Un voyageur descendant du train en gare de Lens demande à un passant comment se rendre à l’hôpital. « Ch’est simpe : vous allez su’l'plache d’vint l’gare pis vous prenez les Transports en Commun. Ch’est direct : y z’armontent l’route ed La Bassée ».(Traduction : »C’est simple, vous allez sur la place devant la gare et vous prenez les Transports en Commun. C’est direct en passant par la Route de La Bassée »). Sauf que «Les Transports en Commun» ne désignaient pas l’ensemble des bus mais était le nom de l’une des nombreuses sociétés de transport desservant Lens et ses environs.
Cette histoire aurait pu être vraie dans les années 60. En effet, pendant longtemps, les transports entre la gare de Lens, les cités et les autres communes se faisaient des bus appartenant à des compagnies différentes selon une réglementation datant de 1939.
Dès la reconstruction de la gare en 1927, les bus virent sur la place.
Il n’y avait pas de gare routière : les bus étaient rassemblés devant la place de la gare, sur ce qu’on appelle aujourd’hui la place du général De Gaule. Et il fallait connaître pour savoir quel bus prendre pour quelle destination !
Voyageurs cherchant «leur» bus
Voici ce que voyait donc le voyageurs sortant de la gare :
Les transporteurs étaient nombreux et se partageaient les dessertes. Il fallait savoir à quel chauffeur s’adresser. Surtout qu’ils n’étaient pas toujours dans leur bus : pendant les pauses, on les retrouvaient au Caron ou au café des Cheminots. Le seul repère : une plaque posée sur le pare-brise avec la destination finale. Pour l’itinéraire, il fallait deviner ou s’adresser aux autres voyageurs. Il n’était pas rare d’entendre, lorsqu’un « étranger » montait dans un bus : « C’est bien pour Liévin ici ? -Ah, non ! Ichi, ch’est pour Hénin. Pour Liévin, y’a un Westeel dins 10 minutes ».
Deux Westeel en attente (pour Liévin ?)
Il faut dire qu’entre les TRANSPORTS EN COMMUN LENSOIS et leurs bus jaunes, les verts de chez WESTEEL, les rouges de chez VAN BRABANT, les jaunes et bleus de chez BENOIT (qui ont racheté en 1962 les bordeaux et gris de chez DELLENGAIGNE), les LEBAS (beige et rouge), BIERVOIS (beige et bleu, société rachetée par Westeel) aux quels venaient s’ajouter les AUTOBUS ARTÉSIENS de Béthune ou les BAUDART de Billy Montigny, la Place de la Gare étaient un véritable capharnaüm «d’où qu’un quien n’y r’trouv’rot pas chés jaunes ! ». (pour les Français : « Où un chien n’y retrouverait pas ses jeunes », expression locale qui veut dire que c’est le foutoir le plus complet). Sans compter qu’à certaines heures de la journée certains bus, stationnés sur cette place, étaient réservés aux transports scolaires des collèges Michelet et Campan !
Lequel prendre ?
Un Baudart (sur la rue de Varsovie, il me semble)
A cela, il fallait ajouter les CITROËN, concurrents directs de la SNCF, qui desservaient Lille, Douai et Arras.
Les Citröen se trouvaient toujours à l’extrémité face à la rue de la Gare.
Mais avec un peu de bonne volonté et avec la disponibilité et le sens de l’accueil des lensois, le voyageur finissait toujours par trouver son chemin. Et pour les moins dégourdis qui se trompaient quand même de bus, passer par exemple par les Grands Bureaux et la route de Béthune pour se rendre à Loison faisait faire un peu de tourisme et visiter la ville!
Dès le début des années 70, avec l’augmentation du trafic routier, le stationnement des bus sur la place devenait ingérable et dangereux.
Il fut donc décidé de construire, dans la cour marchandises de la SNCF du côté de la rue d’Avion, une gare routière. Elle fut inaugurée en janvier 1973.
Les transporteurs étaient toujours les mêmes mais l’information des voyageurs se trouvait grandement améliorée et la circulation plus facile.
Et cela permis la création d’un parking sur la place de la Gare.
Aujourd’hui, il y a TADAO et la nouvelle gare routière qui sont venus améliorer les transports collectifs routiers.
Un bus TADAO dans l’ancienne gare routière
La nouvelle gare routière
Mais dans le réseau TADAO, on trouve encore certaines de ces Sociétés de Transport qui coloraient la place de la Gare, même si elles roulent toutes aujourd’hui sous les mêmes couleurs :
Ce sont toujours les Autobus Artésiens qui vont vers Béthune ou Bruay; Benoit vers Carvin via Vendin ou Wingles et Westell (racheté par Kaolis) vers Salaumines, Courrières, Hénin, Liévin, Noeux les Mines ou Vimy. Les autres compagnies semblent avoir disparu.
Un « Artésien » et un Westeel roulant pour TADAO
Un autre article sur la Gare de Lens et ses bus existe sur « Le Lensois-Normand » tome 1. C’est ici : http://chti76.unblog.fr/2008/10/22/histoire-de-la-nouvelle-gare-de-lens-et-de-ses-bus/
50 000 connections !!!!
Nous y sommes arrivés : cette semaine, la barre des 50 000 connections a été passée sur l’ensemble des deux blogs du Lensois-Normand. Aujourd’hui, il y en avait 44 029 sur Le Lensois-Normand tome 1 et 6689 sur le tome 2.
Merci à tous ceux qui ont apporté leur soutien en participant à la conception des articles, en m’envoyant des infos ou des photos : je pense à Maurice, Michel, Christian et aux autres. Et je n’oublie pas que mes blogs n’auraient certainement pas eu autant de succès sans les articles de La Voix Du Nord et le soutien de Monsieur Delcourt, Député-Maire de Lens.
Allez : combien de temps pour arriver aux 100 000 ?
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