Fosse 15/15bis ou Saint Maurice ou Maurice Tilloy
Fosse 15, 15bis des Mines de Lens
Le creusement du puits 15 commence en 1905 à 297 m par congélation sur le territoire de la commune de Loos en Gohelle. Le 15 bis servant à l'aérage est foncé en 1905. Le houiller est atteint à 121 m. La fosse est prête en 1907. La fosse est construite en plein milieu du village de Loos-en-Gohelle près de la mairie.
Les puits avant la première guerre mondiale
Les deux chevalements jumelés métalliques, de 75 m de haut, sont uniques en France. L'installation de la fosse l'est aussi avec une recette en hauteur. Tout l'ensemble est détruit en 1918.
Les destructions de la guerre
Reconstruite après guerre, dans un style plus sobre, la fosse cesse son
extraction en 1937 quand elle est concentrée sur la fosse 12. Elle
assure le service et l'aérage du 12.
en 1930
Le carreau en 1949
Le 15, de 297 m, est remblayé en 1962. le 15 bis continue d'assurer l'entrée d'air pour le 12 puis pour le 19 jusqu'en 1972.
Les puits en 1950
Profond de 527 m, il est remblayé cette année là. Les deux chevalements ainsi que l'ensemble des installations sont détruits en 1976.
Localisation des puits
Stèles des puits
Entrée de la fosse en 2018
Etat du siège 15 en 1911, source Notice sur la Société des Mines de Lens
Ed. Danel 1911 col APPHIM
Importance et situation du siège.
Le siège N°15, établi sur le territoire de la commune de Loos-en-Gohelle, comprend 2 puits jumeaux, 15 et 15 bis, de 4,8 m de diamètre, distants de 25 mètres, servant l’un d'entrée, l'autre de retour d’air. Ils sont cuvelés en fonte dans le niveau qui a été traversé par la méthode de la congélation et ont été foncés, le premier jusqu'à la profondeur de 296,87 m, le second jusqu'à celle de 258,30 m. Un accrochage d’extraction existe aux 2 puits à la profondeur de 234,15 m ; le puits bis a été muni en plus d’un accrochage de service à 128 mètres.
Le guidage est en chêne ou jarah, avec billes en fer.
Le puits N° 15 est pourvu de cages à 2 étages et 8 berlines, le puits 15 bis, de cages identiques, mais dont un seul plateau doit provisoirement être utilisé. La partie supérieure de ce dernier puits est disposée en sas à air.
L'extraction de ce siège pourra atteindre 2 500 tonnes environ par jour.
Disposition générale du siège.
Au niveau du sol naturel se trouvent les locaux de service du siège, la lampisterie, les ateliers, la salle de bains-douches pour ouvriers et les salles de machines.
Les chevalements qui émergent de ce vaste ensemble sont raccordés au triage par deux passerelles de 67 mètres environ de portée, situées à 32,40 m de hauteur.
Le triage et les voies du carreau reposent sur un massif de remblai de 22 mètres de hauteur. Cette disposition exceptionnelle a été imposée par la situation des lieux ; l’orifice des puits 15 et 15 bis se trouvant à environ 25 mètres en contrebas de celui du puits voisin, le N°12, au réseau ferré duquel il fallait se relier.
Corps de bâtiments.
L'aile de gauche comprend les bureaux de l'ingénieur, du sous-ingénieur, une salle de réunion, la salle des blessés, les bains pour ingénieurs, le magasin, la lampisterie, la baraque et l’atelier.
Dans l'aile de droite se trouvent les bureaux du chef porion, des porions, la salle de paiement, les bains pour employés, les bains-douches pour ouvriers et la salle des compresseurs d'air, ainsi que l’installation de chauffage par vapeur à basse pression.
Une partie centrale en retraite contient la salle des machines avec le tableau de distribution. Entre les deux puits sont disposés les ventilateurs.
Chevalements et moulinage.
