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samedi 17 août 2024

ont chante a lens

 


   Pour chanter à Lens, il n’y a rien de plus simple : il suffit de s’inscrire à la Société Chorale Lensoise. Cette association, née au lendemain de la seconde guerre mondiale, a vu passer de nombreuses chanteuses et de nombreux chanteurs anonymes et d’autres un peu plus connus.

   Dans les pages suivantes, nous allons découvrir que l’on peut être lensois et artiste en prenant connaissance de l’histoire de la Chorale Lensoise et de deux artistes qui lui sont étroitement rattachés : Moïse Dupuis et Suzanne Lefort.

   J’ajoute que ces textes n’auraient pu voir le jour sans la collaboration efficace de Gérard Delmarre, actuel président de la Chorale et de Jean Marc, son papa dont la mémoire d’éléphant nous a évité bien des recherches.

    Alors, chantez maintenant …….….

 Quand Lens se met à chanter ! dans Histoire 1e-logo-de-moise-dupuis 

   C’est dès 1942 que Moïse Dupuis, un grand musicien lauréat du Conservatoire de Paris, réunit chez lui à Lens quelques passionnés de chant choral.

   Sur les conseils d’Ernest Schaffner, lui-même fin amateur de belles musiques, il décide de créer une chorale. C’est ainsi que le 8 mars 1946 est déclaré à la sous-préfecture de Béthune la création de la Société Chorale Lensoise dont le siège social est implanté au 45 rue François Gauthier (dans la salle de l’école de musique municipale). L’association parait au Journal Officiel le 22 mars. Elle est composée d’une vingtaine de choristes.

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   La commission de la SCL est alors constituée comme suit : Directeur-Président, Moïse Dupuis ; Secrétaire, Lucien De Schepper ; Trésorier, Claudine Vala ; Archiviste , Pierre Palmaert ; Administrateurs, Paulette Lardé et Rachel De Schepper.

   Le Docteur Ernest Schaffner, qui sera Maire de Lens l’année suivante, accepte aussitôt d’en être le Président d’Honneur.

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   Dans les statuts de l’Association ‘loi 1901′, la ‘Chorale’ définit ses buts :l’étude et la diffusion du chant choral et servir la musique dans toute la mesure de ses possibilités

   Dès les premières années, la SCL organise ou participe à de nombreux concerts de musique vocale et instrumentale à Lens :

    – le mardi 9 Juillet 1946 Concert à la Salle Gabilly (rue de la Gare) avec Madame Delvigne (violoncelle) ; Messieurs Loridan (basson) et Delvigne (trompette) ; le trio d’anches (Loridan, Pouillart, Dupuis).

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     – le mercredi 11 Décembre 1946 toujours à la salle Gabilly avec le concours de Monsieur Largillière (clarinettiste Premier Prix du conservatoire de Lille) Monsieur Delvigne (Premier Prix du conservatoire de Paris) Messieurs Caulier, Sénéchal, Delattre, Delemailly, Boulanger, Mayeux (Trompettistes) ; Monsieur Dhaene (Tromboniste, Premier Prix du Conservatoire de Paris, Soliste de la Radio Diffusion Nationale, Professeur au Conservatoire National de Musique de Lille); au piano: Melle Hoyez, Premier Prix du Conservatoire.

    – le Mercredi 11 Juin 1947: Gala organisé par la Société Philharmonique de Lens à l’Apollo (place de la gare) avec le concours de la SCL. Au programme: “L’Arlésienne” de Georges Bizet.

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    – le Mercredi 17 Décembre 1947 avec la participation de Monsieur Gourdin, bassiste, Lauréat du Conservatoire de Lille ; Monsieur Hollande, hautboïste, Premier Prix du Conservatoire de Paris ; la chorale des Elèves de l’école Carnot sous la direction de Monsieur Breuvart, Instituteur, avec au piano d’accompagnement, Melle Hoyez.

    – le Dimanche 20 Juin 1948 : Participation à la Messe Solennelle à la mémoire du Maréchal Leclerc, en l’Eglise St Léger organisée par l’Association des Français Libres.

    Selon la volonté de son Président, le répertoire de la Chorale est très varié : chants spirituels, profanes, classiques, modernes, folkloriques…. L’association permet à de nombreux jeunes chanteurs de monter pour une première fois sur scène. Elle organise également des échanges culturels avec d’autres groupements d’amateur de musique.

    Très vite, Moïse Dupuis abandonne la présidence de la chorale à M. Jean Dujardin puis M. Robert Ménard, coiffeur à Lens. Moïse a hissé la chorale à un tel niveau de qualité qu’elle est très appréciée et demandée dans tout le Bassin Minier et même au delà.

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    Dès ses débuts, la Chorale participe ou organise de nombreuses manifestations dont il n’est pas possible de citer la totalité :

  • Le Festival du Chant Choral de Lille en 1950 (diffusé sur toutes les radios européennes et même en Amérique)

  • Le 16 janvier 1951, elle organise à l’Apollo un grand gala avec le ballet de l’Opéra de Paris au profit du bureau de bienfaisance de Lens

  • Un Gala de Danse avec la corps de ballet de l’Opéra de Lille toujours en 1951

  • Le 15 février 1952, à la salle des Fêtes des Mines, Route de Béthune, un concert sous le patronage de M. Chaix, Directeur des HBNPC avec la quatuor de clarinettes de Paris.

  • En 1952 également, un enregistrement à la RTF diffusé sur ‘Paris-Inter’

  • A l’occasion du 10è anniversaire de sa création en 1956, est organisé un Gala de danse avec la participation des ‘Jeunesses Municipales’ et du ‘Groupement des Artistes Indépendants de Lens’ présidé par M. Alfred Sorriaux ainsi qu’un grand concert à la salle des Fêtes des Houillères de la Route de Béthune

  • En 1959, elle est à l’origine à Lens du 1er Festival de Chant Choral, présidé par Louis Durey, compositeur et membre du célèbre ‘Groupe des Six’.Louis Durey (1888-1979), l’ainé du ‘Groupe des Six’, un groupe de compositeurs réu-nissant aussi Georges Auric (1899-1983); Arthur Honegger (1892-1955); Darius Milhaud (1892-1974); Francis Poulenc (1899-1963) et Germaine Tailleferre (1892-1983). Ils avaient pour maîtres à penser Erik Satie (1866-1925) et Jean Cocteau (1889-1963).

  • C’est aussi cette année là , début novembre,qu’est présenté à Liévin et à Lens un concert avec l’Harmonie des Mines et la chorale de Liévin.

  • En 1961, elle participe à un concert de gala organisé par la Société Bayer à Leverkusen (Allemagne de l’Ouest)

  • Elle concourt au 2è Festival du Chant Choral de l’ORTF en 1962 où elle reçoit une Mention d’Honneur

  • La même année, en décembre, la Chorale était aussi présente au gala de l’ORTF qui a lieu à Douai

  • A l’occasion du millénaire de la ville de Luxembourg, elle remporte les deux premiers prix en exécution d’œuvres imposées et libres en 1963

  • Le 30 Octobre 1963, la chorale est encore présente au Concert d’Hiver du Groupe des HBNPC de Lens-Liévin en présence de M. Michaux, Directeur. Avec Pierre Moreau, baryton, 1er Prix du Conservatoire de Paris, elle interprète quelques extraits du Couronnement de la Muse de Gustave Charpentier pour chœur mixte et orchestre d’harmonie. Moïse Dupuisayant obtenu, non sans mal, l’autorisation de la famille du compositeur.

