République Tchèque : le bassin houiller d'Ostrava-Karviná
• la région d'Ostrava-Karviná où le charbon est exploité depuis longtemps, avec de nombreuses conséquences sociales et paysagères,
• la région des basses Beskides, où l'exploitation du charbon n'a pas encore été lancée.
Les couches de charbon autour d'Ostrava et de Karviná sont distinctes. En effet, autour d'Ostrava, elles se caractérisent par un charbon de haute qualité, mais une faible puissance (entre 0,8 et 1,3 m). Autour de Karviná, les couches sont plus jeunes et plus puissantes (entre 1 et 6,5 m).
Dans la région d'Ostrava, des recherches archéologiques ont mis en évidence l'utilisation du charbon par les hommes préhistoriques. Cependant l'exploitation et l'utilisation systématique du charbon est plus récente, notamment en raison de la nécessité de remplacer le bois comme source d'énergie au début de la révolution industrielle. Au cours du 18ème siècle, le gouvernement Autrichien subventionne la prospection des dépôts houillers. Ce n'est toutefois qu'au cours du 19ème que l'exploitation du charbon débute régulièrement avec le développement de la sidérurgie et du chemin de fer.
En 2014, 4 grandes mines souterraines sont toujours en activité, exploitées par la compagnie OKD, appartenant elle-même au groupe NWR.
• mine Karviná, comprenant 2 sièges indépendants : ČSA et Lazy
• mine ČSM,
• mine Darkov,
• mine Paskov.
Conscientes de la richesse du patrimoine issu de cette histoire industrielle, les autorités locales ont en partie préservé d'anciens sites miniers ou sidérurgiques (chevalements, salle des machines, hauts-fourneaux...). Je recommande tout particulièrement la visite de la mine Michal avec sa superbe salle des machines, mais aussi le Dolní Oblast Vítkovice, où se concentre sur un même site une mine de charbon avec son puits, une cokerie et une usine sidérurgique avec 3 hauts-fourneaux. Les installations sont en cours de restauration et progressivement ouvertes au public, dans l'esprit de ce qui a pu se faire dans la Ruhr en Allemagne.
Důl Alexander / Ostrava-Kunčičky
La construction de la mine débute en 1896 ; l'extraction du charbon sera lancée deux ans plus tard. En 1926, la mine Alexandre est rattachée à la mine Zárubek, elle-même intégrée dans la mine Ostrava en 1967. En janvier 1979, une partie du champ d'exploitation est transféré à la mine Jeremenko située à Ostrava-Vítkovice. Le 31 décembre 1992, la mine est définitivement fermée et les puits seront remblayés en 1993/94. Les deux chevalements sont conservés et classés monument culturel.
Důl Barbora / Horní Suchá
Le fonçage du premier puits débute en 1898 mais il est rapidement arrêté en raison d'importantes venues d'eau. Les travaux reprendront 2 ans plus tard pour s'achever en 1910. L'extraction du charbon commence le 14 mai 1912. A cette époque, la mine se nomme Austria ; elle sera renommée Barbora en 1920. Après la Seconde Guerre Mondiale, la mine est reconstruite et modernisée ; elle est alors une des plus mécanisées du bassin d'Ostrava-Karviná. En 1951, la mine Barbora est fusionnée avec la mine Hohenegger-1. máj. Le 18 octobre 1990, un coup de grisou tue 30 mineurs. A la suite de cette explosion, l'exploitation est réduite ; le dernier charbon est extrait le 16 décembre 2002. Les réserves de charbon encore en place seront exploitées par la mine Darkov. Deux chevalements et certains bâtiments sont conservés, mais malheureusement la recette du puits n°2 a été détruite.
Důl ČSM / Stonava
La construction de la mine 'Československého svazu
mládeže' = 'union tchécoslovaque de la jeunesse' (dont seul l'acronyme
ČSM est utilisé de nos jours) est lancée le 16 juin 1959. Deux sièges
sont construits pour exploiter le gisement : ČSM-Sever et ČSM-Jih (Nord
et Sud) ; le charbon sera extrait et traité par le siège ČSM-Sever. En
raison de difficultés géologiques (venues d'eau, grisou), la production
de charbon ne débute que fin 1968.
