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lundi 26 février 2024

La prospection sismique

 

La prospection sismique

La prospection sismique

La méthode classique pour connaître la nature des terrains du sous-sol passe par un sondage qui permet de remonter des échantillons. Ces travaux sont relativement coûteux surtout si aucune découverte n'est faite.

prospection01.jpg

La prospection sismique se base sur le principe de l'écho. Il s'agit de créer un bruit qui va rebondir sur les couches du sous-sol. Le bruit est provoqué par une charge de dynamite. Les ondes sonores se propagent dans toutes les directions mais si elles rencontrent des terrains de natures différentes une partie des ondes est réfléchie vers la surface. En calculant le temps entre l'explosion et l'écho on connaîtra la profondeur de séparation des couches.

Principe des ondes

L'explosif est placé dans un petit forage de 8 ou 10 m de profondeur dans un terrain solide et bien tassé. L'écho est mesuré par des petits écouteurs téléphoniques appelés géophones placés à 10 cm de profondeur. Les oscillations du géophones sont envoyées dans un camion laboratoire où des amplificateurs et un système d'écriture des ondes sont installés. Le moment de l'explosion est aussi marqué sur la bande. Chaque géophone installé crée une oscillation sur la bande en fonction de la distance de tir à réception de l'écho. Par un calcul, les ingénieurs déterminent sur le graphique la profondeur de la surface sur laquelle les ondes se sont réfléchies.


forage pour placer l'explosif

Par contre cette méthode ne donne pas la nature des terrains. C'est en commençant sur des terrains connus que l'on étalonne les mesures sur le graphique. On peut ensuite travailler sur des terrains inconnus et par analogie en déduire la composition du sous-sol.

Cette méthode à l'explosif a été utilisée dans les années 50-60. Dans les années plus contemporaines, la dynamite a été remplacée par un camion-vibreur. Ce camion envoyait une secousse dans le sol qui était ensuite captée par les géophones.


explosion des charges

Les sondages

 

Les sondages

Les sondages

Avant de commencer toute exploitation, un sondage des terrains est effectué pour en connaître la valeur. Au début de l’exploitation le sondage est un un trou qui deviendra puits si le gisement est suffisant.

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Sondage au trépan

Les premières techniques de sondage au 18ième siècle étaient rudimentaires. On creusait un petit puits. Ensuite, grâce à la vapeur, d'étranges clochers avec des machines à feu s'installèrent. Une foreuse rotative entraînée par la force de la machine à vapeur pique la terre. Plus on va profondément plus le diamètre de la tige diminue. L'extrémité de la tige est équipée d'une fraiseuse à diamants noirs. La foreuse peut rester deux années en place surtout que la casse de la tige était fréquente. Il faut redescendre un filetage dans la partie rompue. Parfois, il faut dévier le forage ou tout recommencer à côté.


sondage au fond

Les sondages sont principalement exécutés avec une sondeuse rotative. Selon la taille et la puissance des machines, elles peuvent forer des trous de 100, 500 à 5000 m de profondeur. Les plus petites et les moins encombrantes étaient utilisées au fond. Le moteur fait tourner une colonne de tiges percées d'un trou central. Elles sont vissées l'une au bout de l'autre. A l'extrémité de la colonne, une couronne ou un tricône est vissé. Il sert à couper et broyer les terrains parcourus. A l'autre bout, un tournet est vissé. Il envoie de l'eau sous pression dans la partie centrale de la colonne et transmet le mouvement de rotation du moteur. La colonne est enfoncée par un dispositif au fur et à mesure dans le terrain. Avant d'effectuer le sondage un avant-trou est creusé. On y scelle un tube qui donne la direction au sondage et permet de recueillir les eaux. La machine est solidement arrimée. La couronne est installée à une première tige vissée au tournet. On met en route la pompe du tournet, la machine : la foration commence. Une fois la tige enfoncée. On arrête et on rajoute une tige et ainsi de suite.

Quand on désire faire un trou, on utilise le tricône qui arrache les terres et les fait remonter à la surface. Pour obtenir une carotte d'échantillon, on utilise la couronne diamantée qui laisse remonter un cylindre central, la carotte. On utilise un tube carottier intercalé entre les tiges et la couronne pour recevoir les échantillons. La tige est remontée, la carotte extraite et le creusement se poursuit.

Les sondages au fond servait à reconnaître les gisements inférieurs : sondage vertical mais aussi par le biais de sondages horizontaux à reconnaître les futurs terrains à exploiter. Il s'agissait d'éviter les mauvaises surprises : poches d'eau, de gaz pour ne pas mettre en danger les mineurs.


Camion vibreur

Dans le nord, du côté de Fresnes sur Escault, Anzin, il existe de nombreux puits restés à l’état d’avaleresses. En fait ce sont des tentatives avortées pour cause de venues d’eau ou un gisement imprécis. Les dernières techniques, utilisées aussi pour le pétrole, utilisent un camion-vibreur qui envoie une secousse. Dans certains cas, comme au 10 d’Oignies, les secousses étaient produites par tir de dynamite.

Relevé des tests sismiques

En fonction du retour de l’onde, les ingénieurs déterminent les différentes couches. La deuxième méthode pour déterminer un emplacement est le carottage. En forant, on retire un échantillon du sol avec ses strates. Quand il fallait ravaler le puits, des sondages étaient nécessaires depuis le fond du puits. Pour cela, on utilisait des sondes.


Foreuse pour raval de puits

A la fin des années 80, la campagne de reconnaissance du gisement est terminée. Le service sondage de Charbonnages de France intervient sous d'autres formes.


Foreuse Stenuick

Les sondages sont entrepris pour retrouver des galeries inaccessibles, réaliser des bouchons avec de la pâte d'anhydrite puis installer des captages de grisou. Au 4 de Liévin, un sondage de 1.40m de diamètre a été mis en œuvre pour améliorer l'aérage et diminuer la température au fond. De grands forages, ont été menés sur le secteur de Lourches, Bruay afin de récupérer les nappes de méthane souterraines et en assurer l'exploitation.

