samedi 23 mars 2024
samedi 16 mars 2024
dimanche 25 février 2024
39/45
39-45 à Lens
En ce jour du 8 mai, fête de la libération de 1945, quelques souvenirs de cette guerre en hommage à ceux qui l’on vécue :
A peine 30 ans après le retour des premiers lensois dans leur ville suite à l’évacuation de 1917, éclate la seconde guerre mondiale : Lens est de nouveau sous tutelle allemande dès le mois de mai 1940. A partir du 18 mai, beaucoup de lensois évacuent volontairement, les écoles sont fermées.
Jusque la fin du mois de mai, des bombardements arrosent Lens et ses environs. Puis les troupes allemandes envahissent la ville. Alfred Bucquet raconte : « Un grand bombardement a lieu le 23 mai. Ce fut terrifiant de voir les victimes nombreuses parmi la cohue des évacués qui, venant de des routes de Lille et de Douai, se dirigeaient vers les route de Béthune ou de Liévin. Le Maire, Alfred Maës, évalue à 350 le nombre de victimes. » C’est un spectacle de désolation que voient les habitants à leur retour d’exode dès le 30 mai.
La ville va de nouveau vivre sous le joug de l’occupant pendant 4 ans. La vie s’organise tant bien que mal. Les mineurs sont obligés de travailler sous la surveillance des soldats du Reich.
Le 17 août 1941, Emile Basly décède. Le Préfet du Pas de Calais, représentant du gouvernement de Vichy, désigne Marcel Hanotel comme maire de Lens. La Kommandantur s’installe à l’hôtel de la Gare.
Mais à Lens comme ailleurs, la résistance s’organise. Le 11 avril 1942, trois résistants communistes abattent deux soldats allemands au Pont Césarine. Quelques jours plus tard, 35 otages sont fusillés par les allemands.
Après le débarquement de 1944, Lens est de nouveau bombardé par les troupes alliées qui veulent libérer la ville. le centre ville et la cité du 4 subissent cruellement le bombardement du 16 juin 1944. On dénombre de nombreuses victimes, toutes civiles, dont 36 morts. Le dépot SNCF d’Avion est totalement détruit. Le 11 août 1944, un nouveau bombardement fait plus de 150 tués.
Enfin, le 2 septembre, sous un soleil radieux, les Anglais entrent dans Lens : la ville est libérée. Le 1er octobre 1944, le Général De Gaule, Chef du Gouvernement Provisoire, est en tête du défilé. Il prononce un discours devant l’Hôtel de Ville détruit. Ses paroles : « Lens, cité des mines, ville du grand travail ».
Archive | Guerre 39-45
Le cinéma Majestic de Lens
16 mars 2016 dans Guerre 39-45, Histoire, La ville, Lens
Après les destructions de la première guerre mondiale, Lens se reconstruit petit à petit. La priorité est d’abord donnée aux logements, aux administrations et aux commerces, ce n’est qu’après que l’on pense aux loisirs. En 1921, au numéro 39 de la rue de la Gare, près de l’hôtel de Flandres se construit l’édifice qui abritera le cinéma Majestic.
Lors de la fête de l’inauguration, c’est la célèbre Damia, celle qu’on appelait la tragédienne lyrique et qui sera la Marseillaise dans le Napoléon d’Abel Gance en 1927, qui assure le spectacle après une première partie composée d’attractions originales de comiques, de magiciens et d’acrobates.
Construit face à l’emplacement d’un autre cinéma d’avant la première guerre tenu par M. Huberty-Favier, l’architecture art-déco de l’édifice est remarquable.
La salle est également magnifique et rappelle celles des plus beaux théâtre de Paris. Elle peut accueillir 850 personnes au parterre et 300 au balcon. La façade est rehaussée quelques années plus tard pour en faire l’une des plus belles architectures de Lens. L’établissement est tenu par M. Distinguin qui a tenu à composer son personnel de mutilés et de veuves de guerre.
En 1923, Eugène Godart est le directeur du Majestic et le gérant est Gustave Baeldé avant que Jean Sigrant ne prenne la direction du cinéma en 1926. Les premiers films projetés par le Majestic sont muets. L’orchestre est dirigé par M. Charrier qui sera remplacé l’année suivante par Octave Aubry, premier prix du conservatoire de Lille en 1902.
