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dimanche 5 mai 2024

poeme

 Poème,

Femmes de mineurs
À toutes ces femmes au cœur vaillant et fier,
Qui ont parcouru les sentiers de la lumière,
À nos mères, nos grand-mères, sources de vie,
À celles qui ont su briller dans l’ombre des mines.
À vous, piliers de nos foyers et de nos vies,
Qui avez su, avec amour, nous guider et nourrit,
Grâce aux écoles ménagères, vous avez appris,
Les secrets du foyer, les gestes infinis.
Dans vos mains habiles, tout prenait vie,
Les repas délicieux, les habits jolis,
Le foyer chaleureux, le cœur toujours ouvert,
À l’amour, à la vie, à l’espoir, à l’avenir.
Vous avez élevé vos enfants avec tendresse,
Leur offrant le meilleur, malgré les détresses,
Vous avez soutenu vos maris, les mineurs,
Leur apportant réconfort, bonheur et lueur.
À vous, femmes de courage et de dévotion,
À travers les âges, vous êtes notre inspiration,
Gravez dans nos cœurs, vos gestes et vos mots,
Vous êtes nos piliers, nos étoiles dans le flot.
Que ce poème soit un hommage à votre vie,
À votre force, à votre amour, à votre génie,
À toutes ces femmes, aux écoles ménagères unies,
Vous avez façonné nos vies, en nous, l'énergie.

mardi 5 mars 2024

MAMAN

 

Maman

 

MAMAN

 

Ch’t'eun’ chose sacrée quand in arrive sur tierre.

Ch'est elle qui vous console et qu'in appelle es’mère

Quand in fait s'premier pas et alors qu’in culbute,

Ch’est elle qui vous arlève et qui vous donne el tutte.

 

Alle vous arlave dix cops pour canger vos pissioux

Et treuve que de s’n'ouvrache alle n'in vient pus à bout.

Si vous l'laissez tranquille in dormant gentimint

Ch’est elle qu'alle vous révelle in dijant : « cha va bin ? ».

 

I faudrot pour y plaire toudis y faire risette

Alle caresse vot’ minton et fait guili guili

Pinsant d’y faire plaisi vous froncez vot’ faussette

Et cujissez l’momint pour faire un gros pipi.

 

Après ch’est à l’école qu'in vous mène plein d’espoir

Et pour in peu qu’in brait, ch'est elle qu’alle print l’mouchoir :

Alle arvient à l'mason, mais faut pas y parler,

Alle voudrot que l’journée alle fuche déjà terminée.

 

Après ch’est l'communion, et là, vous êtes un homme :

Alle acate el costume avec eine longue maronne.

Ch’t’eine belle journée pour elle car vous êtes el pus biau,

Alle voudrot que c’jour-là i dure au moins six mos.

 

Et ch’est l’certificat et les autes examens

Mais dins l’tiête ed vot mère y n' n’ a pas d’pus malin

Et si vous arvénez d'avoir loupé quet’cosse

Ben ch'n’est point d’vot’ faute, mais ch’est à cause des autes.

 

Vous v'là bon pou l'service, in vous appelle soldat

Chà fait bin longtemps qu'alle craignot ch’momint-là.

Alle vous donne des consels : « fais attention à ti !

» Alors qu’jamais d’sa vie alle n’a vu un fusil.

 

Et pis quand in n’ n’arvient, qu’in a fait eine conquête

Alle s’ravisse dins eine glace et treuve que ch’est bin biête,

A force d’avoir voulu bin vous amicloter

Alle n’a même pas eu l’temps ed vir la vie passer.

 

Après vlà qu’alle s’artreuve avec un trot infant

Alle voudrot tout arfaire comme par auparavant

Mais les jeunes d’aujourd'hui i ont pas l'même caractère

I crottent qu’avec leur mote i vont arfaire el tierre.

 

Et un jour , sans rien dire, alle a fermé ses yeux :

Alors les jeunes bin tristes s'ravis’tent tous les deux ;

Les tiots sont là saisis, cessent ed braire un instant,

Alors que les parints i ditent : « au revoir maman ! 

