Jean Wattiau, un lensois champion de France.
7MAI
Le 2 novembre 1968, la ville de Lens invitait les habitants à assister à l’inauguration d’un nouveau complexe sportif dans la cité du 11, le stade Jean Wattiau.
Mais qui était ce fameux Jean Wattiau ?
Il m’a été impossible de retrouver traces de sa naissance, je pense qu’il est né pendant la Première Guerre mondiale. A Lens, il y avait au moins une famille du nom de Wattiau avant la conflit mais rien ne dit qu’il en faisait partie.
Jean Wattiau est licencié au club des Cheminots de Lens dans la section Athlétisme. Il remporte de nombreuses courses régionales et est plusieurs fois sacré champion du Nord tant sur piste qu’en cross-country.
En 1935, les Championnats de France ont eu lieu les 6 et 7 juillet au Stade olympique Yves-du-Manoir de Colombes.
Wattiau s’aligne sur le 10 000 mètres. A mi-course, cinq coureurs sont détachés du reste du groupe. Au 7ème kilomètre, Wattiau se hisse en tête et accélère le rythme. 1000 mètres plus loin, ils ne sont plus que deux. Le rythme imposé par le Lensois est si soutenu que son adversaire, un dénommé Rérolle abandonne.
Wattiau remporte la course en 32 minutes et 26 secondes devant le Marseillais Marius Jatteaux (à plus de 10 secondes) et le Parisien Eugène Lamarque.
A la suite de cette victoire, il est sélectionné dans l’équipe de France pour les Championnat d’Europe de Londres où, aligné sur le 3 miles qui n’est pas sa spécialité, il termine quatrième.
La victoire de 1935 sera son seul titre de champion de France. En 1937, il est deuxième du 10 000 mètres derrière le Rochelais André Sicard.
Wattiau se spécialise dans le cross-country. Dans cette spécialité, il remporte de nombreuses épreuves et fait partie des tous meilleurs crossmen français.
Il est sélectionné à de nombreuses reprises dans l’équipe de France pour laquelle il termine cinquième en 1938 à Belfast.Il sera aussi dans celle qui sera championne d’Europe par équipes le 1er avril 1939 à Cardiff mais son abandon le privera du titre.
En 1938, Wattiau se marie, il quitte le club des Cheminots de Lens pour Lambersart. Sous ses nouvelles couleurs, il est troisième des championnat de France de cross en 1938 et deuxième de la zone occupée en 1940.
J. Wattiau sous ses nouvelles couleurs de Lambersart
Ce sera sa dernière course. Dès le début de la Seconde Guerre, le coureur est mobilisé puis fait prisonnier et déporté en Allemagne.
En 1945, il est libéré et revient à Roubaix où il ne retrouve pas sa maison détruite par les bombardements. La dépression le gagne et à la fin du mois d’octobre, l’ancien champion Lensois se suicide en s’asphyxiant au gaz.
Dans la seconde moitié des années 60, la municipalité lensoise emmenée par André Delelis décide de la création d’un nouveau complexe sportif dans la cité du 11. Il portera le nom du seul Lensois encore à ce jour sacré un jour champion de France d’athlétisme.
Le stade Jean Wattiau lors de sa construction :
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