Le Majestic ne propose pas que des séances de cinéma mais aussi des opéras, des opérettes ou des pièces de théâtre. En 1924, les séances sont composées ainsi : une introduction musicale par l’orchestre suivie d’un film d’actualités, d’un court métrage (souvent de Charlie Chaplin) et d’un épisode du feuilleton du moment. Après l’entracte, l’orchestre accompagne un numéro de music-hall suivi du grand film du jour avant de conclure le spectacle par une dernière interprétation musicale. Quelques années plus tard, les séances sont composées d’un court-métrage suivi de numéros de music-hall et du grand film après l’entracte que les spectateurs sont invités à passer au bar du cinéma pour y déguster une bière du Loup d’Alsace.
En 1928 , le Majestic offre 5 séances par week-end dont deux en matinée le dimanche à 14h30 et 17h00.
Six autres salles de cinéma apparaissent à Lens entre 1925 et 1930 : le Casino rue de Paris qui appartient aussi à la Société Lensoise de spectacles dirigée par M. Bœuf, le cinéma de la Maison Syndicale (qui deviendra le Cantin), l’Eden-Cinéma, l’Eldorado, le cinéma Buffe et le Lensiana.
En 1930, de nouveaux sièges sont posés dans la salle. Il sont fabriqués par les Etablissements Rompais Frères à Harnes qui fournira également une autre société cinématographique lensoise, les cinémas Bertrand qui, rapidement concurrencera le Majestic.
En août 1931, Joseph Bertrand annonce la construction d’une salle face à la gare de Lens. L’année suivante, il inaugure l’Apollo, une des plus grandes salles de France. La société Bertrand rachète alors le Majestic et le Casino.
Lors des bombardements de la deuxième guerre mondiale, la rue de la Gare, comme d’autres quartiers de Lens, est très abîmée.
Le Majestic est totalement détruit et ne sera pas reconstruit après la guerre. Aujourd’hui, à son emplacement se trouve un immeuble comprenant des commerces en rez-de-chaussée. Son architecture cubique semble bien terne par rapport au bel édifice que fut le Majestic.
Pourquoi la rue de Lille est devenue rue René Lanoy ?
2 septembre 2014 dans Guerre 39-45, Histoire, Lens, Les hommes
Aujourd’hui, si on demandait à un jeune lensois à quoi correspond le nom de René Lanoy. la réponse serait certainement : ‘’C’est une rue qui va de la place Jean Jaurès à celle du Cantin’’. Cependant, pour les plus anciens, elle est et sera toujours appelée ‘rue de Lille’.
Pourtant, elle est dénommée officiellement ‘Rue René Lanoy’ depuis le 14 septembre 1947 suite à une délibération du Conseil Municipal dirigé par le maire communiste de Lens Auguste Lecœur assisté de son adjoint Roger Pennequin tous deux eux-mêmes anciens Résistants.
A l’occasion du soixante-dixième anniversaire de la libération de Lens le 2 septembre 1944, il est important de rappeler quel grand Résistant fut René Lannoy.
Né le 11 septembre 1910 à Bruille-lez-Marchiennes, petit village au nord d’Aniche, René Lanoy est professeur de sciences-naturelles à l’école normale de Douai à la déclaration de la guerre. Communiste de toujours, il entre dans la Résistance dès 1940.
En mai 1941, il créée le comité clandestin de libération du Pas-de-Calais et devient responsable du réseau Front national dans le Douaisis et le Cambresis. Ce Front National, qui n’a rien à voir avec le parti politique qui aujourd’hui porte le même nom, est créé par le parti communiste et regroupe au sein de la Résistance les patriotes français quelques soient leurs opinions.
En août 1943, René Lanoy devient responsable de la direction départementale du Pas-de-Calais, fonction qu’il exercera jusqu’à la libération sous le pseudonyme de «Gilbert». Il assure la diffusion du journal clandestin Le patriote du Pas-de-Calais. Il est décédé accidentellement alors qu’il se rendait à un congrès du Front National du Pas-de-Calais qui se tenait à Arras.
Son épouse Suzanne née Blin que René avait épousée en novembre 1940 était professeur d’histoire au collège des filles à Douai. Egalement engagée dans la Résistance en 1940, elle était chargée de la rédaction des publications clandestines. En octobre 1942, elle est arrêtée par la police française, mais est relâchée.
