03/1906 :Courrières. Grisou et coup de poussier.1 099 morts.
10 Mars 1906,
la catastrophe des mines de Courrières qui fut la plus grand de l’histoire minière.
La catastrophe de Courrières : Raconté par Jacques PRADEL
Le 10
mars 1906, à l’aube, une explosion sous la terre Il y a tout juste cent
ans, entre Méricourt, Sallaumines et Billy-Montigny, près de Lens, les
galeries d'une mine de charbon sont balayées par le feu. Six cent
mineurs remontent dans les heures qui suivent. Deux jours après, la
Compagnie des mines de Courrières décide qu'il n'y a pas de survivants :
il faut retourner au charbon. Le bilan officiel parle de 1.099 morts.
Trois semaines plus tard, alors que la région est paralysée par la
grève, une poignée d'hommes sort de la mine. La colère grandit encore:
«Ils ont voulu sauver la mine avant de sauver nos hommes».
La radio
Europe 1 à consacré 1h d'émission au drame de Courrières (62) qui s'est
déroulé le 10 mars 1906. L'émission "Connaissance", animée par Jacques
Pradel, décrit en détail la vie des mineurs de l'époque et l'enfer
qu'ils ont vécu. Titre de l'émission: "Dans l'enfer des mines de
Courrières"
Invité: Jean-Daniel Baltassat Romancier. Auteur du livre: "Les roses noires", XO sous le pseudonyme de A.B. Daniel
Les conséquences
*Un coup de grisou suivi d'un coup de poussière
dévasta 110 kilomètres de galeries dans les fosses n° 2 à
Billy-Montigny, 3 à Méricourt et 4/11 à Sallaumines. Le choc fut si fort
que les cages ne pouvaient plus circuler dans le puits n° 3 et que des
débris et des chevaux furent projetés à une hauteur de dix mètres sur le
carreau de la fosse.
Qu'est qu'un coup de grisou ou de poussière ?
Le coup de grisou
Le
coup de grisou est une explosion accidentelle de gaz dans une mine,
liée à son exploitation. Il s'agit d'un accident souvent mortel, et très
redouté des mineurs ; il est en général aggravé par un effondrement des
tunnels, et parfois par un coup de poussière.
En principe, on peut
donc assimiler ce grisou à du méthane, gaz extrêmement dangereux. Il est
à l'origine de nombreuses catastrophes minières (coups de grisou),
surtout avant l'invention de la lampe de Davy.
Les fosses concernées :
Trois fosses situées sur les territoires de :
*Billy-Montigny fosse n° 2 dite Auguste Lavaurs
*Méricourt fosse n° 3 dite Lavaleresse ou Charles Boca
*Noyelles-sous-Lens et Sallaumines fosse n° 4/11 dite Sainte-Barbe ou Charles Derome.
Les fosses épargnées
- La fosse n° 10 de Billy-Montigny, située moins d'un kilomètre au Sud-Est de la fosse n° 2 ne fut pas affectée par la catastrophe. Tout était en état de marche dans ce puits. Lorsque la catastrophe eut lieu, le puits n°15 était en cours de fonçage à côté du puits n° 3 depuis 1905. Il n'était donc pas utilisable. Le puits n° 20 ne sera adjoint au puits n° 10 que quelques années plus tard.
La compagnie
- Les plus anciennes fosses de la Compagnie des mines de Courrières, ouvertes sous le Second Empire, présentent d'importantes veines de charbon gras, et l'essentiel du travail d'abattage s'effectue à un niveau compris entre 326 et 340 mètres.
Résultat de l’enquête
- Le point de départ de cette catastrophe est l'explosion d'une
poche de grisou dans le chantier Lecoeuvre. La présence de ce gaz avait
été suspectée quelques jours plus tôt par des mineurs de fond mais la
compagnie n'avait pas tenu compte de leurs avertissements. Le coup de
grisou a ensuite soulevé la poussière de charbon, cette dernière,
beaucoup plus explosive que le grisou, s'est mise en auto-combustion et
la flamme a parcouru 110 kilomètres de galeries en moins de deux
minutes. Le coup de grisou a donc été immédiatement suivi par un coup de
poussier beaucoup plus dévastateur et meurtrier.
