En 1965, La Vie du Rail consacrait l’un de ses hebdomadaires au triage de la gare Lens qui venait juste d’être modernisé pour l’adapter à l’électrification des voies principales.
J’ai ajouté quelques modifications (en italique) suite aux précisions que m’a apporté mon « grand » frère Michel.
Le nouveau triage comportait :
un faisceau de voies de réception des trains de 800 mètres
un faisceau de voies de triages de 30 voies
un autre faisceau affecté à la formation des trains de marchandises
un faisceau d’échange avec le réseau des Mines de Lens et de Liévin. Le principal faisceau d’échange avec les Mines de Lens se trouvait à Vendin.
Sur cette photo aérienne, en 1 le Poste A, en 2 le Poste 4 et en vert, la voie appartenant aux Mines de Lens
La quasi-totalité des voies est électrifiée. Les manœuvres de formation des trains sont assurées en 3×8 par des locomotives diésel de type 63000 équipées de radios reliées au poste de commandement, ce qui est tout nouveau à l’époque. Un locotracteur assure en plus les dessertes des voies de la cour marchandises (le long de la rue Jean Letienne).
La Vie du Rail nous apprend que le triage est placé sous l’autorité d’un « Sous-Chef de Gare de 1ère classe » qui a sous ses ordres, notamment au poste A, un « Sous-Chef de Gare de 3ème classe » chargé de l’organisation du tri des wagons et de la constitution des convois, aidé en cela par un « Chef de manoeuvres principal ».
Le bureau de la Direction du Triage
L’importance du triage lensois est telle que 30 trains de marchandises sont expédiés chaque jour (vers Longueau, Le Bourget, Villeneuve-Saint-Georges, Achères, etc). La moyenne journalière de wagons triés est de 1500, pouvant aller jusque 2000 les jours de pointe.
Le trafic est composé de ciment, engrais, verres à vitres et des sous produits de la houille. Mais la gare achemine aussi, bien sur, les trains complets remis par les Mines de Lens, ce trafic est assuré de nuit pour ne pas géner celui des autres trains de marchandises.
Toujours selon La Vie du Rail, la gare de Lens assure aussi un important trafic de voyageurs et aussi de colis gràce à la « desserte en surface » (politique d’alors de la SNCF pour le ramassage et la distribution des colis).
Mais, continue La Vie du Rail, « les voies du triage sont implantées sur un parc d’extraction de charbon et que le sol s’affaisse régulièrement du côté du débranchement des wagons. Ce qui à la longue rend impossible le triage par gravité. Il faut alors procéder à un relèvement complet de l’aire de triage tous les quatre ans. La dernière opération eut lieu en 1963 et nécessita 100 000 m3 de ballast. » Sur la vue ci-dessous, on voit, à gauche du bâtiment, une butte avec un escalier pour accéder aux voies: c’est la conséquence des travaux dus aux affaissements. Lors de sa construction, le local se trouvait au niveau des voies ferrées !
la Gare de Voyageurs vue du Poste A
Ce panneau, bien que n’étant plus d’actualité, se trouve toujours près de l’entrée de la nouvelle gare routière
Du triage, les Cheminots avaient vue sur la fosse 5 des Mines de Lens située sur Avion.
Quelques postes d’aiguillages de l’époque :
Devant la gare-voyageurs, le poste 6 n’a pas survécu à l’électrification :
Le Poste A (situé près du canal) :
Au Poste A, Monsieur Brunet, Chef de Manoeuvres Principal, transmet des instructions par radio :
Le Poste 4 (situé près du Pont Césarine, en arrière plan le pont en ciment des voies des Mines de Lens) :
Dans ce poste un « Facteur Enregistrant » trace les itinéraires et ouvre les signaux :
Le Poste 1 (situé près de la gare voyageurs d’Avion) :
Les locomotives étaient garées et entretenues au dépôt qui se situait sur le territoire des communes d’Avion et de Méricourt :
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