  • En 1966, à l’occasion de son 20è anniversaire, la Chorale Lensoise se produit dans une série de concerts avec la participation de l’orchestre ORTF de Lille et organise à Lens, un festival régional.

   Les activités sont nombreuses. Pour exemple, le printemps 1960 est très chargé pour les choristes et leur encadrement : 20 avril, Gala ‘Jazz Negro’ à la Salles des Fêtes des Mines de Lens avec l’Orchestre Noir de Paris ; 22 mai : sortie annuelle à Reims suivie dès le lendemain par un concert à Arras avec une chorale allemande ; 29 mai : Fête « Danse, Musique et Chœur » organisée par le Chorale au jardin Public de Lens ; 12 juin, retour à Arras pour un festival Chorale et le 18, audition au gala des congrès de la fête des musiques du Nord-pas de Calais.

    En 1966, après le décès brutal de Monsieur Ernest Schaffner, André Delelis, élu Maire de Lens devient à son tour Président d’honneur de la Chorale.

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   Dans les années 70, les répétitions avaient lieu dans la salle de sports du Collège Campan, rue Romuald Pruvost. Aujourd’hui, elles se déroulent au Centre « Léon Jouhaux », rue Eugène Bar.

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   En 1975, Madame Francine Laurent devient Présidente avant d’être remplacée en 1984 par Madame Marie Blanche Larde. La Chorale Lensoise est présidée et dirigée aujourd’hui par Gérard Delmarre, un ‘élève’ de Moïse Dupuis.

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    La Chorale continue à faire vivre le chant dans le bassin minier et au delà :

  • En 1976, elle organise ‘Mai Culturel à Lens’ conjointement avec les autres chorales ‘Acoeur Joie à Lens ’ et ‘Cœur du Rail’ et l’Harmonie Municipale

  • 1979 : Elle participe au 250ème anniversaire de la Passion selon Saint Mathieu de JS Bach

  • On le retrouve en 1983 au Festival de’Anvers

  • L’année suivante, elle enregistre au Colisée à Lens, un disque avec l’Harmonie Municipale.

  • En 1985, la Chorale donne 9 concerts dont un toujours au Colisée avec le pianiste Alain Raes et le violoncelliste Yves Desmons

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  • C’est l’année suivante qu’elle fête ses 40 ans par une grande fête à laquelle participe M. Jean Souvraz, Sous-Préfet de Lens et André Delelis, Sénateur-Maire, fête qui débute par un récital au Foyer Jean Moulin de Lens.

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  • Quelques mois plus tard, elle apporte son soutien à la rénovation de l’église polonaise de Lens (qui sera baptisée Eglise du Millenium).

  • En 1995, pour préparer la saison du cinquantenaire, elle donne son premier concert de l’année au Colisée et participe à de nombreuses manifestations comme la Sainte Cécile, le Téléthon et bien sur, la Fête de la Musique

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  Depuis c’est Gérard Delmarre (à droite sur la photo ci-dessus), le dernier élève de Moïse Dupuis qui préside et dirige la Chorale.

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   C’est à partir de cette année que la Chorale Lensoise devient partenaire du grand chanteur qu’est José Todaro. Gérard Delmarre raconte : « En Septembre 1995, première rencontre avec José Todaro après des mois passés au téléphone pour mettre au point le tout premier spectacle à Arras, au Théâtre municipal en Octobre pour un concert au profit de l’Association des Sclérodermiques de France dont il est l’un des parrains avec Jean-Claude Dreyfus et Christian Marin. Dès lors, on ne s’est plus jamais quitté ! Il m’a contacté pour chanter à Viarmes (lès Chantilly), puis Lens, Douvrin, Loos en Gohelle, Calais, Lille (Sébastopol), Chimay, Charleroi, Lobbes (Belgique, village où Julie et Mélissa avaient subi les assauts pédophiles du réseau des époux Dutroux)».

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   Gérard Continue : «José Todaro nous invite à Troyes (NDR : avec le Groupe Vocal de Liévin dirigé aussi à l’époque par G. Delmarre), au théâtre de Champagne le 24 Mars 1996, quasiment 50 ans jour pour jour après la création de la chorale. A cette époque bénie, on ne connaissait pas la crise et M. Todaro avait obtenu des organisateurs de nous affréter un bus et de nous donner à manger pour pouvoir l’accompagner dans son tour de chant.

   Le programme, devant plus d’un millier de spectateurs, dans ce cadre grandiose, est un hommage à Luis Mariano.

   Association toujours aussi dynamique, la Société Chorale Lensoise, bientôt septuagénaire et plus ancienne association lensoise reste aujourd’hui l’une des références du Nord-Pas de Calais en ce qui concerne le chant choral.

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Lors du concert donné à l’EHPAD « Désiré Delattre » à l’occasion de la coupe du monde de football en 1998 à Lens

   Ses activités, toujours aussi nombreuses, la font arpenter les villes de la région où, toujours devant un public averti, elle présente un spectacle d’excellente qualité. La Chorale est toujours à la recherche de nouveaux talents alors peut-être qu’un jour, on vous dira à vous aussi ‘Et bien, chantez maintenant ».

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MOÏSE DUPUIS

   Peu de Lensois doivent connaître Moïse Dupuis. J’avoue que moi-même je ne le connaissais pas avant d’étudier l’histoire de Lens et des hommes qui l’ont fait. Il fait partie de ces inconnus qui ont donné de leur temps et de leur talent pour que vive la culture dans la capitale du Pays Minier. C’est Gérard Delmarre, aujourd’hui Président et Directeur de la Société Chorale Lensoise qui nous parle de Moïse Dupuis.

Moïse DUPUIS, Suzanne LEFORT, artistes mais discrets dans Histoire dupuis-011

    Moïse Dupuis est né à Cauchy-à-la-Tour le 2 mars 1921. Il arrive à Lens avec ses parents alors qu’il est encore enfant, son père ayant trouvé du travail à la Compagnie des Mines.

   Doué pour la musique et doté d’une oreille exceptionnelle, c’est très jeune qu’il entre dans la classe de clarinette du conservatoire de Lille puis, très rapidement, au conservatoire de Paris. Il se forge une belle réputation de clarinettiste mais aussi de pianiste, à tel point que, le jour du concours pour obtenir le diplôme couronnant les trois années d’études dans la classe de clarinette du conservatoire de Paris, il accompagne lui-même ses camarades.

    Parallèlement, il y suit aussi les cours d’harmonie et de contrepoint (écritures musicales) pour s’ouvrir une carrière de compositeur et de chef d’orchestre.

    C’est à cette période que Moïse Dupuis rencontre à Liévin Suzanne Lefort. Elle habite non loin de chez Alfréda Douchain, celle qui deviendra un peu plus tard Madame Dupuis. La voix de Suzanne Lefort est extraordinaire. Moïse réussit à convaincre ses parents de l’inscrire au Conservatoire de Lille malgré son jeune âge.

    En 1940, un accident de voiture contrarie les plans de carrière de ce virtuose de la clarinette. Cet accident a lieu alors qu’il se trouve dans la voiture d’un ami circulant dans Lens dans les conditions délicates que vous imaginez à cette époque. Moïse est gravement blessé, la mâchoire brisée. Il abandonne alors toute carrière musicale professionnelle et quitte Paris alors qu’il est pressenti pour se présenter au concours du Grand Prix de Rome, la distinction enviée par tous les compositeurs, avec à la clef un séjour à la Villa Médicis à Rome.