Histoires en chti

 

CHES RACHEINES


Ches racheines

Lalie (Rosalie) et Lestin (Célestin) sont en visite chez leurs grands-parents qui habitent Frévent.

A peine arrivée, Lalie file dans la cuisine embrasser sa grand-mère. Qu’est-ce qu’elles adorent faire la cuisine ensemble ces deux-là ! Elles savent papoter ces deux-là. Mamie était en train de faire une dariole comme dessert et au moment de prendre un verre pour sa mesure du sucre, celui-ci lui glisse des mains et vient se briser sur le sol.

-Vinguette, s’écrie la mamie !

-Que veut dire « vinguette » demanda Lalie ?

-Ch’est parel equ « Bon-sang ! »

-Apprends-moi encore du patois, renchérie Lalie.

-Pourquo foaire ? Cha va t’servir à quo ?

-A comprendre qui je suis, à mieux connaître le français et surtout à passer de bons moments avec toi.

-Ej cros te perds tin timps eum tchiote file. Te d.vrais putôt apprin.ne el chinos.

Au même moment Lestin avait couru en direction du garage de papi pour embrasser son idole. Celui-ci était en train de préparer ses lignes des pêches. Ils en ont passé des heures à taquiner le gardon ces deux-là ! Alors que papi, accroche un hameçon de 18 à sa ligne, celui-ci fait un faux mouvement et l’hameçon vient lui piquer le doigt.

-Droule ed brin, s’écrie papi !

-Que veut dire « Droule ed brin », demanda Lestin ?

-Ch’t’un vilain mot. Pourquoi te m’demandes cha ?

-J’aimerais bien que tu m’apprennes du patois ?

-Pourquo foaire ? Cha va t’servir à quo ?

-A mieux connaître d’où je viens, à travailler ma mémoire et surtout à passer de bons moments avec toi.

-Ej cros te perds tin timps min tchiot garchon. Te d.vrais putôt apprin.ne l’arape.

 

[15 ans après]

 

Lalie a fait une école de commerce et a trouvé du travail à Shanghai. Elle vit dans une cité immense et bruyante dans une minuscule chambre, travaille à un rythme fou. Elle rêve d’espace, des petits plats de mamie, des rires de ses amies et du vent de la côte d’Opale qui lui fouette les jambes. Pour le coup, elle a dû apprendre le chinois.

Elle a le mal du pays, dans ce coin du monde, il n’a rien de semblable à son Nord-pas de Calais chéri et surtout pas la gentillesse des gens du Nord

Lestin lui travaille pour une multinationale et a été envoyé en mission aux Emirats arabes. Il vit en haut d’une tour immense dans une chambre minuscule, travaille à un rythme fou et ne revient que très rarement en France. Il rêve de nature verdoyante, des histoires de Cafougnettes de papi, des délires aves ses amis et des peupliers qui chantent au vent sur le bord de la Canche. Pour le coup, il a dû apprendre l’arabe.

Il a le mal du pays, dans ce coin du monde; il n’y a rien de semblables à son Nord-pas de Calais chéri et surtout pas la jovialité des gens du Nord.

Lalie et Lestin se sont retrouvés bien seuls tout comme leurs parents et leurs grands-parents. Combien de fois la mamie a-elle-dit « Vinguette » dans sa cuisine sachant sa petite-fille si loin de son cœur. Et combien de fois le papi a dit « Droule ed brin » seul dans son garage sachant son petit-fils à des millions de kilomètres.

Lalie et Lestin n’avaient qu’un seul but : revenir au pays.

Mais voilà, ils ont comblé leur solitude et leur manque d’amour avec des gens de là-bas ; ils ne reviendront donc jamais.

 

Morales de cette histoire

1. Prenez garde de ne pas déraciner vos enfants de leur terre car sinon, ils iront s’enraciner ailleurs.

2. Ne jetons pas ce qui est bon pour nos enfants car sinon, ils iront s’empoissonner ailleurs.

 

Des morales, on peut en faire plein. N’hésitez pas à m’en suggérer.

