sur ce blog:VILLE LENS ,LES MINES62/59:RCL se trouve les anciennes photo de lens etant enfant de lens et les photo des fosses et travail de mon pere qui etai mineur:FIER DE CETTE VILLE ET METIER DE MON PERE,inscrit a la protection DMCA .com à mon site blog et si quelqu'un vole un de mes contenues pour mettre sur son blog ou site web, avec lui j effectuerai le service de suppression des sites et blogs copieurs ainsi que les serveurs bloqueurs: SUR MON SITE BLOGS FACEBOOK LENS ,MINE SOUVENIR VOUS Y TROUVERAI LA MEME CHOSE A L IDENTIQUE QUE SUR BLOGGER ET GOOGLE

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samedi 17 août 2024

lensois

 


   A ce jour, l’ensemble des tomes du blog du lensois-normand a recueilli plus de 320 000 visites. Alors, rien que pour vous, quelques liens et nouvelles d’amis de ce lensois-normand.

   Sur Internet, retrouvez d’abord un site superbe (bien que toujours en construction m’a dit son auteur, la petite fille du fondateur de la société) sur les transports Abel Biervois de Lens. Un historique complet, des documents inédits et une galerie photos superbe. 

 Les amis du lensois normand dans La ville biervois

  Autre site : le Racing Club de Lens vu autrement.  »TeamFoot offre une tribune d’expression aux passionnés » annonce la page d’accueil du blog créé par un supporter du RCL exilé au Québec. C’est ici : http://www.teamfoot.fr/

logo_lens dans Le Racing

   Une artiste lensoise mérite qu’on aille à sa rencontre. Après avoir exposé ses peintures et sculptures à Liévin cet automne, Guislaine LEROSIER sera de la fête lors de l’inauguration des nouveaux vitraux de l’église Saint Amé du 3 de Lens à Liévin le 4 décembre prochain. Une exposition inspirée de la vie des mineurs. 

lerosier dans Lens

   Noël approche et la Société Chorale Lensoise va donner comme chaque année plusieurs concerts  »Trompette, choeurs et orgue » dans la région. Les dates arrêtées pour l’instant sont :

      – Le 6 décembre à l’église St Théodore de Lens (cité du 9).

      – Le 13 décembre au Temple d’Hénin-Beaumont

      – Le 14 décembre à l’église St Denis d’Avion

   Vous pouvez retrouver la Chorale Lensoise sur Facebook : https://www.facebook.com/pages/Chorale-Lensoise/105714189490859?fref=ts

choraleeglise2 dans Les Amis

    Un autre lien qui n’a rien à voir avec Lens (si, un peu quand même !) et dont je connais parfaitement l’auteur. Le travail du bois par le chantournage permet de réaliser jeux, jouets, décorations ….  Quelques idées cadeau pour Noël ? C’est à voir ici : http://chantournage.over-blog.fr/

pub01 dans Superbes liens

    Enfin, le site des archives de la ville de Lens avec de magnifiques vidéos anciennes qui nous rappelleront l’histoire de Lens (les géants, les ducasse, l’Apollo, le patrimoine minier, le Tour de France, etc …). A voir absolument (http://www.villedelens.fr/histoire/les-archives-municipales.html)

   Dans le cadre du centenaire du début de la Première Guerre Mondiale et de l’occupation de Lens par les allemands le 4 octobre 1914, le Services des Archives recherche toutes sortes de documents d’époque (objets, textes, photos, correspondances …). Si vous en possédez, contactez le service des archives par mail : adavid@mairie-lens.fr

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   On ne peut voir Lens sans la voir. Bien implantée face à la Place Jean Jaurès, tout près de l’Hôtel de Ville, l’église Saint Léger domine de toute sa hauteur la ville.

Depuis mille ans, l'église Saint Léger domine Lens dans Histoire stlg001

   Imaginons nous à Lens au dixième siècle. La ville est rattachée à la Flandre et fait parti du comté de Boulogne et de Lens (ces deux comtés furent réunis qu’un jusqu’en 1049). La vie essentiellement rurale y est rude et l’homme vit dans un dénuement complet. Dans le bourg fortifié, les mendiants, les malades hantent les rues. L’insécurité est partout. Pour faire face à cette délinquance, les terribles sanctions sont prononcées par le tout puissant et omniprésent clergé qui possède le pouvoir de contraindre et de punir.

    Les habitants redoutent, non seulement, les cataclysmes célestes et terrestres, signes de la colère divine, mais aussi les épidémies de lèpre et de peste noire. Ces épidémies sont vécues comme une punition du péché…

    Face à ces tribulations, un seul espoir : la vie éternelle et paisible après celle vécue sur terre ! Pour prier et implorer la bonté divine sont construits des édifices religieux de plus en plus imposants. A Lens, on voit alors s’élever la Collégiale (où se trouve aujourd’hui le rond-point Van Pelt), l’église Saint Laurent (aux environs de l’Université Perrin) et l’église Saint Léger.

sflg025 dans La ville

   D’après ce que nous apprend Louis Dancoisne dans son ‘Précis de l’histoire de Lens’ paru en 1878, l’église Saint Léger est érigée dans la première moitié du dixième siècle. C’est vraisemblablement sous Eustache Premier, comte de Boulogne et de Lens qu’elle est construite.

   On ne sait pas quelques sont les raisons qui ont donné le nom de Saint Léger à l’église de Lens. On peut supposer qu’elle fut érigée sur un sanctuaire dédié à Léodégar (nom franc de Saint Léger) dans les années qui suivirent sa mort en 680.

   L’église possède quatre étages, un vaste portail, deux tourelles carrées avec un toit en forme de flèche, une tourelle d’escalier, le tout surplombé par un impressionnant clocher possédant à sa base un chemin de ronde et terminé par une flèche posée sur un toit à bulbe.L’étage renfermant les cloches est ouvert par de larges fenêtres sur ses quatre faces.

   La Collégiale toute proche, tenue par des chanoines et des chapelains dépend du château. Une semaine par an, elle est ouverte au public et ses reliques exposées dans l’église Saint Léger. Là, elle sont vénérées par les pèlerins tandis  »qu’un jongleur doit chanter jour et nuit devants les corps saints ». (Alfred Bucquet, Lens, son passé, ses houillères).

    Un dessin paru dans les albums de De Croÿ nous fait découvrir Lens au début du dix-septième siècle. On y voit l’imposante église Saint Léger en plein centre du bourg fortifié. En 1647, Lens appartient alors aux Espagnols, l’église Saint Léger rayonne de toute sa splendeur.

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   Mais les guerres successives et les nombreux sièges dont fut victime Lens finiront par avoir raison de cette église.

   Le 3 octobre 1647, après une lutte farouche, l’armée française mené par le maréchal Jean de Gassion (qui mourut lors du siège) reprend la ville de Lens aux espagnols. Un an plus tard, Lens est de nouveau espagnole après une bataille repmortée par l’archiduc Léopold de Habsbourg. Arrive alors la célèbre bataille de Condé et la victoire des armées françaises qui mettra fin à la guerre de trente ans.

    Ces longs conflits ont laissé des traces. Lens et les lensois sont dans la misère. La ville n’a plus un sou et on ne peut réparer l’église totalement délabrée.

    Il faut attendre la fin du dix-septième siècle pour que l’on se décide à la restaurer car elle menace de s’effondrer entièrement. L’architecte douaisien Anselme, qui est chargé de remettre en état la base, utilise une méthode originale : suspendre le clocher et le toit de l’église afin de travailler à sa base. Mais l’homme décède alors que les travaux sont à peine commencés. Ses successeurs n’ayant certainement pas le même talent, prennent moins de précautions et le tout s’écroule, ne laissant que ruines. C’est ainsi que disparaît la première église Saint Léger.

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   Lens reste alors plus de 300 ans sans église paroissiale. Ce n’est que le 28 mai 1776 qu’est posée la première pierre de la nouvelle église Saint Léger au même emplacement que la précédente. Les travaux sont financés par les biens propres de la paroisse et les dons des fidèles sans aucune aide extérieure. Ce sont les frères Leclercq, bâtisseurs à Aire sur la Lys qui construisent l’édifice.