    En 1941, il se marie avec Alfréda Douchain, infirmière au dispensaire de la Caisse de Secours des Mines puis trouve un emploi aux Grands Bureaux de Lens. Il n’abandonne jamais sa passion pour la musique, ni sa vocation.

1963 chanteuse dans Lens

    Il accompagne parfois à l’orgue les services de Monsieur Farelli, pasteur au Temple Baptiste de l’avenue Alfred-Maës. Il dirige la chorale de sa paroisse et commence à répéter chez lui avec des amis des deux paroisses protestantes calvinistes de la rue Victor-Hugo de Lens, de la chapelle du mémorial de Vimy et de Liévin et de la paroisse baptiste. Ces communautés se réunissent chaque année à la Pentecôte. L’ensemble vocal est bientôt rejoint par des amis de toute confession et des collègues de travail des deux époux. Ce groupement chante des œuvres du répertoire vocal classique et acquière rapidement un niveau extraordinaire. Sur les conseils avisés du Docteur Ernest Schaffner, ami personnel et futur maire de Lens, Moïse envoie le 2 mars 1946 à la sous-préfecture de Béthune les statuts de la Société Chorale Lensoise pour «étudier le chant choral et donner des concerts publics ou privés».

1946spectateurs chorale dans Les Hommes

    Très exigeant avec les choristes comme il l’est avec lui-même, sa devise est : «Qui peut le moins, peut le plus» ; il hisse son groupe à un très haut niveau. Les premiers articles de presse de l’époque relatent les concerts de la Chorale auxquels de nombreux artistes prestigieux, tous premiers du conservatoire de Paris ou en passe de le devenir et amis de Moïse, participent avec enthousiasme. Parmi ceux-ci et pour les quatre premiers concerts de la Société Chorale Lensoise, il y a Messieurs Loridan, Dhaene, Largillière, Gourdin, Charlet, Hollande, Monsieur et Madame Delvigne, Mademoiselle Hoyez et bien sûr, Suzanne Lefort.

    Bien d’autres virtuoses y font des apparitions par la suite : le tout dernier, en 1984, étant Monsieur Alain Raës, professeur de piano au Conservatoire de Lille.

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   Moïse Dupuis a porté la Société Chorale Lensoise au sommet de la hiérarchie régionale et internationale. En 1963, il remporte avec elle, haut la main, le concours international de chant choral qui se tient à Luxembourg  (Premier Prix d’interprétation à l’unanimité et premier Prix de lecture à vue). D’autres concerts ont lieu à l’étranger, notamment en Allemagne à Leverkussen. Des enregistrements pour la radio de Lille sont réalisés suite à des concours organisés par la Fédération de Sociétés Musicales du Nord et du Pas-de-Calais et remportés par la SCL avec le même brio.

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   Parallèlement à tout cela, la réputation de musicien d’exception a perduré et de nombreux clarinettistes se sont réclamés de Moïse Dupuis. Ils venaient travailler avec lui et écouter ses conseils pour la préparation de concours en vue de l’obtention d’un poste de soliste dans les prestigieux orchestres de la capitale; les frères Boulanger notamment. D’autres musiciens accomplis se réclament également de lui bien qu’ils ne le rencontrèrent pas. Claude Faucomprez, clarinette soliste à l’Orchestre National de Lille, professeur aux conservatoires de Lille et de Roubaix et organisateur de master-classes, en est un exemple. Monsieur Faucomprez a enregistré le concerto de Mozart avec l’Orchestre National de Lille. A bien l’écouter, on peut imaginer facilement, surtout dans le deuxième mouvement, que Moïse aurait pu le guider dans son interprétation magistrale.

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    Moïse Dupuis fut un grand humaniste. Sa culture générale était immense, sa culture musicale encore plus. Témoignant d’un caractère très fort, en homme droit, il a su mettre au service de ceux qui étaient sous sa direction sa virtuosité et son sens musical, à mon sens inégalable. Il parvenait à obtenir des nuances avec les formations qu’il dirigeait, à en faire frémir plus d’un. Il obtenait des amateurs ce que des professionnels réalisaient : faire coïncider la volonté des compositeurs avec ses interprétations. J’ai beaucoup appris avec et grâce à lui. Mon père, qui le côtoyait à la chorale depuis de longues années, lui apprit que je faisais des études musicales au Conservatoire de Lille et au Lycée Pasteur puis à l’université de Lille 3 pour y préparer le concours du CAPES d’éducation musicale et chant choral. Moïse me prit alors en main en me faisant faire, chez lui, des dictées musicales d’un niveau du « Conservatoire de Paris ». Il me donna aussi des cours d’harmonie très poussés et, grâce à tous ses conseils, je réussis le concours en 1988. Notre collaboration, ponctuant plusieurs années d’affinités communes, «familiales», que l’on peut faire remonter aux années 1930/40 avec les rencontres paroissiales et relayées par mon père, a duré jusqu’au décès de Moïse le 5 septembre 1992.

    Au sein de la Société Chorale Lensoise, il fonda le chœur féminin pour lui permettre d’aborder ce répertoire en le faisant connaître aux choristes ainsi qu’aux auditeurs. A Lens, Moïse Dupuis a aussi dirigé, de concert, après nominations obtenues sur concours, les destinées de l’école de musique «Frédéric Chopin» et de l’Harmonie Municipale de Lens, composée alors de Lensois et des meilleurs musiciens amateurs de la région lensoise. Il enregistra avec elle un disque sur lequel figurent : La «Rhapsody in blue» de George Gershwin et le «Concerto de Varsovie» avec Alain Raës au piano. Ce même Alain Raës, qui, avec la complicité d’Alfréda Dupuis, enregistra quelques-unes des meilleures sonates pour piano composées par Moïse, qu’il conservait à l’abri des regards indiscrets : «Andantino», «Scherzando» et «Lecture piano».

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    Quelques années avoir démissionné de l’harmonie et de l’école de musique de Lens, c’est à la tête de l’harmonie de Wingles qu’il apporta son savoir. La ville de Wingles lui doit quelques concerts mémorables avec la Société Chorale Lensoise qui lui tenait tant à cœur et qu’il chérissait comme son enfant.

    Sous sa présidence, la Délégation de Lens pour la Fédération des Sociétés Musicales du Nord et du Pas-de-Calais a organisé des concerts annuels auxquels la SCL participait et durant lesquels chaque chef se succédait à la tête d’une formation musicale constituée des membres des harmonies et batteries fanfares représentées sur la scène, soit plus de 200 musiciens pour y interpréter un programme commun. Albert Gaigneur, Premier clarinette de l’harmonie de Lens au temps de Moïse, lui succéda à la Présidence de la délégation, une présidence aujourd’hui assurée par Alain Matyba, un autre ancien clarinettiste de l’Harmonie Municipale de Lens.

    Moïse a été un grand pédagogue. Pour faire progresser le niveau des harmonies de la Fédération et former de jeunes chefs, avec trois de ces collègues dont Marcel Chapuis de Bapaume et Georges Fontaine de Noeux-les-Mines, il a organisé des stages de direction d’orchestre.

