samedi 10 février 2024
dimanche 21 janvier 2024
le lexique de la mine
Abattage ou abatage : action de détacher le charbon de la veine.
Accrochage : palier du puits où «s’accrochent» dans la cage de l’ascenseur les berlines vides et pleines.
Aérage : système de renouvellements de l’air.
Baraque : vaste salle à la surface où les ouvriers entreposent leurs outils. Ils se réchauffent au poêle avant de descendre au fond.
Barette : casque du mineur en cuir bouilli.
Berline : benne à quatre roues servant au transport du
charbon dans les galeries. Circulant sur des rails, elle est tirée par
un cheval ou poussée par les herscheurs.
Boisage : consolidation des galeries par des pièces de bois.
Brandissage : renforcement de l’étanchéité d’un puits.
Briquet : double tartine garnie de beurre et de fromage que le mineur emporte pour se restaurer dans la mine.
Bougnou : puisard pour absorber le trop-plein des eaux.
Brandissage : renforcement de l’étanchéité d’un puits
Cage : dans un puits de mine, monte-charge servant à monter ou à descendre les berlines ou les mineurs eux-mêmes.
Carreau : ensemble des installations de surface d’une mine de charbon
Chevalement : charpente destinée à supporter les poulies des bobines de descente des cages.
Corbeille : récipient en fonte où brûle du charbon et faisant office de poêle en plein air
Coupe à terre : travail de remise en état d’une galerie d’exploitation
Criblage : triage du charbon.
Crosse : jeu qui consiste à lancer vers le but une bille de bois, une «cholette».
Cuffat : grande benne à remonter le charbon.
Culbuteur : instrument permettant de faire basculer un wagonnet pour le vider.
Cuvelage : dans un puits de mine, revêtement de soutien
constitué de charpentes de bois et pratiqué dans une roche à risque
nappe souterraine, roche friable.
Foncer : creuser en descendant.
Fosse : terme désignant l’ensemble d’une exploitation minière.
Goyot ou Goyau : boyau vertical le long du puits pour le passage de l’air, muni d’échelles pour faciliter en cas d’urgence la remontée des mineurs.
Livret : carnet délivré à titre obligatoire à chaque
ouvrier. L’employeur devait y inscrire les dates d’arrivée et de départ
de l’ouvrier, les motifs de son renvoi éventuel, les avances faites sur
salaire. Le livret fut supprimé par la loi du 2 juillet 1890.
Logeur : nom donné dans le Nord au locataire logé par une famille de mineurs.
Marchandage : négociation entre la Compagnie et une équipe de mineurs sur le prix de la berline de charbon dans une veine déterminée.
Molette : grosse poulie au-dessus du puits.
Moutons : pièces de bois qui soutiennent sur les côtés les «chapeaux» formant le toit des galeries.
Patard : empreinte de pas.
Pichou : fuite d’eau par un joint.
Recette : endroit où l’on «reçoit» la production de charbon.
Rivelaine : pic du mineur à deux pointes.
Roulage : transport du charbon du point d’extraction au palier d’accrochage.
Taille : petite galerie dans une veine de houille.
Terril : colline formée par les déblais amoncelés.
Veine : couche de houille exploitable.
les metiers de mineur
Le Boutefeu, l’Exploseur
Il est le préposé à la manipulation des explosifs et aux tirs de mine.
Chargé de dynamite
Tu pars pour les fronts
Ton travail dans l’équipe
Aider tes compagnons
Muni du plan de tir
Les mineurs au forage
Afin de réussir
Avancement de l’ouvrage
Homme de la sécurité
Tu recherches le gaz
Si le chantier est bien boisé
Pour que l’ensemble ne s’écrase
Trous bourrés d’explosif
Le tout est relié
Derniers préparatifs
Toute la roche est minée
Avec certaines précautions
Les mineurs quittent le chantier
Une série d’explosions
Puis l’attente respectée
Souvent dans la poussière
Le boute feu, le chef de poste
Munis de leur simple lumière
S’assurer que rien ne cloche
Un gros tas de pierraille*
Qui reste à pelleter
Garantir le travail
Et puis recommencer
Artificier du fond de la mine
Les mineurs en ont besoin
De ton travail, bourrer les mines
Pour exploser tous les terrains**
Prendre les teneurs, sécurité***
Sur les chantiers on t’écoute bien
Tout contrôler, faire arroser****
On te respecte chez les copains
les femmes dans la mine
Jusqu’en 1874 les femmes descendent à la mine pour tirer les berlines.La Loi
19 mai 1874 le travail des femmes au fond est interdit.
