LE GALIBOT ET LE MINEUR
Adossé à la muraille de charbon
Le galibot, la barrette sur le front,
Mange son briquet à côté du mineur.
Assis sur ses talons, il goûte ce temps
De répit, oublie un peu le dur labeur
Qui va recommencer dans quelques instants.
Son petit visage, à la pâle lueur
De la lampe, reflète bien la tristesse,
Le tracas, la fatigue et même la peur...
Au fond de la mine, ce n'est que rudesse,
Acharnement, sueur et épuisement.
Plus loin, il faut creuser encore et toujours,
En dépit des grands risques d'éboulement.
Le mineur courbe l'échine chaque jour;
Le pic entre les mains, il part à l'abattage.
Dans la galerrie, le galibot le suit.
Rassemblant ses forces et tout son courage,
Il pousse un barou, jusqu'au bout de la nuit.
A l'heure de la remontée, des gaillettes
Luisantes pèsent au fond de leur musette.
Tous deux, aveuglés par la clarté du jour,
Quittent vite le carreau pour la maison
Et, harassés, mais avec bonheur toujours,
Retrouvent les rues étroites des corons.
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