    Pour terminer, c’est Christian Daubresse, ancien Adjoint à la Culture au Maire de Lens qui nous parle de Moïse Dupuis :

 »J‘ai bien connu ce cher Moïse ! Et pour cause ! Entre autres, j’ai été président de l’Harmonie Municipale et surtout président du conseil d’administration de l’école de musique, Moïse a été en même temps le directeur de la chorale, directeur de l’école de musique, et chef de l’harmonie municipale : c’était un excellent musicien ! Il était clarinettiste, et il devait faire une carrière professionnelle mais, si mes souvenirs sont exacts, un accident l’en a empêché. Je crois que sa mâchoire avait été fracturée quand il était au Conservatoire de Paris. Tout cela est à vérifier : je n’ai jamais osé en parler avec lui. Ce que je peux affirmer, c’est qu’il a fait faire des progrès immenses à l’harmonie, progrès continués par les chefs qui lui ont succédé, si bien que l’harmonie est devenue excellente ! Employé aux Grands Bureaux des Mines, il donnait en plus des cours de clarinette, et j’ai connu un virtuose, actuellement musicien de l’ O N L, qui se réclame de Moïse: il s’agit de Claude Faucomprez.

Sous la férule de Moïse, un disque de l’Harmonie a été enregistré. Il doit en rester quelques exemplaires au Colisée ».

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SUZANNE LEFORT

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    Le 10 novembre 1919 à 13h00 dans une des constructions en tôle qui faisaient office d’habitations provisoires après la Première Guerre Mondiale naît Suzanne Adélaïde Lefort. Son père Emile était mineur-infirmier à la fosse 3 de Liévin.

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    En 1932, après que Moïse Dupuis ait su convaincre ses parents qu’elle était très douée pour le chant, la jeune Suzanne entre au Conservatoire de Lille dans la classe de piano et de solfège.

   La beauté de sa voix enthousiasme ses professeurs et, dès juillet 1936, elle obtint un premier prix de chant.

   Arrivée au Conservatoire de Paris, sa voix fit merveille autant qu’elle le fit à Lille. Suzanne Lefort entre ensuite à l’Opéra Garnier pour y chanter ‘Dalila’,

   En 1937, elle participe au concours des maîtres du chant français, véritable brevet d’aptitude pour commencer une carrière de chant lyrique. Ce concours n’ayant lieu que tous les cinquante ans et n’étant ouvert qu’aux personnes âgées d’au moins 18 ans, la jeune fille s’y engage sous le nom de sa sœur aînée Madeleine.

   Le jury, dirigé par Thomas Salignac, Président de l’Académie du Chant, lui décerne le brevet à l’unanimité avec cette mention : « Belle voix, bien timbrée… Manque un peu d’expression au profit de la puissance. Et elle a 18 ans !!!! ».

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   Mais la supercherie est découverte. Elle conserve néanmoins son brevet mais pas la bourse qui va avec.

   L’année suivante, elle remporte haut la main le concours d’entrée au Conservatoire de Paris. Parmi les membres du jury se trouve Jacques Rouché (1862-1957), un mécène propriétaire du journal «la Grande Revue» et Administrateur Général de l’Opéra Garnier.

   Ému par la voix de la jeune femme, il l’encourage et lui fait obtenir une bourse d’études qui va la dégager des soucis financiers et lui permettre de suivre les cours du conservatoire, rue de Madrid à Paris dans la classe de Mme Cesbron-Viseur (1879-1967).

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   En juillet 1941, à quelques jours d’intervalle, elle obtint trois prix :

    • un premier prix de chant à l’unanimité avec l’air de «la Favorite» de Donizetti.

    • Le 3 juillet, le prix de l’Opéra-Comique avec «la Vivandière» de Benjamin Godard.

    • Le 8 juillet, le premier prix d’opéra avec «Samson et Dalila» de Camille Saint-Saëns, elle qui sera une très grande Dalila.

   Suzanne passe ensuite directement du Conservatoire à l’Opéra Garnier qui, uni à l’Opéra-Comique en difficulté financière, forme à l’époque la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux .

    Elle interprète le 16 novembre 1941, à l’âge de 22 ans, le rôle de Dalila, le rôle-titre de l’opéra de Saint-Saëns et bien d’autres airs dont Carmen de Bizet. C’est un vrai triomphe : plus de 30 rappels.

   Sous l’occupation, les autorités allemandes, agissant comme les maîtres des lieux à Paris, imposent aux artistes d’exécuter des représentations.

   Suzanne Lefort participe à certaines d’entre-elles à l’Opéra de Paris comme « Palestrina » de Hans Pfitzner le 12 avril 1942 (chefd’orchestre : Bertil Wetzelberger) ou Samson et Dalila le 11 février 1943 sous la direction de François Ruhlmann.

   En 1943, lors d’une représentation d’Hérodiade de Massenet à l’Opéra de Paris, un projecteur se décroche et tombe sur la scène. Le machiniste qui la pousse in extremis avant qu’elle ne le reçoive sur la tête se blesse sérieusement au visage.

   En 1944, elle reçoit le galon de sous-lieutenant. Ses trois sœurs, sa mère et son père ont servi comme infirmiers pendant la Seconde Guerre. Lors de la cérémonie, elle chante devant le Général de Gaulle l’hymne de la Libération à l’Opéra de Paris.

    Après la guerre, elle poursuit sa carrière retentissante. Elle chante à Paris comme sur toutes les scènes françaises et étrangères, remportant d’énormes succès. On rapporte que, quand elle passe à la Radio, elle est obligée de reculer de plusieurs mètres pour éviter la saturation des microphones.

    C’est d’ailleurs pour la radio qu’elle interprète le 18 décembre 1946 de larges extraits de «Samson et Dalila» avec Gaston Rijean, Charles Cambon et l’Ensemble Orchestral du «Lyrique» dirigé par Jules Gressier.

   On l’entend dans de grands rôles comme Aïda de Giuseppe Verdi, Orphée, Margared du «Roi d’Ys» d’Edouard Lalo, Erda de l’ «Or du Rhin» de Richard Wagner, Albine de «Thaïs» de Jules Massenet.

    Le 21 juin 1947, elle épouse celui qui allait devenir un immense chef d’orchestre, Georges Prêtre. Mais ce mariage ne durera pas : le 6 décembre 1949, le divorce est prononcé par le Tribunal Civil de la Seine.

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    Suzanne Lefort tombe ensuite gravement malade, elle quitte la scène en 1953. Les drames de la vie et un cancer du sein la plongent dans une grande dépression et elle n’a plus la force ni l’envie de monter sur les planches. N’ayant droit à aucune retraite de chanteuse d’Opéra, elle trouve des emplois de secrétariat bien loin de ses capacités et peu rémunérés.

    En 1957, elle tente bien un retour dans le rôle de Maddalena de «Rigoletto» mais le cœur n’y était plus. La maladie finit par l’emporter le 20 mars 1977 à Ecquevilly (Yvelines) à l’âge de 57 ans dans une indifférence totale. Un journaliste de Radio France parlera d’elle d’elle comme d’une étoile filante de l’opéra.

