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dimanche 18 août 2024

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 Des ressources iconographiques essentielles pour illustrer la mine Le fonds photographique  Les fonds photographiques conservés au Centre Historique Minier regroupent environ 550 000 pièces sur l’ensemble des supports utilisés depuis 1890. Ce fonds d’archives historiques publiques est constitué de l’ensemble des images produites par le Service des Relations Publiques des Houillères du Nord-Pas de Calais après la Nationalisation de 1946 et celles réalisées par les compagnies minières d’avant-guerre. L’intérêt de la collection réside autant dans sa diversité (époques, thématiques, supports), dans son importance quantitative, que dans la qualité esthétique des prises de vues. Ce fonds photographique, qui rassemble les trois quarts de l’iconographie minière française, aborde l’ensemble des thèmes relatifs au monde de la mine. Les images permettent d’illustrer aussi bien les aspects techniques de l’exploitation et les industries de transformation du charbon, que les cités minières et les activités sociales propres aux Houillères du Bassin Nord-Pas de Calais. Les clichés datent de la fin du XIXe siècle pour les plus anciens et vont jusqu’au début des années 1980 pour les plus récents. Les photographes, d’abord privés travaillant sur commandes, puis dépendant directement des Houillères, ont constitué un fonds iconographique d’entreprise inestimable pendant plus d’un siècle. Les premières images connues ayant pour cadre les mines du Nord-Pas de Calais ne remontent pas au-delà des années 1890, à l’exception de deux photographies prises à Anzin en 1854 et 1855 et conservées au musée et à la bibliothèque de Valenciennes. À la fin du XIXème siècle, les Compagnies minières comprennent l’importance de la photographie. Des compagnies, comme celles de Lens, Béthune ou Marles, embauchent Joseph Quentin qui devient rapidement leur photographe officiel. Il réalise des prises de vues au fond ou au jour mais aussi dans les industries annexes. La Société des mines de Lens commandera de la même façon des vues de ses infrastructures à Alfred Cayez. Les Compagnies peuvent ainsi présenter des photographies, éditer des albums ou des séries de cartes postales qu’elles diffusent lors des expositions industrielles et commerciales afin de promouvoir leurs activités. En parallèle, elles font également réaliser des prises de vues plus documentaires qu’elles utilisent dans leur activité quotidienne, telles des compléments à des dossiers administratifs ou juridiques. Après la Première Guerre mondiale, la photographie revêt une grande importance pour les compagnies, comme dans toutes les régions occupées ou transformées en théâtre de combats, et notamment pour les compagnies de Lens ou de Noeux qui se situaient sur la zone de front. La Société des mines de Lens rassemble alors une importante documentation photographique, qui dresse un état précis des sites de production et propriétés de la compagnie, avant, pendant et après la guerre. Cette documentation devait probablement être utilisée pour les dossiers administratifs de dommages de guerre. Les compagnies profitent également de la reconstruction pour réaliser de nombreuses campagnes de prises de vues. Puis, dès le 18 juin 1945, le secrétariat des Houillères nationales du Nord-Pas-de-Calais met en place « l’organisation provisoire du service de l’Information et de la Propagande ». Le service compte 16 personnes dont 5 chargées des relations avec la presse, la radio et le cinéma. Le service est réellement créé en septembre 1946. Il est alors rattaché à la présidence du Conseil d’administration et doit assurer les relations avec les médias et faire exécuter, en accord avec la Direction du Personnel et de l’organisation sociale, des plans de campagne de propagande ouvrière.  Le Service des Relations Publiques et Sociales (SRPS) a une double mission : il est chargé de « créer à l’intérieur des Houillères Nationales, l’esprit professionnel propre aux mineurs que les anciens cloisonnements artificiels du Bassin avaient jusqu’ici empêché de se réaliser » et doit assurer les « relations des Houillères Nationales avec la presse, la radio et le cinéma ». Dans le contexte de la reconstruction, de la bataille du charbon et de la nationalisation, les HBNPC développent l’utilisation de la photographie et du documentaire cinématographique pour leur politique de communication et d’information. Outre la volonté d’information, les documents réalisés sur commande par les photographes et les sociétés de production ont comme autre finalité de répondre aux besoins constants de services de formation et de sécurité. Le SRPS dispose notamment pour le public interne (les mineurs) de plusieurs moyens de communication dont les journaux d’entreprise, les brochures… Chaque groupe d’exploitation du Bassin minier dispose de son journal (Bruits de fond à Auchel, La lampe au chapeau à Bruay, Equettes à Béthune, Notre mine, nuit et jour à Lens-Liévin, Lumière sur la mine à Hénin-Liétard, Tout Venant à Oignies, Douai mines à Douai et Coups de pic, coups de plume à Valenciennes). Le SRPS se dote lui-aussi de son propre journal Douai Minimes en 1957. L’ensemble de ces journaux seront rassemblés en un seul titre, Relais, en 1969.  Les HBNPC créent alors un véritable service de photographes d’entreprise qui arpentent les sites, les installations de surface, les chantiers du fond mais qui s’intéressent aussi aux activités professionnelles (formation, recrutement…) ainsi qu’aux activités sociales des Houillères (colonies et centres de vacances, éducation, loisirs…) Ce fonds est complété par les acquisitions faites par le Centre Historique Minier depuis 1985. Plus de 2 500 cartes postales du début du siècle jusqu’aux années 1970, dont les séries « Au pays noir », « Mines et mineurs » ou « Courrières » ont ainsi été achetées (fonds Quiquempois et fonds Andrzejak) auprès de collectionneurs ou données par des particuliers. Elles offrent la possibilité d’avoir aussi bien des images de sites d’exploitation, de cités minières ou d’hommes au travail, que des témoignages écrits sur la vie quotidienne des mineurs. Le fonds cinématographique Depuis leur nationalisation et jusqu’aux années 1980, les Houillères du Bassin Nord-Pas de Calais ont commandité de nombreux films à des réalisateurs indépendants, comme à leur propre service de communication, afin de valoriser le groupe en interne ou en externe auprès de clients potentiels et assurer la formation de son personnel. De différents types, montés ou sous forme de rushs, noir et blanc ou couleur, muets ou sonores, ils peuvent être classés selon trois grandes thématiques : l’exploitation minière, les films de groupes, les œuvres sociales. Par ailleurs, on peut distinguer trois grandes périodes dans la production audiovisuelle des Houillères du Bassin Nord-Pas de Calais : 1946-1951 : au moment de la Bataille du charbon, la nécessité d’informer prime. Il s’agit de donner à voir la reconstruction, la réorganisation des Houillères, la nécessité d’une productivité conséquente et de rendre possible un recrutement massif. Comme dans « Les Gueules Noires », l’image de l’ouvrier-mineur est sacralisée. 