Le lavoir des Chavannes - Montceau-les-Mines
Le lavoir des Chavannes fut construit à partir de 1923 pour les Houillères de Blanzy, sur les plans des ingénieurs du cabinet Considère, Pelnard-Caquot et Cie. Composé de 8 lignes de traitement entrées en service entre 1927 et 1930, le lavoir est alors l'une des plus puissantes usines de traitement de produit minéral en Europe, avec une capacité de 1000 tonnes/heure. Les lignes de traitement, rééquipées entièrement entre 1947 et 1955, et réduites à 7, ont été automatisées de 1989 à 1994. Le lavoir se situe au coeur d'un réseau ferré électrifié à écartement normal créé en 1927 et permettant l'approvisionnement en charbon brut depuis les divers puits d'extraction et l'expédition du charbon traité via le réseau PLM (puis SNCF). Ce réseau privé électrifié - encore partiellement en service en 2000 - est le seul de ce type encore conservé en France. Ce système d'expédition est doublé d'un port fluvial sur le canal du Centre. Le lavoir des Chavannes, arrêté depuis novembre 1999, est un ensemble homogène, complet et emblématique de l'exploitation industrielle du charbon dans le bassin de Blanzy. Il fut classé en 2000 à l'inventaire des monuments historiques mais en l'absence de projet concret de reconversion, il se dégrade un peu plus de jour en jour.
Principe de fonctionnement du lavoir :
Le produit extrait du fond appelé 'brut' comporte une part de matières incombustibles (pierres, schistes et débris divers provenant des chantiers). Les opérations successives de traitement du charbon brut visent à éliminer toutes ces impuretés et à élaborer différentes catégories de produits finis correspondant à des besoins très spécifiques de la clientèle.
Après concassage (d'abord effectué sur le site du lavoir, puis directement sur les sites d'extraction), le charbon brut est pris en charge par les élévateurs à godets (norias) et conduit vers les cribles Vibro-Cling, séparant les charbons bruts inférieurs et supérieurs à 7 mm. Ces derniers sont à nouveau triés selon le même critère de granulométrie par les cribles Robins. Les produits inférieurs à 7 mm extraits lors de ces deux opérations de criblage sont classés en trois catégories par les bacs à pistonnage P.I.C. : les 'lavés' (charbon), les mixtes (charbon et schistes) et les schistes. Les produits supérieurs à 7 mm extraits lors des deux phases de criblage sont pris en charge par les tambours à liqueur dense Wemco associés aux cribles égoutteurs Allis Chalmers. Là, sont à nouveau distingués les schistes, les mixtes et le charbon 'pur'. A chacune de ces opérations, les produits en phase finale de traitement sont transportés par un réseau complexe de convoyeurs à bande vers les trémies de stockage ou de chargement. Le lavoir fut aussi équipé d'une ligne de traitement 'Drew Boy' pour l'alimentation en charbon de la centrale thermique de Lucy. Celle-ci brûlait également les schlamms (résidus charbonneux les plus fins issus du processus de traitement et de la décantation des boues de lavage).
Source : Notice n°PA71000013 de la base Mérimée
Je remercie tout particulièrement M. Yves G. pour avoir permis la réalisation de ce reportage.
Vues extérieures du lavoir
Visible de loin, le lavoir apparaît telle une immense cathédrale industrielle. Les installations se répartissent sur un périmètre de 32 ha sur plusieurs niveaux, pour une emprise au sol de 8 000 m². Le bâtiment principal se compose d'une structure porteuse en béton armé qui forme les deux premiers niveaux (circulation et stockage). Au-dessus s'élève le niveau de traitement du minerai, constitué d'une structure à pans de fer, divisée en quatre volumes de hauteurs différentes. L'ensemble du bâtiment est couvert de sheds, à l'exception des travées centrales du bâtiment, surélevées dans les années 1950 pour l'installation d'un pont roulant, et couvertes d'un toit à longs pans. Cette surélévation ainsi que quelques extensions contemporaines ont été réalisées en parpaings fabriqués à partir de résidu industriel de la centrale thermique. Les bureaux et douches ont été construits en 1931 et incluent la toute dernière 'salle des pendus' du bassin minier.
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