Le 6 décembre 1873, il épouse à Denain à Sophie Duhem, une fille de mineur âgée alors de 15 ans. Ils auront sept enfants dont Raoul et Just qui deviendront plus tard députés du Pas de Calais. Ce dernier épousera Emilienne Moreau, l’héroïne de Loos. Passionné de musique, Florent Evrard fut un temps président de la société de la Lyre Ouvrière d’Onnaing.
En 1878, il participe activement à une autre grève dans les mines de l’Escarpelle et est suspendu à nouveau. Il rejoint alors une autre compagnie, celle de Béthune où il milite auprès de ses collègues afin qu’ils se battent contre l’exploitation dont ils sont victimes.
Il rentre ensuite à Denain où il ouvre un commerce « estaminet et coiffeur ». Il sympathise avec un de ses clients, Henri Lerat, qui lui apprend à lire et à écrire.
Sa rencontre en 1882 avec Emile Basly va être un tournant dans sa vie active. Avec lui, il arpente les carreaux des fosses afin de mobiliser les mineurs et de les inciter à se regrouper pour se défendre.
Le 20 février 1884, dans la compagnie des mines d’Anzin, 1500 mineurs votent la grève illimitée. Rapidement et violemment réprimé se termine par une défaite des syndicats qui n’ont rien obtenu de la compagnie. Celle-ci licencie près de 150 mineurs dont les familles sont expulsées des corons.
Le café de Florent Evrard se vide, les mineurs n’osent plus s’y afficher de peur de représailles. F. Evrard doit le vendre. Pour subvenir aux besoins de la famille, il accepte ensuite nombre de petits boulots : surveillant dans une école de dessin, manœuvre dans un atelier, terrassier … Emplois d’où il est rapidement congédié dès que son passé de syndicaliste-mineur est connu. De nouveau licencié d’un poste de courtage dans une maison de crédit de Valenciennes, il décidé alors de quitter le hameau de Bellevue pour Meurchin où son frère Louis est mineur de fond.
Embauché contre la promesse de « se tenir tranquille », Florent Evrard devient président de la section de Meurchin du Syndicat des Mineurs en 1889, est élu délégué en 1890 puis secrétaire général du syndicat du Pas-de-Calais en 1892.
Florent Evrard entreprend également une carrière dans la vire publique. De 1889 à 1892, il est conseiller municipal à Bauvin (Nord). Puis, ayant rejoint la capitale du Pays Minier, il est élu en 1900 conseiller municipal à Lens puis conseiller d’arrondissement du canton de Lens-Est en 1904. A Lens est construit un « hospice pour les vieux » dont Florent Evrard est nommé administrateur en 1901.
De lui, son fils Raoul disait : « Mon père était un homme sensible et sentimental que l’injustice faisait souffrir. Il aurait remué ciel et terre pour faire plaisir à un ami. ».
Après les grèves qui ont fait suite à la catastrophe des mines de Courrières de 1906, il s’oppose à son ami Emile Basly. Partisan de l’union de tous les mineurs, il prône le rapprochement des deux centrales, le ‘vieux syndicat’ dirigé par Basly et le ‘jeune syndicat’, issu de la CGT de Benoit Broutchoux. Finalement, la réunification aura lieu en 1911.
Le 14 janvier 1907, Florent Evrard est fait chevalier de la Légion d’Honneur au titre du ministère du travail.
En 1912, Florent Evrard doit ralentir ses activités, son cœur est fatigué par toutes ces années de lutte. En octobre 1914 lors de l’invasion allemande, Emile Basly l’oblige à quitter Lens pour Béthune. Bien que malade, il travaille avec la sous-préfecture pour porter assistance aux réfugiés qui fuient les zones de combat. Il continue à participer aux réunions du Syndicat des Mineurs du Pas-de-Calais qui ont lieu à Bruay-en-Artois jusqu’en septembre 1916 quand le couple se réfugie chez leur fille à Paris.
En décembre, Florent Evrard et alité, malade. Il décèdera le 20 janvier 1917 au n°7 de la rue de la Goutte d’Or.
FE012
Sa dépouille fut ramenée à Lens à la fin du conflit afin de la faire inhumer au cimetière Est de Lens-Sallaumines.
Le 5 avril 1954, le nom de Square Florent Évrard est donné au rond-point de l’avenue Van-Pelt. Il sera débaptisé lors du déplacement du monument aux morts en 1972 et la statue dédiée à Florent Evrard déplacée rue Anatole France au square Choquet….
Où régulièrement les lensois les autorités locales lui rendent hommage comme ici en 1986.
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