, BRUAY, BULLY, NŒUX, AVION, OIGNIES) ou professionnels (RC LENS et US VALENCIENNES-ANZIN) , c’est-à-dire celui qui était supporté financièrement et donc contrôlé par les Houillères. En fait, cela ne leur coûte pas grand-chose ; les aides attribuées au RC LENS (club semi-professionnel) n’ont jamais dépassé 0,3% de la masse salariale du Groupe de LENS ! Les meilleurs jeunes de la région sont attirés vers les grands clubs amateurs (qui sont en fait des clubs corpos soutenus par les Mines) et ceux-ci alimentent à leur tour les deux clubs-phares que sont le RC LENS et l’US VALENCIENNES-ANZIN (USVA). On rappelle sans cesse aux joueurs qu’ils sont des privilégiés et qu’ils doivent être des exemples pour les mineurs qui les supportent : c’est le temps de la trilogie ̎Fidélité aux Houillères, Fidélité au club, Fidélité aux mineurs ̎. On les fait souvent descendre au fond quand ils ont des emplois au jour ou dans les bureaux pour leur montrer la difficulté du travail réalisé par leurs supporters du dimanche. Le mineur est solide, quelquefois un peu rude, fier, solidaire et il se tue à la tâche ; le footballeur, son idole, devra être un roc sur le terrain (le ballon peut passer mais pas l’adversaire !), être fier de ses couleurs, avoir l’esprit d’équipe et il devra surtout mouiller le maillot.

Les rencontres entre les grands clubs amateurs du Bassin Minier sont en fait autant de matches inter-Compagnies acharnés. Et que dire des derbys LENS-LILLE qui peuvent se terminer par des accrochages sur le terrain et même en dehors du stade où les débordements sont souvent dus à des railleries réciproques basées sur des clichés sociaux ! Les supporters du RCL traitent par exemple leurs collègues lillois de sales bourgeois alors que ceux-ci sont des ouvriers comme eux. Bien sûr, la presse régionale ne fait rien pour désamorcer les conflits avant les derbys : pour un quotidien de la Métropole, les joueurs lillois pratiqueraient un football scientifique, bien léché et spectaculaire tandis que ceux du RCL aiguillonnés par des supporters ultra-chauvins multiplieraient les brutalités sur le terrain. Les stades de football deviennent ainsi des bastions de la virilité où on fait l’éloge de la combativité et du courage et où on valorise la force physique ; on veut une équipe qui attaque (on a longtemps joué en 2-3-5 avec cinq avants !) et qui prenne son adversaire à la gorge. Cette spécificité quand même un peu minière est appréciée par le patronat des Houillères qui souhaite que ces valeurs déployées sur le terrain descendent au fond des fosses, l’objectif est bien sûr de créer un esprit de compétition et une émulation entre les mineurs pour accroître la productivité.

Extrait d’un numéro d’Equettes de 1952 (Journal du Groupe de BÉTHUNE). KOPA jouera à REIMS de 1951 à 1956, au Real MADRID de 1957 à 1959 (trois Coupes d’Europe, Ballon d’Or 1958) puis de nouveau à REIMS de 1960 à 1967.

III L’ARCHÉTYPE DU CLUB OUVRIER MINIER SEMI-PROFESSIONNEL : le RC LENS

football04.jpg

Solides et accrocheurs ces Lensois qui ont bousculé la grande équipe du LOSC en finale de la Coupe de France 1948 (défaite 2/3 du RC LENS dans les dernières minutes). L’avant- centre Stefan DEMBICKI dit ̎Stanis ̎ (au-dessus du ballon du match) était un attaquant redoutable, il lui est arrivé souvent de trouer les filets ou de faire éclater les coutures du ballon tant sa force de frappe était impressionnante ; lors d’une rencontre de Coupe de France contre AUBY, il a un jour marqué 16 buts (score final : 32 à 0 pour le RC LENS !!!). photo PARI et GAGNE