En novembre 1990, la mine ČSM sort
du groupe OKD et devient indépendante : un processus de privatisation
est engagé. Le 1er janvier 1993, elle est reprise (avec les mines de
Kladno et de Tuchlovice) par la nouvelle société anonyme Českomoravské
doly (ČMD) basée à Kladno. En 2005, la mine ČSM est la dernière mine
encore en activité de la ČMD, finalement rattachée à la compagnie OKD.
En 2012, la production a atteint 2,87 millions de tonnes. A noter qu'il
existe un projet d'exploitation des réserves de l'ancienne mine
Morcinek, située en territoire polonais, depuis la mine ČSM.
Siège ČSM-Sever (Nord)
Siège ČSM-Jih (Sud)
Důl Darkov / Stonava
L'histoire de la mine Darkov remonte au milieu du 19ème
siècle. A cette époque, plusieurs mines sont créées (Gabriela en 1852,
Hohenegger en 1880 et Austria en 1898). Au milieu des années 50, ces
mines sont fusionnées sous le nom de 'Velkodůl 1. máj' (mine 1er Mai),
qui sera finalement renommée en mine Darkov le 2 mai 1991. La
construction du siège principal de la mine Darkov (siège 2) est lancée
1972 ; la production débutera en mai 1982. La structure de la mine
Darkov change encore dans les années 90 : début 1993, les sites des
mines Darkov et Mír sont regroupés, puis en 1995, la mine 9. květen est
rattachée à la mine Darkov dont elle devient le siège 3. En août 2001,
le siège 9. květen est relié au siège 2 par un long convoyeur à bande,
signant l'arrêt de l'extraction et du traitement du charbon sur ce site.
Fin 2002, le siège 1 (ancienne mine Barbora) est abandonné. Enfin, avec
l'épuisement des réserves du champ 9. květen, les sièges 2 et 3 sont
réunis le 1er avril 2012 sous un même nom : mine Darkov.
Aujourd'hui,
la mine Darkov est la 2ème plus importante mine souterraine de
République Tchèque. La production en 2011 a été d'environ 3,23 millions
de tonnes.
Siège Darkov (siège 2)
Il s'agit du siège principal de la mine Darkov, assurant l'extraction et le traitement du charbon. Il fut construit à partir de 1972 et possède 2 puits, dont un surmonté d'une impressionnante tour d'extraction en béton.
Puits Da-1
Il y avait à l'origine 2 puits sur ce site (Da-1 et Da-2). Le puits Da-2 est aujourd'hui remblayé, seul le puits Da-1 est encore utilisé pour la la mine Darkov (puits d'entrée d'air).
Siège 9. květen (siège 3)
Ce siège était auparavant une mine indépendante, une
des plus jeunes dans le district d'Ostrava-Karviná. Le 1er puits (Su-Sto
I) est foncé à partir de mai 1957 et le 1er charbon est extrait en
novembre 1960. Au début de son existence, la mine est étroitement liée à
la mine 1. máj. Le 1er janvier 1964, le site prend le nom de mine 9.
květen ; la même année, une usine de traitement du charbone est ouverte.
La
mine 9. květen devient indépendante en 1965, quand elle est séparée de
la mine 1. máj. La plus forte production est atteinte en 1985, avec 1
577 000 tonnes de charbon. Le 1er avril 1988, elle est à nouveau
rattachée à la mine 1. máj et redeviendra indépendante le 1er avril
1990. Enfin, le 1er juillet 1995, elle est intégrée dans la mine Darkov
dont elle devient le siège 3. En août 2001, l'extraction du charbon
s'arrête suite à la mise en service d'un convoyeur à bande vers le siège
2 de la mine Darkov. Le lavoir est également fermé.
