Pour terminer (provisoirement, j’en suis sur) ces articles sur les pompiers de Lens, quelques photos de groupe réalisées à différentes époques. Ces photos m’ont été transmises du Service des Archives de la ville de Lens.
En 1904, ils sont 96 à poser devant le photographe :
Celle ci date de 1913 à l’occasion de la remise de la Légion d’Honneur à Gustave Spriet. Celui-ci est accompagné des dirigeants de la Compagnie et de membres de sa famille:
Nous passons ensuite à 1924. Sur cette photo de groupe devant un véhicule d’intervention de compétition
Il se trouve aussi sur cette autre document (4è rang, 3è de droite) représentant l’effectif à la période de l’ouverture de la nouvelle caserne
D’autres groupes datant des années 40/50 :
Sur ces photos doivent figurer des pompiers que l’on me demande de citer : Edouard Cornille, Maurice Hainaut, R. Rether, Louis Debove, Désiré Ballart, Paul Ballart, Marcel Dardillac, Albert Gillot, Mr Maison, les frères Taest, Mr Hogewich, Mr Ménar chauffeur d ‘ambulance.
L’avant dernière photo a servi d’illustration pour un article de Nord-Matin en 1949 ayant pour titre : La Clique des Sapeurs Pompiers. Voici cet article :
Enfin, quelques groupes de pompiers devant des véhicules d’intervention :
Toujours des photos et des articles de presse concernant le corps des sapeurs-pompiers qui est toujours présent lors des manifestations lensoises.
D’abord, les « officielles » : ici, au Monument aux Morts lorsqu’il se trouvait encore Place du Cantin, un jour de 11 Novembre dans les années 50 : à la droite de M. Ernest Schaffner, Maire de Lens se trouve Monsieur Maurice Richard, Commandant de la Compagnie.
Toujours M. Schaffner et le Préfet devant le porte-drapeau des sapeurs-Pompiers.
Autre manifestation au même endroit avec cette remise de gerbe
Après la manifestation, les pompiers retournent en défilant à la caserne (photo de Alain Hainaut).
Sainte Barbe qui est la Sainte des Mineurs est aussi celle des pompiers. La Compagnie de Lens a toujours fété cet événement dans la bonne humeur.
Voici deux articles de presse relatant les banquets de la Sainte Barbe dans les années 60 (toujours transmis par A. Hainaut)
Enfin, les interventions des pompiers étaient parfois plus sympathiques comme celle ci où les trois volontaires assureront leur service lors de l’élection de Miss Presse organisée par La Voix du Nord.
La Caserne Spriet dans les années 50
du Service des Archives de la Ville de Lens, quelques photos de la caserne de l’Avenue R. Briquet dans les années 50 :
L’entrée et la tour de manœuvre :
Les bâtiments administratifs :
Les garages :
La cour (on aperçoit au fond le lycée Condorcet) :
Le Ford 798T :
Sur cette photo qu’il nous envoie datant des années 50, on aperçoit derrière les dix pompiers en tenue un camion de marque Ford.
Il s’agit du Ford 798T «turbincendie» qui équipa la Compagnie de Lens de 1947 à 1960 (photographié ici au Musée du Charronnage au car à Vanosc dans l’Ardèche)
Alain a même reconstitué lui-même les plans de ce camion de légende :
Le Casque des Pompiers Lensois :
Toujours transmis par Alain, le casque de pompier de la Compagnie de Lens.
Présentation des véhicules :
Photo prise dans la cour de la caserne en 1993 :
Photo prise au Stade Bollaert lors de la Coupe du Monde de Rugby en 2007 :
Quand le Caporal Hardy se fache
Le Caporal Hardy faisait parti du Corps des Sapeurs Pompiers de Lens tout au début du XXème siècle. Il venait de Tourcoing. Le voici dans le groupe des Pompiers de Lens de 1904.
Ce jour là, les pompiers de Lens furent appelés pour le feu d’une meule de foin dans les haras du Grand-Condé que possédait Maître Tacquet (Notaire à Lens et gendre d’Elie Remaux, Directeur de la Compagnie des Mines).
