Allemagne: Bassin houiller d'Aix-la-Chapelle
Le bassin houiller d'Aix-la-Chapelle (Aachen) représente l'extrémité nord-est du bassin houiller du Limbourg, qui s'étend de la Belgique, à travers les Pays-Bas, jusqu'aux vallées de la Wurm et de l'Inde en Allemagne dans le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Bien que l'exploitation du charbon ait été dominante, des minerais de plomb, cadmium, fer et zinc ont également été extraits dans la région d'Eschweiler-Stolberg. De même, les mines de lignites situées autour d'Eschweiler/Inden et de Herzogenrath font partie de ce bassin houiller.
Les origines de l'extraction du charbon dans la région se trouvent dans les vallées fluviales de l'Inde et de la Wurm, qui coupent les filons. Le bassin d'Aix-la-Chapelle est considéré comme le plus ancien site d'extraction de houille en Europe ; en effet des mentions écrites existent dès le Moyen-Age. L'extraction du charbon dans ce bassin a pris fin en 1997, avec la fermeture de la mine Sophia-Jacoba à Hückelhoven.
Un peu plus à l'est se trouve le bassin minier rhénan caractérisé par ses immenses mines de lignite à ciel ouvert.
Principale source : Wikipedia
Grube Anna - Alsdorf
La mine Anna était une mine de charbon située à
Alsdorf, appartenant à la société Eschweiler Bergwerks-Verein (EBV).
Elle a été pendant de nombreuses années la plus grande mine du bassin
houiller d'Aix-la-Chapelle.
Les premières prospections dans les
environs d'Alsdorf sont lancées au milieu du 19ème siècle en raison de
la forte demande de charbon. Les derniers sondages étant positifs, la
société Honigmann et ses partenaires se voient attribuer 2 concessions
(Anna et Maria) en 1848. La construction de la mine, nommée Anna,
commence en 1850 avec le fonçage du premier puits (Hermann Schacht). La
production de charbon débute en 1854. Un second puits est alors
rapidement foncé (Josefsschacht). En 1862 une cokerie est mise en
service, puis le 10 octobre 1863, la mine est reprise par la société EBV
qui décide de poursuivre son développement. A cet fin, un second siège
(Anna II) est construit à partir de 1865. En 1869 un nouveau puits
(Franzschacht) est foncé sur le siège Anna I.
En 1903, la première
batterie d'une nouvelle cokerie est mise en service. L'année suivante
débute la construction du puits Eduard (Eduardschacht) sur le siège II.
Il sera équipé d'une première machine d'extraction électrique en 1907,
suivi d'une seconde en 1911. La même année, une deuxième cokerie est
terminée ; avec un total de 402 fours dans 7 batteries, les
installations de production de coke de la mine Anna sont parmis les plus
grandes d'Europe. En 1921 est lancé le fonçage par congélation du puits
Principal (Hauptschacht) sur le siège Anna I.
Le 21 octobre 1930 se
produit l'accident minier le plus grave de l'histoire du bassin houiller
d'Aix-la-Chapelle. Au total, 299 mineurs ont été tués par une violente
explosion dans le secteur Anna II.
En 1951, les sièges Anna I et Anna
II sont fusionnés pour former une seule mine. L'imposante tour
d'extraction en béton du puits Franz, haute de 70 mètres, est construite
en 1952. A partir de 1954, la totalité de la production de charbon est
remontée par ce puits. Dans les années 1954 à 1957, la cokerie est
modernisée avec la construction de nouveaux fours à coke. En 1972, la
mine Adolf est concentrée sur la mine Anna. Pour cela une galerie est
tracée à l'étage 860m pour relier les deux mines. Le record de
production est atteint en 1975 avec 1 977 200 tonnes de charbon
extraites.
Au milieu des années 70, les ventes de charbon deviennent
de plus en plus difficiles. Pour cette raison, le Conseil
d'Administration de l'EBV décide de poursuivre la rationnalisation, avec
la fusion des 2 mines encore en activité, Anna et Emil Mayrisch. En
1979 est commencée la construction d'une galerie de près de 6 km pour
relier les deux mines à l'étage 860m. Le 31 décembre 1983 marque la fin
de l'extraction du charbon par la mine Anna, toute la production étant
envoyée sur la mine Emil Mayrisch. Les puits de la mine Anna sont encore
utilisés pour le service et l'aérage, mais le lavoir (traitement du
charbon) est démoli. Les installations de la mine sont définitivement
mises à l'arrêt le 30 octobre 1992 avec la fermeture de la mine Emil
Mayrisch.