Deux
chevalements sont encore visibles sur ce site : le grand chevalement du
puits Su-Sto I (ancien puits d'extraction, entrée d'air) et celui plus
petit du puits Su-Sto III (retour d'air).
Důl Eduard Urx (Anselm) / Ostrava-Petřkovice
La mine Anselm est la plus ancienne mine de charbon
dans le district d'Ostrava-Karviná ; en effet, l'exploitation du charbon
dans ce secteur remonte à 1781 (affleurements). L'exploitation devient
souterraine avec le fonçage d'un premier puits en 1835. Le 8 avril 1843,
la mine est rachetée par le baron Salomon Mayer von Rothschild qui la
rebaptise du nom de son fils, Anselm. A partir de 1847, la mine est
modernisée, avec notamment la mise en service de la première machine à
vapeur de la région. En 1894, elle est rattachée aux forges de Vítkovice
(Vítkovické horní a hutní těžířstvo).
En 1945, la mine Anselm est
nationalisée et intégrée dans la société nationale des mines de charbon
d'Ostrava-Karviná (qui deviendra plus tard OKD). Le 17 juillet 1946,
elle est renommée Masaryk, puis le 31 décembre 1951, elle prend le nom
de mine Eduard Urx. En 1964, la mine Eduard Urx est rattachée à la mine
Vítězný únor. L'extraction du charbon par le puits Urx 1 s'arrête en
1973 ; elle est reprise par la mine Vítězný únor à Přívoz.
L'exploitation du charbon dans le champ Anselm s'arrête en août 1991. Le
puits est remblayé en 1992.
En 1987, alors que le site est toujours
en activité, un musée de la mine est créé ; il sera ouvert au public en
1993. Les bâtiments du carreau et le chevalement sont classés Monument
Historique.
Důl František / Horní Suchá
Un sondage est entrepris en 1909 ; le charbon est
rencontré à 350 mètres de profondeur. Suite à cette découverte, le
fonçage du premier puits débute en juin 1911. La mine est alors nommée
'Erzherzog Franzschacht', du nom de l'héritier du trône
François-Ferdinand d'Autriche. Après 1918, elle est renommée
'František', puis en raison de changements politiques, elle prend le nom
de 'Klement Gottwald' le 17 juillet 1946, et enfin 'Prezident Gottwald'
le 21 août 1948. En 1960, le puits F4 est mis en service. Depuis 1965,
la mine est entièrement électrifiée. En 1978, la production atteint son
plus haut niveau avec 1 706 891 tonnes de charbon. Entre 1977 et 1983,
le chevalement métallique du puits F4 est démoli et remplacé par une
tour d'extraction en béton.
Le 9 février 1990, la mine reprend son
nom d'origine 'František'. Pour des raisons géologiques, la production
diminue et passe sous le million de tonnes en 1994. Le 1er juillet 1995,
la mine František fusionne avec les mines Dukla et Lazy, sous le nom de
groupe Lazy. L'exploitation n'étant pas rentable, la fermeture de la
mine est décidée. Le dernier charbon sera extrait le 30 juin 1999 ; la
production totale de la mine a été de 59 144 518 tonnes de charbon.
L'ensemble
des installations sont alors détruites, dont les chevalements
métalliques des puits F1 et F2 ; la tour d'extraction du puits F4 est
conservée.
Důl Gabriela / Karviná
Un premier sondage est réalisé en 1852 ; il rencontre le charbon à 104 mètres de profondeur. La mine Gabriela est fondée en 1854, elle porte le nom de la comtesse Gabriele Žerotínové. Les puits n°1 et 2 sont foncés en 1870/71. Le 2 mars 1947, la mine est renommée UNRRA. En 1950, elle devient la mine Mír (Paix). L'histoire de la mine Gabriela (UNRRA, Mír) s'achève le 1er avril 1958 lorsqu'elle fusionne avec la mine 1. máj (issue de la fusion des mines Hohennegger et Barbora). L'ensemble prend le nom de 'Velkodůl 1. máj.'. Le 1er janvier 1993, les sièges Darkov et Mír sont fusionnés. L'ancienne mine Gabriela est fermée en 2004, et la production transférée à la mine Darkov. La grande salle des machines et les deux chevalement métalliques ont été conservés.