    Le 18 janvier 1780, dans ce qu’on appelle alors la Rue Large de Lens est inaugurée la nouvelle église Saint Léger. Imposante, tant par son architecture de style ‘Jésuite’ que par sa capacité, elle surplombe déjà le reste de la ville.

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   Composée d’un corps en longueur de 45 mètres et d’une tour, l’église est remarquable par sa façade. De part et d’autre d’un grand porche, se trouve la large tour carrée dont le premier étage comportant les cloches est ouvert sur chaque face par des fenêtres cintrées. Au dessus, on trouve l’horloge, présente également sur les quatre faces, qui est surmontée d’une toiture arrondie et d’un clocheton. Les soubassements latéraux sont en grès et supportent des contre-forts faits de briques et de pierres. Chaque côté est muni de cinq grands vitraux.

    Jusqu’à la Révolution, un cimetière est attenant à l’église, près du presbytère, entre l’arrière de l’église et la rue de Douai. Plus tard, les défunts dépendant de la paroisse seront enterrés au cimetière de l’Hospice jusqu’à l’ouverture du cimetière-est vers 1830.

    De nouveau, cette église va subir les faits de l’histoire de France. En 1789, la Révolution éclate : les églises appartiennent à l’Etat et les prêtres, élus par le peuple, doivent prêter serment à la Constitution.

    Dès 1793, sous la Terreur, Mirabeau parle de la nécessité de la ‘déchristianisation de la France : des prêtres sont déportés ou assassinés, d’autres contraints à abjurer leurs vœux, les croix et images pieuses sont détruites et les célébrations et fêtes religieuses interdites. Les objets religieux de Saint Léger sont enlevés et envoyés aux monnaies de Lille ou de Paris.

    L’église prend alors le nom de ‘Temple de la Raison’. On y célèbre aussi des fêtes civiles et des ‘clubs révolutionnaires’ s’y réunissent. Le culte de la raison a pour vocation de remplacer le christianisme sous la Révolution française. Robespierre y mettra fin en mars 1794 et instaurera le culte de l’Etat Suprême.

    On trouve aussi d’autres utilités à ce grand édifice : on le transforme en fabrique de poudre et on y emmagasine du fourrage.

    Il faut attendre l’arrivée de Bonaparte qui, en ratifiant le Concordat du 8 septembre 1801, permet la restitution des édifices religieux au clergé. Saint Léger revient dans le giron de l’église catholique en 1803 et son premier curé en est le chanoine Leviez.

    Arrive 1852 et le début de l’épopée charbonnière. La ville de Lens s’agrandit, le nombre d’habitants augmente considérablement en peu de temps. A elle seule, l’église Saint Léger ne peut accueillir autant de monde, surtout que pour être bien considéré par leurs patrons, les ouvriers mineur doivent assister à tous les offices du dimanche.

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   Alors, on voit apparaître en périphérie de la ville, dans les corons, d’autres églises construites par la Compagnie des Mines de Lens : Sainte Barbe dans la cité de la fosse 4 en 1896, Saint Pierre (cité du 11) et Saint Edouard (cité du 12) en 1901, Saint Théodore (cité du 9) en 1910 et Saint Vulgan (Cité du 2) en 1912.

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   1912 : Emile Basly, maire socialiste de Lens, décide de faire construire une nouvelle mairie à la place de celle bâtie en 1822 devenue trop petite. Pour cela, il réquisitionne le presbytère de l’église Saint Léger (situé où sera construit la poste après le guerre, rue Diderot) pour y installer les services municipaux.

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   Le 4 octobre 1914, les troupes allemandes envahissent Lens. Elle occuperont la ville exactement quatre ans jusqu’au 3 octobre 1918.

    Dès qu’ils prennent le contrôle de la ville, les autorités germaniques décident de ne réserver l’église Saint Léger qu’à leur seul usage, l’interdisant totalement aux civils français. Léon Tacquet, dans son journal publié par Gauheria sous le nom de ‘Dans la Fournaise de Lens’ rapporte qu’ayant sollicité des allemands le droit de suivre la messe dans ‘son’ église, il y fut invité. Certainement afin de l’intimider ou de le ridiculiser, les allemands le firent placer au premier rang. Il dut ainsi, seul civil, écouter une messe interminable dite en allemand par un prêtre militaire devant 1500 officiers et soldats.

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   Pour les civils français, les messes sont dites dès mars 1915 dans les locaux de la maison Pollet-Dekoster rue Voltaire. A partir de Pâques 1916, les offices ont lieu dans les sous-sols de cette entreprise aménagés par des ouvriers chrétiens. Le chanoine Ocre décide d’appeler ce lieu ‘Saint Léger sous Terre’.

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   Car l’église Saint Léger, que les allemands appellent ‘Die Kathedrale’ reçoit rapidement les premiers obus. De nombreuses fois visée car étant à la fois un lieu de rassemblement et un poste d’observation pour les allemands (qui peuvent observer jusque Lorette), elle subit les premiers dégâts dès 1915. Sur la Grand’Place, les beaux commerces d’avant-guerre sont détruits, des débris, des pierres jonchent le sol. L’église a perdu l’une de ses tourelles, le chemin de ronde est inutilisable et les fenêtres du clocher sont éventrées.

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   A l’intérieur, les dégâts sont considérables : Les statues, le mobilier, la chaire, les orgues et les autels sont réduits en miettes.

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   L’église est complètement détruite lors d’un bombardement le 19 janvier 1916. Selon le notaire Tacquet et le chanoine Ocre, curé de Saint Léger, c’est entre 15 et 16 heures que les plus gros obus sont tombés sur l’église. L’édifice est percé de part en part, il ne reste plus un seul vitrail. Les voûtes se sont écrasées sur les dalles du sol. De cet édifice qui faisait la fierté des lensois, il ne reste qu’un lugubre squelette vacillant.

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    Lorsque les soldats anglais finissent par libérer Lens le 3 octobre 1918, ils ne découvrent que des ruines. Le premier journaliste à entrer dans Lens libéré, Albert Londres, écrit qu’après avoir découvert dans les décombres quelques pierres de soubassement en grès,  »Nous avons décrété que c’était l’hôtel de ville et par là, nous avons reconnu que la petite montagne de brique tout à l’heure était l’église ».

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   Tandis que les premiers lensois revenus dans leur ville commence à rebâtir la cité, l’église, qui est devenue le tas de pierres et de débris le plus haut de Lens, reçoit la visite de nombreux ‘pélerins-touristes’, visiteurs venant de partout en France en voyage organisé et qui, contre une obole, peuvent venir ‘admirer’ les dégâts occasionnées par la guerre !

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    En attendant la reconstruction d’une nouvelle église, dès le 7 octobre 1919, les messes d’après-guerre sont célébrées dans un baraquement provisoire rue Diderot mis à la disposition de la paroisse par Félix Bollaert et son épouse.

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   En 1923, une chapelle provisoire en bois est inaugurée route de Béthune. Elle porte de nom de Chapelle Sainte Elisabeth et deviendra le lieu de rassemblement des catholiques polonais. En attendant la reconstruction de l’église du centre ville, elle sert d’église paroissiale.

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   A Lens, tout le monde n’est pas convaincu de la nécessite de reconstruire l’église Saint Léger. Le 17 juin 1921, il faut l’insistance d’Emile Basly (pourtant connu pour son anticléricalisme) pour que le Conseil Municipal vote à une très faible majorité l’adhésion de la ville à la société coopérative diocésaine d’Arras (créée quelques jours plus tôt afin de financer les reconstructions d’édifices religieux à l’aide d’emprunts), permettant ainsi de lancer le dossier. Le 9 juin 1923, le projet de reconstruction est accepté et signé par le maire de Lens.

   Le 8 juin 1924, jour de communions solennelles, la première pierre de la nouvelle église Saint Léger est posée. (Source Gauhéria, dossier n°8, La Renaissance de Lens de Ginette Haÿ, 2007).