Mais le travail de criblage et de triage, très dévalorisé, persiste pour les femmes du Nord jusque dans les années 1960.
Petit à petit les femmes déserteront la mine pour les filatures du secteur textile.
1892 le travail de nuit est interdit à toutes les femmes, quel que soit leur âge.
Elles ont aussi bon caractère
Ces braves filles des corons
Du charbon trier les pierres
Quand les mineurs triment au fond
De bon matin dans la poussière
Triages ouverts à tous les vents
Brûlant l’été, si froid l’hiver
Elles sont dures au travail, au temps
Le visage saupoudré de charbon
Leur sourire éclaire la face
Fichu serré sur le chignon
Ce sont des travailleuses tenaces
Ce soir c’est la fête au village
Seront coquettes et bien coiffées
Danser avec jeunes de leur âge
Elles savent aussi être très gaies
Bien souvent, des amourettes
Et parfois le mariage
Jeunes mineurs, et leur conquête
Se mettaient aussi en ménage
Courageuses lampistes, trieuses
Avec la fosse comme décor
Jeunes filles si souvent rieuses
Aux éclats de voix si sonores
sainte barbe
Patronne des mineurs
Patronne des mineurs mais aussi des pompiers et des canonniers, en général tous les corps de métiers qui risquent la mort violente par le feu. Le 4 décembre était chômé main non payé. Aussi pendant la semaine qui précédé la fête, les mineurs travaillaient dur et faisaient deux postes par 24 heures jusqu’à allonger leur journée de travail à 12 voir 16 heures. Ceci afin de pouvoir fêter gracieusement cette journée avec de copieux repas bien arrosés.
V’la aujourd’hui cent ans
Qu’in a trouvé Ste Barbe au fond
Avec s’lampe à s’barette
Ses othieux à sin coté
Assis sue eun gross gailette
In train d’minger sin briquet
Ste Barbe, douce patronne
D’hommes de feu et de mineurs
Soit indulgente et reste bonne
Protège les dans leur labeur
Si parfois dans la tourmente
Ils te réclament et qu’ils ont peur
Surtout Ste Patronne sois clémente
Car ce sont des hommes de cœur
J’ai eu parfois besoin de toi
Merci Sainte Barbe, d’être encore là
Henri Raimbaut
Vive Sainte Barbe
Ch’est l’ Saint’Barbe aujord’hui.
Pour nous, ch’est eun’ grand’fiête.
I faut prindr’ du plaisi,
Nous l’ trouv’rons dins l’ canette.
In peut bin s’amuser
Après si dur’ quinzaine !
Mais n’ parlons pus dé l’ peine ;
I faut boire et canter.
REFRAIN
Rions à s’ fouler l’ rate
Et dansons, comarates !
Ahue ! ahu’ ! faut casser nos chabots,
Et les mettre in mill’ morciaux !
Viv’ Saint’ Barb’, comarates !
Ahue ! ahu’ ! faut casser nos chabots,
Et les mettre in mill’ morciaux !
Gar’ les boursiaux !
Buvons, cantons, amusons-nous !
Amis, d’ rire in n’ dot point êtr’ mate !
Buvons, cantons, amusons-nous
Mettons les tonniaux sens sus d’sous.
II
In a, dins ç’ jour si biau,
Des doup’s tout plein ses poches.
Ch’est l’ jour qu’in met s’ capiau
Bin haut pou qu’in nous voche. Nous avons eu 1′ bouquet
Deux-tros mètres d’ saucisse,
Du vin, del friandise…
In peut faire et banquet !
III
A l’ mess’ nous s’in irons
In suivant la musique.
D’pus d’un communieront
Avec et « copernicke » !
No bon curé prêchant,
I n’ manqu’ra point d’ nous dire
« J’ sus bin contint d’ vous vire ;
In v’là cor pour un an ! »
IV
T’t à l’heure au soir, au bal,
Les vieux comm’ les pus jonnes
S’in donn’ront un régal
A fair’ kair leus marronnes !