Důl Hlubina / Ostrava-Vítkovice
L'exploitation des mines environnantes Antonín,
Karolina et Šalamoun a montré que les veines de charbon se prolongent
plus au sud vers les Forges de Vítkovice. En conséquence des sondages
sont effecutés en 1851 près des forges. Les résultats étant positifs,
une nouvelle mine est fondée en 1852 par le baron Salomon Mayer von
Rothschild sous le nom de 'Tiefbauschacht' (Hlubina). Le fonçage des 2
puits (puits n°1 et puits d'aérage) est entamé simultanément côte à
côte, séparé par seulement 24 mètres, ce qui à l'époque représente une
innovation technique. La production de charbon débute en 1857 et devient
régulière en 1863.
En mai 1921, le coup d'envoi pour le fonçage d'un
nouveau puits moderne (puits n°2) est donné. En septembre 1924, le
puits atteint la profondeur de 437 mètres et une machine d'extraction à
vapeur de 3200 ch est installée. Construite par les Forges de Vítkovice,
elle était à l'époque la plus grande machine d'extraction d'Europe
Centrale. Un chevalement métallique haut de 49,80 mètres est également
installé au-dessus du puits. En novembre 1931, la mine Hlubina est
rattachée à la mine Šalamoun. Pendant l'occupation allemande, la mine
redevient indépendante et est renommée 'Tiefbauschacht'.
Après la
Seconde Guerre Mondiale, la mine est nationalisée et intégrée dans la
société nationale des mines de charbon d'Ostrava-Karviná (qui deviendra
plus tard OKD). Le 17 juillet 1946, elle est rebaptisée 'mine Bohumil
Laušman', mais elle reprendra son nom d'origine 'Hlubina' en 1949. En
avril 1958, elle est fusionnée avec la mine Jeremenko. Entre 1957 et
1961, les puits n°1 et 2 sont appronfondis ; le puits n°2 atteindra la
profondeur finale de 1022,6 mètres. En raison de cette grande
profondeur, la machine à vapeur sera remplacée par une machine
d'extraction électrique à poulie Koepe. Le 1er janvier 1987, la mine
Hlubina est intégrée à la nouvelle organisation nommée 'mine Ostrava'.
La dernière berline de charbon sera remontée le 30 juin 1991 ;
l'extraction totale fut de 47,16 millions de tonnes de charbon à coke.
Aujourd'hui
de nombreuses installations ont été préservées, comme le puits n°2
avec son chevalement et la salle des machines, ou le lavoir. Ils font
partie, avec une cokerie et 3 hauts-fourneaux, du fantastique ensemble
industriel classé Patrimoine Mondial de l'UNESCO 'Dolní Oblast
Vítkovice'.
Důl Jan Šverma (Ignát) / Ostrava-Mariánské Hory
Les puits d'extraction et de retour d'air sont foncés à
partir de 1890 sur le territoire de Mariánské Hory. La mine est à
l'origine nommée 'Ignát' du nom d'Ignáci Vondráčkovi. Une cokerie est
construite sur le site dès 1892 ; la production de charbon débute en
1895. Le 7 septembre 1947, la mine Ignát est rebaptisée 'Jan Šverma'. Le
1er octobre 1954, la mine Odra à Přívoz est fusionnée à la mine Jan
Šverma ; l'extraction y cessera en 1968 et les 2 puits seront abandonnés
en 1970/71. En 1964 est ouverte la mine Jan Šverma II à Svinov (dont le
puits a été foncé en 1952) ; elle fermera en 1991. La mine Jan Šverma
est définitivement fermée le 31 mars 1992. A la fin de l'exploitation, 5
puits étaient en service : puits n°1, puits n°3/4, puits de retour
d'air n°3, puits Svinov et puits de retour d'air Oderský.
