sur ce blog:VILLE LENS ,LES MINES62/59:RCL se trouve les anciennes photo de lens etant enfant de lens et les photo des fosses et travail de mon pere qui etai mineur:FIER DE CETTE VILLE ET METIER DE MON PERE,toute les photo ont étaient pris sur image et DARK-NET image: j ai mis le logo RED TIGERS au quel je suis menbre pour proteger mes photos,

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vendredi 16 août 2024

lens

 


    Trois manifestations de cette fin d’année m’ont été signalées et méritent votre visite. Elles prouvent que l’attachement à l’histoire de  la mine et des mineurs est toujours aussi important dans notre pays minier.

quentin Lens

sainte barbe

mineurs


   Pierre MAUROY s’est éteint, vendredi 7 juin, à l’âge de 84 ans. Il était hospitalisé depuis le 1er juin dans un établissement de la région parisienne.

   Pour les gens de ma génération, Pierre Mauroy fait partie des symboles de l’immense espoir créé par la victoire de François Mittérand en mai 1981.

   Premier ministre de 1981 à 1984, ce sont ses gouvernements qui ont fait voté les lois sur l’abolition de la peine de mort, la décentralisation, l’impôt sur les grandes fortunes, la cinquième semaine de congés payés, les 39 heures…

  Pierre Mauroy est venu plusieurs fois à Lens, la dernière lors de l’inauguration du Louvre-Lens le 4 décembre 2012. C’était un ami d’André Delelis, l’ancien maire qui fut lui-même ministre de l’artisanat dans le premier gouvernement Mauroy.

Une partie du Gouvernement Mauroy 1. Derrière Pierre Mauroy, André Delelis :

Pierre Mauroy dans Le Nord-Pas de Calais mauroy-2

Pierre Mauroy, Michel Rocard et André Delelis dans les mines de Lens :

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Dans les rues de Lens avec François Mitterand et André Delelis :

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A Liévin en mai 2001, la dernière photo de Mauroy et Delelis ensemble pour les 30 ans de l’arrivée de la gauche au pouvoir :

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Dernière visite de Pierre Mauroy à Lens le 4 décembre 2012 :

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   Au début des années 70, la production charbonnière du Nord-Pas de Calais touche à sa fin. A Lens, les fosses 1,2,12 et 14 sont fermées, d’autres conservent un semblant d’activité. A cheval sur les communes de Lens et Avion se trouve un terrain marécageux de 55 hectares appartenant aux Houillères, attenant à la fosse 5 et sur lequel se trouve deux terrils, une décharge sauvage, une usine à concassage de schiste, une ancienne voie ferrée des mines et une portion embourbée du canal.

Le Parc de la Glissoire dans La ville gl007

   Cet espace pourrait être transformé en une zone d’activité comme d’autres délaissés par les houillères (les Renardières, la fosse 4, …), mais l’état du terrain marécageux et inondable et les nombreux affaissements miniers ne le permettent pas. C’est donc un autre choix que font les élus des deux communes concernées : reconquérir le site pour en faire une zone de loisirs afin de donner une autre image de ce que l’on appelle encore trop souvent ‘le Pays Noir’.

   Pour cela, un ‘Syndicat intercommunal de Lens-Avion (SILA) ayant pour objet l’aménagement du secteur dit des Glissoires en espace de loisirs’ est créé par les communes de Lens et d’Avion. Le Conseil Municipal de Lens donne son aval à ce projet le 22 octobre 1971 et l’ arrêté préfectoral du 31 janvier 1972 valide la création du SILA. Son Président est le Maire d’Avion, Léandre Létoquart (dont la commune possède plus des deux-tiers du terrain), Le Député-Maire de Lens André Delelis devient le vice-président. C’est la première expérience de ce genre en France.

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    Le nom de la Glissoire est donné à ce parc (il sera parfois aussi appelé à tort ‘Parc des Glissoires’).

    La Glissoire (que l’on nomme aussi ‘Fossé Glissoir’ dans certains documents anciens) était une rivière qui longeait la limite des communes de Lens, Avion et Sallaumines en provenance d’Eleu-dit-Lauwette. Elle traversait les marais du sud de Lens et d’Avion où elle recevait les eaux d’un ru : le Lit d’Avion.

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   Sur un plan de Lens de 1850 (paru dans ‘Lens, son passé, ses houillères’ d’Alfred Bucquet) on voit qu’elle passait près de la porte de Douai après avoir traversé toute une zone de marais. Là, elle rejoignait la rivière de Carency appelée aussi la Souchez dont le lit deviendra plus tard le canal.

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    Au 18ème siècle, de grandes tourbières existaient dans ces marais, elles furent affermées en 1751, asséchés et cultivés (Précis de Lens de Louis Dancoisne). Ces terres furent ensuite achetées par la Compagnie des Mines de Lens à la fin du 19eme siècle afin d’y construire la fosse 5 et élever des terrils.

    Quelques habitations en coron furent construites par la Compagnie de Lens en limite des ces marais avant puis après la première mondiale mais elles étaient souvent inondées.

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   Au début du XXème siècle, l’équipe de football du Racing Club Lensois, expulsée de la Place Verte (République) par des riverains excédés par les dégâts occasionnés par des ballons mal dirigés, a disputé quelques rencontres sur un terrain aménagé dans cet espace.