Le 10 mars, à six heures du matin, 1 664 mineurs et galibots (âgés de 14 à 15 ans), étaient déjà descendus dans les fosses 2, 3, 4 et 10 dont les zones de travail étaient situées à une profondeur variant entre 330 et 340 mètres. À 6 h 30, des employés aperçoivent une fumée noire sortant de la porte du moulinage de la fosse n° 3. Quelques minutes plus tard, une déflagration ébranle le puits n° 4. La chaleur causée par l'explosion a transformé les galeries en une véritable fournaise, et la déflagration associée a tout balayé sur une distance de 110 kilomètres. Ensuite, les gaz méphitiques se sont répandus dans les galeries. La déflagration fut si forte que des débris et des chevaux furent projetés à une hauteur de dix mètres sur le carreau de la fosse n° 3.
L'analyse a montré que trois facteurs avaient causé la catastrophe. Le premier est un « coup de grisou », l'explosion d'une masse d'air mélangée de grisou, gaz naturel associé au charbon et essentiellement composé de méthane. Ce gaz est dissous dans le charbon et les roches encaissantes (des schistes et des grès), mais s'en échappe du fait que la pression est bien moindre dans l'air des galeries que dans les roches. La fracturation des roches, naturelle ou induite par le foudroyage, facilite ce dégazage. Le deuxième facteur est l'inflammabilité des poussières de charbon. Le souffle brûlant du coup de grisou les met en suspension dans l'air et les consume instantanément, ce qui renforce l'explosion qui peut ainsi se propager, littéralement comme une trainée de poudre. C'est le « coup de poussier ». Le troisième facteur est l'absence d'obstacle qui pourrait empêcher l'explosion de se propager indéfiniment dans les galeries et les puits.
Le sauvetage
- Le directeur de la Compagnie, Lavaurs, est immédiatement alerté.
Son habitation est située à côté du carreau de fosse n° 2. Il s'y rend
aussitôt, donne ses instructions et se rend immédiatement à la fosse n°
3. L'ingénieur Voisin et un homme d'about descendent prudemment dans le
puits n° 2 qui est intact. À 306 mètres de profondeur, ils découvrent
évanoui le chef-porion Lecerf qu'ils ramènent à la surface. À la fosse
n° 3, l'ingénieur principal Petitjean se trouvait à une quarantaine de
mètres du chevalement lorsqu'un nuage de poussières jaillit du puits
dans un vacarme épouvantable et retombe sur les installations. Le
souffle est si fort qu'un cheval est projeté en l'air, le chevalet a été
soulevé et le moulinage a été ravagé.À neuf heures, quand la fumée fut
enfin dissipée dans le puits n° 3, un porion et un ingénieur
descendirent par les échelles du goyot. Ils furent malheureusement
bloqués à 70 mètres de profondeur étant donné que les échelles étaient
tombées Un grand nombre d'ambulances, des voitures tirées par des
chevaux arrivent sur les carreaux des fosses n°2, 3 et 4/11. Elles sont
chargées de ballons d'oxygène, de gouttières, de médicaments, de matela
set de paquets d'ouate. Des salles ont été transformées en infirmeries,
des baquets ont été remplis d'acide picrique. Des boissons chaudes ont
été préparées par des femmes. L'explosion a eu lieu il y a trois heures.
Seuls quelques hommes sont remontés. La foule prend peu à peu
conscience de l'ampleur de la catastrophe à la vue de l'organisation des
secours. C'est vers 10 h 30 qu'arrivent d'Arras le Préfet du
Pas-de-Calais Duréault, l'ingénieur en chef du contrôle des mines Léon.