SUZANNE LEFORT A LENS

   Le vendredi 21 janvier 1949, Suzanne Lefort retrouve Moïse Dupuis et chante avec la Société Chorale Lensoise. C’est par l’intermédiaire de Victor Hollande, membre de la chorale et beau-frère de Suzanne, que Moïse Dupuis reprit contact avec la cantatrice. Les archives de la chorale, précieusement conservées, montrent que Moïse a écrit une première fois à Suzanne le 22 septembre 1948 pour lui expliquer en détail le projet de concert qu’il souhaitait organiser pour «faire vivre la société convenablement et parce que le désir de l’entendre était grand». Suzanne accepta spontanément de venir à Lens.

   C’est par ces mots qu’il terminait cette lettre : «Si cette affaire peut se régler, je serai très heureux de te revoir et échanger avec toi quelques souvenirs (…) Je termine donc en t’assurant que ton obligeance me fait grand plaisir et dans l’attente de pouvoir t’embrasser, je t’exprime mes sentiments très affectueux».

   Moïse et Suzanne se sont rencontrés le 18 décembre pour déterminer le programme de la soirée et les interprétations de la cantatrice. (« Orphée » de Gluck et « Samson et Dalila » de Saint Saëns).

   L’Apollo étant trop chère pour les finances de la chorale, le concert s’est déroulé salle Gabilly devant un nombre impressionnant de spectateurs. Le lendemain, on peut lire dans la presse lensoise : «Suzanne Lefort et André Charlet ont recueilli un formidable succès au gala de la Société Chorale Lensoise… M. Charlet (1e Prix du Conservatoire de Paris et Professeur au Conservatoire de Lille) qui possède un véritable don de virtuose a recueilli une ovation bien méritée… Suzanne Lefort vient de terminer une tournée mondiale qui l’a menée en Amérique, au Brésil, en Italie, en Allemagne. Partout, elle a remporté un triomphe, notamment dans «Samson et Dalila» dont elle est l’interprète rêvée. Elle a conservé de son « Pays Noir » un souvenir ému et c’est avec joie qu’elle a accepté la demande de M. Dupuis, un camarade de Conservatoire, de venir se produire à Lens. La merveilleuse cantatrice reçut une ovation interminable lorsque le Docteur Schaffner, Maire de Lens et Président d’Honneur de la SCL, lui remit une magnifique gerbe de fleurs. Ce fut en tout point une délicieuse et agréable soirée».

   A la suite du concert, M. Jean Dujardin, en qualité de président de la SCL, adressa cette lettre à Suzanne Lefort au 37 rue François-Courtin à Liévin, probablement au domicile de ses parents : « Madame, réuni dernièrement, le comité de la Société Chorale Lensoise m’a chargé de vous remercier très sincèrement du grand honneur que vous avez bien voulu nous faire en acceptant d’apporter votre précieux concours à notre concert du 21 janvier dernier. La gentillesse et la simplicité dont vous avez fait preuve à notre égard en cette occasion font que nous garderons toujours de votre venue parmi nous un merveilleux souvenir ».

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    Sadi Carnot, élu Président de la République le 3 décembre 1887 effectue lors de son mandat de nombreux voyages en provinces. Du 3 au 4 juin 1889, il visite le Pas de Calais en compagnie de Yves Guyot, Minsitre des travaux publics. Le 1er juin, il est de passage à Lens où les habitants lui font un accueil triomphal.

Visite présidentielle à Lens dans Histoire siteon0

   Arrivé la veille à Arras, c’est dans le train présidentiel qu’il quitte le Chef-Lieu du Pas de Calais à 9h23.


arras carnot dans La Mine

 Vingt minutes plus tard, le convoi spécial entre en gare de Lens.

blog-gare decrombecque dans La ville

   Il fait un temps splendide, la foule est nombreuse sur la place et fait une ovation au Président de la République. Sadi Carnot refuse la voiture mise à sa disposition et décide de rejoindre la mairie à pied.

   La ville a été décorée : chaque commerçant, chaque particulier a tenu à orner la devanture de sa maison avec drapeaux, lanternes vénitiennes et écussons.  De nombreux mineurs se pressent sur les trottoirs pour apercevoir le Président et le saluer par des  ‘Vive Carnot‘  et  ‘Vive la République‘ . 6000 d’entre-eux ont revêtu leur tunique blanche des jours de fête.

   De nombreuses sociétés musicales se sont installées le long du parcours et entonnent ‘la Marseillaise’ au passage du Président.

   Une vingtaine de portes en forme d’arc de triomphe sont disposées le long du parcours. Chaque société a composé la sienne. Les Sapeurs-Pompiers ont confectionné une tour au sommet de laquelle trois d’entre-eux présentent les armes. Celle de l’agriculture et de la meunerie est formée de meules de paille et de sacs de blé. Les commerçants et l’hospice de Lens ont aussi la leur.  Sur une autre, on peut lire :  ‘A Monsieur Carnot, la fabrique de l’église de Lens‘.

   L’ambiance est à la fête. Aucun incident ne viendra rompre le charme de cette journée. Seuls, une soixantaine de gendarmes a été mobilisée et n’aura pas à intervenir.

   A la mairie, Sadi Carnot est accueilli par M. Marmottan, Président du Conseil d’Administration des Mines de Bruay, M. Vuillemin, Président du Comité Départemental des Compagnies Minières et M. Frémicourt, Maire de Lens et négociant en alcools.

   Ce dernier donne le coup d’envoi du grand défilé : Sociétés de musique en tête dont la grande fanfare des Mines de Lens suivie des fanfares des autres compagnies minières. Puis viennent les autres sociétés dont l’Harmonie des Enfants de la Plaine chère à Guislain Decrombecque et qui est emmenée par M. Alfred Wagon , pharmacien et futur maire de Lens.

mairie hugot dans Lens

  Arrive le moment des décorations remises par le Président de la République. La Légion d’Honneur pour Emile Vuillemin et André Louis Deprez, le Maire de Harnes, Palmes Académiques pour Louis Schmit, Maire de Liévin, deux médailles militaires pour des gendarmes et des médailles d’honneur pour deux sapeur-pompiers.

   A 10 h 45, Sadi Carnot arrive chez Arthur Hugot, petit fils et successeur de Guislain Decrombecque, le grand agriculteur lensois décédé en 1870. La sucrerie, équipée des toutes dernières technologies est l’une des plus importante de la région. La ferme qui lui est adjointe est également bien agencée pour les 200 bovins à viande, 50 chevaux, la quarantaine de bœuf de labour et l’énorme troupeau de moutons.

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   Arthur Hugot accueille le Président dans sa cour, une centaine d’employés font une haies d’honneur. Après la visite, le cultivateur-industriel remercie le Président et assure le Gouvernement de la sollicitude du monde agricole. Avant de partir, Carnot remet à Arthur Hugot sa seconde médaille de la journée, celle du Mérite Agricole, devant des ouvriers qui applaudissent chaleureusement les deux hommes.

   Le Président se rend ensuite aux Bureaux Centraux des Mines de Lens en passant par le Boulevard des Ecoles où les élèves des écoles Condorcet et Campan, montés sur les tables installées sur les trottoirs, ovationnent le cortège et hurlent : ‘Vive Carnot, vive la France‘.

   Sadi Carnot emprunte ensuite un train spécial des Mines de Lens qui emmène la délégation visiter la fosse 5 située sur le territoire d’Avion. Cette fosse, mise en service en 1875 est un modèle de modernisme et de production.

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   Le président est accueilli par Elie Reumaux, Ingénieur en Chef des Mines de Lens, Edouard Bollaert, Agent Général et Piéron, le Maire d’Avion. Après avoir salué douze mineurs en tenue qui lui font une haie d’honneur, le Président visite la fosse.

