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mardi 27 février 2024

journal

 

News 2021

La fin d’une époque…après 270 ans d’activité.

Le 21 décembre 1990, le siège 10 d’oignies s’est arrêté. Ainsi s’achèvent 270 ans d’activité minière dans le Nord-Pas-De-Calais. Il était apparu de façon très nette que l’exploitation ne pouvait être maintenue dans des conditions économiques,techniques et humaines acceptables. La fermeture échelonnée des établissements,le plan social,la politique de pérennisation des activités rentable ont pu être commencés à temps et menés à bien. Aussi l’arrêt de l’extraction intervient-il aujourd’hui dans un climat de paix social et de progrès.Les mineurs les plus jeunes ont entamé une nouvelle carrière ;les sociétés filiales ont tournées vers l’avenir ;la revitalisation  du bassin minier s’inscrit dans les faits … Comment, au moment ou s’achève cette aventure dans le Nord-Pas-De-Calais,ne pas se remémorer les multiples facettes de la mine,les histoires de la vie des mineurs qui ont fait de cette région, une région industrielle puissante et un pays chaleureux .Se souvenir, c’est rendre aux mineurs l’hommage qui leur est dû… Une page est tournée . Le courage et la générosité des hommes et des femmes du bassin minier du Nord-Pas-De-Calais ont marqué l’histoire de la mine ; ils permettront à leur région de réussir son nouveau départ.

Jack Verlaine

Directeur général des HBNPC

Exploitée depuis 1720, la première mine fut ouverte à Fresnes-sur-Escaut. Les Houillères ont employé jusqu’à plus de 220.000 mineurs après la guerre atteignant des productions de plus 30 millions de tonnes par an entre 1945 et 1960 sur 110 sièges d’extraction assurant ainsi les 2/3 de la production nationale. La dernière gaillette du Nord a été extraite le vendredi 26 octobre1990 à la fosse 9 de l’Es carpelle et la dernière gaillette du Pas de Calais le sera le vendredi 21 décembre1990 à la fosse 9 d’Oignies. La fin de l’extraction du charbon dans le Nord-Pas-de-Calais met un terme à 250 ans d’activités charbonnières.

* Les H.B.N.P.C c’est :    

La fin d’une époque…

852 Puits.

Voici Quelques chiffres.

326 Terrils.

7 usines de Boulets.

13 Cokeries.

14 Centrales électriques.

2.4 milliards de tonnes extraites au Pic.

220 155 salariés en 1947.

29.2 millions de tonnes de charbon en 1959.

C’est une épopée minière de 250 années qui se referme le 21 décembre 1990 à Oignies, plus de 2 milliards et demi de tonnes de charbon extrait. C’est une page de notre région qui se tourne mais il faut garder en mémoire les drames mais aussi la solidarité et la volonté des gens du Nord-Pas-de-Calais. Si les molettes ont cessées de tourner et que la vie s’est arrêtée dans les galeries, il faut rester tous fiers de cette histoire humaine et préserver les sites symboliques pour la mémoire des générations futur. Le 30 juin 2012 à Saint-Pétersbourg (Russie), le bassin minier a été inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, l’Unesco.

Voici ” les gueules noires “, cette expression traîne toute une mythologie. Au XIX° siècle les médecins ont défini cette race, dans une longue litanie énumérant des traits physiques particuliers. Bien sûr le charbon leur collait à la peau, et même pour ceux qui ne sont jamais descendus au fond d’un puits de mine, nous avons, disent les Parisiens, comme une poussière sur le visage. Certes notre langue rebute ceux de la capitale, elle leur parait souvent rude, directe, même un peu grasseyante dans ses sonorités, avec des consonnes martelées et fermées. Elle leur parait souvent crue, trop réaliste et sans détours. C’est qu’entre leur langue et la vie même des gens qui la parle se tisse toujours un réseau dense d’influences réciproques et de complicités. Pour retrouver un peu de la vérité des mineurs, il nous faut retrouver leurs mots, leur vocable, usés comme leurs mains, les yeux, leur dos, leurs pieds et leurs poumons au fond de la fosse.

Les archives du bassin du Nord et du Pas-de-Calais

Les Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, comme toute entreprise, se doivent de conserver des archives concernant leur personnel actif et retraité. Certaines d’entre-elles constituent une obligation légale : livres de paie par exemple, d’autres permettent de délivrer les innombrables attestations, relevés de service, reconstitutions de carrière, rendus nécessaires par les besoins de la vie courante. Mais, le passé du bassin déjà très ancien remonte au temps des Compagnies minières auxquelles ont succédé en 1945 les groupes d exploitation des Houillères, bien souvent calqués sur les plus importantes d’entre elles et qui garderont longtemps leurs particularismes et habitudes spécialement dans le domaine administratif. Malgré tous les bouleversements subis par le bassin : disparition de compagnies, guerres, sinistres divers, chaque fois que cela a été possible les archives du personnel ont été conservées. C’est ainsi que nos plus anciens documents remontent à 1792 pour la région de Valenciennes et 1830 pour la zone ouest du bassin. Ce n’est qu’en 1 970 que fut commencée la centralisation des archives des anciens Groupes et Compagnies dans les anciens bains douches de la fosse 23 de Noyelles-sous-Lens. Cette opération fut poursuivie jusqu’à ces dernières années, en même temps que le local était modernisé et rendu plus fonctionnel et plus confortable. Tous les documents sont aujourd’hui classés et étiquetés méticuleusement selon des règles très strictes : c’est l’aboutissement d’un travail patient bien souvent méconnu. La conservation et la consultation de ces archives impliquent à la fois un soin particulier, de l’ordre, de la méthode pour la remise en état constant des dossiers, du discernement, une très bonne connaissance des anciennes méthodes de travail propres à chaque Groupe ou Compagnie pour détecter le renseignement demandé. Quelques chiffres peuvent nous permettre d’évaluer ce précieux outil de travail :

1 million de dossiers classés qui, empilés les uns  sur les  autres,   représenteraient une hauteur de 9 kilomètres soit 30 fois la tour Eiffel.

2 millions de cartes individuelles (cartes, salaires, etc.) et encore faute de place, ont dû être remis aux archives départementales   les   dossiers   individuels   des   anciens

ouvriers .lés avant 1900 et ceux des anciens ETAM nés avant 1860 !

Par contre, des livres de paie de 1800 soigneusement calligraphiés comme de véritables parchemins voisinent avec les cartes mécanographiques de 1950 et les microfilms et microfiches de 1980. Une seule de ces dernières formée d’un rectangle de plastique de 14,5 cm x 10,5 cm ne contient pas moins de 269 fiches de paie! Ainsi, vivent les archives en s’adaptant à leur temps.

Mais c’est l’image de l’homme qui persiste à travers tous ces documents, on y découvre un travailleur avec toute son histoire professionnelle et familiale.

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