Viennent ensuite des membres du parquet de Béthune. Le préfet interroge
le chef-porion Douchy qui venait juste de remonter. Ce dernier vient de
voir une douzaine de cadavres près de la recette (près du puits). À une
vingtaine de mètres, les galeries sont éboulées, les bois tombés et les
portes arrachées. Des coups sur des tuyaux ont été entendus par un autre
sauveteur. Il reste donc des survivants dans les galeries. Hélas, en
l'état actuel des choses, il est impossible d'aller les sauver : les
sauveteurs s'évanouissent à cause des gaz qui envahissent les galeries,
et la cage ne peut plus descendre en dessous de 300 mètres de profondeur
car ses guides tordus la bloquent. À 14 et 19 heures, les sauveteurs
réussirent à entendre des appels provenant du fond du puits. À 22
heures, une équipe d'ingénieurs des Mines de l'État arrive. Elle prend
désormais en main la conduite des opérations de sauvetages. Estimant que
les conditions minimales de sécurité n'étaient pas remplies, ils
ordonnèrent l'arrêt immédiat d'une descente plus profonde avant que ne
soit consolidé le puits n°3. Les sauveteurs étaient pourtant parvenus à
160 mètres de profondeur. Le 11 mars, à 22 heures, la profondeur de 180
mètres est atteinte. On donna l'ordre de stopper définitivement les
travaux de sauvetage. Un bilan du sauvetage des fosses n°2 et 4 est
dressé : après deux jours et deux nuits d'efforts, on ramena 25
survivants et 43 cadavres. Quelques sauveteurs disparurent pendant ce
sauvetage. Le 12 mars, à une heure du matin, le plan est mis en œuvre,
les orifices du puits sont fermés et les ventilateurs du puits n°3 sont
redémarrés pour en faire sortir l'air. À l'inverse, les ventilateurs
sont stoppés sur les puits n°2 et 4. Ils deviennent ainsi des entrées
d'air. Le puits n°4 est fermé. À 9 heures, Une équipe de mineurs
allemands volontaires arrive pour aider dans les secours : ils étaient
équipés de masques à oxygène, éléments que ne possédaient pas les
sauveteurs français.
Le 14 mars, un nouveau bilan est établi : on dénombre 429 morts à la fosse n°3, 506 morts à la fosse n°4 et 162 morts à la fosse n°2 .Le 15 mars, les sauveteurs doivent se décider à stopper les recherches à cause d'un incendie qui s'est déclenché dans les galeries. Ils ne trouvèrent que des cadavres ce jour-là. Le 14 mars, un nouveau bilan est établi : on dénombre 429 morts à la fosse n°3, 506 morts à la fosse n°4 et 162 morts à la fosse n°2. Le 15 mars, les sauveteurs doivent se décider à stopper les recherches à cause d'un incendie qui s'est déclenché dans les galeries. Ils ne trouvèrent que des cadavres ce jour-là.
Un miracle, 20 jours après la catastrophe
*Le 30 mars, soit vingt
jours après l'explosion, treize rescapés réussirent à retrouver le puits
par leurs propres moyens après avoir erré dans le noir total sur des
kilomètres. Ils furent aperçus par un ouvrier sauveteur à proximité de
l'accrochage dans le puits n° 2. Une équipe descendit et trouva 13
hommes faisant des gestes désespérés dans l'obscurité. Les mineurs ont
raconté avoir mangé le peu qu'ils trouvaient, y compris de l'avoine et
un cheval qu'ils ont abattu à coups de pic. Les treize rescapés sont :
Léon Boursier (19 ans)
Louis Castel (22 ans)
Honoré Couplet (20 ans)
César Danglot (27 ans)
Albert Dubois (17 ans)
Élie Lefebvre (38 ans)
Victor Martin (14 ans)
Henri Neny (39 ans)
Romain Noiret (33 ans)
Charles Pruvost (40 ans)
Anselme Pruvost fils (15 ans)
Vanoudenhove Léon (18 ans)
Henri Wattiez (27 ans)
Le dernier survivant des quatorze rescapés de la catastrophe était Honoré Couplet. Il est décédé en 1977 à l'âge de 91 ans. Parmi les rescapés deux d'entre eux continuèrent à travailler à la mine durant quarante-deux et quarante-cinq ans, étant donné que c'était leur seul gagne-pain.