   Il visite le chevalet où il assiste à l’ascension d’une cage comportant des berlines de charbon puis continue par  l’atelier de criblage où de jeunes femmes lui souhaitent la bienvenue en lui offrant un bouquet de fleurs. Les ‘Vive Carnot‘ se font de nouveau entendre.

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   Il se rend ensuite à l’entrée du puits où une cage remonte les seize plus anciens ouvriers de la fosse. Le plus âgé remercie le Président et lui offre une gaillette extraite le matin même. Une autre cage remonte les douze plus jeunes galibots à qui le Président offre 100 francs à se répartir.

   Puis Carnot reprend le train spécial qui le conduit à la Cité Dumoulin toute proche où, sur une estrade installée en pleine rue, il remet à vingt-et-un mineurs des Médailles du Travail.

    Le Président se dirige alors vers la maison d’un couple de mineurs, M. et Mme Douanne, parents de huit enfants. Il visite leur maison qu’il juge ‘très propre et bien entretenue‘. N’apercevant que deux filles, il demande aux époux où sont les six autres enfants de la famille ? C’est la femme qui lui répond qu’ils sont tous au travail à la mine. Carnot offre aux époux cent francs pour leurs enfants.

   Ovationné par les voisins, Sadi Carnot reprend le train pour se rendre à la fosse 2 où a lieu un grand banquet offert par le comité des sociétés houillères.

   Là, une table de 400 couvert l’attend. L’aubade est interprétée par les fanfares des Mines de Lens, Liévin et Courrières. MM. Emile Vuillemin et Léonard Danel (Président du Conseil d’Administration des Mines de Lens) prononcent chacun un discours auquel répond Carnot qui les félicitent pour la qualité de leurs entreprises et leur ‘paternelle sollicitude’ envers les mineurs.

1901 Pas de calais

   Apparemment pas encore repus, Sadi Carnot et son escorte se rendent ensuite au magasin Hugot où cette fois ce sont les ouvriers des Mines qui lui offre un banquet. Ils sont 1200 convives. C’est André Louis Despretz qui prononce le discours d’accueil en remerciant le Président de sa venue et d’avoir bien voulu fraterniser avec les ouvriers de la mine et de l’agriculture. Ce à quoi Carnot répond : ‘Je salue une population laborieuse et fière, attachée aux libres institutions qui lui ont assuré une ère de paix, d’ordre et de progrès’.

   Tous les ouvriers se lèvent alors et crient : ‘Vive Carnot, vive la République‘.

   Puis M. Carnot félicita le Maire de Liévin, M. Schmit et M. Viala, Directeur des Mines de Liévin venus apporter leur concours à cette fête. Il fit ensuite l’éloge des Compagnies Minières ‘qui savent maintenir d’une manière exemplaire l’union et la concorde dans la grande famille formée par les corons où les grèves sont inconnues‘.

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   Avant de partir pour Béthune, M. Carnot fait remettre à la Compagnie des Mines de Lens la somme de 1500 pour les mineurs nécessiteux. La même somme est remise à M. Frémicourt pour les pauvres de la ville.

   Vers 15h00, la délégation présidentielle remonte dans le train spécial et emprunte la voie de chemin de fer des mines pour se rendre à Béthune avec un arrêt à Violaines.

   Les déclarations de Carnot sur la ‘paternalisme’ des Compagnies et ‘l’union et la concorde dans les corons’ se voient rapidement contredites : le 10 octobre 1889, soit un peu plus de quatre mois après son passage, les mineurs de la Compagnies de Lens se mettent en grève, grève qui s’étale rapidement à l’ensemble du bassin pour une augmentation des salaires et contre les longues coupes (qui obligent les mineurs à un temps de travail augmenté en échange de plus de primes). D’autres suivront en 1891 (augmentation des primes et reconnaissance des syndicats). Pour faire face à ces dépenses supplémentaires, les Compagnies embauchent des mineurs venus de Belgique qu’ils payent nettement moins que les Français. Ceci déclenche une nouvelle grève et de graves incidents dans les corons de la région lensoise en août et septembre 1892.

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  Le Président Carnot est assassiné le 24 juin 1894 lors de l’Exposition de Lyon par Sante Geronimo Caserio, un anarchiste italien qui le poignarde au foie. La Ville de Lens donnera le nom de Sadi Carnot à une école communale d’abord installée rue de Lille puis déplacée sur la place du Cantin après la première guerre mondiale.

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patrimoine

 


  Une récente visite à Lens m’a permis de replonger dans le passé. Une rencontre très passionnante avec un passionné à la Maison Syndicale.

La Mine, un patrimoine ! Alors pourquoi laisser pourrir ? dans Coup de Gueule msaujourdhui

   Serge Barrois, le fils de Marcel est le Président de ‘Mémoire et culture’. La Maison Syndicale, c’est Sa maison. Poursuivant la tradition familiale, il y passe la moitié de ses journées. Lui et son épouse, vous pouvez les rencontrer tous les matins dans ce temple du syndicalisme minier.

  La Maison Syndicale appartient aujourd’hui à la CALL (Communauté d’Agglomérations Lens-Liévin).  Le Syndicat CGT des Mineurs du Nord-Pas de Calais lui a cédé il y a quelques années.

  La CALL a donc hérité d’un trésor ! Non seulement avec le bâtiment par lui-même mais avec toutes les archives qui y sont entreposées. Alors, pourquoi le laisser se délabrer et pourrir à ce point ?

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  Serge a eu la gentillesse de me faire visiter ce que les gens ne voient pas toujours. Le garage et les rangements de la demeure regorgent de documents valant une fortune, si ce n’est financière, du moins historique et même nostalgique.

  On y trouve tous les exemplaires de ‘La Tribune du Mineur’ depuis le numéro 1, de son ancêtre ‘La Voix du Mineur’, de nombreux autres documents, des livres et revues, des compte-rendus de réunions, d’assemblées générales de grévistes, une multitude de photos, des drapeaux, des oriflammes, des affiches par milliers, ses statuettes, des bibelots, des lampes et barrettes de mineurs et même le vieux matériel d’imprimerie …

  Tout ceci est à l’abandon. Les journaux surtout. Il sont dans un local non chauffé,  sujet à l’humidité et sont en train de pourrir.

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   Serge est prêt à tout céder à la CALL pour qu’elle entretienne et sauvegarde ce patrimoine important. Mais il ne semble pas qu’il y ait un réel intérêt au niveau intercommunal. Le projet de réunir dans l’ancien cinéma du Cantin (revenu maintenant au sein de la Maison Syndicale) toutes les archives du pays minier semble en sommeil pour le moment.  Sur son site Internet, on ne trouve pas dans les missions de la CALL la sauvegarde de ce genre de patrimoine. Elle ne possède pas de service d’archives.

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   Comme Serge, espérons qu’une solution soit très vite trouvée afin que tous ces souvenirs ne finissent pas un jour dans une décharge publique !!!

lensoise

 


Rien à voir dans cet article avec le chant interprété par les supporters du Racing Club de Lens au stade Bollaert-Delelis en alternance avec ‘Les Corons’ de Pierre Bachelet.