La Construction en a été confiée à la Compagnie de Fives-Lille. L’ensemble comprend 2 ouvrages métalliques d’une hauteur de 73,305 m, de la recette des eaux au sommet du belvédère. Constitués par 2 pylônes en treillis contreventés par des poutres en treillis également, ils supportent les molettes à leur partie supérieure. Les recettes à charbon qui se trouvent à 32 m, 400 au-dessus de la recette des eaux sont couvertes par de grandes cabines vitrées reliées entre elles par une galerie également vitrée. Les têtes des pylônes sont réunies au niveau de chacune des molettes par des passerelles de service non couvertes et au niveau des tampons de choc par une poutre contreventée formant liaison entre les deux pylônes.
Les recettes à charbon sont reliées au triage par des passerelles en cantilever de 60,94 m de longueur chacune et de 3,8 m de hauteur, reposant à une extrémité sur les chevalements par l`intermédiaire d’un appareil à rouleau et à 39,61 m de ce point sur une pile métallique par des sabots à rotule ; l'extrémité du côté du triage, en porte-à-faux sur 2l,33 m, est libre. Ces passerelles, constituées comme des poutres de pont avec contreventements verticaux et horizontaux, sont couvertes et vitrées et elles reçoivent chacune 1 traînage mécanique par chaîne sans fin avec voie des pleins et voie des vides et une voie de secours pour roulage à la main.
Ventilateurs.
La ventilation est assurée par deux ventilateurs, un seul est en service normal. Les ventilateurs, de type hélico-centrifuge, construits par MM. Monnet et Moyne, sont capables de débiter chacun 85 m3 sur un orifice équivalent de 3 m2 ; ils sont actionnés directement par moteurs triphasés à vitesse variable, fonctionnant sous 5000 volts, construits par la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques, et munis d’un dispositif de réglage, permettant une variation de vitesse de 288 à 240 tr/min et une variation de débit de 46 à l04 m3 pour des orifices équivalents variant de 1,50 à 4,50 m2.
Machines d’extraction.
La machine d’extraction électrique du puits N° 15, construite par la Société Thomson-Houston, est à poulie Koëpe ; elle est actionnée par 2 moteurs électriques à courant continu calés sur l'arbre qui porte la poulie Koëpe et la poulie de frein ; chacun d'eux peut développer en marche continue, à la vitesse de 44 tours, 434 kW sous 300 volts et la machine peut extraire une charge utile de 4400 kg, à la vitesse moyenne de 12 mètres par seconde. Le serrage du frein se fait par l'air comprimé.
La machine est munie de tous les dispositifs de sécurité les plus perfectionnés. La machine du N°15 bis est identique comme construction à celle du N°15, mais elle ne comporte qu’un moteur ; elle est cependant disposée pour en recevoir un second. Elle est en outre munie d’un dispositif Heckel donnant l’adhérence qui aurait fait défaut, pour l'extraction aux étages supérieurs.
La puissance électrique nécessaire à ces machines est fournie par 3 groupes moteurs générateurs à volants comportant chacun un moteur asynchrone triphasé pouvant fournir de façon continue une puissance de 340 chevaux il 485 tr/min sous une tension de 4750 volts +/- 6 % avec une fréquence de 50 périodes par seconde - branché sur le réseau général, et une dynamo génératrice de 434 kW sous 300 volts.
Carreau.
Le carreau, installé sur remblai, a 80 mètres de largeur moyenne et 600 mètres de longueur ; outre le triage dont il est parlé ci-dessus, il s’y trouve les voies d’accès au triage avec leurs bascules et les voies du chariot transbordeur, les dépôts de fers, de bois de mine, chaux, matériaux de construction, le manège à mortier, les grands et petits gibets et la place réservée pour un stock de charbon.
Éclairage.
L’éclairage est assuré par du courant triphasé à 110 volts fourni par un transformateur de 5000/110 de 30 kW placé dans la salle des groupes moteurs générateurs à volants.
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