sur ce blog:VILLE LENS ,LES MINES62/59:RCL se trouve les anciennes photo de lens etant enfant de lens et les photo des fosses et travail de mon pere qui etai mineur:FIER DE CETTE VILLE ET METIER DE MON PERE,toute les photo ont étaient pris sur image et DARK-NET image: j ai mis le logo RED TIGERS au quel je suis menbre pour proteger mes photos,

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dimanche 18 août 2024

Les Pompiers de Lens

 



 Pour terminer (provisoirement, j’en suis sur) ces articles sur les pompiers de Lens, quelques photos de groupe réalisées à différentes époques. Ces photos m’ont été transmises  du Service des Archives de la ville de Lens.

 En 1904, ils sont 96 à poser devant le photographe :

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 Celle ci date de 1913 à l’occasion de la remise de la Légion d’Honneur à Gustave Spriet. Celui-ci est accompagné des dirigeants de la Compagnie et de membres de sa famille:

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Nous passons ensuite à 1924. Sur cette photo de groupe devant un véhicule d’intervention de compétition 

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Il se trouve aussi sur cette autre document (4è rang, 3è de droite) représentant l’effectif à la période de l’ouverture de la nouvelle caserne

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D’autres groupes datant des années 40/50 :

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Sur ces photos doivent figurer des pompiers que l’on me demande de citer : Edouard Cornille, Maurice Hainaut, R. Rether, Louis Debove, Désiré Ballart, Paul Ballart, Marcel Dardillac, Albert Gillot, Mr Maison, les frères Taest, Mr Hogewich, Mr Ménar chauffeur d ‘ambulance.

L’avant dernière photo a servi d’illustration pour un article de Nord-Matin en 1949 ayant pour titre : La Clique des Sapeurs Pompiers. Voici cet article :

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Enfin, quelques groupes de pompiers devant des véhicules d’intervention :

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 Toujours des photos et des articles de presse concernant le corps des sapeurs-pompiers qui est toujours présent lors des manifestations lensoises.

 D’abord, les « officielles » : ici, au Monument aux Morts lorsqu’il se trouvait encore Place du Cantin, un jour de 11 Novembre dans les années 50 : à la droite de M. Ernest Schaffner, Maire de Lens se trouve Monsieur Maurice Richard, Commandant de la Compagnie.

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Toujours M. Schaffner et le Préfet devant le porte-drapeau des sapeurs-Pompiers.

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Autre manifestation au même endroit avec cette remise de gerbe

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Après la manifestation, les pompiers retournent en défilant à la caserne (photo de Alain Hainaut).

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Sainte Barbe qui est la Sainte des Mineurs est aussi celle des pompiers. La Compagnie de Lens a toujours fété cet événement dans la bonne humeur.

Voici deux articles de presse relatant les banquets de la Sainte Barbe dans les années 60 (toujours transmis par A. Hainaut)

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Enfin, les interventions des pompiers étaient parfois plus sympathiques comme celle ci où les trois volontaires assureront leur service lors de l’élection de Miss Presse organisée par La Voix du Nord.

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 La Caserne Spriet dans les années 50

 du Service des Archives de la Ville de Lens, quelques photos de la caserne de l’Avenue R. Briquet dans les années 50 :

L’entrée et la tour de manœuvre :

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Les bâtiments administratifs :

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Les garages :

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La cour (on aperçoit au fond le lycée Condorcet) :

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Le Ford 798T :


Sur cette photo qu’il nous envoie datant des années 50, on aperçoit derrière les dix pompiers en tenue un camion de marque Ford.

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Il s’agit du Ford 798T «turbincendie» qui équipa la Compagnie de Lens de 1947 à 1960 (photographié ici au Musée du Charronnage au car à Vanosc dans l’Ardèche)

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Alain a même reconstitué lui-même les plans de ce camion de légende :

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Le Casque des Pompiers Lensois :

Toujours transmis par Alain, le casque de pompier de la Compagnie de Lens.