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   Près de deux ans plus tard, le 24 mai 1926, lundi de Pentecôte, Eugène Julien, l’évêque d’Arras procède à l’inauguration de la nouvelle église Saint Léger.

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   Ressemblant beaucoup à la précédente, son emplacement a été reculé de plusieurs mètres dans le cadre de l’élargissement de la Place Jean Jaurès. Face aux risques engendrés par les galeries de mine passant sous la ville, la structure n’est plus en pierres mais en béton armé et les murs sont ainsi moins épais, le portail d’entrée a été agrandi, des pierres d’angle blanches donne du relief à la façade. Au dessus du porche, une simple inscription : ‘‘Eglise Saint Léger – Détruite pendant la grande guerre 1914-1918. Reconstruite et inaugurée en 1928 ».

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    L’église est ainsi moins massive, plus élancée, les matériaux de couleurs différentes donnent un aspect plus moderne à l’édifice tout en conservant son style jésuite. Les travaux ont été effectués par l’entreprise Hoelbeke et Flitz de Béthune.

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   Sur les façades latérales, dix vitraux représentant des saints ont été offerts par des notables comme Félix Bollaert, Léon Tacquet, des entrepreneurs ayant participé à la construction et de simples paroissiens.

    La chaire est inaugurée en 1928 et les grandes orgues terminées en avril 1930. Seul vestige de l’église d’avant 1918 : la statue de la Vierge Marie retrouvée dans les décombres, a repris sa place dans la chapelle des morts de la Grande Guerre où sont inscrits les noms des 726 militaires et 298 civils lensois tués lors du conflit.

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   En 1940, Lens est de nouveau occupé et les bombardements sur la ville vont reprendre. Le 23 mai 1940, une torpille éclate à l’intérieur de l’église, détruisant le mobilier et faisant éclater les vitraux.

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   En juin 1944, les lensois sont avertis par voie d’affichage que la présence qu’en cas d’alerte d’un guet dans le clocher de l’église Saint Léger signifie pour eux un  »danger extrême » et qu’ils doivent rapidement rejoindre les abris. Le 11 août, Lens est de nouveau bombardé. Sur la place Jean Jaurès, la mairie chère à Emile Basly, reconstruite après la première guerre n’est plus qu’un tas de ruines et l’église toute proche est sérieusement endommagée. Mais cette fois, sa structure n’est pas détruite et ses blessures ne sont pas irréversibles.

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   En 1956, les 25 vitraux sont remplacés. Créés par Louis Gauffault, maître verrier, ils sont tous de forme géométrique. Celui représentant Saint Léger se trouve au fond de la nef et les vingt-quatre autres sur les faces latérales sur deux niveaux.

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   Les derniers travaux ont consisté au remplacement du dôme en 1981 et l’édifice a été totalement rénové en 1996.

    L’église Saint Léger fait parti du paysage lensois depuis près de 1000 ans ; sans elle, il est certain que Lens ne serait pas Lens !

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fosse 14 à Lens

 



   Avoir passé sa jeunesse dans une maison des corons des Mines de Lens, ça vous marque à jamais. La maison d’abord, elle ressemble à toutes les autres mais c’était ‘nôtre’ maison même si elle n’a jamais appartenu à mes parents. La rue, c’était ‘nôtre’ rue, notre terrain de jeu. Les voisins, c’étaient ‘nos’ voisins, des gens sur qui on pouvait compter en cas de coup dur. Le jardin, c’était ‘nôtre’ jardin mais c’était surtout celui de mon père. Le coron, c’était ‘nôtre’ coron, là où nous vivions.

3, rue Lamennais, fosse 14 à Lens dans Histoire maison

    Le numéro 3 de la rue Lamennais se situe dans la ‘cité 14′ comme on dit aujourd’hui. Pour nous, nous habitions ‘à la fosse 14′ (et même  » àl’fosse quatorsse  ») tant on associait le numéro de notre chevalet à notre coron.

    Dans la rue, que des employés et ouvriers des Mines. En face, les petites maisons des pensionnés abritaient pour la plupart d’entre-elles des veuves de mineur : la silicose était passée par là.

maison20 bain dans La famille

   Madame Renard qui nous offrait toujours des bonbons et qui avait pris sous sa protection sa voisine, celle qu’on appelait soit ‘la petite polonaise’, soit Madame Adam, du prénom de son mari décédé : son nom de famille slave étant imprononçable pour nous tous. Il y avait aussi celles que l’on craignait un peu : ‘La Jéhovah’ qui a toujours été pour nos yeux d’enfants un peu mystérieuse et ‘la matelassière’ dont le surnom indiquait qu’elle retapait à l’occasion des matelas mais que nous considérions un peu comme une sorcière.

   Un peu plus loin, dans la première maison de la grande barre de corons de la Route de La Bassée, quasiment au pied du chevalet de la fosse 14 habitaient la famille Ramon. En 1940, ils avaient fuit l’ennemi en participant à l’exode avec ma mère et mes frères et sœurs aînés. Catholiques pratiquants, André, le père avait participé à la construction de la chapelle Sainte Thérèse, près de l’école maternelle. Amputé suite à une blessure faite par un cheval, il portait une prothèse métallique en guise de jambe droite qu’il attachait à son épaule avec une large bretelle, ce qui ne l’empêchait aucunement de posséder un superbe jardin. Nos familles étaient très proches, mes parents désignèrent l’un des fils de ‘Monsieur et Madame Ramon’ (nous et nos parents les avons toujours appelés ainsi), Gaston pour être mon parrain.

maisonramon001 charbon dans La Mine

    La vie dans le coron suivait des règles strictes. Les journées étaient toutes différentes et dépendaient d’un emploi du temps devenu rituel au fil des ans. Le lundi, jour de lessive ; le mardi et le vendredi, jours de marché : le jeudi, jour de congé scolaire ; le samedi, jour de nettoyage et des bains ; et le dimanche, hé bien : c’était le dimanche !

    S’il y en avait un pour qui ce calendrier avait moins d’importance, c’était mon père. Sa vie, c’était : boulot, jardin, dodo ! Son seul repos, l’après midi dominical.

maison3 chevalet dans Lens

    Le jardin a tenu une importance primordiale dans nos années d’enfance. Immense pour nos yeux de gosses. Dans un descriptif des activités sociales des Mines de Lens du début du vingtième siècle, il est écrit que les jardins pouvaient atteindre six cents mètres carrés. Ce devait être le cas du ‘nôtre’.

   La couleur du jardin était rythmée par les saisons : noir comme la terre ou blanc de neige l’hiver, vert comme la végétation renaissante au printemps, magnifiquement coloré comme les fleurs de l’été, brun comme les feuilles fanées de l’automne.

    Le jardin était coupé en deux par une allée recouverte des cendres de la cuisinière à charbon de la cuisine. Elle était bordée de briquettes rouges et de magnifiques plates-bandes d’œillets blancs. De part et d’autre, les légumes abondants : carottes, pommes de terre, poireaux, salades, navets, haricots, petits pois, etc…. De quoi nourrir la famille toute l’année. Et cette terre, bêchée, retournée, ensemencée, binée, désherbée, récoltée par un seul homme : mon père.

    Le but de la Compagnie des Mines en annexant un grand jardin à chaque habitation était à la fois d’offrir aux mineurs la possibilité de faire des économies sur l’alimentation et de les occuper afin qu’il n’aillent pas traîner dans les cafés et y discuter politique avec les syndicalistes dont beaucoup étaient à l’époque propriétaires d’un estaminet. Plus tard, les HBNPC continuèrent la même politique.

    Ce n’est certainement à cela que pensait mon père lorsqu’il se trouvait à quatre pattes dans le parc de carottes pour les ‘démarier’.

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   Afin d’inciter les mineurs à y consacrer un maximum de temps, des concours récompensaient les plus beaux jardins. Quel joie et quelle fierté pour ces hommes de labeur de voir leur nom et parfois leur photo figurer dans le mensuel patronal ‘Notre Mine’ dans la rubrique des jardins primés.