In dans’ra t’ qu’à bin tard,
Quand les jonn’s gins, à l’aise,
I s’ fais’ront l’ dernièr’ baise
Cha s’ra l’ dernier pétard !
l histoire de la mine
1716
Le Vicomte Désandrouin et son directeur de recherches, Jacques Mathieu, entament une prospection dans le Hainaut français.
1720
Le 3 février, ils découvrent une veine de charbon maigre à Fresnes-sur-Escaut.
1734
Le 24 juin, découverte une veine de charbon gras à Anzin, au lieu dit du Pave de Condé.
1810
Le 21 avril, création des lois sur les concessions minières.
1813
Le travail de fond est interdit aux enfants de moins de 10 ans, le 3 janvier 1813.
1825
La lampe de sécurité à flamme est inventée par H. Davy.
1841
On repère le gisement du Pas-de-Calais à Oignies, suite à un forage d’un puit d’eau.
Le premier cheval est amené dans la mine à Anzin.
1874
La loi interdit la descente au fond des enfants de moins de 12 ans et améliore ses conditions de travail.
Le premier cheval est amené dans la mine à Anzin.
1882
Création de la première chambre syndicale des mineurs du Pas-de-Calais.
Celle du Nord est créée en 1883 par Emile Basly.
1890
Les délégués mineurs sont institués, ils sont élus et ont comme mission de surveiller les conditions de sécurité et d’hygiène.
1891
La première association patronale minière voit le jour, c’est l’Union des Houillières du Nord-Pas-de-Calais, dans le but notamment d’enrayer les grèves.
1892
Des négociations, suite à une grève à la Compagnie des Mines de
Marles, aboutissent à la première convention collective du travail.
Le travail de fond est interdit aux femmes.
1894
Les Caisses de Secours sont créées. Ce sont des organismes mutualistes pour la constitution des retraites et de l’assurance contre les risques d’invalidité et de maladie.
1910
Les mineurs obtiennent la journée de 8 heures et un repos hebdomadaire.
La même année, les allocations familiales sont mises en place.
1913
Le Bassin du Nord-Pas-de-Calais produit 67% du charbon national.
1915
A la fin de la 1ère guerre mondiale, 103 fosses ont été détruites.
1925
Les Polonais viennent en masse s’installer dans le Bassin Minier où l’on recherche de la main d’œuvre.
En 1930 , ils sont 200 000.
1930
Le Nord-Pas-de-Calais atteint la production record de 35 millions de tonnes.
Le personnel minier obtient 3 ou 6 jours de congés payés annuels.
1941
Sous l’occupation allemande, ce sont 80% des mineurs qui se mettent en grève.
C’est l’une des premières manifestations de résistance à l’occupation.
1944
Les Houillères du Nord et du Pas-de-Calais se voient confier l’exploitation.
1946
La loi de nationalisation crée les Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais et les Charbonnages de France.
Le statut de mineur est adopté, la silicose est reconnue maladie professionnelle
1960
La récession est organisée par le plan Jeanneney.
1963
Les mineurs expriment leurs inquiétudes face à la récession.
1968
Le plan Bettencourt prévoit la réduction de moitié de la production pour 1975 et la fin pour 1983.
1980
Les ouvriers d’origine marocaine obtiennent le statut du mineur.
1983
Le 25 avril, à Lille, François Mitterrand annonce le choix de la conversion du Bassin Minier.
1986
Le plan social est appliqué. Les ouvriers sont reconvertis dans différents secteurs.
1990
Le puit 9 de Oignies, le dernier puits en marche, est arrêté le 21 décembre.
Actuellement
Le reste des quelques terrils sont utilisés dans la fabrication de matériaux de construction, et servent à faire des autoroutes. Les autres sont devenus des pistes de ski, et certains restés comme ils étaient, ont laissé naître une nouvelle faune et une nouvelle flore adaptées à ce nouvel environnement.
Pourquoi les mines ont fermé ?
Les veines de charbon devenaient de plus en plus profondes pour pouvoir récupérer le charbon. Cela devenait donc moins rentable pour l’Etat, et plus dangereux pour les mineurs.