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Présentation des véhicules :

Photo prise dans la cour de la caserne en 1993 :

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Photo prise au Stade Bollaert lors de la Coupe du Monde de Rugby en 2007 :

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 Quand le Caporal Hardy se fache

Le Caporal Hardy faisait parti du Corps des Sapeurs Pompiers de Lens tout au début du XXème siècle. Il venait de Tourcoing. Le voici dans le groupe des Pompiers de Lens de 1904.

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Ce jour là, les pompiers de Lens furent appelés pour le feu d’une meule de foin dans les haras du Grand-Condé que possédait Maître Tacquet (Notaire à Lens et gendre d’Elie Remaux, Directeur de la Compagnie des Mines).

Attiré sans doute par la curiosité, un certain Rougerie qui occupait les fonctions de Secrétaire Général à la Mairie de Lens, se rendit sur les lieux. Sans doute s’approcha t-il trop près du lieu du sinistre qu’il reçu malencontreusement un tuyau d’arrosage dans les jambes. Ce tuyau, manipulé par notre ami Hardy ne le blessa certainement pas physiquement mais plus vraisemblablement moralement puisque ses vêtements et chaussures en furent souillés, ce qui était gênant pour les fonctions qu’il occupait.

Rougerie, sans doute vexé et fâché, insulta alors le caporal Hardy. Il le traita de « va-nu-pieds, cochon et ivrogne », le menaça de lui  »donner de la canne sur la gueule ». Hardy laissa dire, ne s’occupant que de son devoir de pompier, mais quelques jours plus tard lui adressa une lettre ouverte qui fut diffusée dans la presse locale.

Il choisit plutôt l’humour pour ridiculiser le dénommé Rougerie, lui indiquant qu’on ne vient pas sur les lieux d’un incendie avec « des souliers vernis » et en « tenue de gala quand on a peur de se salir » et que même sans sa présence, le feu aurait été éteint. Il profite de cette lettre pour défendre l’honneur de toute la corporation des Pompiers de Lens.

Voici, publié dans « L’Action Syndicale « du 2 octobre 1904, l’intégralité de la lettre du Caporal Hardy :

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Une vache dans le canal

Autre intervention sortant de l’ordinaire, ce document que nous a envoyé Alain Hainaut. Un article de la presse locale relate qu’en février 1956, les pompiers ont été appelés pour repêcher le corps d’un animal dans le canal. C’est une fois remontée sur le Chemin du Halage que les curieux s’aperçurent qu’il s’agissait en fait d’une … vache.

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 Une grande figure chez les pompiers de Lens : Gustave Spriet

Gustave Auguste Henri Spriet est né à Lens le 20 juin 1858 dans une famille de 9 enfants dont père fut maire de Lens de 1868 à 1871. Celui ci se fit construite après la guerre de 1870, entre le Boulevard des Ecoles et la gare, pas loin de sa fonderie, un véritable petit château qui rappelait certaines demeures seigneuriales du 16èmè siècle. A cet endroit existent aujourd’hui les rues Gustave Spriet et de la Fonderie.

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Ce château fut entièrement détruit pendant la guerre 14-18.

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Gustave Spriet était propriétaire d’une grande fonderie à Lens. Marié le 7 juillet 1883, il eut 2 filles Céline et Lydie.

Très croyant, il était surnommé « Le calotin » par les syndicats (voir l’Action Syndicale du 2 mars 1907).

Il fut enrôlé dans la compagnie des Sapeurs-Pompiers de Lens par Léandre Douez en 1881. Rapidement, il monta les échelons : sous-lieutenant en 1883, capitaine en 1885.

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Sur cet extrait de photo de groupe de 1904, Léandre Douez, Paul Sauvage (propriétaire du Théâtre de Lens) et Gustave Spriet. 

Par décret du 9 août 1913, il fut fait Chevalier de la légion d’Honneur.

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Le document officiel

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Photo « de famille » en 1913 lors de l’attribution de la Légion d’Honneur à Gustave Spriet

Il prit une part active au secours de la population lors de l’occupation de Lens dès 1914 avant d’être, comme d’autres personnalités de la ville, pris en otage en 1915.

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Exemplaire du journal « Le Temps » du 7 mars 1915 relatant la prise d’otages de notables de Lens par les Allemands

Le 19 janvier 1929, il est nommé Inspecteur Départemental et établit de nombreux rapports de ses visites lors des réunions du Conseil Général.