1951-1958 : les Houillères donnent une image plus humaine du travail à la mine. Des films sont commandés pour mettre en valeur les institutions sociales et d’autres afin d’assurer une formation en matière de sécurité dans la prévention des accidents. Les images doivent déconstruire l’image noire de l’exploitation minière en mettant au premier plan la modernisation des infrastructures minières et les avancées technologiques, notamment concernant le matériel d’abattage. 1958-1975 : cette période est décrite comme celle de la « défense du charbon ». Les films doivent donner de l’exploitation du charbon une image moderne et pleine d’avenir. Un nouvel élan a en effet été donné à l’industrie minière et les utilisations et les formes données au charbon se sont largement diversifiées. Tout cela est mis en exergue par des vidéos de différentes formes : des films prestigieux, tournés en cinémascope ou pour sensibiliser, sous forme de dessins animés. Le fonds conservé au Centre Historique minier rassemble 501 films, dont le plus ancien date de 1945 (Les plastiques, origine et synthèse) et les plus récents de 1984 (Puits Yvon Morandat ; Quintette Canada ; et Vive les régions minières). La grande majorité des films conservés dans le fonds cinématographique des Houillères du Bassin Nord-Pas de Calais entrent dans la catégorie des films d’entreprise ou films « industriels », commandés par les Houillères du Bassin Nord-Pas de Calais ou par les Charbonnages de France : présenter l’entreprise, ses techniques et ses filiales à l’extérieur, faire de la publicité pour les usages domestiques et industriels du charbon, mais aussi garder une trace des loisirs et de la vie des membres du personnel ainsi que de leur famille sont quelques-uns des objectifs. L’emprise des Houillères sur l’ensemble de la vie des familles de mineurs se reflète dans les thèmes des films qui traitent non seulement de l’entreprise elle-même mais aussi des ateliers de loisirs, des centres ménagers, des colonies pour les enfants et adolescents, de la santé (des soins prodigués aux blessés dans les accidents de travail aux maladies professionnelles)… Les archives : une source privilégiée pour la recherche et la diffusion de la culture minière Le premier utilisateur des fonds d’archives est le Centre Historique Minier lui-même à travers ses activités de programmation et de recherches que ce soit dans les expositions permanentes et temporaires mais aussi les publications et les colloques. Le Centre ouvre également ces archives au public depuis 1984 dans son centre de ressources documentaires.  Une centaine de chercheurs est ainsi accueillie chaque année. Ce sont principalement des universitaires régionaux ou nationaux, de tous les niveaux de la licence au doctorat et de toutes les formations : architecture, droit, sciences humaines, sciences, médecine, écoles d’ingénieurs… Ces chercheurs sont aussi des professionnels de l’aménagement du territoire, de la culture, du monde de l’édition, du cinéma ou des médias ainsi que des particuliers qui souhaitent retracer la vie de leur lieu de travail, des événements précis ou éléments anecdotiques ou obtenir des compléments d’information suite à leur visite du musée. Une ressource incontournable pour les réalisateurs Germinal et le Centre Historique Minier  La collaboration entre le musée et Claude Berri a débuté au mois d'août 1991. Outre l’aide apportée pour trouver les meilleurs sites de tournage, le Centre avait aussi mis à la disposition de l'équipe cinématographique les collections du musée comportant plus de 10 000 objets et certains avaient servi à l'équipe de décoration du film pour reproduire et fabriquer en grand nombre diverses pièces nécessaires au tournage : outils (pics, rivelaines, lampes...) ou détails vestimentaires (barrettes de cuir...). Les fonds d’archives ont donné à Claude Berri mais aussi à Than At Hoang, chef décorateur, de précieux éléments pour la reconstitution des infrastructures de mine et des intérieurs (coupe et profils de fosses, illustrations, cartes postales), des intérieurs de maison des mines, … En 2020, l’équipe de la série Germinal a également fait appel au service des archives afin de s’approcher de la réalité du XIXème siècle (échantillons de papier-peint, planches illustrant les outils, les formes de cuvelage…) Les fonds d’archives (papier, iconographiques et cinématographiques) constituent également une ressource que les réalisateurs utilisent pour illustrer ou conforter leurs propos. Depuis la fin des années 1990, près d’une cinquantaine de documentaires et fictions ont valorisé les fonds conservés au Centre Historique Minier. Liste des documentaires réalisés depuis 1997 contenant des images d’archives du CHM 1997 • Bandits production : documentaire de Yamina Benguigui intitulé « Mémoires d’immigrés » 1999 • Momento : documentaire de Frédéric Touchard intitulé « La fanfare ne perd pas le Nord » • CRDP : documentaire d’Alain Cadet intitulé « Une montagne au pays noir » 2002 • Invicta media productions hd : documentaire insitutionnel d’Ilsa Rowe intitulé « Transmanche heritage project » 2003 • Du film à retordre : documentaire de Yohan Laffort intitulé « Terre d’exil » 2005 • Striana productions, les films du réveillon : documentaire d’Alain Marie intitulé « le cheval ouvrier » 2006 • British Broadcasting Corporation : documentaire de Francis Whately intitulé « World Cup Stories » • Avalon : documentaire institutionnel de Michel Foulque intitulé « Le congrès d’Amiens, 100 ans après » pour la CGT • Les productions Cercle bleu : documentaire de Pascal Goethals intitulé « Courrières, la catastrophe » • Atelier départemental de communication sociale : documentaire de Jean-Luc Depreux intitulé « Hommage à Henri Darras » 2007 • Victorimage : documentaire de Richard Berthollet intitulé « RCL, du fond à la lumière » • Films du Nord : film d’animation « Mémoire fossile » d’Anne-Laure Totaro et Arnaud Demuynck • System TV : documentaire institutionnel d’André Annosse intitulé « Histoire de l’imagerie médicale » pour la société française de radiologie 2009 • Compagnie des phares et balises : documentaire de Karim Miské intitulé « Musulmans de France ». • Film oblige : documentaire de Valérie Wrobleski intitulé « Pologne allers retours », en partenariat avec le CRRAV et France 3 Nord/Pas de Calais. 2010 