Les schistes rouges

 

Les schistes rouges

Les schistes rouges en 1952, dans le Groupe de Bruay

L'exploitation des chantiers du fond produit avec le charbon un important tonnage de schistes (les terres) dont l'amoncellement constitue les terrils.

Dans ces énormes masses qui, la nuit, apparaissent constellées de points incandescents, s'opère une valorisation qui ne dépend que de la nature.

Il y a toujours mélangé, aux terres, une certaine proportion de charbon. Les pyrites contenues dans les schistes et dans la houille (sur laquelle elles apparaissent en plaques dorées appelées « or du mineur ») s'oxydent au contact de l'air. Cette oxydation que l'humidité active encore, entraîne une élévation de température qui provoque l'inflammation du charbon. Ainsi se développe une combustion lente qui va transformer les déchets en un produit utile et de recherches.

Au service de la route du rail et du bâtiment


 

Les diverses utilisations des schistes rouges peuvent, suivant l'importance du tonnage qu'elles nécessitent, être classées en quatre catégories : les travaux de viabilité, les travaux de voies-ferrées, les travaux de bâtiment et les utilisations diverses.

Les chantiers de voirie de nos cités sont entièrement exécutés avec des schistes rouges calibrés : les gros calibres (plus de 80) sont employés dans la couche de fondation, le blocage est assuré avec des 0/10, la couche de roulement est faite avec des schistes de calibre 50/80 et 20/50. La fermeture de cette couche est réalisée après cylindrage par une semi-pénétration de goudron (6kg/m2) avec gravillonage en 10/20. Un sur-tapis de macadam vient finaliser la chaussée.


 

Le Service des Ponts et Chaussées et le Service Travaux des Communes utilisent les schistes rouges pour les fondations des routes.

Terrain de jeu de boules (schistes 0/10-10/20)

Le Service du Chemin de Fer du Groupe de Bruay réalise les ballasts de ses voies avec des schistes calibrés 20/50 et 50/80.

Voie-ferrées du siège 7 de Bruay (schistes 30/50-50/80)

Dans le bâtiment, les schistes rouges sont employés par les entreprises pour les confections de semelles de fondations ou de gros massifs. Le Groupe de Bruay utilise les schistes pour la fabrication de parpaings 34*22*11.

Fabrication de parpaings au siège 7, atelier de démoulage des parpaing sous la direction de François CABOCHE

Ceci sans oublier les terrains de tennis, les allées de jardins de cimetières …


Une allée de schistes rouges à LaBuissière

Après de longues années de sommeil

schistes01.jpg
Au premier plan, la pelle mécanique charge un camion en 0/10. Au fond, le bulldozer pousse les schistes à la base du convoyeur à bande

Depuis 1958, le Groupe de Bruay a mis en service au terril plat du siège 5 une installation d'exploitation, de concassage et de criblage des schistes rouges. L'exploitation du terril se fait à l'aide de bulldozers équipés d'une lame orientable de 3,50 m qui assure l'arrachement et l'amoncellement des produits aux abords d'une trémie. Une pelle mécanique de 800 L alimente cette trémie. Une autre pelle de 600 L alimente en tout-venant les clients en puisant éventuellement dans les stocks.

Chargement d'un camion en 20/50 sous la surveillance de Charles ROUSSEL

1- Au départ de la trémie, près du point d'exploitation, un transporteur à bande de 0,60 m véhicule les produits sur une distance de 300 m vers le point de concassage : canalisés successivement par un ensemble de tôlerie formant un couloir d'alimentation une deuxième trémie puis un transporteur à bande de 0,80 m , les produits arrivent finalement en haut du bâtiment de criblage.

Bâtiment de concassage-criblage, sortie des trémies de stockage

2-Les schistes passent alors à travers un tunnel de 1 m de diamètre et 12 m de longueur. Cet appareil , entraîné par un groupe moto-réducteur de 22 Ch peut assurer un débit de 45 tonnes à l'heure et crible les produits suivants 4 claies respectivement à mailles de 10, 20, 50 et 80 mm. Suivant leur calibre, les schistes tombent alors dans les trémies de stockage correspondantes qui ont chacune une capacité de 15 tonnes .

3-Les gros produits, refusés par le crible, peuvent selon la position d'un volet situé à l’extrémité du trommel, soit tomber dans une trémie de stockage des calibrés de plus de 80 mm, soit rejoindre, par intermédiaire, d'un convoyeur à bande puis d'un couloir, un concasseur Dragon équipé d'un moteur de 51 Ch.

4-Après concassage, les matériaux tombent dans une cave, sont repris par une noria, et rejoignent ainsi le haut du bâtiment pour reprendre le circuit du crible.

L'installation actuelle peut, compte tenu de conditions atmosphériques favorables, délivrer un maximum journalier de 400 tonnes en tout-venant de 360 tonnes en calibrés.

Le tout-venant est mis à la disposition des clients près du point d'exploitation, sur le terril même, seuls les camions peuvent y accéder et sont chargés comme nous l'avons dit plus haut, par l'une des deux pelles « mécaniques ».

Les calibrés sont chargés par gravité sous les trémies du poste du criblage ; leur évacuation se fait par camions ou par wagons. 

La mise à terril par wagons basculants

 

La mise à terril par wagons basculants

La mise à terrils par wagons

Chargement des schistes de flottation usines Carbolux

Les Houillères sont chargées du transport de leurs produits : coke, charbons... mais aussi de tous leurs rebuts: schistes de flottation, cendres pulvérulentes et boues de bassin de décantation. . Les cendres et les boues ne peuvent pas être mis à terrils comme les schistes du fait de leur composition trop fine ou visqueuse. Le transport se fait par wagon. De part leur consistance, l’utilisation de wagon panama est proscrite. Les wagons tombereaux ont été longtemps utilisés mais la vidange était manuelle, donc, longue, pénible et onéreuse. L'utilisation des wagons auto-basculants a révolutionné ce transport.