Il termine sa carrière en 1933 et décède à Lens en 1935. Par délibération du Conseil Municipal du 5 novembre 1935, la caserne de l’Avenue Raoul Briquet est appelée « Quartier Gustave Spriet ».

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     Voici présenté aujourd’hui un premier article sur «La Compagnie des Sapeurs-Pompiers de Lens». D’autres suivront car de nombreux documents m’ont été transmis par des internautes. C’est pourquoi je remercie surtout Alain HAINAUT pour l’abondance et la qualité de ses informations et Maurice DHEDIN pour ses photos. Merci également à l’association GAUHERIA qui m’a autorisé à puiser des informations dans ses publications et notamment le dossier n°8 «La Renaissance de Lens» de Madame Ginette Haÿ.

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 En-tête de courrier des Pompiers de Lens au début du XXème siècle

    La Compagnie des Sapeur-Pompiers de Lens est créée le 11 janvier 1852 sous le commandement du Capitaine Roussel-Delabre. Elle est alors dotée de pompes à bras qui, faute de caserne, sont remisées dans les dépendances de la Mairie, sur la Grand-Place.

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La mairie de Lens vers 1900

     En 1876, sous le commandement de Monsieur Hugot, l’effectif est de 76 hommes.

    En 1881 Monsieur Léandre Douez, Lieutenant et pâtissier à Lens, crée au sein de la Compagnie une équipe de gymnastes (obligatoire car inscrite dans le règlement général des corps de sapeurs pompiers) avec 33 de ses camarades. L’année suivante, il recrute Gustave Spriet, fils d’Henry Spriet, Maire de Lens de 1868 à 1871, et Paul Sauvage, propriétaire du théâtre situé rue de la Gare.

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 Léandre Douez

  En 1885, Gustave Spriet est nommé capitaine et prend la direction de la Compagnie.

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Gustave Spriet 

    En 1898, la Caisse d’ Epargne est construite à l’emplacement de la tour de manœuvre des pompiers.

    En 1900, tout près de là sur la Place de la République, une caserne est érigée selon les plans de l’architecte Joseph Baert. Elle se situe sur le terrain de l’ancien corps de garde. Une nouvelle tour de manœuvre maçonnée voit alors le jour derrière le bâtiment.

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    La même année, la compagnie (qui compte une centaine d’hommes) est récompensée dans de nombreux concours dont l’exposition universelle de Paris.

    En 1911, Felix Bollaert, Ingénieur aux Mines de Lens, offre à la Compagnie une moto-pompe, engin encore très rare en France à l’époque.

    Deux ans plus tard, le même homme fait don cette fois d’une échelle aérienne.

    En 1913, une loi interdit aux pompiers d’être armés.

   Un an plus tard, c’est la guerre, Lens est occupé. Gustave Spriet, démobilisé, reste cependant comme volontaire avec 8 autres pompiers lensois. Il le restera jusqu’en 1916 lorsqu’il sera pris en otage par les Allemands.

   Six pompiers de Lens sont tués aux combat lors de la première guerre mondiale.

   En 1918, c’est la libération de la ville : la caserne, comme tous les autres bâtiments de Lens est totalement détruite.

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Les ruines de la Caserne et de la Caisse d’Epargne

    C’est en 1921 qu’à l’appel de Gustave Spriet et avec l’aide du sous-lieutenant Maurice RICHARD, le corps des Sapeurs-Pompiers de Lens est reconstitué. Il trouve asile dans une demi-lune Avenue du 4 Septembre «puis dans un ancien dépôt de d’une entreprise de déblaiement» nous précise Ginette Haÿ.

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Les demi-lunes de l’Avenue du 4 Septembre identiques à celles où la caserne avait trouvé asile

    En 1922 est créée la Caisse d’Entraide des Sapeurs Pompiers où Madame Daubresse, cantinière, sera une bénévole très active.

    En mars1923, un banquet suivi, comme le veut la tradition, de l’habituelle remise de médailles, est organisé pour fêter la renaissance de la Compagnie.

    En 1926, la Compagnie de Lens devient Centre Principal du Pas-de-Calais. Elle est alors dotée d’un matériel moderne (deux motos-pompes, une auto-pompe, une grande échelle,…).

