2) Le début de l’horreur
Le médecin militaire Dautrey, isolé de son unité dès le début des combats, se cache dans Lens. Il sera fait prisonnier le 8 octobre et conduit à l’hospice de la ville. Sous surveillance, il soigne les soldats blessés dont une trentaine de français.
En quelques jours, près de 17000 habitants prennent la route de l’exode. Il ne reste plus en ville que 18000 âmes apeurées qui vont devoir subir des affres du conflit et les exigences des envahisseurs.
Un jeune de Pont-à-Vendin âgé de 19 ans, Alexandre Davroux, accusé d’avoir tiré sur des soldats allemands est amené à la Kommandantur de Lens. Le dimanche 11 octobre, il est fusillé dans la cour de la gare. C’est le premier civil abattu sans jugement.
Dès lors, les Lensois vivent dans la crainte. Les occupants prennent un malin plaisir à terroriser les habitants. Les hommes valides étant pour la plupart partis au front, ce sont les femmes, les vieillards et les enfants qui sont persécutés : les maisons sont prises d’assaut, pillées…
Afin de se soustraire aux envahisseurs, des hommes qui ne sont pas mobilisés se cachent dans les caves, dans les greniers. Ceux qui sont découverts sont immédiatement arrêtés et déportés ou astreints à travailler pour l’ennemi. D’autres resteront plusieurs mois, plusieurs années dans le noir. Ils ne sortiront de leur tanière qu’obligés par les éboulements dus aux bombardements. Ils ne seront alors que spectres, êtres hagards décharnés et beaucoup ne pourront survivre.
Le calvaire va empirer dès la fin du mois d’octobre 1914 avec les premiers combats, les premières tranchées, les premiers blockhaus aux portes de la ville. Puis les obus alliés commencent à tomber sur Lens.
Nous sommes le 27 novembre 1914. La ville est bombardée, les troupes alliées visent les points stratégiques pour empêcher l’avancée et le ravitaillement des allemands (gare, usines, ponts…). Leur cible principale est la gare des chemins de fer du Nord. Des obus tombent du côté de la place de la République. L’un d’eux transperce les murs du commissariat de police et pulvérise la devanture du bar des Sports appartenant aux parents du boxeur Georges Carpentier.
Le commissaire de police Charles Bourgeois, très apprécié des Lensois, est gravement blessé. Conduit à l’hôpital, il sera amputé d’une jambe un mois plus tard. Ce qui ne l’empêchera pas de reprendre son travail et de soustraire bon nombre de français aux griffes de l’ennemi. Il sera l’un des derniers à quitter Lens en avril 1917 en compagnie d’Emile Basly.
D’autres obus tombent dans la rue de la gare et endommagent sérieusement la toiture du café Métropole. Ce ne sont malheureusement que les prémices d’une destruction totale qui durera quatre longues années.
Les frères Deligne, les derniers meuniers de la ville, sont parmi les Lensois qui choisissent rapidement le chemin de l’exode. Avant de partir, ils décident d’emporter dans leur fuite des pièces de leur moulin à gaz. La ville déjà meurtrie risque de voir sa population affamée sans pain ! Ce sont quatre cents femmes des corons, appelées par Emile Basly, qui apportent leur moulin à café et viennent moudre le blé. On utilise aussi les concasseurs des mines de Lens, d’énormes meules tirées par des chevaux assurant ainsi le pain quotidien à la population. Lorsque le moulin est enfin réparé quelques mois plus tard, les allemands le réquisitionnent pour leurs besoins.
Bien vite, les soldats germaniques s’installent en ville et dans les corons. Lens est considéré par eux comme un lieu de cantonnement, de repos entre deux combats de tranchées. La Kommandantur prend possession de la maison du notaire Dormion sur la Grand-Place où tous les après-midi, des fanfares prusiennes donnent des concerts de musiques militaires. Bien que les premiers dégâts apparaissent dans la cité, les soldats continuent de festoyer.
L’occupation est loin d’être loyale et respectueuse de la part des militaires de l’empire allemand. Basly qualifient les occupants de « goinfres, ivrognes, brutaux, voleurs » soutenus par des officiers dont l’unique but est de laisser les soldats se distraire comme ils le veulent entre les combats.