    Ce site insalubre, devenu friche et décharge à la fin de l’exploitation charbonnière, donne une mauvaise image de la région lensoise aux visiteurs qu’ils viennent en voiture par la route d’Arras ou par le train.

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   En 1973, le SILA confit aux services d’équipement du Pas de Calais une étude d’aménagement d’un espace vert en ce lieu. L’idée est adoptée par les Conseils Municipaux des communes de Lens et d’Avion qui achètent aux Houillères le terrain se situant sur leur commune respectives.

    Le coût de l’opération est évalué à 7 millions de francs financé à 75% par l’Etat dans le cadre du GIRZOM (Groupement Interministériel de Reconversion des Zones Minières), le reste est à la charge du syndicat intercommunal (66% à la charge de la ville de Lens, 33% à celle d’Avion).

   En 1975, les travaux commencent avec l’aménagement du Boulevard d’Armolis à Avion afin de rejoindre un nouveau parking aménagé et le creusement du lit du Filet d’Avion.

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   Les travaux sont classés en cinq tranches : la première comprend le nettoyage du site, la création du grand plan d’eau principal et le boisement de son îlot. Puis viendrons la création des autres plans d’eau, les plantations sur l’ancienne décharge et l’aménagement du parking nord; enfin, une fois le sol stabilisé, celui ci sera entièrement boisé et le sommet d’un terril transformé en plate-forme pour une vue panoramique sur la région.

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   Ce parc consacre surtout une belle part à l’eau. Il n’est d’ailleurs pas besoin de creuser profond pour trouver la nappe phréatique. Le premier plan d’eau créé est consacré à la pêche à la ligne pour le bonheur des nombreux clubs locaux. D’autres suivront pour offrir aux visiteurs des promenades en barque ou la possibilité de faire du canoé.

   L’architecte M. Devillard a aussi pour ambition de faire revenir en cet endroit aussi bien la flore et la faune (surtout les oiseaux qui ont déserté ce lieu depuis des décennies). C’est pourquoi les six kilomètres de sentiers banalisés du parc sont interdits à tout véhicule à moteur.

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    Le parc est considéré par les pouvoirs publics comme une opération-pilote dans le cadre de la reconversion du bassin minier et les élus désirent qu’il devienne rapidement l’un des parcs naturels les plus attractifs de la région.

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   Le 26 juin 1977 à 10 heures, les étangs de pêche du parc de la Glissoire sont inaugurés par MM. Létoquart et Delelis en présence de nombreuses personnalités.

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    Le site mis à disposition de l’association des ‘Chevaliers de la Gaule’, des amateurs de truites, brochets est dit ‘en eaux closes’ où la pêche peut être pratiquée sans paiement des taxes piscicoles. Pour l’année 1986, ce sont plus de trois tonnes de poissons qui sont déversés dans les étangs.

  Suite aux affaissements, le parc se situe en dessous du niveau de la nappe phréatique. Pour éviter les inondations, une station de pompage a été construite pour maintenir les étangs à un niveau constant.

   En 1985, l’ensemble du parc est aménagé. les derniers gros travaux ont consisté à la création d’un jardin d’agrément sur le site de l’ancienne décharge. A cette époque, on estime le coût du parc à près de 15 millions de francs.

   Un abri pour les pécheurs, 10 km de sentiers, 5700 arbres plantés, 230 000 m2 engazonnés, une « presqu’île » aménagée avec un ancien terril, un belvédère avec vue panoramique est créé sur un autre terril…

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   Outre l’aspect écologique et touristique, l’aménagement du parc a permis de résoudre le problème d’assainissement de la ville d’Avion dont les eaux se jetaient à ciel ouvert dans le ‘lit d’Avion’ et la Glissoire avec celles de Méricourt.

   Pendant environ 25 ans, c’est l’entente cordiale entre les deux villes membres du syndicat. De nombreux aménagements sont apportés au parc qui devient peu à peu l’un des plus fréquentés du bassin minier.

   Mais le XXIe siècle ne débute pas sous les meilleurs hospices : un profond différend financier concernant ce parc vient ternir l’entente cordiale entre les villes de Lens et d’ Avion

    Historiquement, l’entretien est financé par les deux villes selon la proportion définie lors de la création du SILA. Guy Delcourt, le Maire de Lens, décide de dénoncer en 2001 cet accord. «Pour plusieurs choses, dira-il. La partie lensoise ne comprend que 2/10e du site. Je ne trouvais pas normal que Lens paye pour Avion. Et légalement, un syndicat mixte d’aménagement est flou en cas d’accident. Qui serait tenu comme responsable ? Ce n’est pas comme un syndicat mixte de gestion.» Cette décision est ressentie comme un coup de tonnerre du côté des Avionnais et de son maire de l’époque Jacques Robitail.

    Le 14 mars 2002, un courrier est envoyé par la ville de Lens au SILA contestant la répartition des frais d’aménagement et d’entretien entre les deux villes. Pour elle, seuls 13 hectares, dont 2 seulement aménagés, sur les 58 inclus dans le périmètre du parc, se situent sur son territoire alors qu’elle contribue pour plus de 60 % aux dépenses du syndicat. A défaut de modification de cette répartition, la ville de Lens envisage de se retirer du SILA.