Les archives du Centre Historique Minier

 Les archives du Centre Historique Minier Le centre d’archives conserve un important fonds d’archives historiques publiques et un fonds privé concernant les mines du Bassin minier du Nord-Pas de Calais, qui représente 2,4 km linéaires d’archives papier, une bibliothèque de 7 000 ouvrages, 500 films et 500 000 photographies. Ces archives permettent d’aborder tous les sujets ayant trait à l’exploitation du charbon en NordPas-de-Calais, du XVIIIème au XXème siècle, mais aussi tous les aspects de la culture minière. Les archives de la mine Les archives sont une ressource précieuse pour aborder l’histoire du Bassin minier du Nord-Pas de Calais et, à travers cette histoire, l’organisation administrative, juridique et économique des entreprises. Ainsi, les actes de société, les différents statuts des compagnies, les dossiers de conseils d’administration et d’assemblées générales sont autant de sources permettant de comprendre le fonctionnement des vingt-neuf compagnies minières ou des Houillères du Bassin minier du Nord-Pas de Calais. Cette histoire de l’exploitation du charbon est également une histoire économique que différents documents permettent de traiter, tels que les registres comptables, les résultats statistiques fournis par les entreprises, les plans de sites commerciaux ou encore les tracts publicitaires. Leurs études aboutissent ainsi à une meilleure connaissance de la gestion des finances, de l’évolution de la production, des infrastructures commerciales, mais aussi des politiques suivies en matière de promotion des produits.  L’exploitation minière est liée à l’installation d’infrastructures de production, de transformation et de transport en surface et sous terre. Les archives techniques regroupent les rapports de la direction des travaux du fond et près de 30 000 plans d’exploitation du fond, faisant état de l’avancement des travaux. On y trouve également des notices descriptives, des études et des plans de matériel minier ou de sièges d’exploitation, de cités, de bâtiments administratifs ou d’établissements industriels (lavoir, centrale, usines, cokerie) utilisant ou conditionnant le charbon. Les fonds photographiques ou les films viennent illustrer ces aspects techniques, de même que les collections d’affiches techniques ou de sécurité produites notamment à partir des années 1950.  L’histoire du Bassin minier est également liée aux hommes et aux femmes qui ont travaillé pendant près de trois siècles à l’extraction du charbon. Si les dossiers des personnels ne sont pas conservés au Centre Historique Minier mais à l’Agence Nationale pour la Garantie des Droits des Mineurs à Noyelles-sous-Lens ou aux Archives Nationales du Monde du Travail à Roubaix, les différents fonds conservés permettent d’étudier les effectifs et leur évolution, les différents statuts tels que le Statut du mineur datant de 1946, les salaires, les évolutions de carrière, les recrutements de main-d’œuvre étrangère. Les fonds renferment également de nombreux documents sur les revendications, les mouvements sociaux et la législation sociale mise en place notamment à la fin du XIXème siècle. Enfin, tous les aspects de la vie quotidienne des mineurs et de leurs familles peuvent être étudiés : l’évolution de l’habitat (des corons du XIXème siècle aux cités modernes des années 1960), les œuvres sociales, la santé et les infrastructures sanitaires, les loisirs et les vacances. Enfin, en raison de la nature même de l’entreprise, les fonds d’archives et de ressources documentaires conservés au Centre Historique Minier revêtent principalement un caractère scientifique et technique et constituent ainsi une ressource essentielle pour les chercheurs s’intéressant au domaine de la mine et permettent de trouver des éléments sur la géologie des bassins miniers charbonniers ou autres, les techniques d’exploitation, les recherches en matière de sécurité, les inventions ou procédés. 

Allez, on y retourne à Grossouvre ?

 


   Pour beaucoup de lensois, les colonies de vacances de Grossouvre créées par le Docteur Schaffner en 1949 sont restées ancrées dans les mémoires tant ils y ont passé d’excellents moments. Pour les enfants des corons que nous étions, 3 semaines dans ce ‘village Berrichon, entre Nevers et Bourges et pas loin de Vierzon’ (comme disait la chanson qui servait d’hymne à la colo) étaient synonymes de joies, d’air pur mais aussi de vie en société. Dès 6 ans, on mangeait ensemble, on jouait ensemble, on se lavait ensemble, on dormait ensemble, on nageait ensemble, on chantait ensemble … On apprenait à respecter l’autre.

   Voici quelques photos envoyées par les lecteurs du blog. Toutes n’y sont pas …. Il faudra pour voir l’ensemble attendre l’organisation d’une exposition sur la colonie à Lens. Espérons que ce soit pour bientôt.

   Merci à tous ceux qui m’ont fait parvenir ces documents, notamment MM. Jean Pierre Lemaire, ancien directeur, Maurice Devos, Roland Duhoux, Yves Pot, Wladyslas Motyl, Fabrice Mrugala et Mmes Anne Petit et Martine Meunier.

  Si vous aussi possédez des photos ou documents sur cette colonie de la ville de Lens, vous pouvez me contacter à cette adresse : lensois.normand@sfr.fr

  Volontairement, je n’accompagne pas ces images de commentaires. Elles ne sont pas non plus classées par date. A vous de retrouver l’année et peut-être vous remémorer quelques visages.

1949 roland1950 21949 Yves Pot19501957 Yves Pot1960 Yves Pot

1957 yves pot

1962Colons 1Colons 7Fabrice Mrugala1956-07 - Danielle Derwey (croix bleue) à Grossouvreyves pot

1980 11980 2train anne petit68 (1)68 (10)

groupejeu

lens 14/18


   Non, je ne suis pas devenu supporter du LOSC, je resterai à jamais Sang et Or. Mais un message de mon neveu Gilles m’apprend qu’il existe à Seclin, au sud de Lille, un édifice appelé ‘le fort Duhoux’. Il n’en fallait pas plus pour attiser ma curiosité. Qu’est ce que ce fort ? Pourquoi porte t-il mon patronyme ?

Le fort Duhoux :

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   C’est après la guerre de 1870 contre les prussiens que la France décide de renforcer ses systèmes de défense. Raymond Séré de Rivières, directeur du service du Génie au Ministère de la guerre, propose de construire une ligne fortifiée allant de Dunkerque à Nice ‘’en tenant compte des conditions de la guerre moderne’’ et qui doit à la fois empêcher une offensive ennemie et permettre le déplacement rapide des troupes par des redoutes reliant les forts entre eux.

   Sa proposition sera approuvée le 17 juillet 1874 et cette ligne de défense portera son nom.

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   Autour de Lille est créée une ceinture de six forts, dont un à Seclin. Ils sont placés à plusieurs kilomètres des villes pour mettre les citadins à l’abri des bombardements.

  On donne au fort de Seclin le nom de ‘Duhoux’. Sa construction nécessite 12000 hommes et est achevée en 1875 à l’emplacement d’un ancien camp gallo-romain. D’une surface de cinq hectares sur une emprise de 17 hectares, il est entouré d’un fossé large de 8 mètres. A demi enterré et symétrique, il est doté de nouveaux systèmes de défense et d’un pont escamotable.

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   Il comporte aussi une boulangerie et une infirmerie. Lors de sa construction, il peut loger un millier de soldats avec leurs chevaux.

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     Mais, en 1914, les défenses du fort sont déjà dépassées en comparaison de l’armement allemand et le fort ne peut se défendre contre l’invasion d’un régiment bavarois dès le début de la première guerre mondiale. Les allemands resteront tout le temps de la guerre avant d’être délogés par les troupes anglaises le 17 octobre 1918.

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   Au début des années 30, le fort, vide de toute activité militaire devient le refuge de … naturistes. Les adeptes de la nudité absolue s’y retrouvent pour pratiquer le sport à l’abri des regards indiscrets. Parmi eux, Christiane Lecocq qui créa la Fédération Française de Naturisme.