L'impensable, 24 jours après la catastrophe
- Un quatorzième survivant, Auguste Berton, mineur à la fosse n° 4 de Sallaumines, fut retrouvé le 4 avril, grâce aux secouristes allemands qui avaient apporté des appareils respiratoires qui faisaient cruellement défaut aux compagnies minières locales. Il avait erré durant 24 jours à plus de 300 mètres de profondeur, dans le noir complet et les fumées toxiques. Il fut remonté par le puits n° 4.
la gréve des mineurs
- La colère des mineurs est renforcée par la découverte tardive de rescapés. Les secours ont manifestement été abandonnés trop tôt et la Compagnie de Courrières est accusée de vouloir enterrer vivantes les victimes. La grève se durcit et un officier de l'armée est tué le 23 avril. À la fin du mois, malgré la répression et le manque d'argent des familles des mineurs, le patronat concède des augmentations de salaires. Le travail reprend début mai. Cette catastrophe a suscité un élan de générosité sans précédent en France et en Europe et 6,5 millions de francs-or sont collectés. La compagnie minière elle-même donne 2,2 millions de francs aux ayants droit et verse des rentes annuelles de l'ordre de 500 000 francs aux familles. La catastrophe provoqua une crise politique et un mouvement social qui déboucha sur l'instauration du repos hebdomadaire. Après la catastrophe, la langue française s'est enrichie d'un mot nouveau d'origine picarde : rescapé, largement repris dans la presse, et qui supplanta réchappé.
Les actions
- À partir de cette époque, les lampes à feu nu sont bannies au profit des lampes dites de sûreté (lampes Davy). En1907, le premier poste central de secours du bassin Nord-Pas-de-Calais est créé à Liévin (il sera transféré à Éleu-dit-Leauwette après sa destruction pendant la Première Guerre mondiale). On y forme des équipes spécialisées de sauveteurs et on y étudie les risques dus au grisou et aux poussières. En 1910, apparaît le marteau-piqueur qui augmente le rendement, mais aussi la quantité de poussières, avec les risques d'explosion et de maladie (silicose) qui en découlent…
Humphrey DAVY 1778-1829, il eut comme assistant Faraday qui se rendit
célèbre par ses travaux sur l'électrochimie. Il isola le premier, le
sodium, le potassium, le calcium, le magnésium et le strontium. Vers
1812, le chimiste anglais Humphrey DAVY, célèbre pour ses découvertes
sur l'électrolyse et l'arc électrique fut sollicité par une de ces
sociétés pour essayer de résoudre le grave problème de l'éclairage en
milieu explosif. En même temps et sans se concerter deux autres
inventeurs anglais, le docteur William Red CLANNY et le déjà célèbre
mécanicien Georges STEPHENSON, inventeur d'une locomotive à vapeur,
s'intéressaient aussi à cette question. Tous trois vers 1815 parvinrent à
certains résultats et aujourd'hui nous pouvons leur attribuer
conjointement la paternité des lampes de sûreté. Intuitivement la
solution consistait à enfermer la flamme de la lampe dans une protection
l'empêchant de communiquer le feu à l'extérieur . La voie vers la
solution était ouverte. DAVY constate que le gaz circulant a travers une
multitude de tubes de petite sections brûle autour de la flamme de la
bougie mais ne communique pas le feu à l'atmosphère extérieure. Il
établît par de nombreuses expériences la théorie de cette constatation.
A
partir de 1815 les lampes de DAVY furent fabriquées industriellement en
Angleterre, vers 1818 en France et en Belgique. La grande diffusion de
cette lampe lui fit recouvrir diverses formes, quelquefois spécifiques à
tel ou tel bassin minier. La lampe de Clanny connut un succès semblable
, ce qui ne fut pas le cas de la lampe de Stephenson. Ces lampes firent
épargner beaucoup de vies humaines, mais ne se montrèrent pas efficaces
à tous coups et se trouvaient quelquefois prises en défaut. C'est
pourquoi il y eut de nombreuses polémiques à leur sujet, surtout en
Angleterre.