Ce n’est qu’au milieu des années 30, en 1937 exactement, que le RCL créé en 1906 passe sous le contrôle de la Compagnie des Mines de LENS. Les meilleurs joueurs de la région sont approchés et les dirigeants-ingénieurs leur proposent des emplois protégés ; ils deviennent électriciens, ajusteurs ou employés aux Grands Bureaux et ils ont un emploi du temps adapté à leur programme sportif. Arnold SOWINSKI (124 matches en D1 au poste de gardien) détecté par SIKLO (les joueurs de l’équipe première sillonnent les stades de la périphérie de LENS pour recruter les meilleurs jeunes) est électricien de 7h à 9h, il va ensuite s’entraîner de 9h à 12h, il reprend son travail après le déjeuner jusqu’à 17h puis retourne au stade… le tout à vélo !!! Les joueurs sont semi-professionnels, ils pourraient gagner davantage dans un autre club mais ils ont la stabilité de l’emploi et quelques avantages non négligeables (maison, charbon, médecin, primes) ; ils ne se plaignent pas et ne songent pas trop à partir jusqu’au début des années 60. La hiérarchie du club est un copié-collé de celle de la mine : les dirigeants sont les ingénieurs, ils recrutent les joueurs et s’occupent des questions financières ; les entraîneurs sont les porions du foot et leurs rendements se mesurent par les résultats des équipes ; les joueurs sont les ouvriers qui doivent produire du jeu et obtenir des victoires en mouillant le maillot. Tout ce petit monde auquel on doit ajouter les supporters dépend donc de la mine car tous en sont salariés… Le patronat exerce un triple contrôle sur tout ce qui gravite autour du club : contrôle moral (état d’esprit des joueurs, projet de l’entraîneur, déclarations dans la presse), contrôle social (relations du club avec les supporters, relations entre les sections de supporters), contrôle politique (relations avec la Mairie, enquêtes de la direction sur les patrons des cafés sièges des clubs de supporters). Le journal du RCL ̎Sang et Or ̎créé dès 1920 est une ̎mine de renseignements ̎ sur la vie du club, son contenu est bien sûr supervisé par les patrons. Ce n’est que dans les années 50 que la radio surtout mais aussi la télévision qui en est à ses débuts deviennent des vecteurs de promotion du football. Au début des années 60, les HBNPC lâchent progressivement les clubs au fur et à mesure de la fermeture des mines : AUCHEL, BULLY, NOEUX, OIGNIES dégringolent de CFA car les moyens et donc les bons joueurs ne sont plus là. La crise touche le RCL en 1962 : CLAUWS, DÉQUÉANT, GORCZEWSKI, CARLIER, FATOUX, LAFRANCHESCINA, WABINSKI et l’entraîneur Jules BIGOT partent vers d’autres cieux. Ce dernier est remplacé par Elie FRUCHART, entraîneur d’AUCHEL où il a formé beaucoup de footballeurs talentueux. Après la grande grève des mineurs en 1963, le club perd son meilleur joueur, WISNIEWSKI, ainsi que BIEGANSKI ; en 1964 c’est au tour de BUDZINSKI de partir. Le Racing est décimé. Le Président Albert HUS demande à Elie FRUCHART de relancer l’équipe avec des jeunes joueurs du Bassin Minier encadrés par des anciens (PLACZEK, POLONIA, OUDJANI, CLÉMENT) et c’est une grande réussite. Georges LECH, Bernard LECH, Richard KRAWCZYK, Daniel HÉDÉ, Denis DESCHAMPS saisissent leurs chances et deviennent des titulaires à part entière. Le Racing survit encore quelques années en D1 avec ce mélange de joueurs chevronnés et de jeunes talentueux… En janvier 1969, le 1er Ministre COUVE DE MURVILLE annonce lors d’une visite dans le Nord qu’il faut stopper le déficit des entreprises nationalisées et en particulier celui des HBNPC qui emploient encore 75000 personnes ; la récession entamée après 1963 est désormais accélérée car la concurrence du pétrole et du nucléaire à venir est impitoyable. Forcés de faire des économies, les HBNPC lâchent définitivement le Racing et Jean MICHAUX annonce la fin du football professionnel à LENS en 1969. Le club qui était déjà descendu en D2 en 1968 est rélégué en CFA. Il se reconstruira avec d’autres dirigeants et d’autres joueurs et profitera d’une réforme des championnats pour reprendre un an plus tard, en 1970/1971, en National ; le retour en D1 se fera en juin 1973 mais c’est une autre histoire qui n’a plus rien à voir avec les Houillères… Malgré la fin du charbon à LENS en 1985 (fermeture du siège 11/19), le club continuera à grandir grâce à son formidable public et à un nouveau Président hyper dynamique et médiatique, Gervais MARTEL, qui aura son heure de gloire en mai 1998 avec le titre de Champion de France de D1.