    Pour mon père, ‘son jardin’, il le cultivait seul. Rarement il faisait appel à nous pour l’aider. Les seules fois où cela se produisait, c’était lors de l’arrachage des pommes de terre. Notre rôle était de mettre la récolte dans des seaux qu’il descendait ensuite à la cave et de rassembler les fanes afin d’en faire un feu de joie en fin de journée. Feu dans lequel nous avions le droit de jeter les quelques petites pommes de terre que nous avions glanées et de les manger sur-place, chaudes et croustillantes.

    Le fond du jardin était l’un de nos terrains de jeu. Groseilliers, framboisiers, cassissier … non seulement nous apportaient de quoi nous régaler l’été mais étaient aussi un superbe lieu de cachette lors de nos parties de ‘gendarmes et voleurs’.

   On pouvait bien sur jouer dans le jardin mais les règles étaient strictes : interdiction totale de poser le pied en dehors de l’allée centrale sous peine d’entendre un  »Sors de là tout de suite ! » hurlé par mon père.

   Dans le fond du jardin, derrière les arbres fruitiers et l’énorme pied de rhubarbe se trouvait un mur, LE mur ! Celui qui nous séparait de la maison de l’ingénieur. Derrière ce mur, ce n’était qu’énigmes et mystères: interdiction de monter sur le mur pour voir ce qu’il cachait. Interdiction aussi de cueillir les poires des branches qui pourtant s’inclinaient de ‘notre’ côté. On ne pouvait ramasser que celles qui tombaient, trop mures souvent. La propriété de l’ingénieur était un lieu sacré. Tenter d’y regarder ou d’y prendre des fruits était un crime de lèse-majesté et nous attirait directement une belle engueulade de la part de notre père. Était-ce par crainte ou par respect de sa part envers celui qui est censé régner sur le coron ? Il devait y avoir certainement un peu des deux.

   Petit, c’est assis sur le porte-bagages de la mobylette de mon père que je me faisais photographier avec en toile de fond, le fameux ‘mur de l’ingénieur’.

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    On avait par contre droit de jouer dans la volière puisque aucune poule n’y vivait. Aucun pigeon n’occupait non plus le pigeonnier. Contrairement à beaucoup d’autres mineurs, mon père n’était pas un ‘coulonneux’.

   La volière n’était en fait qu’un simple abri rudimentaire fait de bric et de broc (tôles, grillages, films de plastique, tasseaux de bois…) monté derrière entre la maison et le jardin. C’était pourtant pour nous un confortable espace de jeux.

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   La volière ne contenait que des … lapins. Ils y naissaient nombreux dans leur clapier et leur espérance de vie ne dépendait que du choix du menu dominical quelques mois plus tard.

   Les rapports que nous avions avec ces animaux se limitaient aux grandes promenades estivales qui occupaient nos après-midis lorsque notre père décidait de nous emmener chercher de ‘l’herbe aux lapins’. Avec mes sœurs, nous prenions la direction de la route de La Bassée que l’on traversait pour se rendre le long du Chemin Manot qui menait à Vendin. Et là, on se promenait, on jouait dans les champs, on ramassait des fleurs, on regardait le ‘coucou’, un petit avion qui décollait ou atterrissait sur l’aérodrome tout proche, on flânait jusqu’au moment où notre père nous annonçait que son vieux sac de jute était plein de cette nourriture qui allait alimenter nos amis à quatre pattes pendant quelques jours.

   La volière nous servait donc aussi de refuge pour nos parties de cache-cache. Un réduit dans lequel mon père stockait sa paille devenait une excellente cachette …. que tous connaissions. On jouait aussi à l’école comme tous les enfants. La plaque de tôle bitumée qui servait de paroi à la volière faisait un superbe tableau noir sur lequel on écrivait avec de la craie trouvée dans le jardin.

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    Face à la volière, un petit coin du jardin limité par une haie de troènes parfaitement taillés était consacré aux fleurs. Tulipes, jonquilles, œillets, roses, fuchsias, pensées, dahlias et même des fleurs de pavot agrémentaient ce coin de paradis géré par ma mère. Des parterres découpés en triangles ou en carré, séparés d’une petite allée de cendres et bordés des mêmes briques rouges alternaient les couleurs au fils des saisons.

   Mais les fleurs ne devaient en aucun cas déborder de leur emprise. Un jour que ma mère s’était procuré plus de bulbes de dahlias qu’il n’en fallait, elle voulu les planter de l’autre côté de la petite allée qui séparait les fleurs du potager. Quelle ne fut pas la colère de mon père. Ultime outrage : des fleurs là où devaient se trouver des légumes ! Je l’entends encore hurler :  » Mais ça, ça ne se mange pas. C’est pas avec ça que tu vas nourrir tes gosses ! ».

   Ma mère devait certainement parfois se détendre un peu de ses journées chargées dans cet éden fleuri où mes jeunes sœurs posaient avec leurs ‘robes du dimanche’.

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   Ce parterre de fleurs s’étendait jusqu’au bord de la rue, contournant le ‘trou d’eau’ (sorte de puits récoltant les eaux de pluies et celles que l’on y jetait après les lessives des lundis et les bains des samedis).

   Il faisait face à la buanderie. Mon père avait percé une fenêtre dans ce local mal éclairé qui servait à la fois de salle de bains et de laverie. Munis d’un seul robinet d’eau froide, il fallait en faire chauffer pour les bains et la lessive. Pour cela, un vieux poêle à charbon qui devenait aussi rouge que l’enfer lorsque la grande lessiveuse en tôle galvanisée lui demandait de faire bouillir son contenu. Une chaleur d’enfer, c’était bien le mot. Il devait faire largement plus de quarante degrés lorsque nous nous glissions dans ces baignoires de fer blanc. Après le bain, traverser la cour pour rentrer dans la cuisine était un calvaire en hiver. Ruisselant de sueur, encore humide de vapeurs, nous devions affronter les rigueurs du climat avant de nous réfugier à l’abri. Mais comme l’a si bien chanté Pierre Bachelet :  »C’était mon enfance et elle était heureuse, dans la buée des lessiveuses ».

   Heureusement, pour nous, les plus petits, l’hiver, le bain, on le prenait dans la cuisine où mes parents installaient la ‘petite baignoire’.

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   Le samedi était donc le jour des bains. Toute la famille y passait à tour de rôle. Père, mère, frères, sœurs et même notre grand-mère Blandine lorsqu’elle séjournait chez nous. La lessiveuse d’eau bouillante sur le poêle alimentait à l’aide d’un seau la baignoire posée à proximité. Après chaque bain, mon père ou ma mère vidaient une partie de l’eau qui avait servi dans le ‘trou d’eau’ et complétaient la baignoire avec de l’eau chaude et propre. Et cela, jusqu’au dernier bain de la journée.

  Le samedi, il fallait aussi faire son ‘samedi’. Si l’après midi était consacrée aux bains, le matin voyait les femmes et les filles agiter balais, wassingues (serpillère) et seaux pour astiquer les pièces de la maison et les alentours. A l’intérieur, la cuisine concentrait le plus de soins et d’énergie. C’était notre pièce de vie, donc la plus utilisée et celle qui se salissait le plus des poussières de charbon qui régnaient dans l’atmosphère.

   Puis, ma mère et mes sœurs entamaient le nettoyage extérieur : le trottoir donnant sur la rue, ses caniveaux et les cours étaient inondés à grands coups de seaux d’eau. Les balais-brosse s’activaient dans tout le coron dans une harmonie quasi-parfaite. Cette coutume était issue des obligations du règlement de la vie dans les corons édité par les Compagnies au début du vingtième siècle. Elles obligeait les mineurs à entretenir le pourtour de leur maison et de nettoyer régulièrement trottoirs et caniveaux. Tout manquement à ces devoirs attirait les foudres et les remontrances, et parfois même les amendes du garde des mines, représentant l’autorité dans les corons.

   Le bain, c’était donc une fois par semaine le samedi. Certainement pour être bien propre le lendemain pour enfiler nos ‘habits du dimanche’. Les autres jours de la semaine, on se lavait au seul robinet d’eau froide qui se trouvait dans la cuisine au dessus d’un évier utilisé également pour la vaisselle.