Bilan
- L'accident fit officiellement 1099 morts sur près de 1800 mineurs descendus ce jour-là, mais le bilan réel est probablement supérieur en raison de la présence de travailleurs « irréguliers » dont le décès n'a pas été imputé à cet accident. Pris au piège, la plupart des ouvriers sont morts asphyxiés ou brûlés par les nuées ardentes de gaz toxiques. En fin de journée, seulement 576 mineurs étaient parvenus à s'échapper de la catastrophe. À ce bilan doit encore être ajouté le décès d'au moins seize sauveteurs qui interviennent dans des conditions de sécurité et d'hygiène précaires.
Les victimes par commune Communes et Nombre morts
Acheville 5
Loison-sous-Lens 22
Achicourt 1
Méricourt 404
Athies 2
Montigny-en-Gohelle 9
Avion 30
Neuville-Vitasse 1
Bailleul-Sir-Berthoult 8
Neuvireuil 1
Beaurains 1
Noyelles-sous Lens 102
Billy-Montigny 114
Oppy 5
Dourges 1
Rouvroy 9
Farbus 1
Sailly-Labourse 1
Feuchy 1
Saint-Laurent-Blangy 1
Fouquières-lez-Lens 36
Sallaumines 304
Hénin-Liétard 8
Thélus 2
Izel-lès-Équerchin 1
Vimy 13
Lens 12
Vitry-en-Artois 1
Willerval 3
Parmi l'ensemble des victimes :
Les mineurs âgés de 13 à 18 ans inclus représentent 27,45 % des victimes
36,10 % pour la tranche d'âge de 13 à 20 ans inclus
39,20 % pour la tranche d'âge de 21 à 35 ans inclus
Les mineurs de 36 ans et plus représentent 24,70 % des victimes.
Commémorations
- La nécropole de Méricourt abrite dans une fosse commune (le « silo ») les corps de 272 mineurs non identifiés. Un monument commémoratif y a été édifié ; un autre rappelle la catastrophe survenue dans la ville voisine de Fouquières-lez-Lens le 4 février 1970. À l'occasion du centième anniversaire de la catastrophe de 1906, la Communaupole de Lens-Liévin a aménagé un « parcours des rescapés » entre la nécropole et l'emplacement de l'ancienne fosse de 2 de Billy-Montigny où 13 survivants ont rejoint le jour, 17 jours après l'arrêt des recherches. Cet aménagement d'un kilomètre de long comprend 21 bornes métalliques sur lesquelles sont relatés le quotidien et les événements qui suivirent en surface et la survie des rescapés dans les galeries. La création de cet aménagement a été conçu par Territoires, Sites et Cités-paysagistes, Vrignaud Nicolas et Louazon Jean-Marc (scénographes).
Le Chemin des Rescapés
C’est à Méricourt que se trouve le Mémorial
de la catastrophe minière dite de Courrières (1099 morts en mars 1906).
Depuis 2006, ce mémorial comporte aussi un chemin de marche
reconstituant le parcours souterrain « des rescapés », c’est-à-dire des
survivants qui ressortirent des galeries effondrées environ trois
semaines après le coup de grisou et de poussière !
La catastrophe de Courrières est la plus importante catastrophe minière d’Europe. Elle tire son nom de la Compagnie des mines de Courrières qui exploitait alors le gisement de charbon du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais dans le Pas-de-Calais. Elle eut lieu entre Courrières et Lens, le samedi 10 mars 1906 et fit officiellement 1 099 morts. Ce gisement fournissait alors 7 % de la production nationale de charbon. Un coup de grisou suivi d’un coup de poussière dévasta 110 kilomètres de galeries dans les fosses n° 2 à Billy-Montigny, 3 à Méricourt et 4/11 à Sallaumines. Le choc fut si fort que les cages ne pouvaient plus circuler dans le puits n° 3 et que des débris et des chevaux furent projetés à une hauteur de dix mètres sur le carreau de la fosse. Le 30 mars, soit vingt jours après l’explosion, treize rescapés réussirent à retrouver le puits par leurs propres moyens après avoir erré dans le noir total sur des kilomètres. Ils furent aperçus par un ouvrier sauveteur à proximité de l’accrochage dans le puits n° 2. Une équipe descendit et trouva 13 hommes faisant des gestes désespérés dans l’obscurité. Les mineurs ont raconté avoir mangé le peu qu’ils trouvaient, y compris de l’avoine et un cheval qu’ils ont abattus à coups de pic. Le chemin des rescapés retrace le quotidien des 14 survivants, panneaux explicatifs à l’appui.