   Aucun accord n’est trouvé, le conseil municipal de Lens approuve lors de sa séance du 15 avril 2005 le retrait de la ville du syndicat intercommunal Lens-Avion pour l’aménagement du parc de la Glissoire. Un arrêté préfectoral du 13 mai 2005 l’y autorise et dissout le syndicat. Ce qui est confirmé en appel par la Cour administrative de Douai le vendredi 6 août 2010 puis par le Conseil d’Etat le 14 octobre 2011.

    Guy Delcourt fait alors cette proposition à la ville d’Avion : «L’idée, c’est de faire du parc un beau site. Alors pourquoi ne pas transférer la compétence du parc à la CALL comme c’est le cas au parc des Cytises de Lens», explique t-il en juillet 2010 à la presse locale.

   Cette proposition n’a toujours pas abouti à ce jour et seule la ville d’Avion gère, aménage et finance le Parc de la Glissoire.

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    Le parc est maintenant bien connu pour ses espaces de jeu, de promenade, de détente et de sport. Il est gratuit et ouvert en permanence. Chaque année sont organisés un cross et un triathlon. Il est aussi le théâtre du feu d’artifice du 14 juillet de la ville d’Avion.

   Les plaisirs de l’eau sont aussi au rendez-vous avec barque, canoë-kayak, pédalo.

   Depuis quelques années, le parc possède aussi sa plage de sable, bien fréquentée les jours de soleil.

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    Le Ch’ti Parc accueille les plus petits avec ses attractions et propose dix structures gonflables, du quad, un parcours d’aventure aérien, un manège, le Mégabooster et des trampolines… et bien sûr des bateaux miniatures.

   Du haut d’un terril reconverti, un belvédère permet d’avoir une vue magnifique sur l’ensemble du parc et les alentours.

   Depuis mai 2008, une piste de quad est également accessible pour les amateurs de sensations fortes.

   L’ancienne école maternelle de la fosse 5 a été transformée en un restaurant traditionnel et gastronomique, Le Lyonnais.

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    Mais la principale activité du parc reste la pêche à la ligne avec les Pêcheurs Avionnais Amis de la Glissoire (PAAG) qui compte environ 170 adhérents et qui a pris la suite, en septembre 2011, de l’Amicale des Pêcheurs Avionnais.

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    Voilà comment une ancienne friche du pays minier peut devenir l’un des parc naturels les plus appréciés, non seulement par les lensois et les avionnais, mais aussi par toute la population régionale et même, maintenant avec la Louvre-Lens à quelques centaines de mètres, par de nombreux touristes français et étrangers.

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  Un peu de publicité pour un ouvrage formidable dont l’auteur vient de gentiment me transmettre un exemplaire.

  Monsieur Henri Lamendin, passionné d’histoire et d’Arthur Lamendin,  le Député-Maire de Liévin et secrétaire du syndicat des mineurs du début du 20è siècle, a publié aux Éditions Guillestre cet ouvrage intitulé ‘LAMENDIN et ….‘.  Magnifiquement illustré, écrit avec passion, fourmillant d’évènements et d’anecdotes issus de recherches approfondies, ce livre d’histoire se lit comme un roman.

  A conseiller à tous les passionnés de l’histoire du Pays Minier.

Lamendin par Lamendin dans Histoire Hlamendin

  

  Ceci ne se passe pas à Lens mais à Liévin, ville de mon ami Christian qui m’a signalé ce fait. Voici une photo issue de Google Earth du Rond Point Sainte Barbe à Liévin :

Sauvage et sans aucun respect ! dans Coup de Gueule LievinSB001

  Devant le chevalet de la fosse 3 des Mines de Lens de la cité Saint-Amé (lieu de la dernière grande catastrophe minière du bassin en 1974) se trouve ce monument. Situé sur le Rond-Point Sainte-Barbe, le Mémorial National «Hommage aux mineurs» est l’oeuvre du sculpteur hongrois Ferenc Nagy.

  Il a été officiellement inauguré le 27 décembre 1994 à l’occasion du 20ème anniversaire de la catastrophe de Saint-Amé. Sa réalisation a fait l’objet d’une souscription publique. Des milliers d’anonymes ont ainsi participé au financement de ce mémorial pour rendre hommage au peuple de la mine.

  C’est beau de se souvenir des sacrifices de nos anciens et d’en conserver le souvenir avec ce genre de sculpture.

  Mais quand on en fait ça :

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Après de nombreuses incertitudes, la décision est enfin tombée hier jeudi dans la soirée : le préfet de Moselle a pris des mesures exemplaires contre les supporters du RC Lens.

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Pourtant, on est toujours bien reçu d’habitude à Metz (photo L’Est Républicain)

Les abords du stade seront interdits à toute personne se prévalant d’être lensois, le nombre de supporters Sang et Or sera limité à 400 dans le stade au lieu de 1100 lorsque les grenats reçoivent d’autres équipes.

Tout ça parce que lors du match aller au Stade Bollaert-Delelis, quelques ivrognes lorrains aux neurones anémiées et à la vessie houblonnée n’ont pas bien digéré les excès de notre excellente Bière du Chti ayant pour conséquences quelques ‘déboires’ avec la marée-chaussée.