   Cette vaisselle qui était à la charge des filles le dimanche. Une obligation si elles voulaient aller ensuite au cinéma !

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    Mais avant d’avoir l’âge de sortir seuls, nos dimanches étaient occupés par des réunions familiales. Contrairement à ce que chantait Daniel Guichard, ils n’étaient pas monotones et on recevait souvent de la famille.

    Les parties des cartes sur la table de la salle à manger duraient une bonne partie de l’après midi. Dès que j’en eu l’âge, mon père m’appris les règles de la manille et surtout de la belote. Ainsi, je faisais partie du groupe des hommes qui alignaient tierces, belote-rebelote et dix de der en jetant à grands coups les cartes sur le tapis. Pendant ce temps, les femmes et les filles participaient à de longues parties de Nain Jaune dans une pièce de plus en plus enfumée au fur à mesure que les Gitanes ou les Gauloises se consumaient.

   Autre plaisir dominical que mon père me faisait partager : les rencontres de football au Stade Bollaert toutes les deux semaines. Dès 14h00, il m’installait sur le porte-bagages de sa vielle mobylette et nous prenions la direction la cité des Fleurs où il confiait son engin le temps du match à une pensionnée pour quelques piécettes. Les souvenirs de ces nombreuses heures passées à regarder et à aimer les ‘Sang et Or’ reste inoubliables..

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   Jusqu’au jour de notre communion, le dimanche matin était occupé par la messe. Notre mère nous réveillait et lorsque nous descendions de nos chambres, elle nous attendait dans la grande cuisine. Elle avait préparé trois chaises, une pour chacun, sur lesquelles étaient posés nos ‘habits du dimanche’. Pendant que nous nous habillions, elle faisait chauffer le lait sur la cuisinière puis nous le versait sur le chocolat en poudre dans de grands bols. Notre ‘Banania’ était accompagné de belles tartines beurrées et de confiture ‘faite maison’.

    Puis départ vers ‘l’église du douze’ que jamais nous avons appelé église Saint Edouard. On allait à l’église du douze comme on allait à l’école du douze, au dispensaire du douze ou à la coopérative du douze. Le douze, c’était la cité minière la plus proche de la notre mais c’était ailleurs, pas chez nous. Nous, on était ‘de la fosse quatorze’.

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    A l’église, les règles étaient sévères. On ne rigolait pas avec Monsieur le Curé. Les enfants se plaçaient à l’avant pour la messe, les filles à droite de l’autel, les garçons à gauche. Il ne fallait surtout pas oublier de faire poinçonner sa carte de présence à l’entrée. Toute absence de tampon devait être justifiée même si on était en vacances. Ceci nous obligeait à assister aux messes parfois à contrecœur pendant nos colonies ou nos séjours familiaux en Normandie.

   Après la messe, passage ‘obligé’ au café-tabac de la rue Auguste Lefebvre où nous dépensions nos rares économies (et les centimes que nous avions parfois réussi à ne pas mettre à la quête) en bonbons. Plus tard, j’y achetais mes premières ‘P4′ : des cigarettes en paquet de quatre faites de tabac de piètre qualité mais qui ne nous coûtaient pas très cher.

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    L’itinéraire pour aller ‘au douze’ demandait presque une demi-heure pour nos petites jambes. Nous le connaissions par cœur : quatre fois par jour, cinq jours par semaine, nous l’empruntions pour aller à l’école dès huit heures, été comme hiver, la ‘carnasse’ (le cartable) sur le dos vouté. A cette époque, il y avait classe tous les jours sauf les jeudis et dimanches. Seul avantage du samedi, on n’avait pas ‘d’étude’, ce qui nous permettait de rentrer à la maison à 16h30 au lieu de 17h30. L’étude, c’était une heure de présence de plus le soir afin de faire nos devoirs avec l’instituteur.

    A l’école, c’était comme à l’église : les filles d’un côté, les garçons de l’autre de la rue Saint Edouard. On y allait dès l’âge de six ans dans la classe du primaire. Déjà, à cette époque, les plus chanceux la quittait après le CM2 pour aller au collège en ville ; les autres y restaient jusqu’à leur quatorze ans et le passage du Certificat d’Etudes.

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   Mais en attendant l’âge d’être en primaire, on allait à l’école maternelle qui elle se situait ‘au quatorze’, sur la Route de La Bassée, près de la chapelle. Dès trois ans, le premier lundi de septembre, nos parents nous lâchaient dans ce qui était pour nous un nouveau monde. Par rapport aux autres enfants, nous avions un petit avantage : notre grande sœur Fernande y travaillait comme assistante aux institutrices. C’est dans cette école que nous avons appris en plus de l’éducation traditionnelle comment vivre en société, comment respecter les règles de la vie de groupe.

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   Le jeudi, il n’y avait pas d’école. Nous passions nos journées dehors, hiver comme été. Fabrication de tente avec des sacs de jute l’été ou de bonhomme de neige l’hiver. Grandes parties de ‘Gendarmes et voleurs’ avec les autres enfants du coron ou de billes avec mon copain Pascal qui habitait la maison à côté de la nôtre.

   Parfois, la cour devenait le stade Bollaert et on y assistait à de grands matches de football à …. un contre un. Quelques morceaux d’adhésifs sur le pull-over pour le transformer en maillot de champion et le vieux ballon de cuir usé recevait de grands coups de pied pour aller cogner le mur de la maison devenu but de football à grands cris de  »But pour Lens ! ».

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   Lorsqu’il faisait trop mauvais, c’est à l’intérieur sur une petite table dans la cuisine que je passai des heures avec mes bâtons de pâte à modeler à créer un autre monde miniature.

   Cette pièce que l’on appelait la cuisine, la plus grande de la maison était notre espace de vie. Comme partout dans les corons, c’était la pièce principale. Elle était à l’arrière de la maison et donnait sur la cour. On y vivait, on y mangeait, on y jouait, on s’y lavait, on y écoutait la radio puis plus tard y regardait la télévision, on y recevait, on y faisait nos devoirs …. La cuisine était meublée simplement : la grande table au milieu entourée des chaises de paille, un buffet en bois (remplacé à la fin des années 60 par un autre en formica) garni de nombreuses photographies familiales, un petit meuble pour le gaz, un autre sous l’évier et la petite table sous la fenêtre qui me servait de terrain de jeu. Au sol, un carrelage noir et blanc usé, aux murs la tapisserie à fleurs qu’un oncle venait de temps en temps d’Arras pour en changer.

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    La seule photo que je possède encore de cette cuisine nous replonge dans l’ambiance : la grande table, le buffet avec les photos, la petite armoire à pharmacie, les fleurs de la tapisserie, la cuisinière avec sa cheminée et ses pots de fer blanc ….

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   La cuisinière à charbon : élément incontournable d’une maison des mines. Celle qui transformait souvent la pièce en sauna. Celle qui nous obligeait à descendre à la cave plusieurs fois par jour pour l’alimenter en charbon. Celle sur qui on trouvait toujours la cafetière et la bouilloire. Celle qui obligeait nos parents à se lever tôt pour vider les cendres avant de la rallumer afin que nous ayons chaud en nous levant.

   Car il fallait nous réchauffer au petit matin, surtout l’hiver. Nos chambres se trouvaient à l’étage, sans chauffage bien sur ! Si pendant les autres saisons nous les trouvions confortables bien qu’un peu étroites (trois chambres pour six enfants), la période hivernale, on y traînait pas ! Bien souvent, le froid et le givre laissaient sur les vitres de jolies décorations de glace : pas besoin de thermomètre pour savoir qu’il ne devait pas faire beaucoup plus que zéro degré les nuits de grand froid. Mais c’était comme ça ! Le soir, on se glissait avec appréhension dans nos draps gelés, on faisait ‘du vélo’ avec nos jambes pour se réchauffer et réchauffer les draps puis on s’endormait …..