Attiré sans doute par la curiosité, un certain Rougerie qui occupait les fonctions de Secrétaire Général à la Mairie de Lens, se rendit sur les lieux. Sans doute s’approcha t-il trop près du lieu du sinistre qu’il reçu malencontreusement un tuyau d’arrosage dans les jambes. Ce tuyau, manipulé par notre ami Hardy ne le blessa certainement pas physiquement mais plus vraisemblablement moralement puisque ses vêtements et chaussures en furent souillés, ce qui était gênant pour les fonctions qu’il occupait.
Rougerie, sans doute vexé et fâché, insulta alors le caporal Hardy. Il le traita de « va-nu-pieds, cochon et ivrogne », le menaça de lui »donner de la canne sur la gueule ». Hardy laissa dire, ne s’occupant que de son devoir de pompier, mais quelques jours plus tard lui adressa une lettre ouverte qui fut diffusée dans la presse locale.
Il choisit plutôt l’humour pour ridiculiser le dénommé Rougerie, lui indiquant qu’on ne vient pas sur les lieux d’un incendie avec « des souliers vernis » et en « tenue de gala quand on a peur de se salir » et que même sans sa présence, le feu aurait été éteint. Il profite de cette lettre pour défendre l’honneur de toute la corporation des Pompiers de Lens.
Voici, publié dans « L’Action Syndicale « du 2 octobre 1904, l’intégralité de la lettre du Caporal Hardy :
Une vache dans le canal
Autre intervention sortant de l’ordinaire, ce document que nous a envoyé Alain Hainaut. Un article de la presse locale relate qu’en février 1956, les pompiers ont été appelés pour repêcher le corps d’un animal dans le canal. C’est une fois remontée sur le Chemin du Halage que les curieux s’aperçurent qu’il s’agissait en fait d’une … vache.
Une grande figure chez les pompiers de Lens : Gustave Spriet
Gustave Auguste Henri Spriet est né à Lens le 20 juin 1858 dans une famille de 9 enfants dont père fut maire de Lens de 1868 à 1871. Celui ci se fit construite après la guerre de 1870, entre le Boulevard des Ecoles et la gare, pas loin de sa fonderie, un véritable petit château qui rappelait certaines demeures seigneuriales du 16èmè siècle. A cet endroit existent aujourd’hui les rues Gustave Spriet et de la Fonderie.
Ce château fut entièrement détruit pendant la guerre 14-18.
Gustave Spriet était propriétaire d’une grande fonderie à Lens. Marié le 7 juillet 1883, il eut 2 filles Céline et Lydie.
Très croyant, il était surnommé « Le calotin » par les syndicats (voir l’Action Syndicale du 2 mars 1907).
Il fut enrôlé dans la compagnie des Sapeurs-Pompiers de Lens par Léandre Douez en 1881. Rapidement, il monta les échelons : sous-lieutenant en 1883, capitaine en 1885.
Sur cet extrait de photo de groupe de 1904, Léandre Douez, Paul Sauvage (propriétaire du Théâtre de Lens) et Gustave Spriet.
Par décret du 9 août 1913, il fut fait Chevalier de la légion d’Honneur.
Le document officiel
Photo « de famille » en 1913 lors de l’attribution de la Légion d’Honneur à Gustave Spriet
Il prit une part active au secours de la population lors de l’occupation de Lens dès 1914 avant d’être, comme d’autres personnalités de la ville, pris en otage en 1915.
Exemplaire du journal « Le Temps » du 7 mars 1915 relatant la prise d’otages de notables de Lens par les Allemands
Le 19 janvier 1929, il est nommé Inspecteur Départemental et établit de nombreux rapports de ses visites lors des réunions du Conseil Général.
Il termine sa carrière en 1933 et décède à Lens en 1935. Par délibération du Conseil Municipal du 5 novembre 1935, la caserne de l’Avenue Raoul Briquet est appelée « Quartier Gustave Spriet ».
Voici présenté aujourd’hui un premier article sur «La Compagnie des Sapeurs-Pompiers de Lens». D’autres suivront car de nombreux documents m’ont été transmis par des internautes. C’est pourquoi je remercie surtout Alain HAINAUT pour l’abondance et la qualité de ses informations et Maurice DHEDIN pour ses photos. Merci également à l’association GAUHERIA qui m’a autorisé à puiser des informations dans ses publications et notamment le dossier n°8 «La Renaissance de Lens» de Madame Ginette Haÿ.