Alors, Monsieur le Préfet de Moselle a pris les décisions qui le feront entrer dans la légende. En effet, peut être a-t-il là évité une troisième guerre mondiale ! Sa décision est justifiée : ″considérant la forte mobilisation des Ultras à risques de Lens pour la prochaine rencontre opposant Metz à Lens et pour laquelle ils recevront le soutien de supporters d’Anderlecht, Rennes et Guingamp″.

Imaginez cette armée de brutes lensoises envahissant la Lorraine, baïonnette au canon et sabre au clair, ces hommes aux uniformes rouges de sang et jaunes d’or investir la cité de Paul Verlaine renforcés des hordes bretonnes et flamandes. Que serait il resté du patrimoine de nos cousins ex-germains ? Le Centre Pompidou rasé, la belle gare exposée, la cathédrale ruinée, les commerces pillés, les caniveaux des belles rues piétonnes ruisselants du sang des autochtones que les pluies abondantes ne parviennent pas à diluer !

Car se sont de vrais sauvages ces supporters lensois. De peur d’importantes représailles, les médias et les autorités du football sont obligés de leur attribuer le titre de meilleur public de France toutes divisions confondues !

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Quelques uns des hooligans lensois interdit s à Metz. C’est vrai qu’ils font peur !

Imaginez les en train d’arpenter les rues de Metz en hurlant leur hymne de guerre ‘Les Corons’. Ce chant partisan qui partout ailleurs est connu pour ses paroles sanguinaires. Ce chant, véritable appel à la violence, qu’ils hurlent partout pendant les trêves entre chaque combat obligeant comme à Dijon, les gens du coin à les ovationner !

Regardez comment ils ont laissé les champs de bataille après leur passage dans les villes au cours de leur dernière campagne : Dijon, on l’a dit mais aussi Laval, Le Havre, Tours, Arles, Clermont-Ferrand, Niort, Nancy, Angers, Brest, Auxerre, Troyes, Créteil ne sont plus que ruines et désolation.

Alors, Monsieur le Préfet, vous avez pris la bonne décision. La ville de Metz, la Lorraine, La France et même le monde entier sauront reconnaître votre volonté d’éviter un nouveau drame humanitaire mais aussi votre capacité de discernement. Car vous auriez même pu aller plus loin : faire intervenir la DST, demander l’intervention de l’armée, du GIGN et du RAID et pourquoi pas, reconstruire la ligne Maginot.

Et vous avez gagné la guerre ! Grâce à vous, les armées lensoises ont pris peur et renoncent à leur projet d’investir votre ville. Aucun régiment n’organisera de déplacement de troupes. A vous seul, vous avez mis toute une armée en déroute. Votre nom restera dans l’histoire pour avoir été à l’origine de ‘la retraite de Lorraine’.

Si vous êtes est encore en place lors de la prochaine saison et si l’équipe de Metz monte en première division, vous allez en avoir du boulot, monsieur le Préfet de Moselle. Il va falloir l’utiliser votre beau stylo à plume pour en signer des arrêtés : il parait qu’il y a encore plus féroces que les lensois parmi les supporters en ligue un. Nice, Marseille, Saint Etienne, Paris…. Vous connaissez ?

Le football est et doit parait-il rester un sport populaire. Ce n’est pas avec le genre de décision comme la votre qu’on évitera les débordements. J’entends déjà quelques artésiens annoncer une reprise des hostilités dès la prochaine saison.

Mais pour la plus part des lensois, les supporters messins, les vrais, seront reçus comme seuls les chtis savent le faire l’an prochain quelque soit le stade où joueront les Sang et Or.

Allez Metz et surtout ALLEZ LENS et que le meilleur gagne !

Quant à vous monsieur le préfet, ce serait marrant de vous voir muté…. dans le Pas-de-Calais !

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   Le 6 novembre 1929, la Société des Mines de Lens devient propriétaire de la totalité d’un terrain de treize hectares soixante dix-huit limité par  la voie ferrée de Lens à Dunkerque, les carreaux des fosses 1 et 9 et la route de Béthune.

   L’idée de Félix Bollaert, le président du conseil d’administration de la compagnie est de faire de cet espace un lieu d’activités de plein air pour les familles des mineurs. La politique de la compagnie est d’encadrer au mieux les loisirs de ses ouvriers afin que leur attention ne soit pas toujours occupée par des idées revendicatives.

  Au début des années trente, la lutte que se livrent la compagnie et le syndicat des mineurs est intense. Ce dernier est depuis le début du siècle à la tête de la ville. Emile Basly puis Alfred Maës, deux anciens mineurs, leaders du puissant syndicat occupent le fauteuil de maire et sont députés de la circonscription.

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     Pour marquer sa puissance, la Société des Mines de Lens, propriétaire de la grande majorité des terrains autour du centre-ville, s’est établie aux portes de la cité. Sa reconstruction après les dégâts occasionnés par la Première Guerre Mondiale est maintenant terminée. Les Grands Bureaux, sièges de la direction et des services administratifs, fonctionnent dès 1929. La compagnie possède son propre réseau ferroviaire, ses propres quais de manutention le long du canal, ses propres usines électriques, sa propre gare. Pour les familles de mineurs, elle dispose de logements bien sur mais aussi d’écoles, de centres ménagers, de coopératives, de salle des fêtes, de stades et même d’églises.