   Inimaginable pour les enfants d’aujourd’hui : j’ai franchi les douze premières années de ma vie sans télévision à la maison et je n’en suis pas mort. Ce qui se passait dans le monde, on ne l’apprenait qu’à la radio. Mon père écoutait Radio Luxembourg l’oreille collée contre le haut-parleur et buvait les paroles de Geneviève Tabouis. Les premiers épisodes de Zorro, les émissions pour les jeunes de Jean Nohain, les premières diffusions de matches de football du Stade de Reims, on allait les suivre chez les voisins un peu plus riches que nous et qui avaient investi dans un poste de ‘télédiffusion’.

   C’est au début des années 60 que survint un événement inimaginable. A la suite d’une tombola organisée à la centrale électrique de Vendin où travaillait mon père, mes parents emportèrent le premier prix : un poste de télévision !!! C’était une révolution dans notre vie. Les soirées se déroulèrent autrement dès que l’employé de la maison Dumortier installa et brancha cet appareil ultra-moderne. Sans cet événement, je pense que nous aurions encore attendu quelques années de plus pour avoir une télévision à la maison.

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    ‘Le poste’ trouva aussitôt sa place dans la salle à manger, près de la commode. Pour regarder l’unique chaîne de la télé, chacun s’asseyait sur une chaise autour de la grande table. Mais le soir, hors de question de rester et de manger dans la salle, elle n’était réservée que pour les dimanches. Alors, on roulait la table du téléviseur jusque dans la cuisine où il prenait la place de la radio dans un coin de la pièce. Puis, il fallait attendre que les lampes chauffent avant de voir l’écran s’éclairer et diffuser des images en noir et blanc venues d’ailleurs.

    Après le souper, nous devions tous regarder le ‘journal télévisé’ dans un silence absolu. Le moindre bruit était ponctué d’une réplique immédiate de mon père :  »Écoutez ! ». Car, à cette époque, on ne regardait pas la télé, on l’écoutait ! Certainement des restes de l’utilisation des vieux postes de radio.

   Exceptionnellement, le mercredi soir, nous avions le droit de rester après le journal télévisé. Ce soir là, on regardait ‘La Piste aux Etoiles’, un spectacle de cirque présenté par Roger Lanzac et dans lequel le clown Zavatta trouva la célébrité. Une autre émission que mes parents ne rataient jamais, le Magasine du Mineur avec le célèbre acteur patoisant Simons.

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   Les corons n’étaient certainement pas adaptés aux ‘nouvelles technologies’. Le réseau électrique de 110 volts devenait trop faible pour la consommation des familles. Il arrivait souvent que la baisse d’intensité entraîne l’extinction de la télévision. Alors, ‘Dumortier’ installa sous le poste un survolteur. Dès que l’on constatait une baisse de l’éclairage, on allait vite actionner le survolteur afin que notre téléviseur ne nous lâche pas ! Mais parfois, ce n’était pas suffisant. Alors nos parents éteignaient tout, débranchaient la télé et l’antenne et tout le monde allait se coucher.

   Le jeudi après-midi, en dehors des vacances scolaires, on ‘avait cathé’. Il fallait donc reprendre la route de l’église du douze où, dans une petite salle située derrière le préau de l’école des garçons, on voulait nous faire croire que tous les malheurs du monde étaient dus à un couple de naturistes qui n’avait pu s’empêcher de croquer dans une pomme offerte par un diable de serpent !

   Mais, ce qui était bien dans le cathé, c’était avant ou après : d’interminables matches de football sur le terrain aménagé qui se trouvait derrière l’église du douze. Tout le monde jouait, y compris le curé qui faisait aussi office d’arbitre tant il était craint et respecté. Deux sacs posés à terre de part et d’autre du terrain délimitaient les buts. Pas de règles précises, pas de ‘hors jeu’. Un seul objectif pour tous : frapper fort dans le ballon en direction du but adverse. Des matches qui se jouaient parfois à vingt contre vingt ! A cette époque, les clubs de football n’étaient pas structurés pour s’occuper des jeunes et le ‘cathé’ avait la charge de les remplacer. Peu importait pour nous le manque d’installations et d’éducateurs, ces rencontres suffisaient à ce qu’on se prenne un moment pour Kopa, Fontaine, les rémois ou Wisniewski et Oudjani, les vedettes lensoises de l’époque.

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   Nous ne devions certainement pas toujours être très propres lorsque nous rentrions à la maison. Nos vêtements étaient jetés directement dans un grand panier d’osier de la buanderie et attendaient le lundi suivant pour être lavés. Car la lessive, dans les corons, c’était le lundi. Tôt le matin, mon père allumait le ‘feu’ de la buanderie, posait dessus la grande lessiveuse pour faire bouillir l’eau dans laquelle trempait tout le linge de la semaine et où ma mère jetait des morceaux de savon noir. Plus tard, elle utilisait un savon de marque Sunlight que tout le monde appelait ‘sin liche’.

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   Toute la journée, sur le fil à linge qui longeait l’allée du jardin comme dans les autres habitations du coron, on voyait accrochés les draps, les vêtements, les serviettes et toutes les autres lessives de la journée.

   Ça ressemblait à un jour de fête dans le coron avec ces nombreux drapeaux et oriflammes accrochés au pied du chevalet.

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   Lorsqu’elle repassait à même la table de cuisine protégée d’une vieille couverture, ma mère utilisait ces vieux fers en fonte que l’on trouve encore aujourd’hui dans les brocantes. Ils étaient plusieurs à chauffer dans le four de la cuisinière avant qu’elle ne les saisisse un à un à l’aide d’un torchon.

   Les mardis ou les vendredis, il arrivait que l’on aille ‘à Lens’ car c’était des jours de marché. On ne disait pas ‘Descendre en ville’ mais ‘Aller à Lens’ comme si Lens, ce n’était pas chez nous. Cela était peut être du à d’ancestrales rivalités entre les corons et le centre-ville, entre les notables et les mineurs, entre les élus et les patrons des mines.

   On descendait souvent à pied par la Route de La Bassée et la rue du Pôle Nord : quatre ou cinq kilomètres ne nous faisaient pas peur ! Nous avions l’habitude de marcher : nous n’avions pas de voiture à la maison. Les seuls véhicules étaient le vélo de ma mère et la vieille mobylette Peugeot de mon père (qui me semblait être plus souvent en panne qu’en état de rouler, ce qui engendrait de grandes colères paternelles accompagnées d’une suite d’exclamations furibondes dans lesquels il ne disait pas que du bien de l’Être Suprême!).

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   Sur le marché, après avoir arpenté toutes les allées de la place du Cantin (que jamais je n’arriverai à appeler place Roger Salengro) et de la rue de Lille, on remontait quelques heures plus tard, parfois toujours à pied, parfois en empruntant les vieux cars jaunes bondés des Transports en Commun Lensois qui nous laissaient au café Carpentier, près de la maison de l’ingénieur.

   Ma mère ramenait toujours quelque chose dans son panier du marché, alimentation, accessoires, textiles …. En cette période d’avant les hypermarchés et d’avant les caddies, certaines marchandises ne pouvaient être trouvées qu’au marché. Pour les courses de la semaine, il y avait les commerces de la Route de La Bassée ou la coopérative des mines, rue Fénélon. Sans oublier les marchands ambulants pour le pain, les produits frais (‘le marchand de beurre’) ou la boisson (‘le marchand de bière’) dont le passage du camion dans notre rue était toujours un petit événement et une occasion de se retrouver pour les femmes du coron.

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  Il y a certainement encore beaucoup de choses à dire sur la vie dans les corons de notre jeunesse. Tant de souvenirs reviennent au fur et à mesure de l’écriture. Le 3 de la rue Lamennais, c’est là où je suis né, c’est là où j’ai vécu les vingt premières années de ma vie, c’est là où mon père est décédé. D’autres pages de la vie ont été tournées depuis mais celle-ci fut la première, celle de l’enfance, celle de l’insouciance, celle que l’on n’oublie jamais.

   C’était au 3 rue Lamennais, fosse 14 à Lens …………………………………..

