La découverte de la houille
La découverte de la houille dans la région date de 1720 à Fresnes-sur-Escaut que Jacques Mathieu et son équipe de mineurs venus de Charleroi découvrirent, le 3 février 1720, une veine de charbon maigre de quatre pieds d’épaisseur (a peu près 1,20 m), à 35 toises de profondeur (70 m). Cette découverte justifiait les années de recherche entreprise, dés 1716, sur l’initiative de Mr Jacques Désandrouin, propriétaire d’un château dans cette localité, de Nicolas Désaubois, un bourgeois de Condé sur Escaut, et de Pierre Taffin. Ceux-ci avaient créé, avec une permission particulière du Roi, une société de prospection. La veille de Noël 1720, une planche du cuvelage formant le puits céda sous la pression des eaux ; les travaux furent submergés. Deux autres puits furent creusés, appelés comme le premier “Jeanne Colard”, du nom de la propriétaire de la pâture où ils se trouvaient. Le charbon de Fresnes, maigre et sulfureux, n’était pas apte à tous les usages. On continua donc activement la prospection afin de trouver un charbon propre tout aussi bien au chauffage domestique qu’aux usines.
Ces travaux furent longtemps inutiles et leur coût incitait Désandrouin et ses associés à tout abandonner.Une ultime recherche fut néanmoins entreprise, à Anzin, au lieu dit le Pavé de Condé. On y découvrit enfin, le 24 juin 1734, une veine de charbon gras de bonne qualité. De 1716 à 1735, 35 puits avaient été creusés à grands frais. Récompensés de leur obstination, Désandrouin et ses associés purent enfin équiper leurs puits, faire venir de la main-d’œuvre, en particulier des mineurs de Charleroi. Ils développèrent l’emploi de la machine à vapeur, appelée à I’ époque machine à feu, qui fut utilisée, pour la première fois en France, pour I’épuisement des eaux du puits dit des “Petites Fosses” à Fresnes. Mais l’exploitation n’est intensive que depuis un siècle et demi. Au total, un peu plus de deux milliards de tonnes de houille ont été extraites du gisement Nord-Pas-de-Calais. Les Houillères ont employé jusqu’à plus de 220.000 mineurs après la guerre atteignant des productions de plus 30 millions de tonnes par an entre 1945 et 1960 sur 110 sièges d’extraction assurant ainsi les 2/3 de la production nationale. Lors de la nationalisation en 1945, un vigoureux élan a été donné à l’exploitation afin de répondre aux besoins du pays en énergie. Jusqu’en 1960, la production se stabilisait entre 27 et 29 millions de tonnes sans retrouver l’apogée des 35 millions de tonnes atteintes en 1930. Durant cette période, les H.B.N.P.C. parvenaient sensiblement à équilibrer leurs résultats financiers sans aide de l’Etat.
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