La «vraie» Marseillaise fut écrite par Rouget de Lisle à Strasbourg dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 à la suite de la déclaration de guerre entre la France et l’Autriche. Elle portait alors le titre de «Chant de guerre pour l’armée du Rhin». On a appris ça à l’école et c’est ce que raconte l’histoire de France officielle de ce qui allait devenir quelques années plus tard notre hymne national.

La Marseillaise est elle lensoise ? dans Histoire m01

Depuis, cette version a sérieusement été mise en doute. La partition de cette œuvre n’aurait elle pas été écrite par ……. un lensois ?

Selon des historiens du 19ème siècle, la Marseillaise de Rouget de l’Isle serait ni plus ni moins un plagiat. Comme on sait que l’ami Rouget a largement ‘puiser’ les paroles dans des textes écrits … par d’autres, pourquoi n’en aurait il pas fait de même pour la musique ?

Beaucoup affirment aujourd’hui que le véritable compositeur s’appelle Jean-Baptiste Lucien Grison. C’est la thèse qui fut notamment soutenue en 1886 par Arthur Loth, un journaliste-historien catholique, dans ‘La Marseillaise, enquête sur son véritable auteur’.

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Voyons ses arguments :

  • Parmi les rares œuvres qui restent de Grison, on trouve trois pages de musique avec la partition d’une cantate écrite par Grison sur des fragments des chœurs d’Esther de Racine dont l’air du début «Stances sur la Calomnie» correspond à notre Marseillaise.

  • Les archives sont formelles : «Esther» a été écrite cinq ans avant La Marseillaise.

  • Rouget est reconnu pour n’être qu’un médiocre violoniste. Comment aurait il pu composer un air aussi difficile et aussi savant ?

  • L’édition originale ne porte pas de nom d’auteur alors que Rouget signait toutes ses œuvres.

Selon Alfred Bucquet (Lens,son passé, ses houillères), vers 1864, un collectionneur mélomane artésien, Charles Vervoitte trouve à Saint Omer la partition d’une cantate écrite par Grison sur des fragments des chœurs d’Esther de Racine.

Jean-Baptiste Lucien Grison : un compositeur méconnu qui n’a laissé que peu de traces et dont quasiment toute l’œuvre a disparu. Il est né à Lens en 1746, fils d’Eugène Grison et de Jeanne Caboche. Son père, mélomane, lui enseigne les rudiments de la musique. Passionné et doué pour cet art, très croyant, le jeune Grison est enfant de cœur et fait partie de la scola (ensemble vocal de chanteurs a cappella) à la collégiale de Lens. Il entre à 17 ans à la Cathédrale de Saint Omer dont il devient le maître de musique de 1775 à 1787.

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Vervoitte constate qu’une partie de la partition est identique à l’œuvre de Rouget de l’Isle : Esther est certes en do majeur et la Marseillaise en si bémol, mais la rythmique, le nombre de mesures, la tonalité sont exactement les mêmes. On a vraiment l’impression d’un copier-coller.

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L’œuvre de Grison intitulée «Stances à la calomnie» est une ode à la gloire de Louis XIV.

Grison et Rouget de Lisle auraient-ils pu imaginer et créer le même morceau ? Fort peu probable. Rouget de Lisle s’est bien pour le moins fortement inspiré de l’œuvre de Grisons écrite cinq ans plus tôt.

Comment Rouget de Lisle a-t-il eu vent de l’œuvre de Jean-Baptiste Grison ?

Il est fort possible que le capitaine du génie Rouget de l’Isle ait stationné en garnison à Saint-Omer et directement côtoyé Grison ou entendu jouer cet air.

Grison est décédé en 1815 et n’a jamais revendiqué la paternité de cet hymne lorsqu’elle fut attribuée à Rouget de Lisle. Le moment était mal choisi : il ne pouvait après la Révolution de 1789 avoué avoir exalté la royauté et la religion sans risquer d’avoir la tête tranchée.

Malgré cela, on peut pratiquement affirmer aujourd’hui que notre hymne national est une ….


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   Au début des années 70, la production charbonnière du Nord-Pas de Calais touche à sa fin. A Lens, les fosses 1,2,12 et 14 sont fermées, d’autres conservent un semblant d’activité. A cheval sur les communes de Lens et Avion se trouve un terrain marécageux de 55 hectares appartenant aux Houillères, attenant à la fosse 5 et sur lequel se trouve deux terrils, une décharge sauvage, une usine à concassage de schiste, une ancienne voie ferrée des mines et une portion embourbée du canal.

Le Parc de la Glissoire dans La ville gl007

   Cet espace pourrait être transformé en une zone d’activité comme d’autres délaissés par les houillères (les Renardières, la fosse 4, …), mais l’état du terrain marécageux et inondable et les nombreux affaissements miniers ne le permettent pas. C’est donc un autre choix que font les élus des deux communes concernées : reconquérir le site pour en faire une zone de loisirs afin de donner une autre image de ce que l’on appelle encore trop souvent ‘le Pays Noir’.

   Pour cela, un ‘Syndicat intercommunal de Lens-Avion (SILA) ayant pour objet l’aménagement du secteur dit des Glissoires en espace de loisirs’ est créé par les communes de Lens et d’Avion. Le Conseil Municipal de Lens donne son aval à ce projet le 22 octobre 1971 et l’ arrêté préfectoral du 31 janvier 1972 valide la création du SILA. Son Président est le Maire d’Avion, Léandre Létoquart (dont la commune possède plus des deux-tiers du terrain), Le Député-Maire de Lens André Delelis devient le vice-président. C’est la première expérience de ce genre en France.

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    Le nom de la Glissoire est donné à ce parc (il sera parfois aussi appelé à tort ‘Parc des Glissoires’).

    La Glissoire (que l’on nomme aussi ‘Fossé Glissoir’ dans certains documents anciens) était une rivière qui longeait la limite des communes de Lens, Avion et Sallaumines en provenance d’Eleu-dit-Lauwette. Elle traversait les marais du sud de Lens et d’Avion où elle recevait les eaux d’un ru : le Lit d’Avion.

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   Sur un plan de Lens de 1850 (paru dans ‘Lens, son passé, ses houillères’ d’Alfred Bucquet) on voit qu’elle passait près de la porte de Douai après avoir traversé toute une zone de marais. Là, elle rejoignait la rivière de Carency appelée aussi la Souchez dont le lit deviendra plus tard le canal.

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    Au 18ème siècle, de grandes tourbières existaient dans ces marais, elles furent affermées en 1751, asséchés et cultivés (Précis de Lens de Louis Dancoisne). Ces terres furent ensuite achetées par la Compagnie des Mines de Lens à la fin du 19eme siècle afin d’y construire la fosse 5 et élever des terrils.

    Quelques habitations en coron furent construites par la Compagnie de Lens en limite des ces marais avant puis après la première mondiale mais elles étaient souvent inondées.

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   Au début du XXème siècle, l’équipe de football du Racing Club Lensois, expulsée de la Place Verte (République) par des riverains excédés par les dégâts occasionnés par des ballons mal dirigés, a disputé quelques rencontres sur un terrain aménagé dans cet espace.

    Ce site insalubre, devenu friche et décharge à la fin de l’exploitation charbonnière, donne une mauvaise image de la région lensoise aux visiteurs qu’ils viennent en voiture par la route d’Arras ou par le train.

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   En 1973, le SILA confit aux services d’équipement du Pas de Calais une étude d’aménagement d’un espace vert en ce lieu. L’idée est adoptée par les Conseils Municipaux des communes de Lens et d’Avion qui achètent aux Houillères le terrain se situant sur leur commune respectives.