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A l’occasion du départ du centième Tour de France, revenons quelques années en arrière sur les deux premières épreuves et rendre hommage à leur vainqueur, le lensois Maurice Garin (même s’il fut déclassé par la suite du second) dont l’histoire de la vie et de la carrière a déjà été relatée dans ce blog ( à lire ici )

Il est dommage qu’aujourd’hui à Lens, aucune manifestation ne célèbre cet homme qui fut durant et après sa carrière un   »sacré personnage ». Des idées avaient été avancées mais n’ont pas été retenues. Alors, retournons quelques instants sur les routes des Tours de France de Maurice Garin.

Le Tour 1903 :

Les deux tours de France de Maurice Garin dans Histoire mg003

Le départ est donné devant l’auberge du Réveil-Matin à Montgeron (Essonne) à 5h 15 le 1er juillet 1903. Les soixante concurrents prennent la route de Lyon pour une étape de 467 kilomètres.

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Dès le départ, Maurice Garin, parti avec le dossard numéro 1, imprime un train d’enfer. Seul le jeune Pagie arrive à le suivre. Vers 9 h 00, ils franchissent ensemble la ligne d’arrivée. Un correspondant du journal  ‘L’Auto’, présent au départ de la course, se rend ensuite par le train à Lyon pour assister à l’arrivée des coureurs. Lorsqu’il rejoint le contrôle d’arrivée, les premiers ont déjà quitter les lieux depuis un momemnt pour rejoindre leur campement.

Son plus dangereux adversaire, Aucouturier, victime de douleurs à l’estomac, abandonne. Comme le veut le règlement, il pourra participer aux autres étapes mais ne plus concourir pour la victoire finale à Paris.

Le jeune Pagie est élogieux pour Garin : « C’est grâce à Garin que je finis second. C’est un chic type. Il m’a même donné à manger dans les moments difficiles ».

Garin est le premier leader du premier Tour de France. Mais pas de maillot jaune pour lui : celui ci ne sera instauré que beaucoup plus tard. Le lensois est reconnaissable dans le peloton à sa veste blanche et son brassard.

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La seconde étape démarre de Lyon quatre jours plus tard à … 2h30 du matin. Aucouturier fait partie maintenant des ‘partiels’ (coureurs engagés pour une ou plusieurs étapes mais qui ne concourent pas pour le classement général). Pour la victoire finale, il se met au service d’Emile Georget. Les deux coéquipiers arrivent ensemble à Marseille où Aucouturier, surnommé Le Terrible à cause de son mauvais caractère, l’emporte. Maurice Garin, victime de deux crevaisons et d’une chute, termine à 31 minutes en compagnie de Pothier.

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Son jeune compagnon d’échappée de la veille, Pagie, arrive avec plus de trois heures de retard.

Henri Desgranges, l’organisateur de l’épreuve, n’est pas satisfait. Il fulmine contre les ententes illicites entre les ‘qualifiés’ (ceux qui luttent pour la victoire finale) et les ‘partiels’ . Il modifie le règlement : le peloton est scindé en deux groupes les ‘partiels’ partiront une heure après les autres.

Garin perd dans cette histoire un appui de taille en la personne de son plus jeune frère Ambroise qui ne s’était engagé que pour deux étapes dans le seul but d’aider son aîné.

Le 8 juillet, départ pour la troisième étape. Aussitôt, Garin emmène le groupe des ‘qualifiés’. Peu avant Nîmes, il se trompe de route et perd un quart d’heure sur d’autres coureurs. A Béziers, il est revenu dans le groupe de tête tandis que l’un de ses grands rivaux, Georget, malade, est à la dérive.

A 17h00, à l’arrivée à Toulouse, c’est un certain Brange qui bat Garin au sprint. Aucouturier arrivant avec 28 minutes de retard seulement est déclaré vainqueur de l’étape pour avoir donc repris 32 minutes aux hommes du premier groupe.

A Bordeaux, c’est un Suisse, Charles Laeser qui l’emporte.

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L’arrivée à Bordeaux du Suisse Laeser

Maurice Garin remportera les deux dernières étapes à Nantes et Paris. Cependant, dans l’étape Bordeaux-Nantes, un incident entre coureurs est à déplorer. Quatre hommes sont en tête : Garin, Pothier, Pasquier et Augereau. Ce dernier est le seul à ne pas faire partie de l’équipe ‘La Française’. Avant Montaigu, Angereau crève et change de machine. Ceci n’est pas du goût de Pothier qui le pousse et le fait tomber. Garin s’arrête et piétine le vélocipède d’Angereau, le rendant inutilisable. Mais le coureur est têtu, emprunte une autre machine et rejoint les leaders. Garin le menace de nouveau et victime d’une nouvelle crevaison, le malheureux Angereau préfère rester à distance des échappés et ne terminer que quatrième à Nantes.

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Augerau (en sombre) suit les 3 coureurs de ‘La Française’

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L’arrivée de Garin à Nantes

Alors que lors des étapes précédentes, les coureurs avaient le droit de se faire aider par des entraîneurs à vélocipède ou à motocyclette, la dernière étape est, elle, disputée sans entraîneurs. L’arrivée officielle se situe à Ville-d’Avray à quelques kilomètres de Paris. Les 20 rescapés qui composent le peloton restent groupés pendant toute l’étape. L’ainé des Garin l’emporte au sprint devant Augerau et Samson.

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Garin, tout sourire après sa victoire à Paris

Il devient le premier vainqueur du premier tour de France et entre ainsi dans la légende. Ayant parcouru les 2397 kilomètres en 94 heures et 33 minutes, il devance son dauphin, Pothier de 2 heures, 49 minutes et 45 seconde, ce qui constitue toujours le record du plus gros écart enregistré dans le Tour de France. Les primes attribuées au vainqueur de l’épreuve lui rapporte 6 125 francs de l’époque.

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Maurice Garin, sa tunique blanche et son mégot avec son entraîneur Delattre

Le 25 juillet, Maurice Garin est de retour à Lens. A sa descente du train à 18h00 près de 6000 personnes l’attendent sur la place de la gare. Lorsqu’il apparait auréolé de son écharpe tricolore, il est acclamé par une foule en liesse. Des délégations de toutes les sociétés sportives de Lens le couvrent de fleurs. Il prend place dans une voiture automobile accompagné de son manager Delattre pour rejoindre l’hôtel de ville. Précédé par la Fanfare Municipale, escorté de 500 cyclistes, le cortège traverse les rues de la ville jusqu’à la mairie où Emile Basly, le Député-Maire, l’accueille avec un bouquet de fleurs, rend hommage son énergie et offre le verre de l’amitié. Puis le cortège se reforme pour arpenter les principales rues de Lens sous les ovations jusqu’à sa destination devant le commerce de Maurice Garin, rue de Lille.

Le Tour 1904 :

Après le succès de la première édition, Henri Desgranges organise un an plus tard le second Tour de France du 2 au 24 juillet.

Le départ de Montgeron. Garin reconnaissable à sa tunique blanche.

Le parcours est le même que l’année précédente. Afin de ne pas retrouver les tricheries dues aux coureurs ‘partiels’, le règlement est modifié : les cyclistes qui abandonnent ne peuvent prendre le départ dans une autre étape. Et cette fois, la course est suivie par trois voitures du journal ‘L’Auto’ qui effectuent des contrôles volants.

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98 coureurs, dont 72 français, se présentent au départ à Montgeron. Garin part favori mais aura fort à faire avec Aucouturier qui s’est promis de prendre sa revanche sur le sort.

Déjà, des rumeurs crient à la tricherie. Il est dit que César Garin et Pothier, membres de l’équipe La Française, ne s’alignent que pour aider l’aîné des Garin à gagner le Tour, ce qui est formellement interdit par le règlement. Certaines rumeurs accusent aussi Maurice Garin et son frère César de se faire ‘remplacer’ par leur cadet Ambroise (qui ne s’est pas engagé cette année là) sur certaines portions d’étape.

Dès la première étape, Coup de théâtre : une chute provoquée par des cyclistes amateurs met au sol une dizaine de coureurs dont … Aucouturier ! Garin, qui s’est vite aperçu que ‘le Terrible’ n’était plus dans le peloton accélère l’allure aidé par son frère César. Au contrôle de Gien, Aucouturier passe avec 90 minutes de retard.

