les figures marquantes mineur
Louis ARMAND (1905-1971)
« Le plus illustre des cheminots résistants », a-t-on dit de lui.Dirigeant du réseau Résistance – Fer et à ce titre, responsable de la « bataille du Rail », Directeur Général puis Président de la S.N.C.F., Président d’Euratom, membre de l’Académie Française, Compagnon de la Libération.Les mérites et les titres de gloire de Louis Armand sont impressionnants. Brillant ingénieur, economiste, essayiste, homme de pensée et d’action.Président des Houillères du Bassin de Lorraine de 1959 à 1964, il fit bénéficier de l’aura d’une personnalité hors du commun l’entreprise à laquelle il accepta de consacrer quelques années d’une vie déjà bien remplie, renouant ainsi avec ses origines d’ingénieur au Corps des mines.
Augustin VISEUX
La figure mythique et médiatique de la mine.Depuis la parution en 1991 de son livre “Mineur de fond” dans la prestigieuse collection “Terre humaine” chez Plon, et ses interviews dans la presse et à la télévision, la France entière a découvert la personnalité d’Augustin VISEUX et son parcours exemplaire.Galibot à 14 ans, plus tard élève de l’Ecole des Mines de Douai, il finira sa carrière aux Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais en 1970 comme ingénieur principal ; en 1987, distinction rarissime, il recevra la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur.Son livre de souvenirs retrace 40 ans de carrière au cours desquels Augustin VISEUX a connu l’exaltation de 1936, la Résistance, le grand espoir de la Nationalisation et la Bataille du charbon. les grèves quasi-insurrectionnells de 1947 et 1948, les catastrophes, la maladie.Témoin privilégié de la vie quotidienne du mineur, au fond et dans les corons, et aussi de l’évolution technique de l’exploitation, souvent personnellement impliqué dans l’action, spécialiste reconnu de la formation et de la sécurité, animateur social dévoué, Augustin VISEUX est devenu un symbole, la preuve vivante de ce que l’intelligence, le courage et l’obstination peuvent faire d’un homme…Une belle leçon à méditer, un exemple pour tous.
Alexandre VERRET
Très attaché à sa terre natale du Pas-de-Calais, Alexandre VERRET était un homme de caractère et de conviction, dont l’engagement à gauche s’était forgé au temps du Front Populaire et fortifié dans la Résistance. Après la Libération, Inspecteur Général de l’Economie Nationale et Directeur au Ministère de l’Economie et des Finances, il participa activement à l’élaboration des lois de nationalisation et à la mise en place des entreprises nationales. Administrateur des Charbonnages de France dès 1948, des Houillères du Bassin d’Aquitaine en 1949, puis des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais en 1951, ses compétences et son expérience le font désigner à la Présidence de ce dernier Bassin en 1954, puis en 1956 à la Présidence de Charbonnages de France, succédant ainsi par deux fois au grand mineur qu’était Roger CADEL. Parallèlement, il représente l’industrie houillère au Conseil Economique et Social dont il est un des membres les plus actifs et les plus écoutés, et en 1956 et 1957, il exerce les hautes fonctions de Chargé de Mission pour les questions économiques, financières et sociales au cabinet du Président du Conseil, Guy MOLLET.Alexandre VERRET meurt en Juillet 1963 dans un accident de la route, quelques mois après la grève des mineurs, au cours de laquelle il s’était employé avec courage à rapprocher les points de vue et éviter le pire en maintenant le dialogue avec les organisations syndicales.
Joseph SAUTY
Figure charismatique du syndicat chrétien des mineurs, autorité morale reconnue et respectée dans le monde ouvrier, interlocuteur apprécié du monde économique.Joseph SAUTY fut, dès l’origine en 1946 l’actif Vice-Président du Conseil d’Administration des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais. Il s’impliqua personnellement dans la grève de 1963 dont il fut, à la surprise générale l’âme et le véritable leader. Opposé à la scission syndicale de 1964 créant la C.F.D.T., il fut dès lors et jusqu’à sa mort en 1970, le Président de la C.F.T.C. “maintenue”.