   Afin d’asseoir définitivement son indépendance vis-à-vis de la ville et de ses élus socialistes, il ne lui manque qu’un grand complexe sportif. En outre, ses dirigeants ne sont pas insensibles à la notoriété naissante de l’excellent club régional qu’est le Racing Club Lensois.

   Depuis 1924, la compagnie a créé son club, la Section d’Education Physique de la Compagnie des Mines de Lens dont le siège social se trouve aux Grands Bureaux. Mais cette association, dont le secrétaire est l’ingénieur Dubouchet, n’a pas la notoriété du RCL. Elle deviendra omnisport quelques années plus tard en s’associant avec ‘Gwiada’ sous le nom de l‘AS Lens … et la section ‘football’ devra quitter le stade des Mines pour celui de la cité de la fosse14.

   Car ce qu’on appelle aujourd’hui le stade Bollaert-Delelis n’a pas été édifié pour le RCL. En 1930, lorsque débute la construction du stade, le plus important club de football de la ville évolue en division d’honneur régionale. C’est un bon club amateur qui fut créé au début du siècle par des commerçants lensois afin d’offrir des structures à leurs lycéens ou étudiants de fils. Ses deux derniers présidents, René Moglia et Georges Renoult sont bonnetier et importateur de café à Lens.

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  Les rencontres se déroulent au stade de l’Est, à l’extrémité de l’Avenue Raoul Briquet dont la rénovation vient de se terminer. Il le partage avec le club municipal de l’USOL (Union Sportive et Ouvrière de Lens). Un autre stade sera construit par la ville à partir de 1933 sur l’Avenue de Liévin (qui deviendra Avenue Alfred Maës). Il disposera d’un vélodrome et sera mis à la disposition des ‘sociétés bénéficiant de l’aide de la municipalité’ et des enfants des écoles communales.

  Cette municipalité aide le Racing Club Lensois. Une subvention annuelle lui est allouée et il bénéficie de la gratuité de l’utilisation du stade Raoul Briquet pour les rencontres de l’équipe fanion mais aussi pour les entraînements et les matches d’équipes de jeunes. En 1931, alors que le stade des Mines est en construction, le RCL fête  ses vingt-cinq ans à la mairie de Lens où joueurs et dirigeants sont reçus par Alfred Maës et tous les élus. Un banquet de cent cinquante personnes parmi lesquelles on ne voit aucun des dirigeants de la société minière est offert dans la salle de l’Alambra. Il n’est pas envisageable à cette époque que ce club devienne un jour professionnel sous la houlette de la compagnie.

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  En ce début des années trente, Félix Bollaert et Ernest Cuvelette, Agent Général de la Société des Mines de Lens, adoptent les plans proposés par l’Ingénieur de la compagnie, Auguste Hanicotte. La construction du stade peut commencer. La compagnie ressent les effets de la crise de 1929 : la vente du charbon s’est considérablement ralentie. Mais la Société des Mines de Lens reste une des plus riches entreprises de France. Ce qui est produit ne sert qu’à constituer des stocks pour les jours meilleurs et de nombreux mineurs sont mis au chômage. Plusieurs grèves son déclenchées dans le bassin minier.

  Félix Bollaert prend alors la décision de faire construire le stade par ses ouvriers de la fosse 5 dont l’activité est totalement arrêtée. Ils sont ainsi cent quatre-vingt à rejoindre tous les jours le site de construction.

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  En 1933, cet immense complexe sportif est terminé. Il comporte un terrain principal engazonné entourée d’une piste d’athlétisme en terre battue et de deux zones de lancer et de saut. En allant vers la pépinière (site du jardin public actuel), on trouve un terrain de football et deux terrains de basket. Du côté de la cité minière du 9, une perche pour la pratique du tir à l’arc a été installée sur un terrain aménagé. Le tout est situé dans un site boisé où peut se pratiquer le cross-country. L’accès au stade s’effectue par une rue percée en direction de l’Avenue de Liévin du coté du centre-ville et par un pont étroit qui surplombe les voies ferrées des mines reliant les différentes fosses du côté de la cité du 9 bis.

  D’un côté du terrain principal, une tribune de six cents places assises a été édifiée. Tout autour de la pelouse, des gradins peuvent recevoir près de sept mille spectateurs dont deux cents d’entre eux sont abrités de la pluie grâce à deux petites tribunes du côté de la fosse 1.

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  Le terrain principal est appelé à recevoir les concours de gymnastique et d’athlétisme ainsi que les représentations de préparations militaires. Ainsi, les spectateurs peuvent apprécier les démonstrations de mouvements d’ensemble, les pyramides humaines, les défilés militaires ….

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   Le stade des Mines quelques années après son inauguration: la tribune d’honneur a été agrandie. En bas, la perche de tir à l’arc et les aires d’athlétisme encadrées par les lignes de chemin de fer (à droite celle des mines; à gauche, le ligne Lens-Dunkerque des Chemins de Fer du Nord). Derrière le stade principal, on aperçoit le terrain d’entraînement et les terrains de basket. A gauche, les installations de la fosse 1.