Nécropole du 10 mars 1906 -
rue Uriane Sorriaux
62680 MÉRICOURT
Les ouvrages sur la catastrophe.
La catastrophe de Courrières
Dominique Lampin
Il y a tout juste un siècle, la catastrophe de Courrières ravageait les puits de mine de Sallaumines, Méricourt et Billy-Montigny. Ce cataclysme de l’histoire minière a profondément marqué la mémoire collective locale, régionale et nationale par l’ampleur de son retentissement et fait encore couler beaucoup d’encre. L’auteur a souhaité rappeler cette tragédie en images et proposer une approche inédite. Cette magnifique rétrospective de plus de 200 documents iconographiques, fruit d’une collecte assidue de plus de trente ans sur la catastrophe et les grèves, rend hommage aux victimes et permet également de mettre une image sur les mots, sur l’horreur, la douleur, le désarroi de ce mois de mars 1906 et de ceux qui suivirent. ISBN 2-84910-302-0
Courrières - Au Pays De La Mort Noire
Auteur : Catherine Laurent
Résumé :
Le 10 mars 1906, une catastrophe minière d'une rare
ampleur frappait le bassin industriel du Nord Pas-de-Calais. Ce drame
est sans précédent en Europe. A Courrières, il est six heures trente du
matin quand une impressionnante fumée noire s'échappe du moulinage de la
fosse numéro 3. L'Histoire est en marche. Un coup de poussières d'une
fulgurance inouïe tue, en moins de deux minutes, 1099 houilleurs,
plongeant dans le désespoir plus de 500 veuves et 1400 orphelins. Les
mineurs auront beau ensuite se révolter : les revendications qu'ils
émettent alors légitimement en matière de sécurité ne se concrétiseront
pas comme ils l'avaient espéré. Le bras de fer qui opposa alors
grévistes et forces de l'ordre fut pourtant sans répit ni pitié. Sur
base de multiples témoignages, ce livre retrace la trame de ces journées
hors du commun avec, en point d'orgue, le récit de quatorze rescapés
sortis tout droit de l'enfer.
Sommaire :
Quand un mineur met un pied dans la cage, il met l'autre dans la tombe
Les fils d'Hadès
On n'dévalle pas, on n'dévalle plus
Les escapés de La Goutte de Lait
Nos mains rencontrent des cadavres
Vingt-neuf communes endeuillées
L' Après Courrières
Auteur : Catherine Laurent
Editeur : Jourdan Editeur
Parution : 01/03/2006
Nombre de pages : 179
Dimensions : 23.00 x 16.00 x 1.50
«La catastrophe des mines de Courrières
récits et témoignages»
Une histoire de la catastrophe de courrières
Le 10 mars 1906 se
produit dans l'un des puits de la Compagnie des mines de Courrières une
violente explosion, déclenchant un « coup de poussières » qui se propage
en quelques secondes à travers cent dix kilomètres de galeries. La
plupart des ouvriers sont immédiatement brûlés ou asphyxiés par les
nuées toxiques qui succèdent à la flamme : 1697 mineurs venaient de
descendre au fond, moins de 600 remontèrent à la surface. Mais le 30
mars, après avoir erré vingt jours à travers les galeries éboulées,
treize mineurs surgissent à l'air libre. Quatre jours plus tard apparaît
un quatorzième rescapé. Ce sont leurs témoignages que nous publions
ici, complétés par les rapports de deux survivants du premier jour.
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