Un châssis entrecroisé reçoit deux caisses mobiles indépendantes en tôle d'un volume de 10 m3. La contenance de chaque wagon est donc de 20 m3 soit 20 à 30 T. En position normale, chaque caisse repose sur le châssis par 4 supports cylindriques horizontaux qui peuvent par encliquetage pneumatique se dégager pour libérer chaque caisse ou inversement maintenir la caisse. Un cylindre à air comprimé vertical muni d'un piston se trouve sous chaque caisse. Actionné, le vérin exerce une poussée verticale qui fait basculer la caisse sur le côté (celle-ci restant fixée avec un axe de rotation sur la côté).

Le cylindre pneumatique soulève la caisse

Deux conduites à air comprimé existent sur chaque wagon. C'est l'envoi de l'air dans ces conduites qui indique, par blocage, le côté choisi pour le déversement. Un distributeur rotatif à 4 positions commandé par une manette permet l'envoi d'air dans chaque wagon pour l'un des deux cylindres de la caisse ou les deux à la fois ainsi que le processus inverse. Lors de la bascule de la caisse, l'ouverture des portes latérales se fait automatiquement ce qui permet aux produits de se déverser à distance raisonnable de la voie ferrée.

le compresseur d'air bi-compound

Le train est formé de 10 à 12 wagons. L'air comprimé est fourni par le compresseur de la locomotive de type bi-compound.

Le déversement s'effectue comme suis :

-La rame est positionnée à l'endroit voulu, la conduite d'air est raccordée, le robinet d'air ouvert.

-Le préposé transite le long de la rame et actionne chaque manette de distribution d'air pour faire basculer une ou deux caisses.

-Les schistes pulvérulents ne bougent quasiment pas une fois la caisse inclinée, ils se meuvent en bloc quelques instants plus tard sous leur propre poids.

Les schistes pulvérulents

-Les boues tombent brusquement dès que la caisse est à mi-parcours.

les boues

-Les cendres pulvérulentes s'écoulent par petits paquets.

Les cendres pulvérulentes

Pour les schistes, il faut attendre que la première caisse soit vidée avant d'actionner la seconde. Le basculement des deux simultanément risquerait de faire dérailler le wagon. Quand certains produits restent bloqués, des actions de traction secs sur les caisses en viennent à bout.

nettoyage

Une fois les caisses vidées, un rapide coup de raclette est passée. Les manettes sont remises en position normale, les caisses s'abaissent.

Remise en position normale

Les wagons sont régulièrement vérifiés et nettoyés à haute pression au dépôt des locos. Un seul ouvrier bascule journellement 25 à 50 wagons.

Au Nord c'étaient les terrils

 

Au Nord c'étaient les terrils

AU NORD, C’ETAIENT LES TERRILS...

Conférence de Mineurs du Monde 16/04/15 LENS

Christian MORZEWSKI, Président de l’association ̎Université Populaire Mineurs du Monde ,̎ a eu le nez fin en invitant Frédéric KOWALSKI, chargé d’études ̎Patrimoine minier ̎ (CPIE Chaîne des Terrils) à venir le jeudi 16 avril 2015 à la Faculté Jean Perrin de LENS pour une conférence sur les terrils du Bassin Minier du Nord/Pas-de-Calais, c’est assurément l’un des meilleurs spécialistes sur le sujet (co-auteur de l’ouvrage ̎Terrils majeurs en sol minier ̎, éditeur La Chaîne des Terrils, 128 pages, 1996). L’exposé très dense montre qu’un travail considérable a été réalisé depuis des décennies pour que survivent nos dernières montagnes de schistes si bien intégrées au paysage et qui sont autant de preuves de l’épopée du charbon dans la région. L’article qui suit propose de retranscrire fidèlement ce qui a été dit ce soir-là en y apportant quelques compléments. De nombreux ouvrages et thèses ont été consacrés à ce vaste sujet qui se révèle passionnant.

Nombre total de terrils dans le Nord/Pas-de-Calais, numérotation

confterril01.jpg

Terril 9 Fosse 2bis d'Haillicourt

339 terrils ont été recensés dans le Nord/Pas-de-Calais mais certains ont complètement disparu. En 1969, les HBNPC en ont référencé 260 (de n°1 à n°260). Ils sont classés géographiquement d’ouest en est, chaque numéro correspond à un ou plusieurs terrils (on met alors des lettres après le numéro). On pourra consulter sur internet l’article wikipédia ̎Terrils du Bassin Minier du Nord-Pas-de-Calais ̎ pour avoir la numérotation intégrale.

  • AUCHEL-BRUAY : de 1 à 34,

  • BÉTHUNE-NOEUX : de 35 à 66,

  • LENS-LIÉVIN : de 67 à 81,

  • HÉNIN-COURRIÈRES : de 82 à 106,

  • OIGNIES : de 107 à 121,

  • DOUAI : de 122 à 146,

  • VALENCIENNES : de 147 à 202.

De 203 à 260, ce sont des sites dispersés (sans logique géographique) correspondant à des ajouts après 1970.

Cinquante-et-un terrils ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, le 30 juin 2012.

Dimensions des terrils

Terril 10 Fosse 3 de Bruay

La plupart des terrils occupent une base au sol d’au moins 10 ha et certains dépassent 100 m de hauteur.

Il y a eu plusieurs générations de terrils :

- les petits monticules ou les terrils tabulaires du milieu du XIXème siècle,

- les petits terrils coniques de la fin du XIXème siècle,

- les grands terrils coniques du début du XXème siècle,

- les grands terrils à plateaux trapézoïdaux de la fin du XXème siècle.

