L’avenue du 4 Septembre
8JAN
C’est au tout début du 20ème que cette rue qui faisait partie du Faubourg de Lille prit le nom d’Avenue du 4 Septembre en souvenir de la proclamation de la 3ème République par Léon Gambetta en 1870. Cette artère était tracée à l’emplacement d’un chemin qui, du temps où Lens était entourée de remparts, permettait de rejoindre les directions d’Arras, Liévin ou Béthune d’un côté à celle de Lille de l’autre sans pénétrer dans la ville.
Au début du 19ème siècle, aucune habitation ne semblait construite dans ce chemin. Les paysans venaient surtout s’y procurer de l’eau à l’une des trois fontaines se trouvant sur l’itinéraire.
Avec le début de l’exploitation charbonnière, la commune s’agrandit vers les plaines de Lens dont celle située au nord. Dès le début de la seconde moitié du 19ème siècle, avec la mise en service de la fosse 2 du Grand-Condé, des commerces se créèrent sur la place du Cantin et aux alentours.
L’avenue du 4 septembre faisait partie du secteur appelé le Faubourg de Lille. C’est au début du 20ème siècle que la municipalité dirigée par Emile Basly décida de renommer certaines rues de Lens où le nombre d’habitations avait explosé en quelques années. Ainsi, le secteur du Faubourg de Lille fut découpé et chaque artère, dont l’Avenue du 4 septembre, reçu un nom.
A cette époque, l’avenue avait son origine au niveau de la place du Cantin et se terminait à la jonction de la rue Decrombecques.
A son extrémité du côté est se trouvait l’usine à gaz qui depuis 1862 fournissait l’éclairage aux lieux publics, aux rues et aux commerces de la commune.
C’est aussi vers les années 1905 que l’avenue du 4 Septembre fut pavée.
Chaque semaine, en même temps que le grand marché de la place du Cantin s’y déroulait le « petit marché » réservé aux producteurs et artisans de la région.
Pendant la Première Guerre mondiale, l’avenue du 4 septembre, comme le reste de la ville, fut détruite à 100 %. On y compta de nombreuses victimes comme lors du bombardement du 16 février 1917 qui anéanti l’usine à gaz et de nombreuses maisons de l’avenue en faisant 18 morts.
Aussitôt la Libération, des logements provisoires, des demi-lunes de taule sont installés. Ils permettent d’abriter les lensois revenus en ville de leur déportation et les ouvriers chargés de la reconstruction. L’avenue est rouverte à la circulation en 1923.
Un accord entre la Société des Mines de Lens et la municipalité permet de prolonger l’avenue jusqu’à la jonction des routes de Béthune et de La Bassée (carrefour des Grands Bureaux). Cette portion portera quelques années plus tard le nom d’avenue Elie Reumaux en hommage au président du Conseil d’administration de la compagnie minière décédé le 28 octobre 1922.
Les deux portions étaient séparées par le carrefour Notre-Dame appelé ainsi en souvenir de la chapelle Notre-Dame de Bonsecours qui se trouvait avant la Première guerre à l’emplacement repéré plus tard par une sculpture en plâtre.
A l’emplacement de l’usine à gaz (qui fut rédifiée rue de Londres), fut construite l’école Sadi Carnot. Avant le conflit, elle se trouvait à l’angle de la rue de Lille (rue Lanoy aujourd’hui) et la rue Bayard.
Au dessus du porche, une belle structure représentant le savoir et l’instruction avec cette phrase : « Exercer à penser », un adage loin d’être toujours appliqué de nos jours à l’heure des réseaux sociaux !
A la jonction de l’avenue du 4 septembre et de la rue de Lille fut implanté en 1925 le monument aux Morts qui sera déplacé au rond-point Van Pelt en 1972.
Ce n’est que dans les années 70 que l’avenue du 4 septembre fut débarrassée de ses pavés.
Aujourd’hui, l’avenue du 4 septembre, tout en restant une artère commerçante, permet de traverser le nord de la ville en évitant le centre. La création de l’avenue André Delelis permet maintenant par cet itinéraire de rejoindre directement le musée du Louvre-Lens.
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