Le 2 mars 1944, elle est de nouveau arrêtée par la gestapo qui perquisitionne à son domicile et retrouve des documents en lien avec la résistance.
Torturée pendant plusieurs jours au siège de la Gestapo à Douai, elle meurt le soir du 6 mars 1944, sans avoir livré de noms de résistant du Front National. Elle avait 31 ans et un enfant de 16 mois.
dimanche 14 janvier 2024
cinema
En 1928 , le Majestic offre 5 séances par week-end dont deux en matinée le dimanche à 14h30 et 17h00.
Six autres salles de cinéma apparaissent à Lens entre 1925 et 1930 : le Casino rue de Paris qui appartient aussi à la Société Lensoise de spectacles dirigée par M. Bœuf, le cinéma de la Maison Syndicale (qui deviendra le Cantin), l’Eden-Cinéma, l’Eldorado, le cinéma Buffe et le Lensiana.
cinema
Le Majestic ne propose pas que des séances de cinéma mais aussi des opéras, des opérettes ou des pièces de théâtre. En 1924, les séances sont composées ainsi : une introduction musicale par l’orchestre suivie d’un film d’actualités, d’un court métrage (souvent de Charlie Chaplin) et d’un épisode du feuilleton du moment. Après l’entracte, l’orchestre accompagne un numéro de music-hall suivi du grand film du jour avant de conclure le spectacle par une dernière interprétation musicale. Quelques années plus tard, les séances sont composées d’un court-métrage suivi de numéros de music-hall et du grand film après l’entracte que les spectateurs sont invités à passer au bar du cinéma pour y déguster une bière du Loup d’Alsace.
En 1928 , le Majestic offre 5 séances par week-end dont deux en matinée le dimanche à 14h30 et 17h00
cinema
En 1923, Eugène Godart est le directeur du Majestic et le gérant est Gustave Baeldé avant que Jean Sigrant ne prenne la direction du cinéma en 1926. Les premiers films projetés par le Majestic sont muets. L’orchestre est dirigé par M. Charrier qui sera remplacé l’année suivante par Octave Aubry, premier prix du conservatoire de Lille en 1902.
Le Majestic ne propose pas que des séances de cinéma mais aussi des opéras, des opérettes ou des pièces de théâtre. En 1924, les séances sont composées ainsi : une introduction musicale par l’orchestre suivie d’un film d’actualités, d’un court métrage (souvent de Charlie Chaplin) et d’un épisode du feuilleton du moment. Après l’entracte, l’orchestre accompagne un numéro de music-hall suivi du grand film du jour avant de conclure le spectacle par une dernière interprétation musicale. Quelques années plus tard, les séances sont composées d’un court-métrage suivi de numéros de music-hall et du grand film après l’entracte que les spectateurs sont invités à passer au bar du cinéma pour y déguster une bière du Loup d’Alsace.
cinema
La salle est également magnifique et rappelle celles des plus beaux théâtre de Paris. Elle peut accueillir 850 personnes au parterre et 300 au balcon. La façade est rehaussée quelques années plus tard pour en faire l’une des plus belles architectures de Lens. L’établissement est tenu par M. Distinguin qui a tenu à composer son personnel de mutilés et de veuves de guerre.
cinema
Construit face à l’emplacement d’un autre cinéma d’avant la première guerre tenu par M. Huberty-Favier, l’architecture art-déco de l’édifice est remarquable.
39/45
Lors de la fête de l’inauguration, c’est la célèbre Damia, celle qu’on appelait la tragédienne lyrique et qui sera la Marseillaise dans le Napoléon d’Abel Gance en 1927, qui assure le spectacle après une première partie composée d’attractions originales de comiques, de magiciens et d’acrobates.
dans Guerre 39-45, Histoire, La ville, Lens
Après les destructions de la première guerre mondiale, Lens se reconstruit petit à petit. La priorité est d’abord donnée aux logements, aux administrations et aux commerces, ce n’est qu’après que l’on pense aux loisirs. En 1921, au numéro 39 de la rue de la Gare, près de l’hôtel de Flandres se construit l’édifice qui abritera le cinéma Majestic.