NB : Les deux terrils jumeaux du 11/19 de LENS (nos 74 et 74A) à LOOS EN GOHELLE ont une hauteur de 187 m (les plus hauts d’Europe, dit-on..) ; ils couvrent 90 ha et contiennent 24.000.000 m3 de terres (schistes argileux métamorphiques de densité 2,5 par rapport à l’eau), ce qui représente une masse de près de 60 millions de tonnes. Il y a à proximité le troisième terril plat du 11/19, le n° 74B et les deux de la fosse 16, les nos 79 et 79A en cours d’exploitation ; l’ensemble constitué par ces cinq  ̎monstres ̎ est gigantesque. On dit couramment que le volume des stériles sur les terrils représente 10% de ce qui a été remonté à la surface, ceci donne une idée de la quantité de charbon extraite !

Contenus des terrils

A gauche terril 14 de la fosse 5 à Marles les Mines

Ils contiennent des schistes principalement de trois couleurs :

  • les schistes noirs, à l'état naturel, dits ̎gras ̎, friables ; ils n’ont pas subi de combustion.

  • les schistes rouges, ils ont subi à l’intérieur du terril une combustion qui les a rendus vitrifiés donc plus durs. La pyrite de fer FeS2, sulfure de fer à l’aspect métallique doré, qu’ils contiennent a été transformée en sulfate ferreux FeSOpar les actions combinées de l’oxygène et de l’eau prisonniers des roches ainsi que de la chaleur résultant de la compression des roches :

2 FeS2 + 7 O2 + 2 H2O > 2 FeSO4 + 2 H2SO4

Le sulfate ferreux formé s’est décomposé à l’air libre en oxyde ferrique Fe2O3 et en deux gaz incolores : les dioxyde et trioxyde de soufre :

2 FeSO4 > Fe2O3 + SO2 + SO3

C’est l’oxyde ferrique (rouille) qui donne sa teinte rougeâtre aux schistes brûlés. C’est le dioxyde de soufre SO2 (gaz très dangereux d’odeur âcre qui se transforme en présence d’oxygène en trioxyde SO3) que l’on peut sentir en haut de certains terrils ; le trioxyde se transforme avec l’eau en acide sulfurique H2SO4 (origine des pluies acides susceptibles de détruire les conifères).

- les schistes orangés, résultant d’une combustion incomplète.

Que faire des terrils après l’épopée du charbon ?

Terril 42 des Usines de Noeux les Mines

La fin du charbon étant proche, les Houillères ont dû, à la fin des années 60, se préoccuper de l’exploitation des terrils ; elles les ont classés en trois catégories :

  • les terrils à préserver en raison de leur faunistique et de leur floristique : ils font depuis longtemps le bonheur de tous les naturalistes ;

  • les terrils à aménager en zone de loisirs ou de tourisme : ils sont aujourd’hui la fierté des communes dans lesquelles ils se trouvent ;

  • les terrils à exploiter dont les schistes recouvrent les grands axes de la région (autoroutes, routes nationales).

Sans les velléités de quelques Elus politiques et sans les luttes de quelques associations pour la sauvegarde d’une partie du patrimoine minier, la plupart des terrils auraient été exploités et donc rasés aujourd’hui. Dans beaucoup de communes, ce sont les seuls vestiges de l’épopée charbonnière.

A qui appartiennent les terrils ?

Terril 97 à Méricourt

Les propriétaires sont dévoilés dans un rapport d’enquête des Préfectures du Nord et du Pas-de-Calais entre le 10 février et le 11 mars 2014 et qui a pour objet le futur classement des terrils du Bassin Minier (consulter sur internet le document terrils rapp déroult 11_05_2014.pdf). La plupart appartiennent à des Communes, 7 à des Communautés de Communes, 8 au Département du Pas-de-Calais, 10 au Département du Nord, 3 à l’EPF (Établissement Public Foncier), 4 à l’Etat et 6 à des privés (cinq terrils de le la Compagnie de LIGNY-LES-AIRES et le terril St Léonard de VIEUX-CONDÉ). Certains ont plusieurs propriétaires qui se sont associés (ex : le terril n°125 de la Fosse Ste Marie appartient à la Commune d’AUBERCHICOURT, à la Communauté de Communes Cœur d’Ostrevent et au Département du Nord) ; le terril n°39 de la Fosse 1 de l’Escarpelle appartient aux Communes de ROOST-WARENDIN et de RÂCHES. Un terril appartient à l’Education Nationale : le n°6 ̎Bois de Lapugnoy ̎qui sert de chantier-école pour le lycée Bertin dit ̎des Travaux Publics ̎ de BRUAY.

Les différents types de terrils

Terril 84 de la Fosse 2 Rouvroy à gauche, terril 101 du Lavoir de Drocourt à droite

1) Les terrils coniques

Ce sont les terrils classiques situés à proximité des fosses, ils peuvent atteindre des hauteurs supérieures à 100 m, surtout dans le Pas-de-Calais.

2) Les terrils tabulaires

Ce sont les terrils plats des premières fosses exploitées. Les berlines contenant les stériles étant tirées par des chevaux, on ne pouvait leur faire monter des pentes très rudes ; les hauteurs étaient donc limitées.

3) Les terrils mixtes de zone humide

Ce sont des terrils qu’on rencontre principalement dans le Nord, ils ont des formes variables et sont moins hauts que ceux du Pas-de-Calais car le sol était souvent humide (marécageux) donc moins dur.

4) Les grands terrils modernes

Ce sont les terrils trapézoïdaux des grands sièges de concentration qui comportaient des lavoirs du charbon, des usines d’agglomération, des cokeries, des bassins de décantation... L’utilisation de machines très performantes dans les chantiers d’abattage du fond faisait remonter de grandes quantités de minerai ; dans les lavoirs, on récupérait donc beaucoup de schistes qu’il fallait étaler sur des plateaux de surface importante plutôt que sur des terrils coniques dont la hauteur était limitée.