Histoires en chti

 

DES CH'TIOTS TAPUSCRIPTS


Marie la chorcelle

Marie la chorcelle                 

 

Marie resteut (habitait) el villache de Templeuve dins eune tiote masure tout lez (près) dal forêt. Ch’éteut eune file timite. I faut dire qu’alle n’aveut  ni sœur ni frère aveuc qui babeler (bavarder) ou juer  ni d’ copin-nes (copines) aussi.

S’mère alle s’occupeut pas trop d’alle à cause d’sin traval de buresse et pis comme alle n’resteut pas l’villache  et qu’alle n’alleut pas à l’églisse, alle éteut fin (fort)  renictée  (critiquée).

In n’saveut pos qui qu’ch’éteut sin père. Les gins du villache, qui ont quer ed caloder, diseutent que ch’éteut un chorceron (sorcier) mais ch’éteut tout bonnemint un boquillon (bûcheron) ed passache qui s’a dallé aussi fel (vite) qu’i a venu.

Comme in s’timps-là, y n’aveut pas d’écoïe (école), alle a grindi à l’écart du villache et comme alle canleut (conversait) aveuc peu gins, alle aveut développé eune seurte ed parlage prope à elle.

Marie aveut quer la nature. A l’bielle saison, in la voyeut cueurir après ches pavioles (papillons) et ches malots. A l’morte saison, alle fabriqueut de drôles ed bidules aveuc tros quate bougeons (bout de bois) et un peu d’mousse. Les gins trouveutent cha drôle  (bizarre).

Tiote Marie n’étot pas un glout-morciau (beauté) : alle aveut un nez à arpiquer des porions, alle éteut sé comme une patte eud bidet pis en pusse, ch’éteut eune branque ed'thym (une rousse).

In grandissant cha s’est pos arringé et pis alle n’aveut pas trop quer des batées, alle éteut un brin broustia (négligé)   pis  mal loquée.

Un jour, à cause d’sin dur ouvrache, s’mère alle s’a dallé in voé (s’en être allé) et l’paufe Marie s’a artrouvé tout seule. En fait pos vraimint, alle aveut adopté un tchiot cat noir comme du carbon et ch’éteut sin seul ami.

Elle vouleut arprin-ne el traval d’eus mère mais peursonne li faiseut fiate (confiance).

Quind alle traverseut el village, les gins s’gobeutent (moquaient) d’alle alors, alle grouleut (grommelait) des mots que peursonne ne compreneut.

Marie finit par s’arcroqueviller dins s’masure. Alle alleut dins l’forêt à cache (recherche) de plintes commestipes ou de fruits des bos. Dès fos, des éfints curieux s’approcheutent de s’masure et alle éteut gintile aveuc. Alle leur donneut chou qu’alle aveut : des pomelots (pommes sauvages). Les éfints, quand ils arveneutent chez euses, is raconteut toute mais leus parints leur diseutent de pas minger chou qu’alle donneut car ch’éteut du poison.

Un jou, après un rute arnu, el motié deuch tot i s’a involé. Pour Marie se fut terripe. Qué malheu ! Alle n’aveut pas doupes (argent) pour artaper s’toture.

Chanche pour alle, un gars du village vint la vir pou li demander pou ête accouchèse (sage-femme). Peursonne vouleut faire eus traval-là, mais comme Marie aveut bezon d’argent et qu’alle aimeut la vie, alle  dit oui.

 

L’accouchemint s’passa ma pou el paufe Marie. Pourtant elle aveut fait tout sin possipe mais rin à faire, ch’nénin i est mort al naissance.

Les gins disot qu’ch’étot de s’faute pésque (parce que) ch’étot eune chorchelle.

In fit donc sin plaid (procès).

In a dit qu’alle éteut diabolique car elle n’alleut pas à l’messe (ch’étot pas sin truc mais qui dit qu’alle n’y croïot pos).

In a dit qu’alle parlot un parlache satanique (ch’étot sin parlache)

In a dit qu’alle parlot aux bestiaux (alle avot quer chal nature)

In a dit qu’alle faisot des trucs drôles comme bricoler des bastringues  aveuc du bos (alle étot créatife)

In a dit qu’alle parleut à satan sous l’forme d’un cat (ch’étot sin tchiot cahou (minou))

In a dit qu’alle donnot du poison aux éfants (ch’étot des peimes un peu sure (acide))

In a dit qu’alle étot laizoue (laide) (ch’étot pas d’s’faute)

In a dit qu’alle étot crapée (ch’est vrai qu’alle étot un peu droulion (souillon) mais ch’étot pas eune princesse non plus)

Marie a donc été condamnée pour chorchèlerie. Pourtant, alle deveut ête ninoche (inocente)  ou,  coupape d’ête différente des autes.

