Suite aux quelques articles dans la rubrique « Bonjour » de La Voix du Nord, un journaliste, Romain Musart, m’a contacté. Nous avons longement parlé au téléphone. Il a terminé notre conversation en me disant : » Envoyez moi une photo, je vais voir si je peux faire un article ».
Deux jour plus tard, il y a ça en pleine page de l’édition de Lens :
Ca fait plaisir de voir son travail reconnu même si je ne le fais pas pour la célébrité mais pour transmettre à nos enfants ce que nous et nos parents ont connu.
Merci à Romain (je lui rends son vrai prénom) et à la Voix du Nord.
Pour voir l’article en version numérique, cliquez ici :
Suite aux articles sur ce sujet, plusieurs internautes m’ont envoyé divers documents que j’aimerai vous faire partager.
Il y a d’abord ce train en gare de Pont A Vendin :
Cet autre devant le dépôt de la fosse 1 de Lens :
Ce mécanicien et son chauffeur devant leur locomotive, toujkours à la fosse 1
Et enfin, ce wagon de marchandises marqué « Mines de Lens » qui doit dater de la fin du 19ème siècle :
Merci à ces internautes et continuez à m’envoyer des documents afin qu’on puisse les faire partager à tous.
C’est « Zomer » qui me l’a signalé. Après l’Apollo, un nouveau bras de fer oppose Monsieur Delcourt aux Bâtiments de France.
Un premier article parait dans « La Voix du Nord » du 15 août sous le titre : » Guy Delcourt : « Si le préfet ne vient pas constater la situation, je me mets hors-la-loi » ». On y apprend qu’un ancien logement de fonction du directeur de l’école Jean Macé de la Fosse 12 est l’objet du conflit. Monsieur Delcourt, jugeant que « cette demeure représente un vrai danger pour les enfants. Elle est abandonnée et délabrée. Des jeunes viennent la squatter et lancent des objets dans la cour », explique le maire qui ajoute : « Si les choses ne changent pas, on va mettre les moyens pour faire cela au plus vite» . Il a bien l’intention de faire sauter les grilles, déblayer le terrain et raser les murs. Il sait qu’il n’y est pas autorisé par les Bâtiments de France, l’édifice se trouvant dans un rayon de 500 mètres de l’église Saint-Édouard, et comptant donc parmi les bâtiments qu’il n’a plus le droit de démolir.
Le 19, La Voix du Nord titre : Candidature du bassin minier à l’Unesco : Guy Delcourt ordonne la démolition d’un bâtiment à Lens. La pelleteuse était donc bien présente ce matin devant l’ancienne maison du directeur d’une école implantée au coeur d’une cité minière, la cité 12 de Lens. Un huissier a constaté la vétusté du logement. Il y a aussi des traces de vandalisme, ce qui rend cette maison dangereuse, surtout qu’elle est juste à côté d’une école », a déclaré le maire pour justifier cette démolition, qu’il juge moins coûteuse qu’une rénovation complète. Il n’en reste pas moins que ce logement est protégé. Ce que le premier magistrat prend en compte : « Je sais que je risque d’être poursuivi en justice par les Bâtiments de France, mais j’assume mes actes. Je pourrais moi aussi déposer un recours car personne n’a demandé l’approbation du conseil municipal pour classer ce bâtiment dans l’inventaire des monuments historiques. »
21 août : Guy Delcourt fait marche arrière mais reste déterminé. Hier, il a reçu un arrêté préfectoral l’obligeant à interrompre les travaux de démolition. « À 12 h 18, j’ai reçu l’arrêté. à 12 h 30, j’ai donné l’instruction d’interrompre les travaux de démolition », a expliqué le maire qui risque désormais des poursuites pénales pour « démolition sans autorisation ».
Devant ces rappels à la loi, Guy Delcourt a affirmé hier qu’« à partir de maintenant, il est de la responsabilité de l’État d’assurer la protection du site » et ajoute que si d’ici le mois de Septembre, aucune solution n’a été trouvée pour protéger le site ou terminer la destruction, il interdira la rentrée scolaire à Jean-Macé pour ne « pas prendre le moindre risque. »
La maison du directeur est à peine visible sous la végétation près de l’entrée de l’école Jean Macé
Certaines lignes de cette page ont été tirées d’articles de « LA VOIX DU NORD » , éditions de Lens des 15, 19 et 21 août 2010.