    C’est le 20 mars 1927 que la Compagnie, alors dirigée par le Commandant Maurice Richard peut intégrer ses nouveaux locaux, Avenue Raoul Briquet. L’inauguration a lieu en présence du Préfet, d’Emile Basly, Député-Maire de Lens, de Ernest Cuvelette, Directeur de la Compagnie des Mines de Lens et de nombreuses personnalités. Un banquet de 424 convives suivi d’un grand bal clôturent cette journée.

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 L’effectif au complet lors de l’inauguration de la nouvelle caserne 

    La caserne est construite selon les plans de l’architecte Barthelet et a une superficie de 2300 m2.

   Beaucoup de pompiers volontaires habitent près de là, dans des corons de la rue Jules Guesdes, cité du Grand Condé, où les Mines de Lens mettent à leur disposition 16 logements juste après la fin de la Première Guerre. Cette rue est d’ailleurs munie d’une sirène.

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Les corons des pompiers de la rue Jules Guesdes 

     En 1935, après le décès de Gustave Spriet, l’hôtel des pompiers prend son nom de sur décision du Conseil Municipal.

    Depuis, de nombreux travaux ont fait de la caserne lensoise l’une des plus modernes de la région.

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    Cependant aujourd’hui, la caserne ne semble plus correspondre aux besoins nécessaires aux 125 pompiers lensois (dont 65 volontaires) qui font environ 9 000 interventions annuelles dont une grande partie est des secours aux personnes. Une nouvelle va être construite. Mais où ?

   Après avoir pendant longtemps envisagé la commune de Vendin, la décision pourrait être prise pour la construction de nouveaux locaux dans le quartier Van Pelt, derrière le commissariat.

   A suivre ….



   ces documents. Lors de la fête de couronnement de la Muse en 1951, plusieurs chars avaient été constitués par des quartiers de Lens ou des associations. Les pompiers ont eu le leur, il représentait une scène de la bataille du Grand Condé :

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   L’un des soldats n’était autre que le grand père d’Alain, Maurice dont voici la photo prise avant le départ du défilé :

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  Pour finir (provisoirement ?) sur ce sujet, l’affiche annonçant cette fête :

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  Je suis toujours preneur de ce genre de documents dans le seul but de faire partager à tous ceux qui le désirent un peu de l’histoire de Lens. A ce sujet, je recherche des personnes pouvant me renseigner sur l’histoire de la société de bus : « LES TRANSPORTS EN COMMUN LENSOIS » afin de compléter les nombreux documents que m’a fait parvenir Martine CARPENTIER, fille de l’un des employés de cette compagnie.

 


  De plus en plus d’internautes me contactent et m’envoyent des documents ou des photos concernant l’histoire de Lens. N’hésitez pas à en faire autant.

 Voici tout d’abord une nouvelle photo de Grossouvre,  que je remercie beaucoup pour tous les documents qu’il m’a fait parvenir concernant le corps des sapeurs-pompiers de Lens). Il s’agit d’un groupe de 1959, la monitrice s’appelait Colette ou Paulette et Alain figure au rang du milieu à droite.

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  Un autre cadeau de notre amie d’Espagne Amélia (allez voir son propre blog sur la région où elle vit maintenant : http://achargon.over-blog.com/ ) , ce buvard publicitaire de la pharmacie GUILLY (à côté des Etablissements Dumortier, avenue Alfred Maës).

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  Ce buvard se trouvait dans un cahier ayant appartenu à sa mère. Il est plein de souvenirs : les taches montrent que le porte-plume ou le stylo plume utilisait de l’encre de différentes couleurs, la plus grosse au milieu provient certainement d’une goutte tombée lors d’un changement de cartouche, les traits attestent que le buvard était obligatoirement utilisé lorsque l’on soulignait un passage ou tirait un trait entre chaque leçon, enfin les annotations chiffrées devaient être un moyen de se souvenir des numéros de pages à apprendre ou d’exercices à faire.