   La Compagnie de Lens met aussi ses installations à la disposition des Sociétés Gymniques des cités minières comme l’Association Saint Edouard (cité 12), la Société Sante Barbe (cité 4) ou le cercle Saint Pierre (cité 11). Les écoles des cités viennent aussi y pratiquer le sport. Y sont organisés des camps de vacances pour les enfants des mineurs. Ce stade est, après les Grands Bureaux, l’un des symboles de la puissance de la compagnie.

    Le 18 juin 1933 est le jour de l’inauguration du nouveau Stade des Mines de Lens.

   L’annonce de la manifestation est parue dans la presse locale comme le Journal de Lens : ″Nos concitoyens auront l’avantage de visiter et d’admirer le magnifique et grandiose parc des sports, édifié par la Société des Mines de Lens au cœur même de la ville″.

   Tout ne monde ne partage pas cette enthousiasme. La Tribune des Mineurs, le journal du syndicat, reproche en ces temps de crise financière ″des dépenses folles et inutiles pour ces vastes terrains de sport qui servent à l’occasion à faire des victimes en les laissant sur le pavé″. Félix Bollaert n’est pas du même avis : ″Notre jeunesse si nombreuse n’était pas à l’aise dans ses mouvements. Le stade qu’on inaugure aujourd’hui lui permettra de les perfectionner. ″

   Dès le matin du 18 juin, des messes spéciales sont dites à l’église Saint Leger, à la chapelle Sainte Elisabeth et à l’église Saint Barbe de la cité de la fosse 4. A 11 heures, un concours musical au carrefour de des Grands Bureaux et dans la rue Bollaert.

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  Le midi, dans la des salles des fêtes des Grands bureaux est offert un banquet par la compagnie. C’est à 13 h 30 que les portes sont ouvertes au nombreux public. Beaucoup de spectateurs arrivent par la gare Sainte Elisabeth, la Société des Miens de Lens a mis en place de nombreux trains supplémentaires.

   De nombreuses associations sportives dépendant des compagnies minières de la région sont invitées. Elles viennent de Barlin, Grenay, Billy-Montigny, Bruay, Meurchin, Loos-en-Gohelle, Liévin, Mazingarbe, etc. Des clubs ‘amis’ sont également présents comme le RC Arras ou le club de boxe de Calais. La qualité du spectacle est assurée avec la participation des champions du Bataillon de Joinville. On remarque aussi une forte délégation d’associations polonaises c’est pourquoi retentirent dans le stade, les hymnes nationaux français et polonais.

  Après un défilé de cinq mille gymnastes autour du stade, peuvent commencer les démonstrations sportives accompagnées par l’harmonie des Mines de Lens et par la fanfare Saint-Amé : Courses de plat et de haies, le grimper à la corde, le saut en hauteur, à la perche, lancer du disque, du javelot et du marteau, le saut du cheval. De nombreux prix d’une valeur totale de 40000 francs sont offerts aux meilleurs. Les garçons et les filles des écoles des Mines de Lens font une démonstration de mouvements d’ensemble.

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   A 21h30 débute la seconde partie de la journée avec une fête de nuit. Des spectacles de danses et de ballets sont présentés sur trois podiums installés sur le terrain principal.

   Mais aucun match de football n’est organisé lors de cette fête.

  Pourtant, on ne peut imaginer que Félix Bollaert n’a pas une idée derrière la tête. Depuis deux ans, les clubs sont ‘autorisés à rémunérer leurs joueurs’. Certaines grandes entreprises, comme Peugeot à Sochaux, se sont lancées dans l’aventure du football professionnel. Au Racing Club Lensois, Jules Van den Weghe, fils du premier président du club, a remplacé Renoult.

   En 1933, le nouveau président a inscrit le RCL comme prétendant au professionnalisme mais comme il s’y est pris trop tard, le club n’a pu être engagé dans le championnat national. Cela ne convient pas à tous, le journal socialiste ‘le Populaire’ écrit le 3 mars 1934 : ″La saison prochaine, le RC Lens, l’US Boulogne, le FC Dieppe et le Stade Malherbe de Caen accèderont au professionnalisme. Encore quatre qui n’ont rien compris″.

   Le 10 mars 1934, une réunion est organisée entre les représentants de la Société des Mines et les dirigeants du club. La compagnie est prête à subventionner le club, à offrir à l’équipe première ses installations du Stade des Mines et à proposer à tous les joueurs professionnels un emploi dans la société. Les commerçants lensois acceptent à la condition de continuer à être partenaires. Jules Van den Weghe cède sa place de Président à Louis Brossard, un ingénieur de la Compagnie des Mines, le siège social du club est transféré dans les Grands Bureaux.

   Le dimanche 26 août 1934, le Racing Club de Lens reçoit au Stade des Mines le Racing Club de Calais pour la première journée du championnat professionnel de deuxième division. Les deux équipes se quittent sur un match nul de deux buts partout. Les dessinateurs humoristiques d’alors peuvent se laisser aller à leur inspiration.

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   Le mariage entre le stade des Mines et le Racing est définitivement scellé. Le stade et le club vont devenir des éléments incontournables dans la besace de la compagnie qui n’hésite pas à démontrer que le RCL est maintenant ‘son’ club.

