Il y a 63 ans, un Lens-Reims sous la pandémie.
24AVR
En 1957, le monde vivait sa première pandémie de l’ère moderne. Appelée grippe asiatique, l’épidémie est partie de Chine (déjà !) en février puis a parcouru le monde avant de frapper l’Europe et la France au début de l’été.
En septembre, un Français sur cinq a la grippe. La majorité des victimes sont des adolescents. La maladie tuera des milliers de personnes en France (certaines sources indiquent 100 000 décès).
Et pourtant, le football continue comme si rien n’était.
Le 13 octobre 1957. au stade Félix Bollaert, le Racing Club de Lens reçoit le Stade de Reims pour le compte de la huitième journée du championnat de France de première division. Les deux équipes avaient terminé deuxième et troisième du précédent championnat et avant ce match, les Sang et Or sont leaders et invaincus.
L’équipe rémoise est décimée par la grippe asiatique, cinq de ses titulaires sont malades du virus qui sévit surtout dans l’est de la France ! L’entraîneur Albert Batteux les remplace par des amateurs de l’équipe réserve.
Malgré cela et le départ en début de saison de Raymond Kopa pour le Réal de Madrid, les Rémois présentent une belle équipe avec les internationaux Colonna, Joncquet, Vincent et Fontaine. Les Sang et Or sont au complet, il semble que le virus n’ai pas encore atteint le nord de la France.
Il n’y a pas de confinement : 22133 spectateurs assistent à la rencontre entre les deux premiers du championnat de France. L’organisation a « agrandi » le stade en rajoutant des places aux pieds de la tribune des Secondes derrière une barrière provisoire en bois.
Le match est équilibré mais à la 59ème minute Claude Dubaele lance en profondeur Just Fontaine qui décale le jeune Edmond Biernat. Le gamin de 18 ans trompe Arnold Sowinski et inscrit son premier et unique but pour cette équipe professionnelle avec laquelle il ne jouera aucun autre match cette saison là.
A l’issu de la rencontre, le Stade de Reims reprend la tête du championnat avec un point d’avance sur Lens et Sochaux. Ce club sera sacré champion de France (et réalisera le doublé Coupe-Championnat) et le Racing terminera à une décevante onzième place, loin des ambitions de début de saison.
A noter la présence d’un pur lensois dans l’équipe rémoise, le joueur Claude Dubaele est né à Lens le 19 janvier 1940 mais n’a jamais joué pour les Sang et Or.
Le lendemain la presse titrera : « Vive la grippe et les remplaçants ».
L’entraîneur lensois Karel MichlowskiI alignait : Arnold Sowinski – Raymond Fiori, Henri Kowal, Kassen Hassouna, Stéphane Ziemczak, Joseph Carlier – René Dereuddre, Théo Skudlapski – Maryan Wiesniewski, Jean Marie Courtin, Michel Stiévenard.
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