Nuit du 17 au 18 mars 1906, Lens :
Comme Clémenceau l’a promis, les troupes arrivent la nuit. Dès le petit matin, le déploiement de force est visible dans les rues de Lens. Plus de 30.000 cuirassiers, dragons, gendarmes et fantassins occupent les mines du bassin. Sur cette photo, un régiment pose pour la photo au 3 de Lens à Liévin :
Des bivouacs sont installés partout comme à l‘école Jeanne D’arc et sur la place verte.
Le 94eme régiment de ligne réquisitionne les haras et le manège du Grand Condé appartenant à Notaire Léon Tacquet, gendre de Elie Remeaux.
Benoit Broutchoux est bien décidé à profiter de la situation pour imposer sa loi et conquérir l’ensemble des mineurs à sa cause.
18 mars 1906, Paris
Une réunion a lieu à Paris entre les 26 délégués des mineurs et 11 représentants des compagnies minières du Nord-Pas de Calais dont Elie Reumaux, Directeur des Mines de Lens. La délégation syndicale arrive à 11 heures au ministère des Travaux publics. Les représentants des Compagnies sont déjà réunis dans la cour d’honneur. Dans une salle de réunion, le ministre Barthou déclare : « Le Gouvernement qui vous a rapprochés et réunis attend avec confiance les résultats de vos délibérations ». Reumaux se plaint qu’il n’y ait pas eu des pourparlers avant à la grève. Basly répond que le mouvement s’est déclaré soudainement et fait suite à la catastrophe de Courrières.
A 12 h 30, fin de la première séance. La délégation patronale refuse l’examen de la proposition concernant le salaire minimum. L’après-midi, poursuite des débats. Les délégués présentent les revendications formulées par les mineurs au Congrès de Lens. Ils les défendent avec une telle compétence et une telle loyauté que Reumaux tient les à assurer que, seul, le Vieux Syndicat sera reconnu comme interlocuteur dans le conflit en cours.
C’est là la seule concession des Compagnies à ce jour.
19 mars 1906, bassin minier
46200 mineurs sont en grève, les plus virulents empêchent les non-grévistes, qu’on appelle les « renards » ou « les rouffious », d’aller travailler, pillent leurs maisons. Ces derniers doivent être protégés par la troupe.
Une assistance considérable est venue écouter les résultats de la négociation de la veille. 3000 personnes s’étaient ainsi entassées dans la salle de l’Alcazar à Liévin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.