  Dès le début de la seconde guerre mondiale, le nord de la France est de nouveau occupé. Les Allemands reprennent possession du fort et le transforment en prison. De nombreux résistants y sonnt incarcérés, torturés et même fusillés. Ainsi, ces résistants du mouvement ‘La Voix Du Nord’ qui sont passés par les armes le 7 juin 1944 par les soldats du IIIème Reich.

  Ce réseau regroupait les différents groupes de résistance de la zone interdite et fit paraître 66 journaux clandestins dès 1941. Dans le cimetière d’Ascq se trouve un monument portant cette inscription : « A la mémoire des résistants du mouvement V. D. N. fusillés par les Allemands le 7 juin 1944 au fort de Seclin ».

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   A la Libération, le fort reste d’abord une prison et devient l’annexe de la prison de Loos-les-Lille. Cette fois, ce sont les collaborateurs qui y sont incarcérés. En 1965, l’Armée reprend possession du Fort Duhoux et l’utilise comme dépôt de munitions ou camps d’entraînement. L’activité dans ce site diminue peu à peu jusqu’à ce qu’il ne soit plus utilisé par les militaires au cours des années 80. En 1989, le fort n’est plus attaché au ministère des Armées et est laissé totalement à l’abandon, disparaissant sous la végétation, occupé par des marginaux qui dégradent les bâtiments lors de rave-parties.

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   Objet de différents entre l’Armée et la commune de Seclin, ce sont finalement des particuliers qui l’achètent en 1996 pour le restaurer. Il est alors aujourd’hui le seul exemple de fort de la défense de Lille encore en état.

   Depuis octobre 2003, ses propriétaires, la famille Boniface, y ont ouvert un centre historique sur l’artillerie, la cavalerie et l’infanterie de 1870 à 1920. Le Fort Duhoux abrite un musée consacré à la Grande Guerre et de nombreuses pièces d’artillerie avec une collection d’armes, de selles, de harnachements et de véhicules hippomobiles, ainsi que des souvenirs du général Deffontaines, premier général mort au combat en 1914. Des animations et reconstitutions historiques y ont lieu régulièrement.

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Charles Duhoux

   C’est donc le Général Charles Duhoux, de son vrai nom Charles François Duhoux d’Hauterive qui donna son nom au fort. Il est né le 13 août 1736 à Nancy. Sa carrière militaire débuta sous la royauté et se termina dans une armée républicaine.

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   Fils d’un lieutenant des gardes du duc de Lorraine, il s’engage le 1er février 1746 à l’âge de 10 ans aux milices de Lorraine créées par Louis XV. Après la dissolution de ces milices, il intègre le 21 novembre 1752 le régiment des volontaires royaux où il est nommé lieutenant en 1756 puis capitaine en 1761, année où il également fait chevalier de Saint-Louis. Il fait la campagne du Hanovre de 1757 à 1762 et est nommé capitaine le 23 mars 1763, il quitte alors l’armée en 1768.

  Il reprend du service dans les troupes royales après le sacre de Louis XVI en 1774. Il est alors lieutenant-colonel attaché à la légion de Lorraine, puis au corps des dragons. Après la Révolution Française, il jure loyauté à la République et est promu général de brigade en 1791 puis général de division.

   Le 20 avril 1792, l’Assemblée Législative et Louis XVI déclarent la guerre au «roi de Bohême et de Hongrie». En service à l’armée du Nord, il rejoint d’abord Reims puis prend le commandement des forces françaises à Lille lors du siège de cette ville en 1792. Le siège débute le 29 septembre ; la ville de Lille est bombardée, incendiée, 2000 maisons sont détruites. Mais, à bout de munitions et sous la pression des armées révolutionnaires. les autrichiens doivent lever le siège le 8 octobre.

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  Le 10 octobre 1792, accusé d’avoir abandonné avec ses hommes la ville de Reims, il est suspendu de ses fonctions pour connivence avec l’ennemi. Reconnu innocent et acquitté le 15 mars 1793, il est réhabilité.

   Détaché à l’armée révolutionnaire de l’Ouest chargée de combattre l’insurrection vendéenne, il est blessé deux fois en 1793 à Chemillé puis à Saumur.

   Le 20 septembre 1793, à la tête des forces républicaines, bien qu’à la tête de 25000 hommes, il est battu à la bataille du Pont-Barré, par les troupes vendéennes composées de 3000 soldats et dont un des généraux se nomme Pierre DUHOUX. Ce sera sa dernière bataille.

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   De nouveau soupçonné de trahison et d’avoir volontairement laissé la victoire à celui qu’on pensa être son propre neveu (alors qu’il n’est que le fils d’un de ses cousins), il démissionne le 30 septembre 1793 et retourne en Lorraine. Mais le Comité de Salut Public le fait arrêter à Nancy pour trahison. Le général Charles Duhoux est incarcéré à la prison de l’Abbaye à Paris.

  Il sera finalement libéré et mis à la retraite en avril 1795. Il mourra à Paris quatre années plus tard à l’âge de 63 ans non sans avoir fait de nouveau parlé de lui en devenant l’un des chefs des sections … royalistes dans l’insurrection du 5 octobre 1795.

  Pour sa victoire lors du siège de Lille de 1792, Charles François Duhoux d’Hauterive donnera donc son nom au Fort de Seclin.

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   A noter que son ennemi du Pont-Barré, Pierre Duhoux était retranché sur l’ile de Noirmoutier quand, le 3 janvier 1794, les troupes républicaines s’emparèrent de l’île. Fait prisonnier, il fut condamné à mort et fusillé le 7 janvier sur la place d’Armes de Noirmoutier en l’Ile. Avec lui, son beau-frère, le général d’Elbée qui, gravement blessé et ne pouvant se déplacer, fut fusillé dans son fauteuil.

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   Comme chacun sait, les puits de la société des mines de Lens furent totalement détruits lors de la première guerre mondiale. D’abord inondés par les Allemands dès leur arrivée en octobre 1914, ils durent subir les tirs d’obus et les premiers bombardements alliés par la suite. Avant leur retraite en 1917, les troupes allemandes entreprirent de n’en faire que des carcasses d’acier et de pierres.

   L’occasion aujourd’hui de revenir sur ce que furent les ‘fosses’ des mines de Lens avant et après la  Grande Guerre.

   L’exploitation de la fosse no 1 débuta en 1853, un an après la constitution de la société. Elle se trouvait alors à l’extérieur de la ville, dans le quartier Saint Laurent le long du Grand Chemin de Béthune à Lens. N’étant plus en service que pour les besoins du personnel et de l’aérage, elle a été fermée en 1971.

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   La fosse no 2 fut ouverte en 1858. Appelée aussi ‘le Grand Condé’, c’est le puits qui se trouvait le plus proche du centre ville. C’est pourquoi les habitants des corons qui l’entouraient furent surnommés par les autres mineurs ‘les fiers-culs’ ou ‘les bas de soie’. Le chevalet de la fosse 2 a été abattu en 1976.

