Avant-propos: Un grand merci à mon beau-frère Gilbert et à ma grande soeur Geneviève pour leur participation à cet article de par leurs souvenirs personnels ou leur intervention auprès de la mairie d’Avion. Gilbert est « mondialement » connu dans la cité des Cheminots pour avoir été pendant quelques années le gérant de la Salle des Fêtes mais aussi pendant plusieurs décennies vendeur à l’économat avant de finir sa carrière de Cheminot à la Section Equipement de Lens puis d’Arras.
Gilbert et Geneviève à l’époque où ils s’installèrent à la Salle des Fêtes
Bien qu’elle ne soit pas sur le territoire de Lens, la cité des Cheminots fait partie intégrante de la ville. De tout temps, de nombreux cheminots habitant cette cité travaillaient à la gare de Lens ou dans les environs. C’est certainement son implantation première, le long de la côte de la cité Mongré, rue d’Avion qui a donné à cette cité le nom de « Cité des Cheminots de Lens ».
Lorsque vous arrivez à Avion en provenance de Lens, vous passez sous la voute piétonne du pont Bourel et vous tournez à gauche. Là, vous rencontrerez quelques commerces sur votre droite puis, un peu plus loin, une chapelle sur votre gauche. Vous êtes arrivé en plein cœur de la Cité des Cheminots.
Le Pont Bourel hier et aujourd’hui
HISTORIQUE :
A la fin du XIXème siècle avec les mines et les chemins de fer, Avion s’agrandit vite. Des coopératives ouvrières voient le jour. Les corons miniers côtoient les cités des cheminots. Pour loger les premiers cheminots de cette fin de siècle, la Compagnie du Nord fait construire un lotissement de plus d’une centaine de maisons à proximité du dépôt de locomotives en 1884 à l’emplacement de l’actuelle cité Montgré. Cette cité est alors considérée comme à la pointe du progrès.
Comme la plus part des communes de la région, elle sera intégralement rasée par les bombardements de la Première Guerre Mondiale.
Après la libération, le fonçage des puits de la fosse 7 d’Avion commence en 1920 et le siège redémarre son exploitation en 1924. Parallèlement la compagnie de chemins de fer du Nord intensifie son trafic. Le triage de la gare de Lens se développe, on en reconstruit le dépôt sur le territoire d’Avion. La reconstruction des habitations de la cité des cheminots a débuté en 1922 et regroupait 700 à 800 logements à cheval sur deux communes (Avion et Méricourt).
Les logements sont construits avec les moyens du bord et ont un « look » particulier, bien différent des Cités minières. L’idée vient de Raoul Dautry, ingénieur en chef de l’entretien du réseau du Nord et administrateur de la Société d’études générales, urbaines et sociales. (A la Libération, il sera nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme dans le Gouvernement provisoire du général de Gaulle). Il est l’initiateur de nombreuses cités ouvrières pour les cheminots.
Les Cités sont bâties pour fonctionner seules et de manière autonome avec leurs propres infrastructures. La photo aérienne ci-dessous montre la forme ovale de la Cité d’Avion : insérée entre les lignes de chemin de fer, à proximié immédiate du dépôt, il semble que la cité veuille se démarquer du reste du paysage local.
Les cheminots vivaient un peu en autarcie dans la cité et faisait leurs courses a l’économat. Il y a en effet un sentiment d’appartenir à une famille. D’ailleurs on se dit tous bonjour, on se tutoie, on a le même outil de travail, chacun s’en occupe selon ses capacités, mais sans l’un l’autre ne peut plus travailler.
La cité possède ses écoles élémentaires :
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