En-tête de courrier des Pompiers de Lens au début du XXème siècle
La Compagnie des Sapeur-Pompiers de Lens est créée le 11 janvier 1852 sous le commandement du Capitaine Roussel-Delabre. Elle est alors dotée de pompes à bras qui, faute de caserne, sont remisées dans les dépendances de la Mairie, sur la Grand-Place.
La mairie de Lens vers 1900
En 1876, sous le commandement de Monsieur Hugot, l’effectif est de 76 hommes.
En 1881 Monsieur Léandre Douez, Lieutenant et pâtissier à Lens, crée au sein de la Compagnie une équipe de gymnastes (obligatoire car inscrite dans le règlement général des corps de sapeurs pompiers) avec 33 de ses camarades. L’année suivante, il recrute Gustave Spriet, fils d’Henry Spriet, Maire de Lens de 1868 à 1871, et Paul Sauvage, propriétaire du théâtre situé rue de la Gare.
Léandre Douez
En 1885, Gustave Spriet est nommé capitaine et prend la direction de la Compagnie.
Gustave Spriet
En 1898, la Caisse d’ Epargne est construite à l’emplacement de la tour de manœuvre des pompiers.
En 1900, tout près de là sur la Place de la République, une caserne est érigée selon les plans de l’architecte Joseph Baert. Elle se situe sur le terrain de l’ancien corps de garde. Une nouvelle tour de manœuvre maçonnée voit alors le jour derrière le bâtiment.
La même année, la compagnie (qui compte une centaine d’hommes) est récompensée dans de nombreux concours dont l’exposition universelle de Paris.
En 1911, Felix Bollaert, Ingénieur aux Mines de Lens, offre à la Compagnie une moto-pompe, engin encore très rare en France à l’époque.
Deux ans plus tard, le même homme fait don cette fois d’une échelle aérienne.
En 1913, une loi interdit aux pompiers d’être armés.
Un an plus tard, c’est la guerre, Lens est occupé. Gustave Spriet, démobilisé, reste cependant comme volontaire avec 8 autres pompiers lensois. Il le restera jusqu’en 1916 lorsqu’il sera pris en otage par les Allemands.
Six pompiers de Lens sont tués aux combat lors de la première guerre mondiale.
En 1918, c’est la libération de la ville : la caserne, comme tous les autres bâtiments de Lens est totalement détruite.
Les ruines de la Caserne et de la Caisse d’Epargne
C’est en 1921 qu’à l’appel de Gustave Spriet et avec l’aide du sous-lieutenant Maurice RICHARD, le corps des Sapeurs-Pompiers de Lens est reconstitué. Il trouve asile dans une demi-lune Avenue du 4 Septembre «puis dans un ancien dépôt de d’une entreprise de déblaiement» nous précise Ginette Haÿ.
Les demi-lunes de l’Avenue du 4 Septembre identiques à celles où la caserne avait trouvé asile
En 1922 est créée la Caisse d’Entraide des Sapeurs Pompiers où Madame Daubresse, cantinière, sera une bénévole très active.
En mars1923, un banquet suivi, comme le veut la tradition, de l’habituelle remise de médailles, est organisé pour fêter la renaissance de la Compagnie.
En 1926, la Compagnie de Lens devient Centre Principal du Pas-de-Calais. Elle est alors dotée d’un matériel moderne (deux motos-pompes, une auto-pompe, une grande échelle,…).
C’est le 20 mars 1927 que la Compagnie, alors dirigée par le Commandant Maurice Richard peut intégrer ses nouveaux locaux, Avenue Raoul Briquet. L’inauguration a lieu en présence du Préfet, d’Emile Basly, Député-Maire de Lens, de Ernest Cuvelette, Directeur de la Compagnie des Mines de Lens et de nombreuses personnalités. Un banquet de 424 convives suivi d’un grand bal clôturent cette journée.
L’effectif au complet lors de l’inauguration de la nouvelle caserne
La caserne est construite selon les plans de l’architecte Barthelet et a une superficie de 2300 m2.