Les militaires, surtout des officiers, s’installent sans vergogne d’abord dans les maisons vides délaissées par les Lensois partis en exode puis dans toutes celles qui leur plaisent, obligeant ainsi les habitants soit à partir soit à se réfugier avec toute leur famille dans l’une des pièces de la demeure parfois même à se créer un lieu de vie dans la cave. Ils exigent souvent avec violence d’être logés, nourris et blanchis par le propriétaire.
Le maire de Lens rapporte la fin tragique d’un mineur fusillé par les allemands pour avoir protesté contre l’un d’eux. Celui-ci s’était accaparé du pain que les enfants du mineur avaient rapporté de la boulangerie municipale.
Dans les plus belles demeures de Lens, ils installent leurs casinos, réquisitionnent les estaminets. Là, les officiers passent des nuits entières à boire, à festoyer et à chanter en compagnie de jeunes femmes aux mœurs légères. Les restaurants deviennent des cantines pour les troupes.
Malgré tout, quelques soldats sympathisent avec les Lensois, surtout dans les corons. Albert Viseux dans son livre « Mineur de Fond » rapporte que ceux-ci offrent aux enfants « des friandises, des tranches de pain saupoudrées de cassonade ».
Au tout début de l’occupation, les militaires prussiens s’accaparent les biens des Lensois en exhibant des bons de réquisition, même s’ils sont souvent signés «illisible». Mais rapidement, le pillage devient quotidien, parfaitement organisé par un officier dont c’est l’unique tâche, un certain Cader que les Lensois apprennent vite à craindre. Aucune maison, aucun commerce, aucun entrepôt n’échappe aux hordes de sauvages soutenus et parfois même aidés par leurs officiers. Linge, conserves, vins, bijoux, meubles, bétails, chevaux, tout est bon à être emporté. De nombreuses maisons n’ont plus de porte : elles ont été démontées pour servir de brancard dans les tranchées. Pourtant, la gendarmerie allemande est présente, mais son rôle est surtout de perquisitionner et de réquisitionner toutes sortes de matières et instruments pouvant servir à leur armée.
Les jardins qui possèdent encore de nombreux légumes en ce début d’automne sont littéralement saccagés et les récoltes volées. Au printemps 1915, après avoir obligé les Lensois à ensemencer leurs potagers, ils les pillent et les saccagent quelques semaines plus tard. Charles Bourgeois raconte : « Ils abusaient de tout, gâchaient une partie des marchandises et détruisaient le reste ».
Les malheurs ne s’arrêtent pas là : les hommes non mobilisés de 18 à 55 ans sont soumis à une visite médicale à l’issue de laquelle une dizaine d’entre eux sont déportés en Allemagne. Deux cents autres Lensois sont arrêtés et enfermés comme prisonniers civils à la Maison Syndicale et à l’école Jeanne d’Arc. Ils sont astreints par l’occupant à construire ou réparer les routes et bâtiments ou des voies de chemin de fer endommagés, à creuser des tranchées ou à installer des fils de fer barbelés sous les tirs alliés et les bombardements en dépit des conventions internationales. Les artisans (cordonniers, tailleurs, maçons, serruriers, forgerons) sont réquisitionnés et emmenés à Hénin-Liétard où ils doivent travailler pour l’armée allemande.
Lorsque ces hommes, sous-alimentés, deviennent de plus en plus faibles, les allemands exigent que leur famille vienne les nourrir dans leurs geôles. De nombreux civils sont blessés ou tués par les bombardements sur les chantiers ou dans leur prison.
Depuis le début de la guerre et avant l’invasion de Lens, la plupart des hommes valides étant mobilisés et les autres obligés de travailler pour l’ennemi, les mines de la compagnie de Lens tournaient au ralenti. Des mineurs non mobilisés, des femmes, des enfants et même des vieillards revenus sur leur lieu de travail tentaient tant bien que mal de faire fonctionner l’exploitation minière.
Le 4 octobre, jour de l’arrivée des troupes ennemies, tout est arrêté sur ordre des autorités allemandes. Les soldats réquisitionnent les carreaux des fosses et y installent leurs campements, empêchant tout français, mineur ou non, de s’approcher des puits.
L’activité minière arrêtée, les premières victimes sont les chevaux que les officiers allemands refusent de faire remonter. Trois cents bêtes agonisent ainsi de faim et de soif dans les profondeurs des galeries.