Un grand merci et un grand bravo à Olivier CHOVAUX pour cette conférence vraiment passionnante au cours de laquelle on a eu le plaisir de redécouvrir le fidèle des fidèles du Racing, Arnold SOWINSKI (84 ans dont 50 au club comme joueur et entraîneur), qui a raconté quelques anecdotes vraiment succulentes et un des joueurs emblématiques des années 1970, Eugeniusz FABER dit Geniek, 76 ans, joueur international polonais (36 sélections en équipe nationale de 1959 à 1969) venu du Ruch CHORZOW à l’âge de 32 ans terminer sa carrière en France au RC LENS ; ces deux personnages sympathiques vivent à LIÉVIN.

̎ Au Nord, c’étaient les corons, la terre c’était le charbon, Le ciel c’était l’horizon, les hommes des mineurs de fond. ̎

Depuis quelques années, le public du Stade Bollaert-Delelis entonnent ces paroles de Pierre BACHELET au retour des vestiaires des joueurs après la mi-temps ; c’est le plus bel hommage que peut rendre le monde du football à tous ces hommes qui ont laissé leur jeunesse, leur force, leur santé et leurs illusions au fond de la Mine et qui se retrouvaient régulièrement dans les tribunes de cette fabuleuse enceinte remplie d’histoire pour montrer leur amour du club sang et or. On n’extrait plus de charbon à LENS depuis 1985 et il n’y aura bientôt plus de mineurs. Espérons que les jeunes générations n’oublieront jamais ce qui s’est passé là pendant près d’un siècle et demi à des centaines de mètres de profondeur sous le terrain de leur stade favori dans le noir, le bruit, la poussière, la chaleur et l’odeur de sueur. Le football, quant à lui, continue son chemin ; les valeurs qu’il véhicule ne sont plus les mêmes qu’au temps des Mines, seul l’argent compte… mais ceux qui ont beaucoup n’ont pas forcément envie de l’investir, en tout cas à LENS ou à VALENCIENNES, dans un sport qui a perdu la tête et son âme depuis quelques années en vivant chaque jour au-dessus de ses moyens.

La colombophilie

 

La colombophilie

La colombophilie

colombophile01.jpg

Beaucoup de mineurs, les coulonneux, s'étaient adonnés à la passion de la colombophilie. Cela consiste à élever et à faire courir des pigeons. Cette coutume très ancienne permettait sûrement au mineur de s'évader un peu durant son temps libre. Lui qui était souvent sous terre volait par l'intermédiaire de ses pigeons.

La colombophilie était encouragée par les sociétés minières qui autorisaient voire finançaient l'installation de pigeonniers dans les jardins de leurs maisons. Par la suite, y compris par les HBNPC, les épreuves de courses étaient organisées et financées par les compagnies minières. Elles préféraient sûrement que les mineurs s'occupent ainsi de manière bonne enfant plutôt que de côtoyer les estaminets ou les syndicalistes.

L'esprit de la colombophilie est toutefois restée dans le bassin minier où de nombreux colombophiles se sont regroupés en associations et perpétuent cette tradition, malgré de nombreux pigeonniers abandonnés ou détruits sur les cités minières après la disparition des anciens mineurs.

Les jardins

 

Les jardins

Les jardins ouvriers

jard06

Les mineurs avant de s’engager dans ce métier étaient d’origine paysanne et avaient donc le sens du travail de la terre. Les jardins des mineurs remontent à la création des corons. Lorsqu’il a fallu loger les mineurs arrivant en masse, les Compagnies ont construit des maisons avec un petit jardin attenant. Il était très important pour les Compagnies d’occuper le mineur pendant son temps libre (dimanche et après le travail).

jard04

Les mineurs devaient rester le plus possible dans le coron et ne pas se perdre dans l’alcool des estaminets ou dans les débats syndicalistes. Les Compagnies offraient même quelques plants pour garnir le jardin. Le garde des mines, au même titre que le trottoir, vérifiait si les jardins des mineurs étaient entretenus. Le jardin était aussi pour les Compagnies le moyen de soutenir sans trop de frais le moral des mineurs en égayant les corons.

jard01

Le jardin faisait office de cache-misère mais permettait aussi par la suite d’améliorer l’ordinaire des familles grâce aux légumes du jardin. Pendant les guerres, les mineurs furent d’autant plus touchés qu’ils ne pouvaient plus profiter de leurs productions. Ils se sont donc laissés aller au marché noir du matériel ou des raccourches contre quelques légumes pour la soupe.

jard02

Le mineur a donc toujours aimé avec passion son jardin et l’a entretenu avec soin. Devant un tel engouement, des concours de jardins furent organisés après la deuxième guerre. Les mineurs récompensés étaient mis à l’honneur dans les différents journaux des houillères. L’idée a ensuite été reprise par maintes municipalités.

Descente dans un cuffat