Aidé par Pothier (qui était pourtant dans la chute avec Aucouturier et qui est revenu sur la tête si rapidement que certains se posent des questions), Garin accélère encore et l’emporte à Lyon avec 2 h 30 d’avance sur son rival Aucouturier.

Cette première étape a été marquée par le premier incident sérieux. Alors que Garin et Pothier roulent ensemble, ils sont rejoint par une voiture dans laquelle se trouve quatre hommes masqués. Pendant six kilomètres, ils tentent de renverser les deux champions. Devant finalement abandonner, ils s’éloignent en menaçant : ‘On aura ta peau, Garin !’.

Desgranges prend les premières sanctions à Lyon. Un coureur nommé Chevalier, distancé lors de l’étape et accusé d’être monté dans une voiture pour rejoindre la tête de la course est exclu du Tour. Pothier, convaincu de la même tricherie, n’est lui que sanctionné d’une amende de 500 francs. Ces sanctions différentes auront une grande importance par la suite.

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Lors de la deuxième étape, un incident grave se produit. Arrivé vers Saint Etienne, le coureur local Fauré s’échappe et prend quelques longueurs au peloton. Sitôt son passage, une centaine d’individus munis de pierres et de gourdins fait barrage au autres coureurs. Les frères Garin et d’autres coureurs sont violemment frappés et blessés. Un coureur italien nommé Giovanni Gerbi a un doigt sectionné. Le groupe d’assaillants ne se disperse que lorsque les suiveurs tirent des coups de pistolet.

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Giovanni GERBI

Le peloton des favoris, composé de neuf coureurs, reste groupé pour rejoindre Marseille où Aucouturier remporte le sprint.

Après enquête et déclarations de commissaires, Desgranges décide d’exclure du Tour le dénommé Payan d’Alès. Aussitôt, les organisateurs reçoivent des menaces qui sont confirmées lorsque l’étape suivante approche de Nîmes. Des clous jonchent le sol et les crevaisons sont nombreuses. Dans la ville, une troupe d’émeutier fait barrage à la course. Les coureurs sont une nouvelle fois insultés, frappés, menacés de mort. Ils s’en sortent grâce aux soldats qui font fuir les assaillants et aux revolvers sortis des poches des accompagnateurs.

Mais la course reprend. A Toulouse Aucouturier bat sur la ligne Cornet, son compagnon d’échappée. Garin et Pothier arrivent ensuite avec 8 mn 43 de retard.

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Henri CORNET

Les détracteurs du Tour de France accusent plus ou moins Desgranges d’être à l’origine de ces événements. Les sanctions différentes infligées aux participants pour des motifs similaires amènent ces questions : la société de cycles ‘La Française’ étant à la fois engagée et sponsor de la course, ses coureurs ne sont ils pas avantagés par la direction de la course ? Le fait que ce soit Desgranges et non l’Union Vélocipédique de France qui juge et sanctionne n’avantage t-il pas les coureurs de ‘La Française’ ?

Au départ de Toulouse pour Bordeaux, Maurice Garin dit : « Si je ne suis pas assassiné avant Paris, je gagne ce tour ». Au vélodrome de Bordeaux, quatre hommes arrivent ensemble : les frères Garin, leur coéquipier Pothier et Beaugendre, seul coureur qui n’est pas équipé par ‘La Française’. Lors du sprint dont Maurice Garin se désintéresse, son frère effectue une embardée qui rejette Beaugendre contre les balustrades permettant ainsi la victoire de Pothier. La réclamation de Beaugendre est repoussée par la direction.

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L’arrivée de Maurice Garin à Bordeaux

Quelques incidents, heureusement moins graves, se produisent encore lors des deux dernières étapes. Par exemple, un homme est arrêté à quelques kilomètres au nord de Bordeaux : il était en train de placer sur la route des planches munies de clous.

C’est dans ce climat d’extrême tension que Hippolyte Aucouturier reporte les deux dernières étapes et que Maurice Garin son deuxième tour de France. De nouveau, on entend dire que les deux hommes se sont concertés : à chaque fois, le peloton des favoris arrive groupé. Ceci arrange les deux hommes : Aucouturier pour faire valoir sa pointe de vitesse lors des sprints et Garin évite des échappées qui pourraient menacer sa place de leader.

C’est sous l’orage que Garin et les autres arrivent ensemble au Parc des Princes sous les acclamations de la foule venue nombreuse saluer les héros. Le lensois remporte son deuxième Tour de France en ayant couvert les 2388 kilomètres en 93 heures et 6 minutes à la moyenne de 25,649 km/h.

Pothier est second à 3 minutes 28, César Garin troisième, Aucouturier quatrième et Cornet cinquième.

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Mais l’histoire du Tour de France 1904 n’est pas terminée. Trois commissaires de course envoient un rapport à l’Union Vélocipédique de France. Ils ont constaté des irrégularités qui n’ont pas ou peu été sanctionnées par la direction d’Henri Desgranges.

Une enquête est réalisée. Déjà en septembre, des coureurs ont été disqualifiés de la course Bordeaux-Paris : Léon Georget, Petit-Breton, César Garin, Rodolphe Muller arrivés dans cet ordre sont mis hors course pour avoir été entraînés par motos ou poussés.

Début décembre, Maurice Garin ne se doute pas de ce qu’il allait lui arriver lorsqu’il fait le pari d’entrer à bicyclette dans la cage au lions de la ménagerie du cirque installé sur la Place de la République de Lens.

Le 2 décembre, l’UVF annonce son verdict : les frères Garin, Pothier et Aucouturier et d’autres concurrents sont disqualifiés. Des suspensions sont aussi prononcées : Pothier et deux autres coureurs sont radiés à vie, Maurice Garin écope de deux ans.

C’est donc Cornet qui est déclaré vainqueur.

Les motifs des sanctions sont un peu flous. Ils font référence à des articles de règlement mais sans citer vraiment de faits. par exemple : ‘Untel est déclassé pour avoir effectué une partie du parcours en voiture’, mais sans préciser la date et le lieu …

Certains pensent qu’il s’agit là d’une sorte de revanche de l’UVF envers La Française ou Henri Desgranges. Ce dernier envisage sérieusement d’abandonner définitivement l’idée d’organiser à nouveau un Tour de France. Mais il se ravisera et le Tour 1905 eut lieu ainsi que ses nombreux suivants.

Entre temps, Maurice Garin déclare à la presse :  »Je ne courrai plus. Je rentre à Lens m’occuper de mon commerce de cycles« . Il n’admettra jamais la sanction et sur la photo qu’il dédicacera à l’occasion du cinquantenaire du Tour en 1953, il fera imprimer :

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   Pierre MAUROY s’est éteint, vendredi 7 juin, à l’âge de 84 ans. Il était hospitalisé depuis le 1er juin dans un établissement de la région parisienne.

   Pour les gens de ma génération, Pierre Mauroy fait partie des symboles de l’immense espoir créé par la victoire de François Mittérand en mai 1981.

   Premier ministre de 1981 à 1984, ce sont ses gouvernements qui ont fait voté les lois sur l’abolition de la peine de mort, la décentralisation, l’impôt sur les grandes fortunes, la cinquième semaine de congés payés, les 39 heures…

  Pierre Mauroy est venu plusieurs fois à Lens, la dernière lors de l’inauguration du Louvre-Lens le 4 décembre 2012. C’était un ami d’André Delelis, l’ancien maire qui fut lui-même ministre de l’artisanat dans le premier gouvernement Mauroy.

Une partie du Gouvernement Mauroy 1. Derrière Pierre Mauroy, André Delelis :

Pierre Mauroy dans Le Nord-Pas de Calais mauroy-2

Pierre Mauroy, Michel Rocard et André Delelis dans les mines de Lens :

mauroy-3 delelis dans Les Hommes

Dans les rues de Lens avec François Mitterand et André Delelis :

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A Liévin en mai 2001, la dernière photo de Mauroy et Delelis ensemble pour les 30 ans de l’arrivée de la gauche au pouvoir :

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Dernière visite de Pierre Mauroy à Lens le 4 décembre 2012 :

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