A voir aujourd’hui dans ce journal les réactions des habitants du quartier : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lens/actualite/Secteur_Lens/2010/08/24/article_a-l-ecole-de-la-cite-12-la-grue-se-tait.shtml
C’est avec ce titre que « La Voix du Nord » parle encore de mes blogs dans l’une de ses dernières éditions.
Ceci prouve que les relations entre la presse et les blogeurs peuvent être très courtoises. Contrairement à l’AFP qui menace maintenant de faire fermer les blogs qui utilisent leurs articles au nom du ‘droit d’auteur’ (articles qui ne sont pourtant pas toujours de grandes oeuvres artistiques ou littéraires), la rédaction de La Voix du Nord a compris qu’aujourd’hui les groupes de presse feraient mieux d’accompagner les sites ou blogs d’information plutôt que de les combattre.
Merci encore à la Voix du Nord pour ce nouveau coup de pub et … OK, on tente les 100 connections/jour même si la barre est haute.
Suite aux recherches demandées par Michel concernant le silo de la ferme des mines de Lens du Bois Rigault, j’ai trouvé un article sur un livret appelé « Métamorphoses » : Déconstruction, reconstruction, regard sur le patrimoine urbain lensois à travers les archives » publié par le service des archives municipales de Lens à l’occasion de l’exposition présentée au Colisée du 9 au 29 juin dernier.
En page 57, on peut lire : (je cite) « Le domaine foncier de la Compagnie des Mines de Lens englobait jusqu’à la nationalisation des Houillères plusieurs centaines d’hectares de terres ….. En 1914, la Compagnie possédait 851 hectares de terres labourables…. Cet ensemble était composé de 5 centres d’exploitation : la ferme du Bois-Rigault à Vendin avec une petite annexe à Loos-en-Gohelle, la ferme de la Perche à Lens (près de la rue du Pôle Nord), la ferme de la Marlière à Meurchin et UN CENTRE D’APPROVISIONNEMENT ET DE STOCKAGE A VENDIN …. Après la nationalisation (1946), une partie du domaine des Mines de Lens fut reprise par la Société Agrilens, culture et commerce des céréales). »
C’est donc bien ce centre que recherchait notre ami Michel. Son exploitation a t’il cessé dès 1946 ? Je n’ai rien trouvé du côté d’Agrilens. A suivre !!!!
Et les Mines de Lens ne possédaient donc pas une seule ferme mais trois.
Sur le territoire de la ville de Lens, il ne reste plus un seul chevalet debout. Je dis bien « chevalet » et non « chevalement » n’en déplaise aux puristes car c’est bien ce terme qui était utilisé dans les corons.
Les chevalets encore debout les plus proches se situent à Loos-en-Gohelle (fosse 11-19) et à Liévin (fosses 1 bis de Liévin et 3 de Lens à Saint Amé).
Celui-ci avait environ 50 ans lorsqu’il a été abattu (il avait été reconstruit dans les années 20 après avoir été détruit par les Allemands en 14-18). C’était celui de notre cité : la fosse 14. Il est tombé en 1974. Merci à Maurice Dhédin de m’avoir fait parvenir ces documents qui drainent tout de même avec eux un brin de nostalgie.
La fosse 14 après sa fermeture :
L’agonie du géant :
Ce qu’il y a de bien aussi avec Internet, c’est que l’on peut tisser des liens avec des personnes dont on ne soupsonnerait même pas l’existance ! C’est ainsi que deux « amoureux » de l’histoire de Lens sont entrés en contact avec moi et me donnent des renseignements qui complètent certains de mes articles.
D’abord, c’est Martine qui, suite aux sujets sur la colonie de Grossouve, m’envoie ce document. Une classe du Lycée Condorcet dans les années 50 où l’on voit Monsieur Saintobert entouré de ses élèves.
Elle m’annonce par la même que Monsieur Saintober est décédé en mars 2010 à l’age de 89 ans.