Beaucoup de pompiers volontaires habitent près de là, dans des corons de la rue Jules Guesdes, cité du Grand Condé, où les Mines de Lens mettent à leur disposition 16 logements juste après la fin de la Première Guerre. Cette rue est d’ailleurs munie d’une sirène.
Les corons des pompiers de la rue Jules Guesdes
En 1935, après le décès de Gustave Spriet, l’hôtel des pompiers prend son nom de sur décision du Conseil Municipal.
Depuis, de nombreux travaux ont fait de la caserne lensoise l’une des plus modernes de la région.
Cependant aujourd’hui, la caserne ne semble plus correspondre aux besoins nécessaires aux 125 pompiers lensois (dont 65 volontaires) qui font environ 9 000 interventions annuelles dont une grande partie est des secours aux personnes. Une nouvelle va être construite. Mais où ?
Après avoir pendant longtemps envisagé la commune de Vendin, la décision pourrait être prise pour la construction de nouveaux locaux dans le quartier Van Pelt, derrière le commissariat.
A suivre ….
ces documents. Lors de la fête de couronnement de la Muse en 1951, plusieurs chars avaient été constitués par des quartiers de Lens ou des associations. Les pompiers ont eu le leur, il représentait une scène de la bataille du Grand Condé :
L’un des soldats n’était autre que le grand père d’Alain, Maurice dont voici la photo prise avant le départ du défilé :
Pour finir (provisoirement ?) sur ce sujet, l’affiche annonçant cette fête :
Je suis toujours preneur de ce genre de documents dans le seul but de faire partager à tous ceux qui le désirent un peu de l’histoire de Lens. A ce sujet, je recherche des personnes pouvant me renseigner sur l’histoire de la société de bus : « LES TRANSPORTS EN COMMUN LENSOIS » afin de compléter les nombreux documents que m’a fait parvenir Martine CARPENTIER, fille de l’un des employés de cette compagnie.
De plus en plus d’internautes me contactent et m’envoyent des documents ou des photos concernant l’histoire de Lens. N’hésitez pas à en faire autant.
Voici tout d’abord une nouvelle photo de Grossouvre, que je remercie beaucoup pour tous les documents qu’il m’a fait parvenir concernant le corps des sapeurs-pompiers de Lens). Il s’agit d’un groupe de 1959, la monitrice s’appelait Colette ou Paulette et Alain figure au rang du milieu à droite.
Un autre cadeau de notre amie d’Espagne Amélia (allez voir son propre blog sur la région où elle vit maintenant : http://achargon.over-blog.com/ ) , ce buvard publicitaire de la pharmacie GUILLY (à côté des Etablissements Dumortier, avenue Alfred Maës).
Ce buvard se trouvait dans un cahier ayant appartenu à sa mère. Il est plein de souvenirs : les taches montrent que le porte-plume ou le stylo plume utilisait de l’encre de différentes couleurs, la plus grosse au milieu provient certainement d’une goutte tombée lors d’un changement de cartouche, les traits attestent que le buvard était obligatoirement utilisé lorsque l’on soulignait un passage ou tirait un trait entre chaque leçon, enfin les annotations chiffrées devaient être un moyen de se souvenir des numéros de pages à apprendre ou d’exercices à faire.
Ils étaient tolérés par certains instituteurs ou professeurs et proscrits par d’autres qui leur préféraient le traditionnel buvard rose immaculé jusqu’à la première tâche d’encre sur le cahier de dictée ou de calcul. Mais ils ont existé et c’était pour certains commerçants ou artisans un bon support publicitaire : de la réclame pour peu cher !
A cet époque le buvard faisait parti des traditionnels accessoires de l’élève avant que le stylo Bic ne fasse son entrée en classe et fasse disparaître les pleins et les déliés des cahiers. Il était aussi important que le bureau de bois, les encriers ou les porte-plumes.
Le buvard publicitaire apparu à la fin des années 50 comme le protège-cahier. A Lens, certains commerçants surent rapidement profiter de l’occasion pour les offrir en cadeau à leurs clients. Voici sur ce GIF animé quelques buvards lensois de l’époque faisant de la réclame pour Renversé, le marchand de vin, le Comptoir de la Montre, la maison Blondeau, Marchand Frères, Perrissin et d’autres encore.