Yvon MORANDAT
Yvon Morandat est né le 25 décembre 1913 à Buellas dans l’Ain dans une famille de petits griculteurs.Après le certificat d’études, il est successivement valet de ferme, commis dans une quincaillerie de Buellas et vendeur dans un grand magasin de Chambéry. C’est là qu’il découvre le syndicalisme et qu’il devient, dès 1937, secrétaire général des Syndicats Chrétiens de la Savoie.Mobilisé en 1939 dans les chasseurs alpins, il est volontaire pour l’expédition de Norvège de mai 1940.De retour de Narvik, il prend part aux derniers combats de Bretagne avant d’être évacué avec son unité en Angleterre, le 18 juin 1940.La guerre fit de cet ancien syndicaliste un héros, l’une des grandes figures de la Résistance.Il fut à Londres l’un des premiers soldats du Général de GAULLE, qui le fit Compagnon de la Libération, et plusieurs fois parachuté sur le sol national, il fut l’un des artisans de l’unification des mouvements de Résistance. Après la guerre, et une expérience professionnelle dans le monde de la presse et de l’édition.Il devint Président, successivement des Houillères du Bassin de Provence, puis des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (1963 à 1969), enfin de Charbonnages de France, jusqu’à sa mort prématurée en 1972.En 1968, après les “événements” du mois de mai, il occupa pendant quelques mois des fonctions ministérielles dans le domaine crucial de l’emploi.Pendant plus d’une décennie, Yvon MORANDAT a marqué l’industrie houillère de sa forte personnalité, faite de bon sens terrien et de réalisme, servie par une intelligence aiguë et une profonde connaissance des hommes et des choses de la vie. Très écouté des Pouvoirs Publics, resté proche du monde du travail, catalyseur des bonnes volontés, Yvon MORANDAT a été un grand Président, parfaitement représentatif de l’entreprise, qui lui doit beaucoup.
Jean MATTEOLI
Peu après son retour des camps où il avait été déporté pour son
activité dans la Résistance, alors qu’il avait à peine plus de vingt
ans, Jean MATTEOLI revint en Allemagne au cabinet de l’Administrateur
Général de la zone française d’occupation, Emile LAFFON, qu’il suivit à
Douai dans ses nouvelles fonctions de Président des Houillères du Bassin
du Nord et du Pas-de-Calais.Désormais bien intégré à la région, Jean
MATTEOLI devait consacrer son activité professionnelle à l’industrie
houillère, à des postes de responsabilité croissante : Secrétaire du
Conseil d’Administration, Directeur des relations extérieures,
Commissaire à la conversion industrielle de la Région
Nord-Pas-de-Calais, Président de la S.I.C.C.A, la filiale industrielle
du groupe.En 1973 enfin, il succède à son ami Yvon MORANDAT à la
Présidence de Charbonnages de France jusqu’à sa nomination en 1979 aux
fonctions particulièrement délicates de Ministre du Travail et de la
Participation dans le gouvernement Raymond BARRE.
En 1987, il est élu
Président du Conseil Economique et Social, aux travaux duquel il
participait activement depuis 1973 et dont il avait présidé l’importante
section de la conjoncture. Homme de communication, à l’aise dans tous
les milieux, familier des problèmes économiques Jean MATTEOLI a très
efficacement contribué à ouvrir Charbonnages de France sur le monde des
entreprises et il s’est personnellement impliqué dans la défense et
l’illustration de la mine et du charbon.
Michel DUHAMEAUX (1899-1980)
Ingénieur Général des Mines, une figure “historique” de l’industrie houillère.Premier Directeur Général des Houillères du Bassin de Lorraine de 1947 à 1957, il eut la responsabilité, lourde mais exaltante pour un grand technicien, de reconstruire et développer les HBL dès leur nationalisation. Par la suite Président du CERCHAR, il contribua efficacement en appuyant l’action des Directeurs Généraux, au perfectionnement de la recherche dans les mines.