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2 ap 2    La fosse 2 bis est plus récente puisqu’elle n’a été mis en service qu’en 1904. Elle disparut également du paysage lensois en 1976. Il y eut également une fosse 2ter sur le territoire de Loison-sous-Lens qui cessa d’être exploité en 1967.

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2bis ap   La fosse 3 des mines de Lens faillit se trouver à Eleu-dit-Lauwette. Son forage fut rapidement arrêté à la profondeur de 21 mètres suite à la découverte de vestiges archéologiques. Il ne fut jamais repris et à son emplacement a été construit après la première guerre le Centre de Secours des Mines.

   C’est donc au nord de Liévin en direction de Loos-en-Gohelle que l’on creusa la fosse 3 ‘Amé Tilloy‘ en 1860. Une vingtaine d’année plus tard lui fut adjointe la fosse 3bis dont le chevalet est toujours visible aujourd’hui. La fosse 3 restera à jamais le site de la dernière grande catastrophe minière de l’histoire du bassin du Nord-Pas-de-Calais le 27 décembre 1974.

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3 ap    La fosse  4 des mines de Lens a été creusée à partir de 1864 au sud de Lens en direction d’Arras. Elle portait comme particularité par rapport aux constructions antérieures d’avoir son système de descente enfermé dans un bâtiment. C’est dans ce puits que le 31 janvier 1986 des mineurs remontèrent pour la dernière fois sur le territoire de la ville de Lens.

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4 ap    La fosse 5 était sur la commune d’Avion. On pouvait voir dès 1876 son important bâtiment jugé à la pointe de la modernité à l’époque par Elie Reumaux. En 1898, la fosse 5 bis était ouverte à quelques mètres de là et servit toujours de fosse de service jusqu’en 1986. C’est en partie sur les friches ‘du 5’ que fut installé le parc de la Glissoire.

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5 ap   La fosse 6, située à Haisnes possédait la particularité d’être la seule à ne pas avoir été percée par la société des mines de Lens. Lors du début de son exploitation, en 1869, elle était l’unique fosse de la compagnie des mines de Douvrin rachetée en 1873 par celle de Lens.

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6 ap    Les fosses 7 et 7bis étaient jumelées comme des siamoises. Conçues en 1879 à Wingles, elles commencèrent à être exploitées 3 ans plus tard et ce jusqu’en 1960. Les deux beaux chevalets sont détruits en 1977.

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7 ap   Les fosses 8 et 8bis virent le jour en 1879 à Vendin-le-Vieil. Munies d’un seul chevalet avant la première guerre, elles eurent droit à deux différents lors de la reconstruction. Comme pour la fosse 3 à Liévin, l’un des chevalets était en acier, l’autre en béton pour l’aérage.  Dès 1958, on ne remontait plus de charbon de la fosse 8 dont les installations disparurent en 1974.

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8 ap     La fosse 9, bien que née en 1886 et détruite en 1983, est certainement aujourd’hui la plus célèbre sur le territoire de la ville de Lens. C’est en effet sur son carreau que l’on trouve aujourd’hui le Louvre-Lens.

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9 ap   Retour à Vendin-le-Vieil pour trouver la fosse 10. Cependant, il fallait avoir le nez fin pour la remarquer. En effet, elle se trouvait parmi les installations de la centrale électrique des mines de Lens. Elle fut la première à cesser son activité dès 1946 mais continua à servir de puits d’aérage jusqu’en 1958. Elle disparut lors de la destruction totale des installations de la centrale vers 1980.

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   La fosse 11 : son accès était sur Lens mais son carreau sur Loos-en-Gohelle. Exploitée dès 1894, elle eut l’honneur de recevoir la visite du président de la République Félix Faure en 1898 dont la descente dans les galeries fut largement rapportée par la presse de l’époque. Accompagnée du puits 19 depuis 1955, le carreau de la fosse 11, bien que fermé en 1986, est aujourd’hui l’une des vitrines du Bassin minier Nord-Pas de Calais inscrit depuis juin 2012 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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11 ap   Autre puits particulier : celui de la fosse 11bis. Creusé en 1907 à Liévin, il n’a jamais remonté une seule gaillette de charbon ! En effet, il a toujours servi pour l’aérage pour les fosses 11 (située à 875 mètres) et 3 (éloignée de plus de 1300 mètres).

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11 bis ap   La fosse 12 est aussi particulière : alors que le puits et les installations se trouvent sur le territoire de Loos-en-Gohelle, la cité minière qui en dépend avec ses corons, ses écoles, son église, son dispensaire sont dans le périmètre lensois. Exploitée à partir de 1er janvier 1894, son puits est remblayé en 1980 et le chevalet abattu un an plus tard.

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12 ap    Le chevalet de la fosse 12bis était visible depuis le porche de l’église Saint Edouard. Situé route de Béthune, près du centre de formation des mines de Lens, il fut percé vers 1905 pour servir d’aérage à al fosse 12 jusqu’en 1976. Les installations furent détruites en 1984 pour laisser place à une zone industrielle.

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12bis ap   Le forage de la fosse 13 a débuté en 1906 à Hulluch. Elle porte le nom d’Elie Reumaux ancien agent général puis président du conseil d’administration de la compagnie minière lensoise. Devenue un puits de service pour la fosse 18, elle ferma en même temps que celle-ci en 1976 et le chevalet fut détruit en 1983.

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13 ap   Les installations de la fosse 13bis sont toujours visibles à Bénifontaine au chemin du Pont d’Avison. Elles ont été inscrites aux monuments historiques le 23 octobre 2009. Comme le 11bis, le 13bis n’a toujours servi qu’à l’aérage ; d’abord pour la fosse 13 puis pour la fosse 18 jusqu’en 1958. (Aucune photo de la fosse 13 bis en activité).

13bis   La fosse 14 est située sur la route de La Bassée au nord-ouest de Lens. Creusée à partir de 1906, la fosse 14 remonta ses premières gaillettes un an plus tard. Dès 1938, elle cessait d’être exploitée pour n’être utilisée qu’au service du personnel et ce, jusqu’ en 1967. C’est avec tristesse que d’anciens mineurs de la cité regardèrent le dynamitage du puits en 1974.

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14 ap   Le 14bis est aussi à Loos-en-Gohelle, visible de la route de La Bassée. Son forage débuta également en 1906 car elle servait à l’aérage de la fosse 14 jusqu’en 1962. A part son chevalet détruit comme la plupart, les installations sont toujours visibles aujourd’hui.

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14bis ap   Les fosses 15 et 15bis de Loos-en-Gohelle sont entrées dans l’histoire de la première guerre mondiale en mai 1915. Une invasion anglaise avait permis de reprendre le secteur dit ‘côte 70’ aux allemands mais l’avance fut repoussée quelques jours plus tard. Les anglais surnommaient la structure «Tower Bridge» en raison de sa ressemblance avec le célèbre pont de Londres. Ses deux chevalements jumeaux, hauts de 75 mètres, sont uniques dans le bassin minier. Le puits 15 est remblayé en 1962 mais le 15bis continua d’assurer l’entrée d’air pour le 12 puis pour le 19 jusqu’en 1972. Les installations furent détruites en 1976.