 

FABLES

 

FABLES


 

El Chigale et l’Fourmiche

 

El Chigale, ayant cantée

Tout l'été,

S’artrouva beg-bot

Quand l’vint ramena l’frod :

Pont un tiot morciau

D’mouque ni d’vermissiau.

A s’mette dins s’bouque

Alle alla buquer à l’huche

Amon Fourmiche s’vojinne,

La priant d’li bailler

Eune séquo à mier

Dusqu'à l’saison nouvielle.

Qui li dit l’archelle

Avant l'août, fo cricri

Vos povez compter su mi

El Fourmiche n'est pas prêteusse :

Ch’est inne rute avaricieusse.

Quo qu’vos faisez à l’timps caud ?

Qu’alle dit à ch’balot.

- Nuit et jour à tous chés gins

Ej cantos, tout bonnemint.

- Vos cantiez à toutes heures !

Eh bin! Dansez achteur.

Jean de la Fontaine

 

 

 

 

El Corbiau et l’Ernard

 

Maîte Corbiau, ingrinqué (1) sur s’arbe,

Tenot dins s’biec un fromache.

Maîte Ernard, par l'odeur alléquée,

Li déclaque (2) à peu près ch’languache :

"Hé ! bojour, tisaute.

Que que t’es bellotte !

Sans mintir, si tin ramache

I arsanne à tin plumache,

Vos êtes el Phénix de chés bos. "

A ches mots el Corbiau tout à l’goguette ;

Pou poussé inne canchonnette,

Oufe tout grand s’biec et laiche quére sin fromache.

L’Ernard tout gabeux (3) l’prind et dit : "Min pauf mamulot (4),

Apprinnez que tout lusot (5)

Vit às dépins de chti qui l'acoute :

Chelle lechon vaut bin un fromache ?"

El Corbiau, tout ébeulé,

Jura, mais pus tàrd, qu'i sra jamais pus farché.

 

Jean de la Fontaine

(1) ingrinqué:percher

(2) déclaquer : déclarer

(3) gabeux : moquer

(4) mamulot : imbécile

(5) lusot : oisif

(6) ébeulé : abruti

 

El Leu et l'Agniau

El raison du pu fort est toudis l’mélieure :

Nos l'allons mouter asteur.

Un agniau à l’coïette buvot

Dans l’courant d'inne ruchau.

Un leu aboule à jeun qui cachot l’s’ innuies,

Et qu’el faim ichi l’avot acconduit (1).

Qui t’rinds si har ed trouber min breuvache ?

Dit ch’t’animal plein de rache :

Te sras saboulé (2) de tin audache (3).

- Sire, rinflique (3) l'agniau, que Vote Majesté

S’ mette pas à l’pesse ;

Mais putôt qu'alle vot bin

Que j’m’vas buvant

Dans l’courant,

A pu de vingt pas dsous d'alle,

Et que du cop, sans mintir,

J’peux pas trouper s’boéchon.

- Te l’troupes, arprind l’méquante biête,

Et je saye qu’te langonnes (4) d’mi l'an passée.

- Commint j’l'aros fait pisque j’n'étos pas né ?

Arprind l'agniau, j’ tute core eum mère.

- Si ch’est pas ti, ch'est donc tin frère.

- J’n'ai pont.

- Ch'est donc quéqu'un d’chez ti :

Car vos m’ faites pas cadiau,

Vousautes aveuc vous berquers, et vous quiens.

In m’l'a dit : i faut que j’ fais quécosse.

Là-dsus, au fond des bos

L’leu l'importe, et puis le minche,

Sans dmander sin reste.

 

(1) acconduir : emmener

(2) sabouler : réprimander

(3) solanche : insolance

(3) rinflique : répond

(4) langonner : dire du mal