    Le coût de l’opération est évalué à 7 millions de francs financé à 75% par l’Etat dans le cadre du GIRZOM (Groupement Interministériel de Reconversion des Zones Minières), le reste est à la charge du syndicat intercommunal (66% à la charge de la ville de Lens, 33% à celle d’Avion).

   En 1975, les travaux commencent avec l’aménagement du Boulevard d’Armolis à Avion afin de rejoindre un nouveau parking aménagé et le creusement du lit du Filet d’Avion.

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   Les travaux sont classés en cinq tranches : la première comprend le nettoyage du site, la création du grand plan d’eau principal et le boisement de son îlot. Puis viendrons la création des autres plans d’eau, les plantations sur l’ancienne décharge et l’aménagement du parking nord; enfin, une fois le sol stabilisé, celui ci sera entièrement boisé et le sommet d’un terril transformé en plate-forme pour une vue panoramique sur la région.

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   Ce parc consacre surtout une belle part à l’eau. Il n’est d’ailleurs pas besoin de creuser profond pour trouver la nappe phréatique. Le premier plan d’eau créé est consacré à la pêche à la ligne pour le bonheur des nombreux clubs locaux. D’autres suivront pour offrir aux visiteurs des promenades en barque ou la possibilité de faire du canoé.

   L’architecte M. Devillard a aussi pour ambition de faire revenir en cet endroit aussi bien la flore et la faune (surtout les oiseaux qui ont déserté ce lieu depuis des décennies). C’est pourquoi les six kilomètres de sentiers banalisés du parc sont interdits à tout véhicule à moteur.

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    Le parc est considéré par les pouvoirs publics comme une opération-pilote dans le cadre de la reconversion du bassin minier et les élus désirent qu’il devienne rapidement l’un des parcs naturels les plus attractifs de la région.

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   Le 26 juin 1977 à 10 heures, les étangs de pêche du parc de la Glissoire sont inaugurés par MM. Létoquart et Delelis en présence de nombreuses personnalités.

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    Le site mis à disposition de l’association des ‘Chevaliers de la Gaule’, des amateurs de truites, brochets est dit ‘en eaux closes’ où la pêche peut être pratiquée sans paiement des taxes piscicoles. Pour l’année 1986, ce sont plus de trois tonnes de poissons qui sont déversés dans les étangs.

  Suite aux affaissements, le parc se situe en dessous du niveau de la nappe phréatique. Pour éviter les inondations, une station de pompage a été construite pour maintenir les étangs à un niveau constant.

   En 1985, l’ensemble du parc est aménagé. les derniers gros travaux ont consisté à la création d’un jardin d’agrément sur le site de l’ancienne décharge. A cette époque, on estime le coût du parc à près de 15 millions de francs.

   Un abri pour les pécheurs, 10 km de sentiers, 5700 arbres plantés, 230 000 m2 engazonnés, une « presqu’île » aménagée avec un ancien terril, un belvédère avec vue panoramique est créé sur un autre terril…

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   Outre l’aspect écologique et touristique, l’aménagement du parc a permis de résoudre le problème d’assainissement de la ville d’Avion dont les eaux se jetaient à ciel ouvert dans le ‘lit d’Avion’ et la Glissoire avec celles de Méricourt.

   Pendant environ 25 ans, c’est l’entente cordiale entre les deux villes membres du syndicat. De nombreux aménagements sont apportés au parc qui devient peu à peu l’un des plus fréquentés du bassin minier.

   Mais le XXIe siècle ne débute pas sous les meilleurs hospices : un profond différend financier concernant ce parc vient ternir l’entente cordiale entre les villes de Lens et d’ Avion

    Historiquement, l’entretien est financé par les deux villes selon la proportion définie lors de la création du SILA. Guy Delcourt, le Maire de Lens, décide de dénoncer en 2001 cet accord. «Pour plusieurs choses, dira-il. La partie lensoise ne comprend que 2/10e du site. Je ne trouvais pas normal que Lens paye pour Avion. Et légalement, un syndicat mixte d’aménagement est flou en cas d’accident. Qui serait tenu comme responsable ? Ce n’est pas comme un syndicat mixte de gestion.» Cette décision est ressentie comme un coup de tonnerre du côté des Avionnais et de son maire de l’époque Jacques Robitail.

    Le 14 mars 2002, un courrier est envoyé par la ville de Lens au SILA contestant la répartition des frais d’aménagement et d’entretien entre les deux villes. Pour elle, seuls 13 hectares, dont 2 seulement aménagés, sur les 58 inclus dans le périmètre du parc, se situent sur son territoire alors qu’elle contribue pour plus de 60 % aux dépenses du syndicat. A défaut de modification de cette répartition, la ville de Lens envisage de se retirer du SILA.

   Aucun accord n’est trouvé, le conseil municipal de Lens approuve lors de sa séance du 15 avril 2005 le retrait de la ville du syndicat intercommunal Lens-Avion pour l’aménagement du parc de la Glissoire. Un arrêté préfectoral du 13 mai 2005 l’y autorise et dissout le syndicat. Ce qui est confirmé en appel par la Cour administrative de Douai le vendredi 6 août 2010 puis par le Conseil d’Etat le 14 octobre 2011.

    Guy Delcourt fait alors cette proposition à la ville d’Avion : «L’idée, c’est de faire du parc un beau site. Alors pourquoi ne pas transférer la compétence du parc à la CALL comme c’est le cas au parc des Cytises de Lens», explique t-il en juillet 2010 à la presse locale.

   Cette proposition n’a toujours pas abouti à ce jour et seule la ville d’Avion gère, aménage et finance le Parc de la Glissoire.

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    Le parc est maintenant bien connu pour ses espaces de jeu, de promenade, de détente et de sport. Il est gratuit et ouvert en permanence. Chaque année sont organisés un cross et un triathlon. Il est aussi le théâtre du feu d’artifice du 14 juillet de la ville d’Avion.

   Les plaisirs de l’eau sont aussi au rendez-vous avec barque, canoë-kayak, pédalo.

   Depuis quelques années, le parc possède aussi sa plage de sable, bien fréquentée les jours de soleil.

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    Le Ch’ti Parc accueille les plus petits avec ses attractions et propose dix structures gonflables, du quad, un parcours d’aventure aérien, un manège, le Mégabooster et des trampolines… et bien sûr des bateaux miniatures.

   Du haut d’un terril reconverti, un belvédère permet d’avoir une vue magnifique sur l’ensemble du parc et les alentours.

   Depuis mai 2008, une piste de quad est également accessible pour les amateurs de sensations fortes.

   L’ancienne école maternelle de la fosse 5 a été transformée en un restaurant traditionnel et gastronomique, Le Lyonnais.

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    Mais la principale activité du parc reste la pêche à la ligne avec les Pêcheurs Avionnais Amis de la Glissoire (PAAG) qui compte environ 170 adhérents et qui a pris la suite, en septembre 2011, de l’Amicale des Pêcheurs Avionnais.

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    Voilà comment une ancienne friche du pays minier peut devenir l’un des parc naturels les plus appréciés, non seulement par les lensois et les avionnais, mais aussi par toute la population régionale et même, maintenant avec la Louvre-Lens à quelques centaines de mètres, par de nombreux touristes français et étrangers.

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