La musette et L'boutelot
La musette et l'boutelot
Le mineur ne remontait jamais en surface pour manger. Tout se passait au fond, parfois les chantiers étaient tellement exigus que le mineur prenait son casse croûte, appelé "briquet" dans la taille même. Le mineur aurait perdu trop de temps et d'efforts pour quitter le chantier! En quittant sa maison, le mineur emportait sa musette, une sorte de sacoche ou sac que le mineur avait généralement fabriqué.
Photo André Paillart
Il existait toutes sortes de musettes : en simple toile ou en cuir pour ceux qui en avait les moyens. Bien souvent, les mineurs récupéraient des morceaux de bande en caoutchouc des convoyeurs pour fabriquer leur musette. Dans cette musette, la femme du mineur y avait placé des sandwiches et une gourde en aluminium appelée "boutelot". La gourde était généralement remplie de "jus de chaussettes" ou jus de « chirloute », c'est à dire du café bien délavé. Il n'y avait jamais d'alcool dans le boutelot car il était formellement interdit d'en voir au fond.
Musée de la Mine Oignies
Pendant le travail, la musette devait être placée en hauteur suspendue sur le boisage. D'abord, cela évitait qu'elle prenne trop d'humidité et empêchait quelque peu les rongeurs de s'y introduire. Combien de galibots n'ont jamais retrouvé leur premier briquet par méconnaissance des usages du fond!
Le briquet et le pain d'alouettes
Le briquet et l'pain d'alouettes
Le " briquet ": pause casse-croûte au fond de la mine, pris sur le chantier d'exploitation.
Briquet au fond
Une rumeur prétend que ce nom de Briquet vient de Raoul Briquet, député du Pas de Calais qui a obtenu que les mineurs puissent faire une pause casse-croûte au fond. Le gouvernement imposa aux compagnies minières qu'un temps pris sur le travail, donc payé, soit destiné à prendre une petite collation.
Raoul Briquet ne peut être à l'origine de ce nom, le mot briquet apparaissant déjà dans Germinal en 1885 alors que Raoul Briquet n'avait que 10 ans!
Mineur et boutelot
Le mineur emportait ce casse-croûte avec lui dans une musette qu'il descendait au fond avec quelques tartines de pain supplémentaires.
Évidement, les tartines s'imprégnaient d'une "odeur particulière" liée à l'atmosphère chaude et humide du fond. En revenant à la maison, le mineur offrait les tartines qu'il n'avait pas mangées à ses enfants qui se disputaient ce pain emblématique, appelé « le pain d'alouette ».
L'chique
La chique
Première cigarette après la remontée
Comme dans le reste de la France, la cigarette était assez répandue dans
la corporation minière. Bien évidemment, il était formellement interdit
de fumer au fond pour des raisons de sécurité. La moindre étincelle
pouvant engendrer un coup de grisou ou un coup de poussières.
Prêt à chiquer
Le mineur profitait donc de ses derniers instants au jour pour savourer sa dernière cigarette avant une descente qui allait durer de 8 à 10 heures. Les mineurs avaient donc pris l'habitude de prendre avec eux une blague de tabac à chiquer. Au fond, ils mastiquaient leur boulette de tabac qu'ils crachaient une fois la nicotine absorbée.
Musée de Harnes
De nombreuses anecdotes sont racontées par les anciens mineurs sur la chique. Combien de galibots ont été initiés par les anciens et sont devenus blanc comme un linge, pris de nausées en chiquant pour la première fois ce tabac fort au goût prononcé. Certains Meneux d'qu'évaux poussaient l'amusette à faire chiquer leur cheval qui devenait ainsi accro à la nicotine contenue dans le tabac.
Jadis, fumer à l'intérieur était autorisé
Dès la sortie de la cage, à la recette, le mineur rallumait une cigarette signe d'une fin de journée au travail. (fumer dans les lieux publics n'était alors pas encore interdit).
Echange de tabac à chiquer
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