Après la fermeture définitive, la plupart des structures industrielles sont détruites. Sur le siège Anna I ont été préservés :
• le chevalement du puit Principal (1914/1923),
• le bâtiment des machines d'extraction du puits Principal
(1922/1935), comprenant la machine d'extraction à vapeur 'ouest' GHH de
1922,
• la centrale à turbines (1911/1928/1938), comprenant une turbine à vapeur Ljungström de 1938,
• la sous-station électrique (vers 1900).
Sur le siège Anna II :
• le bâtiment des machines d'extraction du puits Eduard (1906),
comprenant 2 machines d'extraction électriques dont une de 1910/1911,
• le bâtiment de l'ancienne forge,
• les bains-douches,
• la centrale électrique, plus tard atelier électrique principal (1906/1909),
• le château d'eau de la cokerie (1905).
Je remercie Harald R. (Energeticon), Bernd M., Paul B. et Udo K. (NRW.Urban) pour leur aide dans la réalisation de ce reportage.
Ancien siège I : vues extérieures
Ancien siège I : machine d'extraction 'ouest' du puits Principal
Ancien siège I : centrale à turbines
Ancien siège II : vues extérieures
Ancien siège II : machines d'extraction du puits Eduard
Grube Adolf - Merkstein
La mine Adolf était une mine de charbon située à
Merkstein, dans le bassin houiller d'Aix-la-Chapelle. Vers le milieu du
19ème siècle, la société Eschweiler Bergwerks-Verein (EBV) acquiert la
concession des champs miniers de Merkstein, peu de temps après avoir
pris le contrôle de la mine Ann à Aldsorf. Ce n'est qu'en 1899 que l'EBv
lance la construction d'une nouvelle mine, qui prend le nom de l'ancien
président du conseil de surveillance Adols Freiherr von Steffens. En
1908, le puits Adolf (Adolfschacht) atteint les couches de charbon à
coke, et en 1909 il est relié à la mine Anna II qui assurera l'aérage
des travaux souterrains. En 1911, le charbon produit est extrait par le
siège Anna II. Ce n'est qu'en juillet 1913 que la mine Adolf extrait son
charbon. Avec la mise en service d'un puits d'aérage en 1923, la mine
Adolf devient indépendante.
Dans les années 30, un lavoir moderne est
construit. La mine Adolf est la première en Allemagne à être équipée
d'une unité de flottation pour le traitement du charbon. En 1958, la
production maximale de la mine est atteinte avec 939 705 tonnes de
charbon extraites. Au début des années 70, l'effectif de la mine était
d'environ 2900 hommes.
Le 1er août 1972, la mine Adolf est
concentrée sur la mine Anna et cesse d'extraire du charbon. Les deux
mines ont été préalablement reliées à l'étage 860m. Le charbon restant
est alors extrait par les mines Anna puis Emil Mayrisch jusqu'en 1982.
Les installations de la mine sont démolies, mais les deux puits seront
encore utilisés quelques années pour l'aérage et la descente du
personnel. Ils seront toutefois finalement détruits. De nos jours, il ne
subsiste que le bâtiment de la machine d'extraction du puits n°2 avec
sa machine à vapeur de 1913 et 2 ventilateurs.
Zeche Sophia-Jacoba - Hückelhoven
La mine Sophia-Jacoba était une mine de charbon
(anthracite) située à Hückelhoven-Ratheim. Elle était la mine la plus
septentrionale du bassin houiller d'Aix-la-Chapelle.
Au XIXè siècle,
le bureau minier d'Aix-la-Chapelle considérait qu'en raison des
conditions géologiques, il n'était pas possible de trouver des couches
de charbon à l'est de la rivière Rur. Toutefois, l'entrepreneur minier
Dürener Friedrich Honigmann avait une opinion différente et a commencé
en 1885 des sondages dans la région de Hückelhoven, Millich et
Schaufenberg. Les résultats furent positifs mais il fallut attendre
l'arrivée du chemin de fer à Hückelhoven en 1911 pour que soit débuté le
fonçage des puits 1 et 2. Avec l'achèvement du puits 1 en 1914 est
produit le premier charbon. Le puits 2 sera terminé en 1919. En 1927
commence le fonçage du puits 3 qui sera équipé en 1934 d'un grand
chevalement métallique. La même année, le puits 4 est mis en service à
Ratheim pour l'aérage et la descente de matériel. En 1936, l'effectif de
la mine compte environ 4500 hommes.