Puis Michel qui recherchait des renseignements sur le silo de ravitaillement qui se trouvait près de la ferme des Mines de Lens. Il a appris par une de ses tantes qu’on pouvait accéder au silo par la route de La Bassée car il était plus près de cette route que de Vendin.
Il m’envoie ensuite deux documents. Une reproduction de ce silo :
Et une superbe photo prise en 1935 de ses grands-parents sur le quai de ce silo :
Médaille en l’honneur d’Emile Vuillemin
Dans le rapport sur « Le Bassin Houiller du Pas de Calais », d’Emile Vuillemin ( Ingénieur aux Mines d’Aniche) au début du XXème siècle, on peut lire : « La Compagnie de Lens, songea, dès l’adoption du tracé de la ligne des houillères, à y relier ses fosses par un embranchement. Un décret du 9 mai 1860 autorisa la construction de cet embranchement, non seulement jusqu’à la gare de Lens mais encore jusqu’au canal de la Haute-Deule (vers Loison). Cette voie vers le canal partant de la fosse 2 coupait la Route de Lille à hauteur de l’embranchement vers Loison.
Un deuxième décret du 10 juillet 1862 autorise la construction de la ligne jusqu’à la fosse 3 de Lens à Liévin (par les fosses 9 et 9 bis).
Une partie des installations ferroviaires du 9 :
De la fosse 9, la voie ferrée rejoignait la « Gare du Nord » par un pont attenant au Pont Césarine :
C’est le 3 janvier 1875 qu’un nouveau décret autorise la construction d’une ligne de 8 kilomètres partant de la Fosse Saint Elisabeth pour relier Violaines (sur la ligne de Lille à Béthune des Chemins de fer du Nord) par la fosse 2, Vendin, Wingles et Douvrin.
115 ans plus tard, par un décret en date du 1er août 1990, toutes ces lignes de chemins de fer seront incorporées au réseau ferré national géré par la SNCF.
A la fin des années 1800, la Compagnie possède 43 kilomètres de voies ferrées exploitées par 8 locomotives, plus de 300 wagons mais aussi 3 voitures spéciales pouvant contenir chacune 60 voyageurs.
Une partie de l’activité ferroviaire de la fosse 1 avant la 1ère guerre :
Sur la carte de Lens en 1957 ci-dessous figurent en vert, les lignes des Chemins de Fer des Mines de Lens exploitées uniquement pour le transport des marchandises et en bleu, la ligne Lens-Violaines où circulait aussi des trains de voyageurs.
Près de la fosse 1 et du Stade Bollaert, se trouvaient le dépôt des locomotives et un atelier d’entretien et de réparation.
L’atelier des Mines avant la guerre 14-18 :
Le dépôt et l’ensemble ferroviaire des Mines après la 1ère guerre avec à droite la Route de Béthune et à gauche le Stade Bollaert :
Une autre ligne empruntait en partie le territoire de Lens : Elle partait de la fosse 11, puis par les fosses 12 et 14 rejoignait la fosse 8 et le triage de Vendin.
Au pied des terrils de la fosse 11 l’origine de cette ligne :
Sur cette photo de la Route de Béthune, on distingue à gauche le pont de chemin de fer :
Les installations ferroviaires de la fosse 12 :
En bas de cette photo de la fosse 14, le tracé de la voie se rendant vers Vendin :
Cette ligne était reliée à celle des Chemins de Fer du Nord (puis ensuite à la SNCF après la nationalisation des compagnies de Chemins de fer) par la triage de Vendin
C’est cette voie ferrée que l’on voyait de notre maison de la rue Lamennais à la fosse 14. On y voyait circuler ces grands convois de charbon conduits par les grosses locomotives diesel de couleur orange :
Parfois, le conducteur habitant le quartier ou ayant de la famille dans la cité faisait fonctionner son sifflet pour les saluer.
Certains l’appelaient le petit train pour le différencier des lignes S.N.C.F. mais il y avait sept ou huit wagons quand même ! Il fut mis en service dès la fin du XIXème siècle pour transporter les mineurs qui habitaient dans les communes environnantes.
