Au début du mois de mai 1915, on estime entre 15000 et 20000 le nombre de soldats allemands casernés dans Lens.
Les nombreux obus qui tombent sur la ville apportent tout de même aux habitants un immense espoir : les alliés vont-ils reprendre la cité ? Le 10 mai, on apprend que les troupes françaises ont lancé une grande offensive. L’ordre est donné à toutes les troupes allemandes d’abandonner Lens. Emile Basly est de nouveau convoqué à la Kommandantur. Un officier lui dit d’un air narquois : «Vous allez être content, nous partons». Il exige que tous les Lensois restent confinés chez eux, volets fermés et lumières éteintes.
Durant toute la journée et la nuit suivante, ce ne sont que précipitations, chargements de charrettes et de camions réquisitionnés à la hâte, fuites rapide par la route de Douai. A l’aube, il ne reste plus un seul militaire allemand dans la ville.
Pour les Lensois, sonne enfin la délivrance : l’occupation, si atroce fut-elle, n’a durée que quelques mois. Les soldats anglais, français et canadiens vont entrer triomphalement en ville. On les aperçoit route de La Bassée, route de Liévin, derrière l’église Saint Pierre du coron de la fosse 11. C’est le début de la bataille d’Artois préparée par le maréchal Pétain. Les femmes chantent, dansent, s’embrassent, dénichent des bouteilles de vin, préparent des oriflammes. D’autres fleurissent les tombes des soldats français de bouquets tricolores. »La paix, enfin ! » croient-elles, espèrent-elles.
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