Lors de mon
passage mi-2013, il ne restait pas grand chose de cette mine, à
l'exception de la cokerie en cours de démolition et du joli puits de
retour d'air n°3 avec sa structure circulaire en briques.
Důl Jindřich / Ostrava
La mine Jindřich (à l'origine Heinrichschacht ou puits
n°X) est fondée en 1848 par l'Etat autrichien. Avant cela, le puits
exploratoire n°X est foncé à l'emplacement du futur puits de la mine. En
1856, la mine est rachetée par la Ferdinand Northern Railway qui la
renomme Jindřich. A partir de 1933, la production est transférée à la
mine František (plus tard mine Vítězný únor) et la mine Jindřich ne sert
plus que pour l'aérage. Le puits est finalement remblayé en 1979.
Le
chevalement de 1913, conçu par la firme Mainx & Popp, avec le
bâtiment de la recette ont été préservés et sont classés Monument
Historique.
Důl Julius Fučík, siège Pokrok / Petřvald
La mine Pokrok (à l'origine mine Habsburk ou
Habsburgschacht) est fondée en 1912 ; la production démarre en 1913. En
1918, la mine est rebaptisée Pokrok (Progrès) en raison de l'application
de méthodes innovantes pour le fonçage des 2 puits. Depuis les années
50, la mine a subit plusieurs changements organisationnels. Le 1e
janvier 1953, elle est fusionnée avec la mine Hedvika pour former la
mine Julius Fučík.
En 1961, c'est au tour de la mine Ludvík d'être
fusionnée à la mine Julius Fučík ; il en sera de même avec la mine Čs.
pion&iycute;r en 1970 (celle-ci ayant absorbé la mine Žofie en
1962). La mine Julius Fučík compte alors 5 sièges miniers.
En 1992,
la fermeture du siège Ludvík (jour et fond) est lancée ; les
installations sont progressivement détruites et les deux puits
remblayés. A partir du 1er janvier 1995, la fermeture du reste de la
mine est lancée pour une fin d'exploitation prévue en juin 1995.
Finalement l'exploitation minière sera prolongée quelques années et
s'achèvera fin février 1998, entraînant la fin du siège Pokrok. Des
nombreuses installations de la mine Julius Fučík, seul un chevalement
(puits n°1) du siège Pokrok a été conservé, sans son bâtiment de
recette.
Důl Karviná / Karviná & Orlová
La mine Karviná est issue de la fusion des mines ČSA et Lazy le 1er avril 2008. Toujours en activité, elle fait partie des 4 dernières mines gérées par OKD. La production totale des sièges ČSA et Lazy a atteint 4,16 millions de tonnes en 2012.
Siège ČSA (anciennement Jan Karel)
La mine Československé Armády (plus connue sous son
acronyme ČSA) est née le 1er juillet 1995 de la fusion des mines
auparavant indépendantes ČSA et Doubrava. En réalité son histoire est
beaucoup plus ancienne et remonte au début de l'exploitation du charbon
dans la région de Karviná. En 1780, les activités minières sont lancées
par le comte J. E. Larisch-Monnich. L'année 1856 est considérée comme la
date de fondation de l'actuelle mine ČSA, avec le regroupement de
plusieurs mines locales. La famille Larisch-Monnich restera propriétaire
de ces mines jusqu'à la nationalisation en 1945.
Le 31 décembre
1951, les mines Jindřich, Františka, Hlubina et Jan Karel sont
regroupées dans une nouvelle organisation appartenant à l'état et nommée
'Velkodůl Čs. armády'. Les différents sièges de ce groupe sont
progressivement fermés : Hlubina en 1963, Františka en 1964 et Jindřich
en 1995. Après leur fusion en 1995, les sièges Doubrava et Jan Karel
sont reliés par le fond. Le charbon du secteur Doubrava pourra donc être
extrait par le siège Jan Karel après la fermeture du siège Doubrava.