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15 ap   La fosse 16, aussi sur Loos-en-Gohelle, n’était exploitée que depuis  2 ans lorsque la première guerre mondiale éclata. On lui donna le nom d’Albert Motte, l’un des présidents du conseil d’administration de la compagnie. Mise en servie en 1912, la fosse 16 cessa son activité en 1958. Le puits fut remblayé en 1961.

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16 ap    Les deux autres fosses lensoises ont été construites par les HBNPC après la nationalisation de 1946.

   La fosse 18 – 18bis fut un grand siège de concentration dès son ouverture en 1954 à Hulluch. Elle était composée de deux puits dont, cas particulier dans la région, les molettes se trouvaient sur le même chevalet. La fosse no 18 – 18bis cessa d’extraire en 1976 et ses puits furent remblayés en 1978. Quelques bâtiments, le château d’eau et une reproduction du chevalet sont encore visibles aujourd’hui.

18 ap   Enfin, la fosse 19, siège de concentration, fut construite en 1954 et commenca à extraire en 1960. Elle ne possédait pas de chevalet mais une tour en béton haute de 66 mètres. Elle fut la dernière des mines de Lens à fermer le 31 janvier 1986. Le lavoir et le triage ont été détruits mais la majorité des installations furent conservée et rénovée pour en faire aujourd’hui l’un des sites majeurs du bassin minier.

19 ap   Il semble que la fosse 17 des mines de Lens n’ait jamais existé. Est-ce que, parmi les abonnées à ce blog, quelqu’un pourrait nous en donner l’explication ?


   Aujourd’hui, nous quittons Lens. Oh ! Rassurez vous, nous n’allons pas loin : quelques kilomètres en direction d’Arras et nous ne pouvons rater sur notre droite cette construction originale composée de deux grandes colonnes.

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   Alors, profitons de ce magnifique site pour revenir sur la grande histoire du Monument Canadien de Vimy.

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   Lors de la première guerre mondiale, les troupes canadiennes arrivent en Europe dès décembre 1914 et servent dans le nord de la France et en Belgique. Elles participent notamment à la seconde bataille d’Ypres d’avril 1915 et à la bataille de la Somme d’avril-mai 1916. Du 9 au 12 avril 1917, après deux tentatives infructueuses des Alliés, les quatre divisions canadiennes, réunies pour la première fois au combat, réussirent à s’emparer de la crête de Vimy, une position densément fortifiée par les Allemands à 145 m d’altitude.

MC002     Avant même la fin de la guerre, les militaires canadiens ont érigé sur les sites de bataille des monuments à la mémoire des disparus. Le Monument commémoratif de l’Artillerie canadienne en est un exemple. Construit pendant l’hiver 1917-1918 et inauguré par le général Byng au printemps 1918, il se trouve au carrefour Les Tilleuls à Thélus.

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   L’idée du gouvernement canadien était que les monuments commémoratifs érigés sur des champs de bataille ne servent pas glorifier la guerre, mais plutôt exprimer le deuil et rendre hommage aux disparus qui avaient donné leur vie pour les vivants. Le nombre de morts canadiens durant la première guerre mondiale est de 60 000 parmi les 625 000 soldats. Environ 7 000 d’entre eux sont enterrés dans une trentaine de cimetières militaires situés dans le Pas-de-Calais.

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   Dès le mois de mai 1917, la commission impériale des sépultures de guerre (CISG) est créée et a pour but d’enterrer dignement les soldats morts au combat dans des cimetières permanents. Elle est aussi chargée de prévoir la façon dont on pourrait commémorer les morts et les disparus. Réunie à Londres en 1918, elle approuve la construction de cinq mémoriaux ouverts au public.

   En 1920, la “Canada Batlefields Memorial Commission” (Comité des monuments commémoratifs canadiens érigés sur des champs de bataille) organise un concours pour désigner les monuments canadiens qui seront érigés sur les différents sites des combats.

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   En octobre 1921, la CBMC adopte pour l’un de ces sites le projet de Walter Allward qui inclue vingt personnages symboliques associés à la guerre. Ceux-ci sont intégrés à un socle massif en pierre surmonté de deux immenses piliers représentant le Canada et la France. Son projet est présenté sous forme d’une maquette de plâtre.

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   En 1922, le gouvernement français octroie au Canada le libre usage à perpétuité d’une parcelle d’un hectare 71 située sur le terrain massacré des champs de bataille entre les communes de Vimy et de Givenchy-en-Gohelle. La CBMC décide que la crête de Vimy appelée aussi  ‘cote 145’ recevrait le monument d’Allward.

   La somme de 1,5 million de dollars investie dans cette construction est obtenue en grande partie par une souscription ouverte au Canada. La “Canada Batlefields Memorial Commission” a utilisé l’excédent de la souscription à la construction du temple protestant de la rue Victor Hugo à Lens.

   Le site de Vimy est le point culminant des collines de l’Artois et offre des vues imprenables sur le bassin minier dans un rayon de 35 kilomètres. Le monument est entouré aujourd’hui d’un parc de 110 hectares constitué d’une multitude d’arbres et d’arbustes importés du Canada et plantés chacun par un de ses ressortissants.

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   Selon bon nombre de gens, le monument commémoratif du Canada à Vimy est l’œuvre la plus remarquable de Walter Allward. Il y a consacré 14 ans de sa vie.

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   Au moment où il remporte le concours, Allward est un sculpteur déjà bien connu pour ses mémoriaux. Né à Toronto en 1875, il a suivi des cours de sculpture à la New Technical School de cette ville entre 1891 et 1893 et loué son premier atelier en 1894. En 1910, il sculpte le monument commémorant la participation du Canada à la guerre en Afrique du Sud. Il sculpte aussi des bustes et des statues de Canadiens célèbres comme celui de Brantford en l’honneur de Graham Bell, l’inventeur du téléphone.

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   En 1925, les travaux commencent. Peu à peu, à la pioche et à la pelle, le terrain est creusé, nettoyé des débris de la guerre et aplani. Il a fallu trois ans pour uniquement creuser les fondations et construire la plate-forme.

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   Allward  confectionne au Canada des statues de plâtre de taille réelle à l’aide de moules qu’il a lui-même créés. Il retouche ensuite les statues à la main.

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   Les œuvres de plâtre sont ensuite expédiées à Vimy pour être reproduites en pierre par des artisans locaux. De vastes hangars sont construits pour abriter les tailleurs de pierre et les sculpteurs.

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Sympathy of Canadians for the Helpless, Finishing touches, Octob

   II faudra onze mille tonnes de béton et de maçonnerie pour ériger la base du monument et cinq mille cinq cents tonnes de pierre, importée de l’île de Brač en Croatie, pour les pylônes et les sculptures.