RCL a la mine

Les footballeurs de Lens et de Sochaux sont invités à visiter les galeries de la fosse 2

   Mariage entre la société minière et le RCL donc mais le divorce entre le club et la ville est consommé. Alfred Maës, qui refusera toujours d’assister à un match de ‘l’équipe de la compagnie’ pour ne pas être accusé de connivence avec ses dirigeants, envoie un courrier au club dans lequel il lui demande de libérer le stade de l’Est de ses équipes de jeunes afin de donner la place à l’USOL, le club municipal. Plus aucune subvention, plus aucune aide ne sera apportée par la ville au RCL jusqu’au début des années cinquante et l’arrivée du Docteur Ernest Schaffner à la tête de la municipalité. Cela n’empêche pas que toutes les deux semaines, le dimanche après-midi, des milliers de gueules noires se passionnent pour leur équipe.

USOL

  En 1934, après une victoire au stade des Mines contre l’équipe de Metz, un journaliste parisien écrit : ″Quel enthousiasme parmi cette rude population qui sait peiner toute la semaine mais veut aussi laisser libre court à son trop plein de vie le dimanche quand l’équipe chérie, l’équipe au maillot sang et or joue chez elle et marque de précieux points. On est comme ça dans le pays minier où le football et le cinéma ont tout détrôné. La foule quitta le stade pour rejoindre la cité minière, grouillante de vie, pleine d’une joie qui ne demandait qu’à s’éclater″.

  Le 26 décembre 1936 à Paris, Félix Bollaert décède à l’âge de quatre-vingt un ans. En son honneur, la compagnie minière de Lens décide donner son nom au stade des Mines.

   C’est alors que les termes ‘Stade Bollaert’ et ‘Sang et Or’ deviennent inséparables.

avant 1940 2

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   Lorsque j’ai appris le résultat du tirage au sort des seizièmes de finale de la coupe de France de football, de nombreux souvenirs me sont revenus. Le RC Lens affrontera dans quelques jours l’équipe de Bastia. Loin de vouloir relancer d’anciennes rancœurs ou des envies d’affrontements, je ne peux laisser passer l’occasion de relater cette page d’histoire, de notre histoire à nous, les lensois.

   Je me retrouve tout à coup quarante-deux ans en arrière, le dimanche 14 mai 1972.

   Quelques années auparavant, notre RC Lens a bien failli mourir. Les HBNPC, ‘les mines’ comme nous disions, vivaient leurs derniers moments et avaient décidé de grandes coupes dans leurs finances. Le Racing était sacrifié comme l’avaient été la quasi-totalité des chevalets de nos cités.

   Et pas de Mamadov en ces temps là ! C’est le Maire de Lens d’alors, André Delelis, qui prend les choses en main. Lens ne pouvait se passer de la seule attraction qui, toutes les deux semaines, attirait des milliers de mineurs ‘aux matches’.

delelis

   Le club continuerait d’exister, d’abord en vivotant dans le championnat de France des équipes d’amateurs. Au début des années soixante-dix, une réforme de l’organisation des compétitions permet au RCL de disputer le championnat national, la seconde division de l’époque qui regroupait en deux groupes des équipes professionnelles et les meilleurs clubs amateurs.

   C’est dans ce championnat qu’évoluent les Sang et Or lors de la saison 1971-1972. Plutôt pas mal, d’ailleurs : ils terminent la saison à la troisième place.

   La Coupe de France s’ajoute au plaisir des supporters. Les équipes de Quevilly, Châteauroux, Mantes-la-Ville et du Red-Star de Saint Ouen subissent la loi des joueurs lensois.

  Ils sont plutôt talentueux, ‘nos’ joueurs et possèdent surtout l’esprit d’équipe et la volonté de s’en sortir des hommes du pays minier.

   Point de recrues issues d’autres continents à cette époque. Nos renforts  étrangers viennent d’un pays connu et ami : la Pologne. C’est souvent de là-bas que sont arrivés ceux qui, au fond, grattaient les parois noires et poussiéreuses des galeries avec les mineurs français. Ils sont venus et se sont installés, faisant du Bassin Minier leur seconde patrie.

   Dans l’effectif du club de 1972, les Lannoy, Lhote, Macquart, Hédé ou Elie côtoient plusieurs joueurs d’origine polonaise, de ‘la deuxième génération’ comme on dirait aujourd’hui : Kalek, Cieselski, Marzalec, Janizewski, Wolniak, Zuraszek.  Leur entraîneur aussi était venu de là-bas pour extraire l’or noir avant d’avoir la chance d’être repéré d’abord comme un excellent gardien de but puis comme un très bon meneur d’hommes : Arnold Sowinski.

sowinski

   Pour élever le niveau de l’équipe, les dirigeants ont fait venir deux joueurs du pays de la mer Baltique. Nos immigrés d’alors se nomment Eugenius Faber et Richard Gregorczyk, deux hommes qui symboliseront le renouveau du Racing.

fabergregorczyk

   Leur talent et leur courage exemplaire font de ces deux joueurs des pièces indispensables de l’effectif. Ils sont donc présents lors du match ‘aller’ de cette demi-finale de la Coupe de France au stade Furiani de Bastia le 10 mai.

   L’ambiance est électrique. Les jeunes joueurs lensois sont impressionnés, l’arbitre peut-être aussi.