Le petit train s’arrêtait dans tous les villages : Lens, Lens Grand Condé, Vendin fosse 8, Pont-à-Vendin rivage, Wingles, Douvrin, Auchy-les-Mines et La Bassée. Entre La Bassée et Lens, le trajet durait environ une heure. Les Mines de Lens employaient du personnel pour fleurir et entretenir les quais de gare. Tous les quais étaient fleuris, les haies soigneusement taillées, le parcours du petit train était très coquet, bien arrangé.
Les gares de Vendin, Wingles, Douvrin et Violaines :
A Lens, partant de la Gare Sainte Elisabeth, la ligne franchissait la rue Bollaert par un pont supérieur :
A ce sujet, il est encore possible d’apercevoir auhourd’hui un train sur ce pont ! Sur le site officiel de la Ville de Lens, il est diffusé des archives dont une sur le patrimoine des Mines de lens. On y voit furtivement un train franchir le pont de la rue Bollaert. C’est ici : http://www.villedelens.fr/Le-patrimoine-des-Mines
Les vidéos diffusées dans cette page sur l’histoire de la ville sont passionnantes et pleines d’enseignements. Bravo au service des archives de Lens d’avoir pensé à les diffuser.
Puis le train passait au dessus de la rue Elie Remaux (encore appelée à l’époque de la photo Avenue du 4 Septembre prolongée) :
Aussitôt franchi ce pont, dans les jardins des Grands Bureaux existait un quai baptisé « Quai de l’Impératrice » en souvenir de la visite à Lens de l’Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III.
Sur cette photo, on voit sur la droite la ligne de Chemin de Fer menant à la fosse 2. La croix marque l’emplacement du Quai de l’Impératrice.
Aujourd’hui, il ne reste de visible que les marches qui menaient à ce quai (merci à Christian de Liévin pour la photo) :
Puis, cette ligne traversait les Rues du Pôle Nord (Souvraz aujourd’hui) et de Londres par des ponts supérieurs que l’on voit ici peu de temps après leur construction au début des années 20 :
Puis elle rejoignait la fosse 2 et la gare du Grand Condé par l’emplacement exact où se trouve aujourd’hui la rue Hector Laloux.
Au Grand Condé (fosse 2) : l’emplacement de la gare aujourd’hui, juste au droit de l’arrêt de bus. Le pelouse que l’on aperçoit derrière était la plateforme de la voie ferrée qui s’en allait ensuite rejoindre Vendin.
Au fil du temps le petit train était devenu indispensable, Beaucoup de jeunes prenaient le train quotidiennement pour aller à l’école ou travailler à Lens. D’autres pour aller aux marchés des mardis et vendredis, d’autres encore pour assister aux matches du Racing Club de Lens. Le train se composait de petits compartiments avec des bancs disposés face à face ou des compartiments plus grands avec un banc de chaque côté et des piliers métalliques pour que les gens debout puissent se tenir. Certains montaient même leur vélo dans un wagon spécial et faisait une partie de leur trajet en train puis à vélo. En général le wagon à vélos était juste derrière la locomotive. Les trains étaient vert foncé mais avec la poussière de charbon et la vapeur, la couleur se ternissait. Chaque portière de wagon avait une glace verticale commandée par une sangle à la manière d’un store.
C’était une petite voie minière mais il y avait tout de même une sélection parmi les voyageurs avec le système des premières et secondes classes. Il y avait le ticket individuel et la carte d’abonnement comme à la S.N.C.F, mais pour les mineurs et leur famille, c’était gratuit !
Le train desservait les fosses pour transporter le personnel mais aussi des marchandises et en particulier du charbon. Le transport des voyageurs était plutôt accessoire. Le plus gros du trafic était consacré aux marchandises. Le service voyageurs du petit train s’est arrêté vers 1958, en remplacement, un réseau d’autobus a très vite était mis en place. Le trafic des marchandises a continué jusque la fin des années soixante-dix et même peut être jusqu’au début des années 80..
Les ingénieurs des Mines, eux, se déplaçaient avec la draisine. Dans les gares, lorsqu’on voyait arriver une draisine, on savait qu’un cadre voyageait. Les draisines étaient des engins carrés dotés de sièges confortables, ce sont les autorités qui les empruntaient.