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   Les blocs de pierre sont apportés sur le site par une ligne de chemin de fer à voie étroite dont une partie servit à l’approvisionnement des troupes en munitions pendant la guerre. Les wagonnets sont tirés par des chevaux.

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   Une fois taillés, les blocs sont hissés afin de confectionner les deux colonnes à l’aide de grues également conçues sur-place.

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   Quand les deux pylônes sont en place, ils sont enfermés dans un abri provisoire afin de protéger les sculpteurs travaillant en hauteur.

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   Ces deux pylônes représentent le Canada et la France et culminent 40 mètres au-dessus de la base du monument. Ils pèsent près de 6 000 tonnes et le socle plus de 10 000. La figure la plus élevée – l’allégorie de la paix – domine la plaine de Lens d’environ 140 mètres.

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   Sur le devant du monument, la statue d’une femme voilée, tournée vers l’est, vers l’aube d’un nouveau jour représente la jeune nation canadienne pleurant ses enfants tombés au combat.

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   Les sculptures au sommet des piliers représentent les vertus universelles que sont la foi, la justice, la paix, l’honneur, la charité, la vérité, la connaissance et l’espoir. Sur la face ouest du mémorial sont sculptées les figures d’un homme et d’une femme représentant les parents des soldats tombés.

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   Sur chacune des faces du monument ont été gravés au burin les noms des victimes des combats, 11 285 jeunes canadiens qui ont laissé leur vie en France lors des combats du 9 au 12 avril 1917.

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   Sur son socle, sont gravés dans la pierre, en français et en anglais, les mots suivants :
‘’À LA VAILLANCE DE SES FILS PENDANT LA GRANDE GUERRE, ET EN MÉMOIRE DE SES SOIXANTE  MILLE MORTS, LE PEUPLE CANADIEN A ÉLEVÉ CE MONUMENT’’.

   Le 26 juillet 1936 à 14 h 15, le monument est inauguré et la figure représentant le Canada dévoilée par le roi du Royaume Uni Édouard VIII en présence du président français Albert Lebrun et du ministre canadien de la Justice Ernest Lapointe. Une foule compacte de Canadiens, de Français et de Britanniques estimée à près de 100 000 personnes s’est rassemblée autour du mémorial.

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   Une fanfare militaire française et des gardes de la cavalerie algérienne, les spahis, montés sur des chevaux blancs, prennent position en face de la Garde royale canadienne de part et d’autre de la large allée qui mène les dignitaires à la terrasse sur laquelle est érigé le monument.

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   Parmi les milliers de gens rassemblés pour l’événement, plus de 3 000 anciens combattants venus en pèlerinage organisé par la Légion canadienne occupent fièrement la place d’honneur dans l’amphithéâtre, sous le regard des membres de leur famille installés sur les pentes.

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   A l’arrivée d’Edouard VIII, la Garde Royale Canadienne exécute le salut royal, et la musique entonne le ‘God Save the King’ puis le ‘Ô Canada’ pendant que le roi passe en revue les militaires avant de descendre vers le tombeau.

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   Le roi accueille ensuite le président Lebrun alors que les fanfares entament La Marseillaise.

Chacun prononce alors un discours radiodiffusé dans le monde entier et dans lequel ils appellent à la paix dans le monde.

Après son discours, Edouard VIII procède au dévoilement du monument, tandis que les troupes se mettent au garde-à-vous. La sonnerie aux morts se fait alors entendre et est aussitôt suivie d’un moment de silence.

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   Deux escadrons de l’Aviation royale du Canada survolent alors le monument à basse altitude dans un bruit assourdissant, les pilotes saluent les autorités par quelques figures acrobatiques.

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   Après le départ des autorités, la cérémonie doit se terminer par des remises de gerbes au pied du monument devant les troupes au garde à vous. Mais la foule est si dense que les soldats peinent à rester immobiles tant ils sont écrasés par les spectateurs et la manifestation doit être écourtée.

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    Lors de la deuxième guerre mondiale, le mémorial est conservé malgré les craintes que les allemands ne le détruisent. Il reçoit même la visite du feld-maréchal Erwin Rommel puis celle d’Adolf Hitler, Hermann Göring et des membres du siège social du parti nazi le 2 juin 1940.

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   A proximité du monument, des tranchées reconstituées ainsi qu’une partie des souterrains ayant servi lors de la bataille peuvent être maintenant visités. Les vestiges de tranchées et les cratères laissés par les obus rappellent la violence exceptionnelle des combats.

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   En face du mémorial, une stèle a été élevée à la mémoire des morts de la division marocaine qui avait pris une première fois la crête en mai 1915 mais avait dû ensuite se replier, faute de renforts.

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   Ayant fait l’objet d’une importante restauration à partir de 2004, le mémorial est inauguré de nouveau en avril 2007, au cours d’une cérémonie marquant le 90e anniversaire de la bataille de Vimy. La reine Elisabeth II, le Premier ministre canadien Stephen Harper et son homologue français Dominique de Villepin participent à cette manifestation.

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            Un homme aurait pu participer à cette commémoration le dernier survivant de la bataille d’avril 1917, John Babcock. Il est mort en février 2010 à l’âge de 109 ans.

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   Le mémorial de Vimy est l’un des deux seuls sites historiques situés à l’extérieur du territoire canadien à être reconnus par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Il figure depuis 2012 sur les billets de banque de 20 dollars.

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   Les œuvres originales en plâtre confectionnées par Walter Allward sont aujourd’hui exposées au musée canadien de la guerre, salle de la Régénération à Ottawa, la capitale du Canada.

  Aujourd’hui encore, des jeunes Canadiens viennent régulièrement passer l’été dans le Pas-de-Calais pour servir de guides sur le mémorial.

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1915 : il y a 100 ans, Lens était allemand et ce, depuis octobre 1914. Un rappel en 50 images de ce qu’était Lens cette année là.

La présence des troupes allemandes dans la ville ….

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Les officiers réquisitionnent les plus belles demeures….

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Et les hommes de troupe au haras du notaire Tacquet

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Chaque jour, des concerts dans les rues de Lens….

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… et des pillages

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L’occupation des carreaux de fosses avant leur destruction

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Installation d’artilleries dans les quartiers et en ville

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La création d’un cimetière militaire route de Douai ….

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Où les morts sont amenés par dizaines chaque jour ….

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Puis vinrent les premiers bombardements de la ville

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… et dans les cités minières

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Où des soldats allemands posent fièrement avec un obus anglais

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Tandis que la guerre fait rage aux portes de la ville ….

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on assiste au triste passage en ville de prisonniers français

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En fin d’année 1915, Lens est une ville déjà bien abimée

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Et c’est malheureusement loin d’être fini !


Aujourd’hui, nous sommes à Lens le dimanche 4 octobre … 1914.