   Peu de lensois verront ce match : il n’y a pas de retransmission télévisée à l’époque. C’est l’oreille collée au transistor que les lensois apprennent par Jean Crinon, le fougueux et explosif reporter de Radio Lille que les bastiais remportent le match pas trois buts à zéro.

crinon

   Mais les lensois apprennent aussi que l’ambiance en dehors du terrain a été terrible. Un climat ‘anti-Lensois’, issu d’un climat ‘anti-continent’ régnait partout en ville. On racontera que des voitures immatriculées ‘62’ ont été jetées dans le port de Bastia. Humiliés, battus et vexés, tous les lensois le sont alors.

  En réponse, pour le match ‘retour’, ils vont se mobiliser. Henri Trannin, dirigeant emblématique du club, lance un appel au peuple. Ce n’est pas le RCL qui a été humilié en Corse, c’est tout le Bassin Minier. Il faut que les ‘gueules noires’ se regroupent et prouvent au pays entier qu’ils ne sont pas morts.

   La veille du match, une indiscrétion permet de savoir que la délégation corse passerait la nuit à l’Hôtel de Flandre, près de la Gare. La nouvelle fait tâche d’huile. Les lensois se relaient sous les fenêtres, utilisent tous les moyens pour faire du bruit : klaxons, trompettes, pétards, tonneaux roulés sur les pavés…. A tel point que les responsables du club corse décident de faire transférer leur délégation à Arras afin de pouvoir dormir un peu.

hotelflandre

   Le dimanche 14 mai, les lensois mangent tôt bien que le match ne soit programmé qu’à dix-sept heures. Il faut être de bonne heure au stade pour avoir une place car il n’y a pas encore de réservations. On sait aussi que l’on va rester plusieurs heures debout : les places assises, ‘c’est pour les riches’ !

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   De notre maison des corons de la fosse 14, nous partons à pied. Près de quarante-cinq minutes de marche ne nous font pas peur. De toute manière, on n’aurait pas trouvé de place pour se garer, même pour ma petite 4L.

   Nous descendons par la Route de La Bassée en groupe. Mes sœurs, des copains, celui qui allait devenir mon beau-frère, celle qui allait devenir mon épouse et mon père qui, a soixante-dix ans, n’aurait surtout pas voulu rater cet événement de portée ‘lensoise’. Ce fut son dernier match à au stade Bollaert.

   En passant devant la gare Sainte Elisabeth et le carreau de la fosse 1 fermée et remblayée l’année précédente, on sent que la tension monte. Ce ne sera pas un match ordinaire ! Tout Lens est là. Nous serons plus de 22000 dans les gradins, serrés comme des sardines.

   A l’entrée, on achète le journal du club, ‘Sang et Or’ que l’on conservera en souvenir.

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   Nous avons trouvé des places ‘en secondes’, la tribune couverte de tôles face à la tribune officielle. C’est là que se regroupaient déjà les groupes de supporters.

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   La foule est partout : sur les toits des tribunes, sur les poteaux d’éclairages, dans les arbres mais aussi sur la pelouse même tout proche des lignes délimitant l’aire de jeu. Aujourd’hui, il est certain que l’arbitre du match, Monsieur Debroas, n’aurait pas donné le coup d’envoi de la rencontre pour des raisons de sécurité.

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   Lorsque les équipes pénètrent sur la pelouse, c’est une bronca énorme : le stade Bollaert en tremble sur ses bases. Chaque action lensoise est vivement encouragée. Chaque action corse est huée et sifflée.

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   Le gardien de but corse d’origine yougoslave se nomme Pantélic. Une grande banderole est installée derrière le but : ‘Pantélic, pends tes loques’. L’homme passera la rencontre à sauter pour éviter les nombreux pétards lancés dans ses jambes par les spectateurs sous les yeux quasi indifférents de quelques rares policiers. Sur une autre banderole était écrit : ‘Allo Napoléon, ici Waterloo’’.

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   Dans les tribunes, un petit groupe d’hommes est repéré comme étant des supporters corses. Quelques lensois avaient prévu : des litres d’eau se déversent sur eux avant qu’ils ne soient aspergés de sacs de farine !

   Mais tous ces événements ne sont en aucun cas méchants, il n’y aura aucun blessé, aucune bagarre. Cette ‘revanche’ n’est finalement qu’une grande fête comme seuls les chtis savent en faire.

   Le déroulement du match ne restera pas le principal des souvenirs. Lens marqua deux fois en première mi-temps par Faber et Zuraszek. Après chaque but, la pelouse est envahie par ces milliers d’inconditionnels.

   La deuxième mi-temps ne permet pas aux joueurs du RCL de marquer le troisième but tant espéré. La partie se termine avec une élimination mais avec le sentiment que les gens du Pays Noir ont, devant toute la France, largement lavé l’affront de Furiani.

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  C’est fini ! Les spectateurs quittent le stade lentement, serrés les uns contre les autres le long de la rue menant au pont Césarine comme lors d’une procession funèbre. Parmi les nombreux commentaires, on entend souvent : ‘On a sauvé NOTRE honneur !’. Notre groupe remonte la Route de La Bassée, un peu déçu par cette élimination mais, déjà à l’époque, ‘’fiers d’être lensois’’.