5) Les terrils-cavaliers

Ce sont des terrils plats et horizontaux, pas très larges mais très longs, prévus pour y poser les voies ferrées qui reliaient les fosses. Ces aménagements permettaient d’éviter des routes fréquentées ou des canaux (en passant au-dessus ou en dessous). Ils sont devenus de longs chemins de balade.

6) Les terrils colonisés par la nature

Ce sont de vieux terrils abandonnés situés à proximité de zones boisées importantes, ils sont aujourd’hui entièrement recouverts de verdure.

7) Les terrils exploités

Ce sont de véritables carrières à ciel ouvert, des usines de concassage et de tri de schistes destinés à l’aménagement des routes. Leur exploitation dure plusieurs décennies.

8) Les terrils aménagés

La région a acquis un véritable savoir-faire dans ce domaine. En aménageant les terrils et en les remodelant, les paysagistes leur ont donné un aspect artistique. Ils sont ainsi devenus des paradis de verdure (flore luxuriante, faune caractéristique) et des lieux de promenade, de détente ou de pratique sportive très appréciés.

Ex : piste de ski sur le terril n° 42 de la fosse 3 de NOEUX, lac de baignade (Loisinord) sur le terril n°61 des Usines de NOEUX, amphithéâtre de verdure sur le terril no 78 de la fosse 15 de LOOS-EN-GOHELLE, lac et aire de spectacle (aire de la Fossette) sur le terril n° 38 de la fosse 7 de BARLIN, aires de promenade sur le terril tabulaire n°75 dit de Pinchonvalles de la fosse 6 de LIÉVIN à AVION et sur les terrils n°84 de la fosse 2 de ROUVROY et n° 101 du lavoir de DROCOURT, lac et plage de sable de RIEULAY sur le terril plat nos 144 des fosses De Sessevalle et Lemay, …

Topographie des terrils

Terril 74 à Loos en Gohelle

Le référencement des terrils les a classés en plusieurs catégories (un terril peut appartenir à plusieurs d’entre elles).

1) Les terrils-signaux

Ce sont les premiers qu’on voit à au moins 15 km quand on arrive dans le Bassin Minier.

Ex : le terril n°14 de la fosse 5 d’AUCHEL quand on arrive de la Côte d’Opale, le terril n° 87 Ste Henriette de la fosse 2 d’HENIN quand on arrive par l’A1 en venant de FRESNES-LES-MONTAUBAN.

2) Les terrils-monuments

Ce sont les grands ensembles de terrils accolés.

Ex : les terrils jumeaux nos74 et 74A du 11/19 de LENS à LOOS-EN-GOHELLE, les terrils jumeaux nos 2 et 3 du 6 de BRUAY à HAILLICOURT.

3) Les terrils-nature

Ce sont des terrils aménagés en espaces de verdure et lieux de promenade (concept de la trame verte).

Ex : terril n°75 de Pinchonvalles à AVION, terrils nos 84 et 101 de ROUVROY.

4) Les terrils-mémoire

Ce sont les terrils liés à un événement.

Ex : terril n°162 de la fosse Renard de DENAIN associé à Germinal, terril n°15 de la fosse 6 d’AUCHEL à CALONNE-RICOUART qui a explosé le 26 août 1975 (6 morts).

5) Les terrils-loisirs

Ce sont les terrils qui ont été transformés en bases de loisirs.

Ex : Loisinord et piste de ski à NOEUX, base de WINGLES sur les sites des terrils nos70 des fosses 3-4 de MEURCHIN et 7 de WINGLES, Parc des Glissoires à AVION sur le site du terril n°81 de la fosse 5 de LENS, lac de RIEULAY, …

Pourquoi défendre nos terrils ?

Fosse 11/19 Groupe de Lens depuis les terrils jumeaux de Loos en Gohelle

1) Ils ont un intérêt historique, pittoresque et scientifique

  • Le côté historique est évident : partout où il y a des terrils, des hommes sont descendus dans la terre pour gratter du charbon. Les montagnes de stériles qui ne représentent qu’une petite partie de ce qui a été remonté au jour montrent la quantité gigantesque de minerai qui a été remontée.

  • De 1662 à 1990, le Bassin Minier du Nord/Pas-de-Calais a produit 2,36 milliards de t de charbon.

  • 70,7 % ont été extraits du sous-sol du Pas-de-Calais, 29,3% de celui du Nord.

  • Le Bassin Minier comptait 885 puits, 100000 km de galeries et 326 terrils.

  • Le volume des stériles sur les terrils est estimé à 700 millions de m3. Si on les répandait sur le territoire

du Bassin Minier, le sol s’élèverait de 40 cm.

La plupart des installations minières ayant été rasées, les terrils restent dans beaucoup de communes les seules preuves du passé charbonnier.

  • Leur aspect pittoresque est indéniable : ils barraient la vue des habitants des corons ; ce sont les montagnes du Bassin Minier ; on les retrouve sur beaucoup de peintures, d’affiches ou de photos. Ce sont les symboles du pays noir. Initialement noirs et unicolores, les ̎crassiers ̎ (mot utilisé dans certaines régions pour qualifier des gros tas de déchets miniers ou sidérurgiques) deviennent progressivement des monts recouverts de verdure et de plantes multicolores qui font la fierté de leurs communes et le bonheur des passionnés de photographie.

  • L’intérêt scientifique pour les naturalistes est manifeste : tous les terrils constituent des écosystèmes uniques grâce au microclimat créé par la combustion interne des schistes ; on y trouve de ce fait une flore tout à fait inhabituelle à 50° de latitude (espèces méditerranéennes, plantes rares amenées par les vents) et une faune très variée (insectes, batraciens, volatiles, petits mammifères).

