Le traitement des séquelles
Le démantèlement ou la valorisation
culturelle des installations de surface n'étant pas achevé (machines
d’extraction, carreaux de fosses, chevalements, etc. ni la dépollution
des sols des usines annexes (carbochimie en particulier), et certaines
séquelles pouvant perdurer dans le temps, ou ne s'exprimer qu'après
quelques décennies ou siècles, aucun bilan définitif ne peut être fait.
En 2004, une mission conjointe a réuni le BRGM et CdF pour une étude
technique de la gestion de l’après -mine, à la suite de quoi le BRGM a
intégré une nouvelle compétence et a créé pour cela un « département
prévention et sécurité minière » (DPSM) en son sein.
Les séquelles sociales et sanitaires (silicose, durée de vie
inférieure à la moyenne, records pour certains taux de cancers
aérodigestifs) n'ont pas encore fait dans les bassins houillers l'objet
d'évaluations quantitatives précises.
Séquelles géophysiques : Les mines souterraines nécessitent des
évaluations et travaux plus délicats en raison des risques
d'affaissements miniers prolongés dans le temps, de drainage acide ou de
remontée de nappes, voire d'inondations graves en surface qui peuvent
être différés dans l'espace et dans le temps. Localement, les eaux qui
ennoyent peu à peu les puits après l'arrêt des pompages peuvent se
charger de métaux ou substances si acides qu'il devient dangereux de les
relarguer dans la nature. Localement, d'ici 2100, des stations de
traitements des eaux de mines pourraient être nécessaires. Diverses
études doivent continuer à affiner ces évaluations.
Pollution de l'air : les sources directes (fumées, poussières..
n'existent plus), reste les pollutions indirectes, dont une possible
expulsion en surface de quantités significative de méthane (grisou
explosif et puissant gaz à effet de serre), poussé par la remontée des
nappes. Ce grisou peut être récupéré et réinjecté dans le réseau de Gaz
de France, mais ceci n'est fait en France qu'à Méthamine pour les gaz
récupérés dans la partie centrale du bassin (les zones ouest et est ne
sont pas traitées) et sur un point en Lorraine. Il pourrait aussi y
avoir localement émission de gaz acides ou de radon dangereux. Il faut
aussi prévoir le suivi et le futur démantèlement de ces installations
qui seront désuètes quand tout le gaz aura été récupéré.
Séquelles financières : En France, la Cour des comptes a estimé en
2009 que de 1990 (fin de l’exploitation dans le Nord-Pas-de-Calais) à
2008, plus de 1 milliard d’euros a déjà été dépensé pour la
réhabilitation des anciens sites miniers, qui doit se poursuivre, au
moins jusqu'en 2011. Les travaux entamés en 2007 ont déjà coûté 9,5
millions d'euros, non compris les coûts annexes pris en charge par les
collectivités locales. La Cour des comptes estime que 13,2 millions
d'euros seront encore nécessaires d’ici 2013. Après quoi il faudra
encore financer une veille, l'entretien de la mémoire et de la gestion
du risque et une prévention continue (prises en charge par le
département Prévention et sécurité minière du BRGM, soit 10 millions
d'euros/an. Certains économistes du développement durable estiment qu'en
prenant aussi en compte le coût des gaz à effet de serre et des autres
polluants générés par le charbon, les coûts de réhabilitation et
réparation dépasseront bientôt les bénéfices apportés par
l'exploitation.
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