  


   Ils étaient tolérés par certains instituteurs ou professeurs et proscrits par d’autres qui leur préféraient le traditionnel buvard rose immaculé jusqu’à la première tâche d’encre sur le cahier de dictée ou de calcul. Mais ils ont existé et c’était pour certains commerçants ou artisans un bon support publicitaire : de la réclame pour peu cher !

   A cet époque le buvard faisait parti des traditionnels accessoires de l’élève avant que le stylo Bic ne fasse son entrée en classe et fasse disparaître les pleins et les déliés des cahiers. Il était aussi important que le bureau de bois, les encriers ou les porte-plumes.

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     Le buvard publicitaire apparu à la fin des années 50 comme le protège-cahier. A Lens, certains commerçants surent rapidement profiter de l’occasion pour les offrir en cadeau à leurs clients. Voici sur ce GIF animé quelques buvards lensois de l’époque faisant de la réclame pour Renversé, le marchand de vin, le Comptoir de la Montre, la maison Blondeau, Marchand Frères, Perrissin et d’autres encore.

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Léa Bourdon

 


 Avant Yvette Sarazin en 1951, il y eut deux autres Muses des Mineurs à Lens. La première élection a lieu cinquante ans avant, en 1901 et c’est le 30 juin que Léa Bourdon , trieuse à la fosse 4 est couronnée

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Pourquoi créer une Muse des Mineurs ? Nous sommes au début du XXème siècle, les compagnies minières sont en conflit depuis plusieurs années avec leurs ouvriers. De nombreuses grèves dont celle de 1891 ont éclaté. La Cité ouvrière de Lens crée le grand prix de la  » Muse Ouvrière  » et décide de créer une récompense pour le travail féminin en suivant l’exemple de Montmartre qui, quelques années plus tôt, avait créé sa  » Muse du Travail « . Cette Muse, à l’instar des Muses de l’Antiquité, doit symboliser  » la résignation au devoir, le travail joyeux comme une chanson et le travail sans fard ! « .

C’est le grand quotidien parisien de l’époque, le Matin qui dans son numéro 6336 relate par l’intermédiaire de son envoyé spécial à Lens, Paul Lefranc, la journée du couronnement.

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Voici quelques extraits de cet article :

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« Ce matin, on rencontrait dans la ville de nombreux mineurs en vêtement du dimanche venus les premiers admirer le char de la Muse et la Muse elle-même.

La Muse : tout le peuple de la mine n’a vécu que pour elle aujourd’hui.

Voici son histoire : Toutes les ouvrières de la ville furent invitées à voter, à désigner celle qu ’elles considéraient comme la plus digne de remplir ce rôle. Dans ce pays où toutes les rues ressemblent à des corons, où sur dix passants on rencontre huit mineurs, la mine, sans mal triompha puisque par environ 150 suffrages, Léa Bourdon fut élue Muse de Lens.

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Les trieuses de la fosse 4 au début du XXème siècle

Mademoiselle Léa Bourdon a juste 17 ans, elle est trieuse à la Compagnie des Mines de Lens, à la fosse 4. Elle est blonde, d’un blond fauve changeant qui donne à sa chevelure des reflets de métal. Les yeux bleus, de très jolies dents, elle est d’une grande simplicité non dépourvue d’une certaine distinction. D’une famille de 10 enfants, son père, ses frères sont mineurs. »

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La fosse 4 à cette époque

Le journaliste retrace ensuite la journée de fête :

La Muse assiste d’abord au défilé sur la tribune dressée devant la mairie en compagnie d’Emile Basly, Maire de Lens, du compositeur Gustave Charpentier, du Préfet et des autres autorités locales.

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Gustave Charpentier

De nombreuses associations musicales viennent de toute la région, des Mines de Noeux, Bruay, Billy Montigny … Drapeaux, fanfares, «C’est une armée qui passe, ajoute le journaliste, l’armée du travail. De nombreux mineurs sont venus en tenue de travail : chapeau de cuir bouilli, lampe à la main et pic sur l’épaule.»

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Rue de la Gare : la foule afflue vers la place

Le Char de la Muse représente le haut d’un chevalet avec les molettes et l’élue est dans la cage en compagnie de ses demoiselles d’honneur, Claire Drache, Laure Vermant, Virginie Bardieret Berthe Menu.

