Première rentrée de charbon : première expérience !
Voici quatre ans que ma tante est arrivée de Marseille. Là-bas, elle ne se servait que du gaz. Aussi, quelle fut sa surprise de voir, par un froid matin, le charretier déverser un tas «de poussières noires devant sa porte. En colère contre le bonhomme ahuri, elle lui dit : « Qu’est-ce, cette terre ? » Grand’Mère intervient : C’est votre charbon des mines que l’on vous livre ! Vous ne pouvez pas le mettre en sacs, et puis, il ne fallait pas le vider là, mais dans la cabane !
Le charretier explique : Madame, par ici, on apporte le charbon de cette manière. » Toujours mécontente, elle se met en devoir de le rentrer. Une personne qui passait lui dit qu’il fallait mettre les « gail-lettes » (1) à part. Ma tante a trié le tas, mais elle a retiré jusqu’au plus petit morceau de charbon, ne laissant absolument que les poussières. Aussi quand mon oncle revint de la mine, quelle fut sa surprise de voir ma tante toute noire jusqu’aux cheveux, grattant du charbon pour en retirer les minuscules « gaillettes ». Tout le voisinage en a fait des gorges chaudes.
ARLETTE COSSU, (Extrait de Entre nos villages.)
Ecole de la rue Salengro, Meurchin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.