2) Ce sont des pôles ̎structurants ̎ qui attirent les touristes

L’ère du pays noir du siècle précédent est révolue, les mines ont fermé et il y a de moins en moins de mineurs. Les friches industrielles et les terrils se sont recouverts de verdure et le Bassin Minier s’est considérablement embelli et modernisé. La région n’est plus honteuse de son image (corons, crassiers, fosses, usines, pavés du Nord). Ce qui reste de ce patrimoine a souvent été rénové, nettoyé et aménagé pour être visité par des touristes qui veulent qu’on leur explique ce qui s’est passé là pendant près de deux siècles : la découverte du charbon, l’avènement du machinisme, la vie dans les cités minières, la souffrance des hommes, la toute-puissance du patronat, les grèves des mineurs, les catastrophes, les guerres, … Toute une activité culturelle s’est ainsi développée autour des terrils, des chevalements restants, des musées de la Mine,… ; des associations de plus en plus nombreuses, souvent soutenues par les collectivités locales (La Chaîne des Terrils, Eden 62, …), se sont donné comme mission d’informer toutes celles et tous ceux (descendants de mineurs, passionnés d’histoire) qui veulent savoir et comprendre. Le pays noir est devenu une destination intéressante et un pôle touristique, qui l’eût cru ? L’inscription du Bassin Minier sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco le 30 juin 2012 devrait permettre d’attirer davantage de visiteurs dans un futur proche.

Quels publics s’intéressent aux terrils aujourd’hui ?

Vue sur Liévin depuis les terrils de Loos en Gohelle

  • Les associations de sauvegarde du Bassin Minier : mémoire de la Mine et des mineurs.

  • Le public local : randonnées à thème, promenades en groupe, concours de photos, …

  • Les touristes : visites organisées, parcours mixtes (1ère Guerre Mondiale, épopée du charbon, …

  • Les fédérations sportives : courses de VTT, courses à pied, parapente, ski…

  • L’Éducation Nationale : randonnées-découverte, courses d’orientation, …

  • Les agriculteurs : on trouve de plus en plus de vaches, de chèvres, de moutons, de mouflons aux abords

des terrils, l’herbe y serait-elle plus verte ?

La combustion interne des terrils les rend-elle dangereux ?

Terril 74 conique et 74ter (bassin de décantation) Loos en Gohelle

La combustion interne est provoquée par du charbon poussiéreux qui est mélangée aux schistes, elle concerne surtout les anciens terrils. Elle peut provoquer quelques nuisances.

  • Production de gaz dangereux, risque d’éboulement et d’explosion

À cause de la pression intense des roches dans les entrailles du géant, le charbon résiduel est décomposé par la chaleur et il se forme des poches de méthane (grisou) qui ne peut s’enflammer seul, il a besoin d’un comburant, l’oxygène en l’occurrence qui peut être créé par la décomposition thermique de l’eau de pluie infiltrée (celle-ci donne également de l’hydrogène, un gaz très inflammable). En l’absence d’étincelle, la combustion se fait lentement à une température qui peut atteindre plusieurs centaines de °C. La chaleur produite dilate les gaz produits (dioxyde de carbone, vapeur d’eau et oxyde de carbone, un gaz très dangereux) donc les espaces entre les matériaux ; les poches créées sont susceptibles de s’effondrer et d’engendrer des éboulements libérant par endroits du méthane qui se retrouve dans l’atmosphère ; les étincelles générées par la friction des roches peuvent enflammer ou faire exploser ce gaz.

  • Exemple d’éboulement : effondrement du terril d’ABERFAN (Pays de Galles) sur une école en 1966,

144 morts dont 116 écoliers.

  • Exemple d’explosion : coup de grisou sur le terril de la fosse 6 d’AUCHEL à CALONNE-RICOUART en

1975, 6 morts.

  • Effet de serre avec le dioxyde de carbone produit dans le terril

Le dioxyde de carbone produit en grande quantité par la combustion interne dans le terril contribue à augmenter l’effet de serre : ce gaz entourant la Terre absorbe les rayons infrarouges réémis par la planète vers l’espace, ceci se traduit par une augmentation de la température de l’atmosphère (réchauffement climatique).

  • Production d’espèces chimiques cancérigènes

En fait, le terril est un véritable réacteur chimique chauffé par la combustion interne. Les décompositions thermiques des composés divers se trouvant dans le charbon peuvent générer tout un ensemble d’espèces organiques dont le benzène et ses dérivés qui sont tous cancérigènes. Par gravitation, ces corps liquides dangereux peuvent descendre sous le terril dans la terre et venir polluer la nappe phréatique. Dans certains cas, il se forme aussi des gaz sulfurés dangereux déjà cités (SO2 et SO3).

On ne peut empêcher la combustion interne d’un vieux terril par l’arrosage de celui-ci avec de l’eau car celle-ci, en se décomposant thermiquement en oxygène et hydrogène, accélérerait le phénomène au lieu de l’éteindre.

Cela étant dit, dans la plupart des cas, les terrils ne sont pas dangereux, notamment ceux qui ont déjà été aménagés pour recevoir des visiteurs.

L’avenir des terrils

Le rapport de l’enquête publique commandée par les deux Préfets départementaux concerne 79 terrils (terrils rapp déroult 11_05_2014.pdf) devrait aboutir à un classement de la plupart d’entre eux au titre des sites historiques à préserver. Des financements nouveaux (Etat, Collectivités Locales, Europe, privés) devraient permettre de les entretenir et de mieux les aménager pour accueillir un public de plus en plus nombreux. Les crassiers sont devenus des belles petites montagnes admirées, c’est la revanche des terrils !

Fête des terrils le 27 juin 2015

Le 27 juin 2015, des feux de Bengale seront allumés en haut d’une dizaine de terrils du Nord/Pas-de-Calais pour célébrer le classement du Bassin Minier par l’UNESCO. La fête a un coup (20000 €). La Mission Bassin Minier lance un projet de financement participatif pour boucler le budget de l’opération.