Aujourd'hui
le siège ČSA se compose du site de l'ancienne mine Jan Karel qui assure
le service, l'extraction et le traitement du charbon avec ses trois
puits, ainsi que du puits Do-III de l'ancienne mine Doubrava utilisé
pour l'aérage.
Siège Lazy
L'histoire de ce siège remonte à 1835, quand la Vienna
Rental Company débute le fonçage du 'Altmaschinenschaft'. Une autre mine
(Friedriech-Egon) est fondée à proximité en 1848. Enfin un puits très
important est le 'Neuschacht' mis en service en 1898. Après la
nationalisation, les mines du secteur sont réorganisées.
En 1950, la
mine prend le nom d'Antonín Zápotocký ; elle sera renommée Lazy en 1991.
Le 1er juillet 1995, les mines jusque-là indépendantes Lazy, Dukla et
František sont fusionnées pour former le groupe 'Lazy'. Le siège
František est fermé en 1999, le siège Dukla remonte son dernier charbon
le 10 janvier 2007, après avoir été relié à la mine Paskov. Aujourd'hui,
du groupe Lazy, il ne reste plus que le siège Lazy encore en activité,
avec ses trois puits et son lavoir. Ce siège exploite les couches
d'Ostrava (faible puissance mais charbon de bonne qualité), ainsi que
les couches de Karviná, plus puissantes (jusqu'à 6 mètres), mais donnant
un charbon de moindre qualité.
Důl Michal / Michálkovice
L'histoire ancienne de la mine Michal est liée à la
volonté de l'état autrichien de promouvoir la production de charbon,
condition nécessaire au développement de l'industrie. En 1842, un puits
de prospection, financé par l'état, est foncé à Michálkovice. L'année
d'après, le fonçage de deux puits est lancé. Le premier d'entre eux, le
puits Ferdinand, a été abandonné dans les années 1880. Le second puits,
jusque-là nommé puits Michálkovická n°3 est renommé puits Michal après
le décès du conseiller impérial Michael Laier.
En 1856, en raison de
pertes financières importantes, la compagnie d'état cède la mine Michal à
la Ferdinand Northern Railway Company qui a construit un réseau de
chemin de fer de Vienne à Ostrava, jusqu'aux mines de sel polonaises.
Cette société restera propriétaire de la mine jusqu'à la nationalisation
en 1945 ; elle passe alors sous le contrôle de la société nationale des
mines de charbon d'Ostrava-Karviná (qui deviendra plus tard OKD). En
1946, la mine prend le nom du député socio-démocrate du Reichtag
autrichien Petr Cingr. Depuis, son nom a changé plusieurs fois.
Le
1er juillet 1966, la mine Petr Cingr est fusionnée avec la mine Rudý
říjen (Octobre rouge) ; le nouvel ensemble conserve le nom de 'mine Rudý
říjen'. Ce groupe minier sera finalement renommé 'mine Heřmanice' en
1990. Suite à la réorganisation de l'industrie lourde dans la région
d'Ostrava, la mine Heřmanice et le siège Petr Cingr sont fermés le 30
juin 1993. La dernière cage sera remontée le 2 juin 1994 et le puits
remblayé en 1995. Dès 1994, le site est repris par le Ministère de la
Culture qui y créera un musée. Aujourd'hui, le site minier est tel qu'il
était à la fin de sa principale reconstruction en 1915, sans
modification importante. Les gestionnaires du musée ont voulu laisser la
mine comme si elle avait été fermée la veille, dans son jus. La salle
des machines mérite absolument un détour...
Vues extérieures
Salle des machines
Důl Paskov / Sviadnov, Staříč, Chlebovice & Paskov
La mine Paskov est née de la fusion entre les sites
Paskov et Staříč, jusque-là indépendants. Les deux mines sont
relativement jeunes ; elles ont été fondées pendant la période
d'industrialisation de la Tchécoslovaquie communiste. Les bâtiments de
la mine Paskov ont été construits en 1960, ceux de la mine Staříč en
1962. La production de charbon débute à Paskov en 1966 et en 1971 à
Staříč. Le 1er janvier 1994, les deux mines ont été fusionnées sous le
nom de mine Paskov. En 1999, le siège Paskov a été fermé.