Depuis début août la guerre est déclarée, la ville et les puits de la Société des Mines tournent au ralenti depuis le départ des nombreux mineurs mobilisés. Les allemands sont aux portes de Lens. Certes, nous en avons déjà vu depuis le début de la guerre : d’abord ce jeune officier arrogant venus avec quelques complices début septembre pour menacer et voler les lensois et les lensoises. Puis ces mouvements de troupes, ces officiers envahissant l’ambulance installée dans l’école Condorcet pour y faire prisonniers les soldats français blessés.

Nous avons vu passer aussi dans notre ville ces malheureux réfugiés fuyant Douai et ses environs. Ils prennent la direction de Saint Pol sur Ternoise où ils pensent être en sécurité. Ces jours derniers, ils sont de plus en plus nombreux. Ils font une halte devant la mairie où Emile Basly, notre maire, leur donne un peu de nourriture avant qu’ils ne reprennent la route.

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Depuis hier, d’autres groupes qui veulent fuir l’ennemi viennent de communes voisines : Sallaumines, Méricourt, Harnes ou Loison. Les évènements qu’ils nous relatent incitent aussi beaucoup de lensois  à prendre le chemin de l’exode. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 16 000 en ville contre 35 000 il y a encore un mois.

Les troupes allemandes qui ont traversé Lens nous ont laissé une mauvaise impression et nous font craindre le pire en cas d’invasion. Il y a quelques jours, nous avons repris espoir en voyant arriver un régiment de goumiers nord-africains. Mais ils sont repartis avant-hier en nous promettant toutefois de revenir bientôt.

Nous avons peur. La ville est isolée : aucun train ne circule, la navigation est interdite sur le canal, la poste ne fonctionne plus. Comme il n’y a plus de journaux il nous est impossible d’obtenir des nouvelles des combats dans la région.

Aurons-nous encore du pain pour longtemps ? Nous avons appris que les frères Deligne, les derniers meuniers de Lens, se sont enfuis hier emportant des pièces de leur moulin à gaz afin de l’empêcher de fonctionner.

Hier dans la journée, un escadron de dragons est arrivé et s’est dirigé vers Loison en prenant position à la sortie de Lens sur la route de Lille et dans le quartier du Marais. Cette nuit, une compagnie de chasseurs à pied cyclistes est entrée en ville. Les soldats ont se sont postés entre le pont de Douai et la gare, le long du canal. Ils veulent, nous a-t-on dit, reprendre le cimetière où se trouve des troupes allemandes.

Ce matin peu avant la messe de 6 heures, nous avons entendu les premiers tirs d’artillerie du côté du pont de Douai et vers Loison. Les allemands avançaient vers le canal. Quelques groupes tentaient de le traverser en barque mais étaient encore repoussés par nos soldats qui utilisaient les wagons des mines comme abri. La fosse 5 vers Avion était déjà occupée par l’ennemi.

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A 6 heures, les cloches de l’église Saint-Leger ont sonné pour annoncer la messe. Peu de lensois s’y sont rendus. Le chanoine Occre a d’ailleurs aussitôt renvoyé ses fidèles et leurs a conseillé de rester chez eux. Les seuls qui osèrent sortir ne le firent que pour fuir vers Saint Pol sur Ternoise. Pourtant, on raconte que quelques lensois intrépides seraient montés au sommet du clocher de l’église St Léger pour assister aux combats.

Cette bataille faisait rage le long du canal. Nous avons appris que Madame Julia Olivier, qui habite le chemin du Halage a été la première lensoise à périr sous les tirs allemands.

Dans la matinée, les soldats de l’escadron de dragons se replièrent dans la cité du Vieux Condé, près de la fosse 2. L’ordre leur a été donné de se regrouper avec les chasseurs sur la place de la République. Les premiers soldats allemands ont alors réussi à traverser le canal.

Vers 11h00, les troupes françaises reçurent l’ordre de se replier vers Liévin et les collines de Lorette. L’un des dragons, Henri Fernand, originaire de Blois n’en eut pas le temps, il a été abattu sur la place de la Gare. Il est le premier soldat français mort à Lens. A midi, toutes les troupes françaises avaient abandonné la ville nous laissant à la merci des envahisseurs.

Pourtant les allemands continuèrent à pilonner la place de la République faisant une deuxième victime civile, Monsieur Brutsaert.  A la fin de la journée, on comptera 6 victimes civiles lensoises. Les habitants se sont terré dans les caves. On a vu des maisons en flamme dans le quartier de l’Abattoir.

Dans l’après midi, on constata une légère accalmie. Il n’y avait plus aucun soldat français en ville. Des troupes allemandes se sont positionnées au pont de Douai, dans le quartier du Marais et sur la route d’Avion. Elles attendaient l’ordre d’entrer en ville. De nombreux lensois profitèrent de ce répits pour entasser ce qu’ils pouvaient sur des chariots de fortune qu’ils attelèrent rapidement pour fuir la ville.

Monsieur Thellier de Poncheville est allé à Sallaumines où il tient une brasserie. Il a aussitôt été intercepté par un colonel ennemi qui l’a promptement renvoyé à Lens afin de remettre à Emile Basly l’ordre de se présenter rapidement au quartier militaire allemand.

Le maire est arrivé à Sallaumines à 4 heures. Il a immédiatement été fait prisonnier; l’officier allemand le rendant responsable du fait que des civils lensois auraient tiré sur des soldats de l’armée germanique et seraient montés dans le clocher de l’église.

Il a ordonné à Basly de parapher deux messages pour la population que Thellier de Poncheville a apportés à Lens et fait afficher à la mairie. Le premier concerne l’interdiction faite à la population de pénétrer dans l’église, le second menace les lensois des pires répressions en cas de manifestations.

C’est après avoir obtenu l’assurance qu’aucun soldat français ne restait dans la ville que, vers cinq heures du soir, le commandant des forces allemandes donna l’ordre à ses troupes d’entrer dans Lens.

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Toute la soirée, les lensois assistèrent au défilé de militaires ennemis. Par groupe, les soldats du Reich se rendirent dans les écoles et autres bâtiments publics ou privés afin d’y installer leur bivouac. Les officiers choisirent les plus belles maisons de Lens comme logement,  exigeant de l’habitant gite et repas bien arrosé. D’autres se sont rendus à l’hôtel des Voyageurs et ont exigé de se faire servir un copieux repas.

Pendant ce temps, du côté de la cité de la fosse 11, le médecin-chef de l’hôpital des mines évacuait vers Arras dans un train de marchandises quarante-huit militaires français gravement blessés afin de les soutirer à l’ennemi.

Vers neuf heures, dans la nuit, on a pu distinguer un convoi de civils encadrés de militaires venant de Sallaumines, longer le canal et prendre la route d’Arras. Parmi ces civils se trouvait Emile Basly.

On ne sait aujourd’hui combien de temps durera cette occupation : des jours, des semaines, des mois ? Mais on imagine qu’elle sera pénible et difficile à vivre pour les lensois. Ce que nous ont rapporté les réfugiés des communes voisines nous font craindre le pire. Ils définissaient les soldats allemands d’ivrognes rustres, arrogants, tyranniques, voleurs et même violeurs