Les terrils

 

Les terrils

Les terrils

Terril conique

Le terril est le symbole de l’exploitation minière dans le Nord notamment. C’est une accumulation de schistes noirs, de terres et évidemment de quelques gaillettes passées entre les mailles des lavoirs. Le terril commence lors du creusage du puits (qu’on appelle fonçage). En effet, il faut se débarrasser des terres de creusement. La mise à terril se fait à proximité de la fosse. La plupart des terrils resteront petits ne contenant que les terres de fonçage et disparaîtront lors de la fermeture du puits adjacent car les terres resserviront pour le combler.

Terril Fosse Sainte Henriette NPDC

Les terrils qui prendront de l’ampleur sont ceux qui sont situés sur un siège équipé d’un lavoir. En effet, c’est le lavoir qui permet de séparer la houille des schistes inertes. Les terrils seront d’autant plus imposants que le site est un site de concentration (11-19 de Lens).


Végétation sur terril

D’autres terrils ou crassiers ont été édifiés dans la région à proximité des centrales électriques au charbon, qui brûlaient d’ailleurs une partie des terrils de la région. Ils proviennent des cendres des centrales. Ils ont une couleur gris-clair caractéristique. Ils sont aussi réutilisés pour faire du remblai.

Terril en combustion

Les terrils sont souvent coniques à cause de leur mise à terril au sommet. Mais certains comme à Estevelles ou Rieulay resteront plats (Estevelles a été remanié car instable et Rieulay a toujours été plat avec une mise à terril différente).


Exploitation terril Loos en Gohelle

Actuellement les terrils sont protégés pour certains et la végétation reprend ses droits (bouleaux, plantes grasses résistantes à la chaleur et à la sécheresse) d’autres sont exploités pour les schistes noirs comme remblai de routes ou pour les schistes rouges issus de la combustion interne des terrils qui servent à faire des terrains de sport.


Terril de la centrale d'Hornaing

La combustion

Avant 1945 et la construction de lavoirs performants, le triage du charbon était imparfait. Des morceaux de charbon partaient à la mise à terril ainsi que du minerai de fer (pyrite de fer ou sulfure de fer). En présence d'oxygène et d'eau amenés par les infiltrations d'eau de pluie, la pyrite s'échauffe. Sous l'effet de la pression des schistes et du confinement, la chaleur devient suffisante pour propager le feu aux résidus de charbon présents dans le terril. Cette combustion quasi anaérobie donnera naissance à ce qu'on appelle les schistes rouges très recherchés.

Cette combustion est dangereuse, non maîtrisable à cause des émanations de gaz et du risque d'explosion. Le drame est arrivé en 1975 à Marles les Mines où le terril du 6 « explosa » en pleine nuit. Une partie du terril s'est éventré en recouvrant une partie de la cité proche. Une poche de grisou serait peut-être responsable de ce drame qui a fait 6 victimes. La moitié des terrils du Nord Pas de Calais ont été ou sont en combustion.

Terril en combustion

Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM

Terril-terri

Avez-vous déjà entendu Simon Colliez, Edmond Tanière ou même le titi parisien Renaud ((Renaud cante el’ Nord) chanter :

« Mi j’passe mes vacances tout in haut de ch’terrill… » ?

Cela devient une mode d’accentuer le « l » final…et de nous indisposer, nous, gens du Nord qui désirons garder intacts notre mémoire industrielle et notre patrimoine linguistique.

Pourquoi prononcer le « l »

Par ignorance pour la plupart des gens étrangers à la région, par snobisme par quelques hurluberlus, par imitation pour des indifférents à notre culture et par provocation par des nullards en mal de parisianisme (ex. Dany Boon) et puis… par les Belges !!! Mieux, quelques esprits tordus affirment que terril vient de stérile ! N’importe quoi ! Il est clair que le mot terril provient de terre.

Origine du mot

Il est wallon. Il s’écrit terrî, téri  ou terriss. Dans cette région et celle de Liège on connait le charbon de terre depuis les années 1200. Les terres provenant des exploitations sont  amassées en terri. Après la découverte du charbon en France, à Fresnes sur Escaut en 1720, le mot est « francisé » avec un « l » par analogie avec d’autres mots en « il » mais le Littré affirme que ce « l » ne se prononce pas, comme fusil, outil, persil, fournil, chenil…

Dictionnaire étymologique Montois ou du wallon de Mons (1870)

TERRI, téri : monticule formé autour des fosses à charbon par l’amas de terres extraites avant d’arriver à la houille. Il augment ensuite de pierres provenant du triage

Trésor de la langue française (Analyse et traitement informatique de la langue française (1994).

TERRIL, TERRI. Substantif masculin. Terril est conforme à la prononciation par amuïssement (disparition complète d’un phonème ou d’une syllabe) du « l » final dans les mots en « il » sous l’influence de l’orthographe

Etymologie, Histoire . 1880 terri (Germinal. (Zola), 1923, terril (Arnaux,  Ecoute)

Terme wallon (cf Grandgagnage 1880, teris) dérivé de terre. La graphie terril qui tend à s’introduire en Belgique avec la prononciation « il » ne peut se justifier (Haust. Etymologie wallon-français. 1923, p247)

Les mots de la mine. Béatrice Turpin (2004)

La forme française « terril » provient d’une fausse étymologie, le terme étant rattaché par analogie aux mots se terminant par « il ».

Courrières. 10 mars 1906

Le mot terril fut répandu dans les journaux à l’époque de la catastrophe de la Compagnie de Courrières. Les mineurs étaient en grève et combattaient les forces de l’armée. L’un d’eux se voyant demander par un journaliste l’orthographe du mot répondit « comme fusil » !