La
production 2012 de la mine Paskov a été de 0,95 million de tonnes. Il
s'agit de la dernière mine en activité dans le secteur d'Ostrava. Seuls
les sièges Staříč II (extraction et traitement du charbon - Staříč) et
Staříč III (puits de service - Chlebovice) sont encore en activité. En
raison d'un manque de rentabilité, la mine est actuellement menacée de
fermeture.
Siège Staříč I
Ce siége, situé à Sviadnov et équipé de 2 puits (entrée et retour d'air), n'est à priori plus utilisé pour l'exploitation de la mine Paskov.
Siège Staříč II
Situé à Staříč, il s'agit du siège principal de la mine Paskov. Avec ses 2 puits surmontés d'un chevalement et d'une tour d'extraction en béton, il assure l'extraction et le traitement du charbon, mais aussi le service (matériel et personnel).
Siège Staříč III
Situé à Chlebovice, ce siège n'extrait pas de charbon, mais il assure le service pour la mine Paskov : aérage (retour d'air), descente du personnel et du matériel. Le puits à double compartiment est surmonté d'un grand chevalement métallique.
Siège Paskov
Ce siège était le site principal de l'ancienne mine Paskov, dont il assurait l'extraction et le traitement du charbon, jusqu'à sa fermeture en 1999. Il possédait à l'origine deux puits : un puits de service équipé d'un chevalement métallique et un puits d'extraction surmonté d'une grande tour en béton. Lors de mon passage en mai 2013, le chevalement avait déjà disparu et la tour d'extraction était en cours de démolition par grignotage. Le grand lavoir va subir le même sort. L'ancienne mine Paskov possédait deux autres puits aujourd'hui disparus : Nová Bělá à l'ouest et Řepiště à l'est.
Důl Petr Bezruč / Slezská Ostrava
L'exploitation du charbon dans ce secteur remonte à
1938, mais c'est en 1842 qu'est fondée cette mine par le directeur de la
fonderie Rudolfovy, J. Gross. Elle fut nommée mine Terezie, du nom de
l'épouse de J. Gross. En 1843, la mine est rachetée par le baron Salomon
Mayer von Rothschild. En 1862, le site est raccordé au chemin de fer,
permettant une meilleure expédition du charbon. L'extraction souterraine
du charbon se développe alors.
Le 1er janvier 1942 la mine Terezie
est renommée Bergschacht, mais après la Seconde Guerre Mondiale, elle
retrouve brièvement son nom d'origine. A la nationalisation en 1946, la
mine est intégrée dans la société nationale des mines de charbon
d'Ostrava-Karviná (devenue plus tard OKD) et prend le nom du poète Petr
Bezruč. Le 1er juillet 1961, les mines Petr Bezruč et Trojice sont
connectées. Le fonçage du puits Bezruč n°2 (Nová jáma) débute la même
année pour se terminer en 1964. Il fut équipé d'une grande tour
d'extraction métallique similaire à celle du puits n°3 de la mine
Jeremenko.
Le 1er janvier 1967 les mines Petr Bezruč et Zárubek sont
regroupées dans une nouvelle entité nommée 'mine Ostrava' ; le siège
Petr Bezruč devient le siège n°1 de cette nouvelle mine. Le siège
Trojice est alors fermé. Une nouvelle réorganisation intervient le 1er
juillet 1987 lorsque les mines Ostrava et Hlubina sont regroupées sous
le nom de 'mine Ostrava'. Le siège Petr Bezruč cesse d'extraire du
charbon le 30 juin 1992. La zone minière a compté 7 puits (Terezie, Nová
jáma, Vízina, Jindřich, puits IV, V et VII).
Sur le site Petr
Bezruč, la tour d'extraction du puits Nová jáma a été détruite mais le
superbe chevalement double du puits Terezie avec les bâtiments des
machines d'extraction sont conservés et classés. Le reste des
installations a été détruit.
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