La cérémonie du couronnement à lieu sur la place de la République où l’on a dressé une estrade «plus haute qu’une maison», des draperies rouges et or accompagnent les drapeaux tricolores, des guirlandes, des fleurs à profusion. Les gens étaient partout : dans les arbres, sur les toits, sur les balcons.

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La Place de la République en 1901

De nombreux orchestres viennent de toute la région (Lille, Cambrai …) accompagner les quatre Sociétés Musicales de Lens. Puis Gustave Charpentier interprète ses œuvres et dirige plus de 500 musiciens.

Vient enfin le grand moment du couronnement : C’est Mademoiselle Mante, de l’Opéra de Paris qui pose sur la tête de Léa Bourdon la couronne de roses.

Le spectacle se termine par une Marseillaise chantée sur scène et reprise par les dizaines de milliers de lensois présents.

Mais la fête n’est pas finie, elle va se prolonger très tard dans la nuit avec de nombreux concerts et bals dans toutes les cités de la ville.

Il parait que parmi les lots gagnés par Léa Bourdon, il y avait une semaine de gratuité sur son carnet minier. Le mineur devait avoir toujours sur lui un carnet à son nom où étaient notés les faits marquants de sa vie d’ouvrier : dans les pages annexes figurait le total des achats qu’il effectuait à la Coopérative des Mines, le montant des courses lui était retirée de sa paye chaque quinzaine.

Le lendemain, Léa, comme toutes ses compagnes, retourne trier le charbon à la fosse 4.

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 C’est en recherchant des documents sur les fêtes de Lens et les lendits effectués par les enfants des écoles que j’ai découvert que les Mineurs Lensois avaient eu leurs reines. Ils les appelaient les MUSES.

Organisée par la Compagnie des Mines de Lens aussi bien pour distraire et honorer les mineurs que pour promouvoir le sens du travail, l’élection de la Muse des Mineurs n’a cependant eu lieu que trois fois au cours du 20ème siècle. C’est en 1901 qu’a été élue la première. Elle s’appelait Léa Bourdon et travaillait comme trieuse de charbon à la fosse 4 de Lens.

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13 ans plus tard, Maria Godart devint la seconde Muse des Mineurs de Lens. Âgée de 20 ans, elle était également trieuse à la fosse 5 des Mines de Lens (mine située sur le territoire d’Avion). Elle est ici accompagnée d’Emile Basly.

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Certainement un peu à cause des guerres et des nombreux dégâts qu’ont connu la ville de Lens et la Compagnie des Mines, il n’y eu plus de nouvelle élection de muse avant 1951.

Cette année là, c’est Yvette SARAZIN qui est couronnée. Il y a doute sur son métier au sein des houillères : si le site de la ville de Lens l’annonce comme trieuse, le journal «Notre Mine», dans son numéro spécial de juillet 1951, lui donne comme métier «téléphoniste».

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La Muse est élue par «ses compagnes». De nombreux critères entrent en ligne de compte pour se faire élire : la grâce et la beauté bien sur mais aussi le courage (au travail et à la maison précise le règlement), le dévouement, la gentillesse et même la dévotion.

C’est le 24 juin 1951 que sont organisés les fêtes des Sports et du Couronnement de la Muse des Mineurs. Elles durent de 14h00 à 2h30 du matin.

Selon le journal Notre Mine, des dizaines de milliers de spectateurs sont venus de Lens et des environs assister à l’évènement. La foule se presse au passage du défilé.

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Tout le personnel des Mines est réquisitionné (Service des Transports pour la conduite des chars, Service technique pour le montage et le démontage, personnel des Ateliers Centraux, du Service des jardins et plantations, gardiens, contrôleurs et caissiers du stade) . «M. Brassart et ses buffetiers ainsi que les employés de la Coopérative ont du faire face à l’assaut des affamés et des assoiffés, plus de 15 000 consommations furent servies». Dans les rues, on assiste au passage des chars décorés précédés de la voiture décapotable où l’on peut voir la Muse et ses dauphines : Michèle LEFLON, secrétaire et Simone DUFOUR, trieuse.