Léon DELFOSSE
Syndicaliste écouté et apprécié, même de ses adversaires, un des principaux responsables de la Fédération C.G.T. du Sous-Sol dans la clandestinité et à la Libération, Léon DELFOSSE fit partie, dès l’origine des organes dirigeants de l’industrie houillère. Membre du Comité Consultatif des Houillères Nationales en 1945, puis, en 1946, administrateur de Charbonnages de France et des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais, il fut également Directeur Général adjoint de ce Bassin chargé des questions sociales. Ce qui ne l’empêchera pas par la suite, ayant dû prendre ses distances avec l’entreprise, de mener très activement l’action revendicative, notamment pendant la grève de 1963, en qualité de Secrétaire Général de la Fédération du Sous-sol. Léon DELFOSSE, “Tiot Léon” pour ses amis, occupe une place privilégiée dans la mémoire collective de la mine. C’est lui qui, bravant les tabous “bourgeois” a réalisé une véritable révolution culturelle en offrant aux mineurs, avec le Centre de Congés de La Napoule, la possibilité de mener pendant quinze jours “la vie de château” sur la Côte d’Azur.
Robert COEUILLET
Ingénieur civil des Mines (Paris), on peut le considérer comme l’honneur de la profession, tant par ses qualités professionnelles et humaines que par sa droiture et sa rigueur morale, ce qui, sa réserve et sa modestie naturelles dussent-elles en souffrir, fait de Robert COEUILLET un exemple pour tous.Tour à tour ingénieur du fond en Provence, responsable des services techniques aux Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais et à Charbonnage de France, il fut un grand Directeur Général des Houillères du Bassin de Lorraine (1975 à 1981) où, dans des circonstances souvent difficiles, il réussit à dynamiser l’entreprise, tout en étant un chef unanimement respecté et admiré.
Roger CADEL
Un grand mineur, presque une légende.A la fois théoricien et praticien de la mine, novateur aussi bien dans la technique que dans l’organisation, ce brillant ingénieur s’est longtemps identifié au Bassin de Lorraine et plus spécialement à Petite-Rosselle.Directeur Général de Charbonnages de France de 1949 à 1952, il lui revint de remettre de l’ordre dans la profession après les grèves quasi-insurrectionnelles de 1948. Il fut, jusqu’au milieu des années cinquante, l’artisan de l’expansion des Bassins.Il devint ensuite, pour un temps assez court, Président des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (1952 à 1953) puis de Charbonnages de France (1953 à 1956).Témoignage de la reconnaissance de la profession, la Société de l’Industrie Minérale, dont il fut Président, a donné le nom de Roger CADEL à un prix destiné à honorer un ingénieur ou une personne morale ayant contribué d’une façon marquante au progrès de l’industrie des mines.
Paul BASEILHAC
Ingénieur en chef des Mines à Lille juste après la libération, il fut naturellement représentant du gouvernement dans le Comité Consultatif des Houillères Nationales constitué en février 1945, puis, non moins naturellement Directeur Général des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (1948 à 1952) lors de la remise en ordre qui suivit la grève de 1948. Quelques années plus tard, il se vit confier la succession de Roger CADEL à la Direction Générale de Charbonnages de France (1952 à 1963).Forte personnalité, originaire de Gascogne, Paul BASEILHAC, dans ces postes de haute responsabilité, a su gérer au mieux de l’intérêt général, la montée en puissance, puis les premiers problèmes de récession de l’industrie houillère. Son ultime tâche à la tête de Charbonnages fut de trouver une issue honorable au conflit de 1963 qui, fragilisant le gouvernement, avait irrité le Général de GAULLE, ce dont il devait subir personnellement le contrecoup.
Paul GARDENT
Ingénieur Général des Mines, Conseiller d’Etat, Paul GARDENT est sans
doute la personnalité qui a le plus marqué de son empreinte l’industrie
houillère qu’il a bien servie pendant 25 ans.Après quelques années
passées au service des Mines dans
le Nord, et un passage au cabinet
de Jean-Marie LOUVEL, grand ministre de l’Industrie de la 4ième
République, il a fait l’essentiel de sa carrière dans le groupe
Charbonnages.Directeur des Etudes Générales à Charbonnages, puis aux
Houillères du Bassin de Lorraine, il devient Directeur Général des
Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais de 1963 à 1968, et
enfin de 1968 à 1980, Directeur Général de Charbonnages de
France.Unanimement respecté et apprécié pour ses qualités
intellectuelles et morales exceptionnelles, technicien autant que
gestionnaire, négociateur redoutable, Paul GARDENT a assumé avec courage
et détermination la conduite de l’entreprise dans un contexte
particulièrement délicat de récession programmée
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