Mais les envahisseurs n’en restent pas là. Ils craignent, en cas de retraite de leurs troupes, que les mineurs ne se remettent aussitôt au travail. Ils décident alors de détruire totalement l’outil de production.
Dans un premier temps, ils précipitent au fond par les orifices des puits tout ce qu’ils trouvent en surface : bennes, berlines, bois, rails, et coupent les câbles des chevalets.
Jugeant que ce n’est pas suffisant, ils décident alors de noyer les puits en faisant exploser les cuvelages. »Les galeries inondées seront ainsi devenues inutilisables pour toujours » pensent-ils.
Les chevalets où sont installés des postes d’observation sont également des cibles pour les troupes françaises.
Ce texte est paru dans l’Avenir de l’Artois avec l’accord de l’auteur. Pour éviter tout problème, je rappelle qu’il est interdit d’en reproduire tout ou partie que ce soit sur Internet ou sur tout autre support sans en avoir préalablement obtenu mon autorisation. De même, les photos sont tirées d’une collection personnelle et ne doivent en aucun cas réutilisées sans en mentionner la source.
Illustration de la première bataille de Lens.
Nous sommes le 4 octobre 1914. Deux régiments français tentent de repousser les troupes allemandes le long du canal de la Souchez. Nos artilleurs sont sur les rives du canal, entre les wagons de charbon de la compagnie des Mines. Les soldats allemands veulent traverser pour s’emparer de Lens. En toile de fond, la fosse 5.
Les Français reculeront sous le nombre.
Les Lensois ne savent pas encore que c’est là le début de quatre années de cauchemar pour eux.
1) Quand Lens devient allemand
Le 28 juin 1914, l’assassinat, à Sarajevo, de l’archiduc François-Ferdinand puis celui de Jean Jaurès le 31 juillet en France avaient fait craindre le pire.
A Paris, le décret de mobilisation générale est signé le premier août par les ministres de la Guerre et de la Marine. Le lendemain, l’Allemagne envahit le Luxembourg. La Belgique rejette l’ultimatum prussien exigeant le libre passage de l’armée sur son territoire.
Le 3 août 1914 à 18 h 45, l’Allemagne déclare la guerre à la France.
A Lens, on travaille. La commune est passée d’un simple bourg rural à une ville importante et industrielle en quelques dizaines d’années. Aux labeurs des champs, aux usines, aux commerces est venue s’ajouter la formidable aventure de l’exploitation charbonnière. Un peu partout, on voit s’élever les chevalets des puits de mines.
La population qui était de 4500 habitants en 1860 en compte aujourd’hui 36000. La Société des Mines de Lens a créé plus de 18000 logements dans les corons qui entourent la ville.
Depuis le début du siècle et malgré des mouvements de grève des mineurs comme celui qui a suivi la catastrophe des mines de Courrières, les habitants semblent heureux. De nombreuses fêtes sont organisées par l’équipe d’Emile Basly, le maire. Il y a eu par exemple celles de la gymnastique en 1905 et 1907, celles du couronnement des muses des mines, la dernière datant de l’année précédente.
On ne peut imaginer que tout cela va s’arrêter ! Et pourtant ! Dès les premiers jours d’août 1914, tous les hommes valides de Lens de 16 à 60 ans doivent rejoindre Saint-Pol-sur-Ternoise ou Béthune et se présenter aux autorités militaires. S’ils partent la fleur au fusil, croyant fermement être rapidement de retour, la ville souffre de leur absence et vit dès lors au ralenti.
Les nouvelles concernant l’approche des troupes ennemies et les batailles de Belgique engendrent rapidement les craintes des Lensois qui découvrent que leur ville risque de se trouver sur le passage de l’armée allemande qui veut rejoindre au plus vite les rives de la mer du Nord.
Le lundi 31 août 1914, Emile Basly, à la tête de la ville depuis quatorze ans, est averti qu’une patrouille allemande est entrée dans Lens : cinq cavaliers du douzième régiment de hussards, en uniforme kaki et fortement armés. L’un d’eux se poste devant le porche de l’église Saint Léger et tire un coup de fusil en l’air, signe de prise de la ville. Les autres se positionnent devant la mairie provisoire, située rue Diderot (un nouvel hôtel de ville est en construction sur la Grand-Place).