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D’autres chars évoquent l’empire Romain,, les sports, les chasseurs, la moisson, etc… Mais chaque quartier a aussi le sien comme les Meuniers du 4, le Grand Condé, la Rue de la Paix, le quartier de la Gare mais aussi le Cercle Amical de Wingles. Les robots de l’an 2000 sont déjà présents.

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Le journal des mineurs de Lens, Notre Mine a aussi son véhicule.

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Avant de rejoindre le stade pour son couronnement, la Muse est reçue à la Mairie…

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…puis se rend au Monument aux Mort, place du Cantin, pour y déposer une gerbe.

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Au stade Bollaert, des mineurs retraités ou en activité dressent une haie d’honneur à la Muse. Ils ont pour nom : Caboche, Brabant, Laloux ou Detrez …

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Maria Godart, la Muse de 1913 assiste aussi à la cérémonie.

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800 fillettes des écoles lensoises effectuent une démonstration de gymnastique.

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Jusqu’au moment tant attendu du couronnement de la Muse des Mineurs 1951.

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Avant le traditionnel tour d’honneur avec ses dauphines

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Le soir, une grande fête de nuit a lieu avec retraite aux flambeaux (organisée par M. Brissy) les ballets de l’Opéra de Paris et des danses présentées par le club de danse de l’AS Vendin et les fillettes des écoles de Lens.

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Cette fête de la «glorification du travail», comme l’on appelée les journaux d’alors, laissera « un souvenir inoubliable aux mineurs, lensois et autres qui y ont assisté avec joie et émotion ».

Ce fut la dernière élection et Yvette Sarazin restera donc à jamais la «Muse des Mineurs Lensois».

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  A voir absoluement sur ce sujet un reportage filmé sur le site de la Ville de Lens : http://www.villedelens.fr/histoire/les-archives-municipales/la-muse-des-mineurs.html


    Lorsque nous revenions des courses à la Coopérative des Mines, il ne manquait jamais dans le panier les paquets de biscuits REM. Ces gros biscuits (qui n’étaient pas encore fourrés à l’époque) fabriqués à Reims faisaient le bonheur des gamins dans les corons.

    Une réclame de la Coopérative parue dans Notre Mine où les biscuits REM paraissent en compagnie des savons CADUM et de la chicorée LESTARQUIT, autres marques bien connues à l’époque :

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  Ces gros biscuits accompagnaient toujours nos petits déjeuners ou nos goûters. Deux ou trois biscuits trempés dans le café au lait ou le Banania suffisaient à nous rassasier tant ils étaient consistants.

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    REM savait aussi faire sa promotion auprès des enfants. Il suffisait de peu pour voir sa marque un peu partout.

                   – Sur des protèges-cahiers :

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                        – Sur des buvards :

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     On rencontrait souvent les camions REM lors des manifestations comme les courses cyclistes :

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    Mais ce qui nous passionnait tant dans ces biscuits, c’étaient les vignettes de collection de footballeurs professionnels du championnat de France. Robert Jonquet, international du Stade de Reims en faisait la promotion sur des buvards :

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  Ces photos nous permettaient de mettre un visage sur des joueurs dont nous entendions parler : à la fin des années 50 il y avait très peu de téléviseurs et peu de matches étaient diffusés. On pouvait conserver les images dans un album que l’on obtenait à la Coopérative ou par courrier à Reims contre la somme de 200 (anciens) francs.

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  Quelle n’était pas notre joie lorsqu’en ouvrant le paquet, on découvrait un joueurs du RC Lens.

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Quelques images REM de lensois :

Placzek, Oudjani, Margottin, Louis, Lafrancheschina

Jonsson, Clément, Ziemzack, Sowinski, Wognin


   Alors que le Racing traverse l’une de ses plus grave crise depuis sa création, alors que la défense organise tous les week- end des opérations « portes ouvertes » devant ses buts, alors que les soi-disant attaquants restent plus muets qu’une carpe, alors que cet exemple de nullité qu’est Démont vient de recevoir à juste titre le « ballon de plomb 2010″, il serait temps de faire redécouvrir à ces nantis du sports enfermés dans leur cocon et pourris de fric ce qu’est la véritable vie.

   C’est ce que l’on faisait dans le temps quand le professionnalisme n’en était qu’à ses débuts et que la plus part des joueurs travaillaient pour pouvoir subvenir à leurs besoins.