Avec le développement de
nouvelles zones d'exploitation, la direction de la mine décide au milieu
des années 50 de centraliser la production sur un puits principal. En
raison de son emplacement central, le puit 4 à Ratheim est choisi. Il
est équipé d'une tour d'extraction en béton (architecte Fritz Schupp)
mise en service en 1959. L'effectif atteint alors son maximum avec 5669
employés. A noter que dans les années 50, la mine Sophia-Jacoba aurait
dû être connectée sous terre avec la Staatsmijn Beatrix aux Pays-Bas. Le
déclin de l'industrie houillère européenne a empêché l'exécution de ces
plans ; la mine Beatrix est fermée en 1962 sans jamais avoir extrait de
charbon.
En 1960 est mis en service le puits 5 à Wassenberg-Rosenthal (personnel
et matériel) et débute le fonçage puits 6/HK (Helmut Kranefuss), à
proximité du puits 4. Il sera équipé d'une tour d'extraction en béton en
1964 et assurera l'extraction du charbon, le puits 4 étant dédié au
personnel et au matériel. Deux autres puits seront foncés ultérieurement
pour assurer l'aérage (puits 7 et 8). En 1973, la société néerlandaise
Robeco NV a repris la mine. En 1979, le siège central 4/6 est complété
par une installation d'homogénéisation du charbon, puis d'un tout
nouveau lavoir en 1983. En novembre 1991, la décision de fermer la mine
en 1997 est prise. C'est ainsi que le 27 mars 1997 est produit le
dernier charbon ; la mine est définitivement fermée le 30 juin 1997.
Aujourd'hui
la plupart des installations de la mine ont été démolies. Sur le siège
1/2/3, seul le grand chevalement métallique du puits 3 a été conservé.
Sur l'ancien siège 4/6, on peut encore voir le bâtiment circulaire du
lavoir à charbon, vidé de ses équipements (vendus en Chine).
Ancien siège 1/2/3
Ancien siège 4/6
Bassin minier Rhénan : mine de lignite à ciel ouvert de Garzweiler
La mine de Garzweiler est un site d'extraction de
lignite à ciel ouvert, qui tire son nom du village de Jüchen-Garzweiler
en Rhénanie-du-Nord-Westphalie à l'ouest de Cologne. Cette mine,
exploitée parRWE Power AG,fait
partie du bassin minier rhénan qui compte 3 autres mines à ciel ouvert
en activité (Hambach, Inden, Zukunft).
La mine est composée de 2 secteurs séparés par l'ancienne autoroute A44 :
Garzweiler I à l'est et Garzweiler II à l'ouest. La mine de Garzweiler
(plus tard appelée Garzweiler I) est exploitée depuis 1987. Elle est
issue de la fusion des zones d'exploitation Frimmesdorf-Süd et
Frimmersdorf-West. Frimmesdorf-Süd a été créée vers 1960 par la fusion
des mines Neurath et Heck, dont l'histoire remonte au 19è siècle. Le
site de Garzweiler II est beaucoup plus vaste et son exploitation a
commencé le 18 juin 2006, pour une fin prévue en 2045.
Le gisement de
lignite est de 1,3 milliard de tonnes ; 5 tonnes de mort-terrain
doivent être dégagées pour produire 1 tonne de lignite, ce qui est
favorable pour une telle mine à ciel ouvert. L'exploitation se fait à
l'aide d'énormes excavatrices à godets dédiées au déblaiement des
morts-terrains et à l'extraction du lignite.
Ce lignite sert principalement de combustible pour les centrales
thermiques de Frimmersdorf et Neurath, situées à proximité.
L'acheminement depuis Garzweiler s'effectue par la voie ferrée connue
sous la dénomination de Nord-Süd-Bahn (chemin de fer nord-sud)
appartenant à la RWE Power AG.
Le projet Garzweiler requiert l'évacuation et le déménagement de
localités entières. Dans le cas de la mine Garzweiler II, douze villages
et 7600 habitants seront touchés. Des tronçons d'autoroutes doivent
également être déplacés.
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