…A tous les cops quand qu’j’arviens d’long,

Que j’arvos les terrils d’min coin,

                                Eh bin…min cœur i fait un bond ! (Marceau Dégallaix) 

Utilisation du grisou : le chauffage

 

Utilisation du grisou : le chauffage

Grisou et chauffage

Le siège 5 de Bruay

Le dégazage, durant l’exploitation minière, permet de se débarrasser du grisou présent au fond, véritable danger pour les mineurs. Le sujet du dégazage a déjà fait l’objet d’un article consultable en suivant le lien ci-dessous :

http://mineurdefond.fr/articles.php?lng=fr&pg=213&mnuid=440&tconfig=0#z2

Dans le Groupe de Bruay, la station de dégazage se situe au siège n°5. Une fois capté et envoyé en surface, le grisou servait à alimenter les brûleurs des fours de l’Usine Carbolux (Fabrication de coke). En 1960, le gaz de mine a été aussi utilisé sur place pour alimenter la chaufferie du siège 5.

utilisationgrisoubruay51.jpg

Les deux chaudières à brûleurs à gaz

Les chaudières Buttner de la chaufferie étaient auparavant alimentées en charbon pulvérisé. L'installation comprenait une station de déchargement des wagons, une chaîne à godets, des vis sans fin véhiculant le charbon, des trémies de stockage, des broyeurs à marteaux et des ventilateurs de soufflage. Cet ensemble compliqué, qui convenait bien au temps des machines d’extraction à vapeur, était devenu surabondant depuis l’électrification du siège. En outre, sa vétusté conduisait à des travaux d’entretien très onéreux.

Orifice d'un captage de grisou au fond, dans le toit des tailles. Un tableau indique les débits journaliers : la pression, teneur, débit ...

Deux des chaudières sont maintenant équipées chacune de deux brûleurs à gaz d'une puissance calorifique unitaire de 1400 thermies/heure. Les brûleurs utilisent comme combustible, à raison de 300 m3/heure chacun, le mélange de grisou er d'air extrait du fond, mélange contenant 50 à 85 % de grisou selon les sondages et possédant un pouvoir colorifique supérieur compris entre 4700 et 8000 calories par mètre cube. Le gaz aspiré ou fond par des extracteurs Winterthur installés au jour, est comprimé par ces mêmes machines à une pression variant de 0,5 à 1,7 kg/cm2 suivant le débit ; il est ensuite dirigé en partie vers l'Usine Carbolux, en partie vers la chaufferie du siège, par une canalisation extérieure.

Grâce à cette installation, le gaz est aspiré, comprimé de 0,5 à 1,7 kg/cm2. Il est ensuite envoyé par canalisations vers la chaufferie du siège ou l'usine CARBOLUX.

A l’entrée dons le bâtiment de la chaufferie, le gaz est détendu par une vanne régulatrice Arca commandée par la pression de vapeur qui a été fixée à 3 kg/cm2 (dès que lo pression de vapeur dépose cette valeur, Io vanne régulatrice réduit automatiquement le débit du grisou et vice-versa). Le gaz traverse ensuite un compteur Delta puis une vanne de sécurité et il est alors acheminé aux brûleurs.

Les brûleurs peuvent être isolés chacun par une vanne manuelle et une électrovanne. La pression de gaz à l'arrivée aux brûleurs est de 450 grammes au maximum ; elle peut être beaucoup plus faible si les besoins en vapeur sont réduits. Cette installation automatique est munie de dispositifs de sécurité appropriés :

  • une vanne de sécurité qui coupe l’alimentation en gaz des deux chaudières si la pression de grisou descend au-dessous de 50 gr/cm2 ou si elle atteint une valeur trop élevée ;
  • des appareils Détecta-Flammes qui provoquent la fermeture de l'électrovanne du brûleur si celui-ci s'éteint accidentellement ,
  • un relais temporisé qui empêche l’allumage des brûleurs si l’on n'a pas ouvert au préalable les registres de la cheminée, pendant trois minutes ou moins, pour s'assurer que la chambre de combustion ne contient pus de gaz provenant d'une fuite;
  • enfin, des appareils Géneve rendent automatique |'alimentation en eau des chaudières, et une bougie spéciale provoque l’arrêt des brûleurs si le niveau d'eau devient trop bas par suite d'un déréglage des alimenteurs ou d'un arrêt accidentel de Io pompe.

M. Neuveglise, chef d'atelier, procède à l'allumage de la chaudière

Comme on peut le voir, tout risque d‘explosion ou de détériorons des chaudières est écarté. Le nouvel équipement de lo chaufferie du siège 5 ne comporte aucun dispositif méconique en mouvement ; il ne demande par conséquent que très peu d'entretien. Son automatisme en rend la surveillance très facile. Il assure toutes les conditions de sécurité souhaitables.

La mine-image

 

La mine-image

La Mine-Image


La mine-image est une galerie de mine reconstituée en béton dans laquelle les mineurs en formation s'entraînaient. Cette mine image faisait partie des centres d'apprentissage des Houillères avec les salles de cours, les salles de mécanique... Cette galerie descendait souvent sous terre (10 m environ). Celle d'Oignies se trouve sous le terril de la fosse 2.

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Mine-image Noeux 2010

Les futurs mineurs s'exerçaient donc à leur futur métier en apprenant les techniques de boisage, d'étayage... mais aussi à l'utilisation des nouvelles techniques comme le rabot ou les soutènements marchants. Les acquis étaient validés au fur et à mesure par les mineurs-instructeurs. A l'issue de leur formation les élèves obtenaient leur CAP et pouvaient ensuite pratiquer leur métier.

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Mine-image Oignies 2010

Chaque groupe d'exploitation possédait sa mine-image qui parfois se trouvait sur un site d'extraction (fosse 2 d'Oignies) ou d'anciens sites reconvertis (fosse 23 de Noyelles sous Lens).

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Mine-image Noeux 2009


Il reste encore 6 mines-image visibles dans le Nord Pas de Calais. Celles de Bruay, Noeux, Auchel et Oignies sont transformées en musées, celle de la fosse 23 de Noyelles est abandonnée tout comme celle de Denain (site de la fosse l'Enclos) transformée en poubelle!

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Mine image Denain 2009

La plus grande Mine-image se trouvait à Lens à proximité de la fosse 12bis. Elle a été totalement recouverte.

Descente dans un cuffat