   Ainsi cet extrait d’un hebdomadaire sportif de 1935 (Match) montre que les joueurs des deux équipes proches du monde ouvrier qu’étaient le FC Sochaux (avec l’usine Peugeot) et le Racing n’hésitaient pas à se salir pour se méler au monde du travail. Le lendemain d’un match à Bollaert, ils se sont retrouvés à la fosse 2 (dite du Grand Condé) et sont descendus « au fond », n’hésitant pas à ramper dans le charbon et à se traîner dans les galeries. Nul doute que le dimanche suivant, ils devaient encore y penser au moment du coup d’envoi et les Sang et Or de l’époque avaient forcément du respect pour leurs supporters.

   Est ce vraiment encore le cas aujourd’hui ? Où existe t’il une mine encore ouverte pour y faire descendre les privilégiés de Martel ?

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    Le long de la Route de Béthune à Lens, à hauteur de la fosse 12 bis se tenait le Centre de Formation des Mines de Lens. Il avait été installé dans des bâtiments désaffectés du service de constructions des Mines du groupe Lens-Liévin à l’emplacement exact de l’IUT et on y accédait par « Le Chemin Perdu ».

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   Il a été inauguré en 1952 par Madame Michèle Auriol, épouse du Président de la République d’alors.

   Tous les élèves des écoles lensoises se souviennent être passé au moins une fois dans ce centre car une visite y était organisée régulièrement, visite qui permettait aux HBNPC d’effectuer du recrutement. L’une des particularités était certainement la mine-image, exacte reproduction d’une galerie de mine grandeur nature.

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   Les galibots et les apprentis-porions y bénéficiaient une formation de qualité pour l’époque : près de 160 stagiaires y suivaient les cours chaque année.

   Les cours étaient répartis selon l’âge su stagiaire :

- 1er degré pour les galibots de moins de 18 ans

- 2ème degré pour les élèves mineurs de 18 à 21 ans

- 3émé degré enfin pour les élèves porions de 21 à 25 ans. Ceux ci suivaient une formation « en alternance » entre l’école et le travail au fond. Il étaient notés par un «porion-contrôleur» qui, de par les évaluations qu’il donnait à chacun, déterminait le montant d’une prime de travail.

   Comme il fallait aussi entretenir la forme des jeunes mineurs, des cours d’éducation physique étaient aussi dispensés dans ce centre pendant les stages.

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Ce bâtiment existe toujours et sert de gymnase pour l’IUT (Source APPHIM)

   Ne résistant pas à la récession des houillères, le Centre ferme définitivement ses portes le 31 août 1985 pour laisser sa place à l’IUT dont le première pierre est posée par Laurent Fabius le 25 janvier 1986. Le chemin perdu prend alors le nom de «Rue de l’Université».

   L’Université a remplacé le Centre de Formation des Mines :

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(Photos tirée de Google Earth)

 Deux vidéos concernant le Centre de Formation des Mines de Lens sont sur internet :

Sur le site de l’INA : http://www.ina.fr/video/R10289957/les-metiers-de-la-mine-le-centre-de-formation-professionnelle-de-lens.fr.html

Sur le site de la Ville de Lens : http://www.villedelens.fr/Le-patrimoine-des-Mines

 Article réalisé grâce a des informations recueilles dans le livret « Métamorphoses » édité par la Ville de Lens à l’occasion d’une exposition au Colisée en juin 2010, Merci à Madame Aurélie David du Service des Archives de Lens pour les photos.


   Y’en a un qui vous a présenté ses voeux à la télé le 31 à 20h00 mais il a oublié de vous dire certaines choses. je me permets donc de les préciser :

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   2011 verra l’augmentation des prix sur l’électicité, le gaz, le téléphone, Internet, l’eau, les billets de train, d’avion, l’essence, le fuel de chauffage, les assurances autos, les assurances habitations, les mutuelles de santé, les frais de médecin, les frais de pharmacie, les forfaits hospitaliers, la redevance télé …. j’en passe et j’en oublie certainement. Pas mal pour « le président du pouvoir d’achat » comme il s’appelait lui-même en 2007 !