Le premier officier allemand à entrer en ville est le sous-lieutenant Von Oppel. Basly le décrit comme »petit, nerveux, autoritaire, brutal, insolent et sautant à la gorge des gens comme un dogue furieux ». Après avoir fait quérir le maire, Von Oppel lui déclare qu’il précède une armée de 30000 hommes. Menaçant la ville en cas de manifestations, il fait connaître ses premières exigences : se faire servir un repas à l’hôtel des Voyageurs et faire ferrer son cheval. Pour cela, il n’hésite pas à menacer les habitants de représailles en cas de refus !
Lorsqu’il quitte la ville le lendemain après s’être servi en nourriture et vêtements chez les commerçants lensois, lui et ses hommes arrêtent les voyageurs sur la route d’Arras et les dévalisent avant de les libérer.
Le samedi 5 septembre vers 13 h 00 une trentaine d’officiers pénètrent dans Lens en voiture, suivis de 300 soldats uhlans (des cavaliers armés d’une lance). Ils repartent le soir même après avoir fait prisonniers les soldats français blessés réfugiés à l’hospice et s’être emparés de vivres.
Le lendemain, ce sont 800 hommes d’infanterie qui traversent la ville sur le chemin de Paris. Ivres pour la plupart, hurlant des chansons paillardes, ils laissent une très mauvaise impression de l’armée prussienne à la population lensoise déjà apeurée.
L’après midi, un général allemand fait son apparition. Arrivé en automobile, il exige du maire, comme son prédécesseur Von Oppel quelques jours plus tôt, qu’on lui serve un repas à l’hôtel des Voyageurs !
Le lundi 7, les allemands quittent Lens pour Arras, emmenant avec eux une vingtaine de militaires français blessés qu’ils ont tirés de l’hospice. Le soir, il n’y a plus aucun soldat ennemi dans Lens.
Dans les jours suivants, Lens voit aussi passer des troupes françaises se dirigeant vers Liévin ou Arras. La place de la République et les haras du notaire Taquet servent de lieux de bivouac pour des régiments français en transit.
Compte tenu des informations reçues des batailles sanglantes de Charleroi, d’Arras, de Bapaume, ou de Péronne, un comité est créé afin d’installer d’urgence un hôpital à Lens. Emile Basly en est l’initiateur. Il est rejoint parson ancien adversaire pour la mairie Eugène Courtin, Léon Tacquet, notaire, son beau-père et directeur des mines de Lens Elie Reumaux, Maurice Thellier de Poncheville, brasseur, Messieurs Boulanger, entrepreneur, Renard, commerçant, Regnier, inspecteur primaire et le chanoine Ocre, curé de la paroisse Saint Léger. Le service sanitaire de la ville était assuré par le docteur Vallois mobilisé et affecté à Lens comme médecin civil.
Grâce à la générosité des Lensois, riches et pauvres, l’hôpital 101 voit le jour dans les locaux des écoles Michelet et Campan. On y apporte tout ce qui peut être recueilli : lits, couvertures, vivres … La collecte permet de réunir 40000 francs destinés au fonctionnement de l’hôpital qui compte rapidement cent lits.
Dans les trois premières semaines de septembre on y amène des blessés des batailles de Bapaume, de Péronne ou d’Arras. Ils sont soignés par le médecin chef Brunelle et le docteur Emery. Des médecins major et des officiers allemands viennent inspecter l’hôpital à plusieurs reprises. Ils font prisonniers les blessés qu’ils jugent encore valides. Fin septembre, l’hôpital est évacué sur ordre des autorités militaires françaises et ses occupants transférés à Dunkerque.
Le 5 septembre, le docteur Bourgain, médecin-chef d’un autre hôpital, celui construit par la Société des Mines de Lens dans la cité de la fosse 11, décide d’évacuer des soldats français blessés mais est arrêté sur la route de Béthune par cinq automobiles allemandes. Lui et les 48 militaires sont emmenés et emprisonnés à Douai.
Relâché en tant que médecin, il reprend son poste dès le lendemain. Le 2 octobre, il y a 350 blessés dans cet hôpital pouvant en contenir 120. Devant le danger représenté par l’approche des troupes allemandes, Bourgain décide l’évacuation complète de l’hôpital. Pour cela il utilise trois trains formés de wagons et d’une locomotive appartenant aux mines de Lens.
De nombreux réfugiés civils arrivent à Lens en provenance des villes transformées en champs de bataille : Denain, Douai, Arras…. Ils passent quelques heures en ville où ils reçoivent soins et nourritures avant de reprendre la route en direction de Saint-Pol-sur-Ternoise. Beaucoup sont à pied, le tortillard Lens-Frévent ne circule plus que pour les militaires. Les Lensois ont peur, la ville est isolée : aucun train ne circule, la navigation est interdite sur le canal, la poste ne fonctionne plus. Comme il n’y a plus de journaux il est impossible d’obtenir des nouvelles des combats dans la région. Fin septembre, des réfugiés annoncent qu’un quartier complet de Douai est en flamme.
Le jeudi 1er octobre, l’espoir renaît en ville : un nouvel escadron de soldats français arrive et s’installe. Il s’agit d’un régiment de goumiers, des soldats marocains . Ils défilent en ville sous les acclamations de la population. Deux jours plus tard, ils se retirent « pour raisons stratégiques » au grand dam des Lensois. Mais on ne voit toujours pas de patrouilles allemandes.
Les réfugiés qui traversent Lens sont de plus en plus nombreux et viennent maintenant de communes proches : Rouvroy, Drocourt, Méricourt… Ils relatent les atrocités qu’ils ont vécues sous les tirs d’artillerie allemands. Depuis plusieurs jours, on entend des coups de canon au nord-est de Lens et du côté d’Avion.
Le 3 octobre 1914, on apprend que des allemands sont à Loison-sous-Lens, à moins de trois kilomètres. Une compagnie de cyclistes français entre dans Lens et prend position le long du canal. Elle est suivie d’un escadron de dragons qui s’installe pour défendre le pont de Douai et l’accès à la fosse 5.
C’est le dimanche 4 octobre qu’a lieu la première bataille en ville, sur les rives du canal. Méricourt, Sallaumines et Avion sont déjà aux mains des prussiens. Les deux régiments français affrontent des soldats allemands. Les pièces d’artillerie fusent. La bataille dure cinq heures mais la cinquième division de cavalerie française du général de Mitry doit fuir devant le nombre et battre en retraite en direction de Liévin et de Loos-en-Gohelle.
C’est ce jour là aussi que pour la première fois des civils lensois, au nombre de neuf, sont tués par les tirs ennemis. Le jour même, les premiers habitants quittent la ville, se mêlant aux réfugiés errant sur la route de Saint-Pol-sur-Ternoise. Certains d’entre eux ne vont pas loin : ils sont victimes des tirs croisés pendant leur fuite.
Pendant ce temps, les officiers allemands font venir Emile Basly à Sallaumines, le menacent et le retiennent en otage. Il ne sera libéré que le lendemain. Après avoir reçu l’assurance qu’il n’y a plus de troupes françaises dans la ville, l’ordre est donné aux soldats allemands de franchir le pont de Douai.
C’est donc en ce jour du 4 octobre 1914 vers 15 heures que les premières troupes germaniques entrent officiellement et triomphalement dans Lens par la route de Douai sous le regard inquiet des habitants.
Dans le même temps, une compagnie à cheval qui avait contourné la bataille entre aussi dans Lens par la cité de la fosse 11. C’est là que se situera pendant tout le conflit, la ligne de front connue sous le nom de « côte 70 ».
Les combats sont repoussés à l’ouest de la ville en direction de Vimy, Liévin et Loos-en-Gohelle. Pour les quatre prochaines années, la ville restera sous le joug de l’ennemi. Pendant quatre ans, Lens est allemand !
L’histoire de Lens et des lensois lors de la première guerre mondiale, voilà un sujet d’actualité en cette année anniversaire du début de ce conflit mondial.
Lens à été envahi exactement quatre années, du 4 octobre 1914 au 4 octobre 1918. C’est la vie en ville et dans les corons qui sera éditée dès la semaine prochaine dans le journal ‘l’Avenir de l’Artois’. Ces articles seront ensuite publiés dans ce blog.
Mais en attendant, dès cette semaine en page 8, un portrait de quelqu’un que vous devez commencer à connaître.
Amis du bassin minier, allez donc acheter ‘l’Avenir de l’Artois’ édition de Lens. Pour ceux qui comme moi ne sont plus dans la région, ils peuvent se le procurer en ligne sur le site du journal.
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