Belgique: bassin houiller de Campine
A l'exception du charbonnage de Zwartberg dont il ne reste pratiquement rien, les autres sièges ont été partiellement conservés et possèdent encore au moins un chevalement. On y trouve de beaux exemples de préservation-reconversion du patrimoine industriel, comme à Winterslag et à Zolder.
Principale source des différents textes : les Charbonnages de Belgique
Charbonnage d'Eisden | Eisden
Au début du XXe siècle, 5 compagnies obtiennent deux
concessions (Sainte Barbe et Guillaume Lambert) pour l'exploitation du
charbon à Eisden. Elles se regroupent en 1907 pour former le Charbonnage
du Limbourg Meuse dont la concession totalise une superficie de 4 910
hectares. L'extraction du charbon débuta réellement après la Seconde
Guerre Mondiale, en 1923. Jusqu'à 7 340 mineurs ont travaillés dans ce
charbonnage en 1955, avec une production record de 1 883 420 tonnes en
1957. Le 8 mars 1984, 7 mineurs sont tués par une explosion dans une
galerie. Le Charbonnage d'Eisden sera fermé le 18 décembre 1987 et aura
produit 73 191 000 tonnes de charbon.
La plupart des bâtiments furent
détruits entre 1987 et 2000. Il subsite aujourd'hui le superbe bâtiment
des Grands Bureaux du charbonnage, mais aussi les deux chevalements en
béton. A noter que le chevalement du puits n°2 fut démoli en 1999 avant
d'être reconstruit à l'identique, avec ses pièces métalliques d'origine.
Charbonnage de Houthalen | Houthalen
La concession d'Houthalen est attribuée le 6 novembre
1911 pour une superficie totale de 3 250 hectares. Les deux chevalements
d'une hauteur de 71 mètres sont construits en 1927. L'extraction du
charbon débute en 1939 ; c'est ainsi le dernier siège du bassin à entrer
en exploitation. En 1941, 2 563 mineurs travaillent au fond et le
record de production est atteint en 1956 avec 1 281 000 tonnes
extraites. En 1964, le siège d'Houthalen fusionne avec celui de Zolder
et devient la Société des Charbonnages Helchteren-Zolder et Houthalen
S.A. Les installations du fond sont reliées entre elles entre 1965 et
1978, les puits d'Houthalen deviennent alors des puits de service
(matériel, aérage, évacuation des stériles) pour le siège de Zolder. Le
siège d'Houthalen ferme en même temps que celui de Zolder en 1992, après
avoir produit 21 676 800 tonnes de charbon.
A l'exception du
bâtiment administratif et des deux chevalements amputés de leur
faux-carré, tous les bâtiments sont détruits entre 1993 et 1997.
Charbonnage de Waterschei | Waterschei
Ce charbonnage a été créé en 1907 sous le nom de
Charbonnages André Dumont-sous Asch, qui deviendra Charbonnages André
Dumont en 1920. Les travaux de fonçage du puits commencent en 1911 mais
seront ralentis par la Première Guerre Mondiale. L'extraction commence
seulement en 1924. Ce charbonnage possède les puits les plus profonds du
bassin de la Campine : le puits n°1 atteint la profondeur de 1208
mètres, le n°2, 1088 mètres. Les installations de lavage du charbon sont
les plus importantes du bassin. De 364 000 tonnes extraites en 1926, la
production atteindra le record de 1 490 000 tonnes en 1968. En 1949, 6
800 mineurs travaillaient à Waterschei ; ils ne seront plus que 4 200
mineurs en 1965. Le charbonnage ferma le 10 septembre 1987 après avoir
produit 72 453 000 tonnes de charbon.
La majorité des installations
qui composaient le charbonnage ont été détruites, notamment celles
assurant le traitement du charbon. Le chevalement du puits n°1 fut
abattu le 19 juin 1995. Il reste cependant le chevalement (amputé de son
faux-carré), la recette et le bâtiment des machines d'extraction du
puits n°2. Les 2 machines d'extraction à poulie Koepe sont toujours en
place en très bon état. La salle électrique attenante est également bien
conservée ; elle abritait les groupes convertisseurs qui alimentaient
en courant continu les machines d'extraction. Près du puits n°2 on peut
encore voir le local des ventilateurs. Le superbe bâtiment principal de
style art déco (1922-1924) a été préservé et restauré. Il abritait la
lampisterie, les douches, les magasins et les bureaux.
Merci à M. Huygens pour l'autorisation de visite du site, Nico pour l'invitation.
Vues extérieures
Machines d'extraction du puits n°2
Salle des convertisseurs électriques du puits n°2
Bâtiment principal
Charbonnage de Winterslag | Winterslag
La concession est instituée le 3 novembre 1906 pour une
superficie de 3 800 hectares. La Société des Charbonnages de Winterslag
est créée en 1912, les installations sont achevées en 1917. Elle fut la
première mine du bassin à avoir extrait du charbon. Les 2 puits sont
équipés de 2 compartiments d'extraction (4 cages circulaient dans chaque
puits). Le puits n°1 sert à l'extraction et à l'entrée d'air. Le puits
n°2 est le puits de service (personnel et matériel), et de retour d'air.
Le charbonnage comporte également une importante installation de lavage
du charbon et une centrale thermique. Le puits n°1 fut modernisé en
1963 avec la construction d'un nouveau chevalement, pour une extraction
par skips. Ce chevalement est ainsi le plus récent du bassin, celui du
puits n°2 étant le plus ancien. L'effectif maximum sera de 6 250 mineurs
en 1953. Le record de production est atteint en 1967 avec 1 635 000
tonnes de charbon extraites. La fermeture du charbonnage intervient le
31 mars 1988 après avoir produit un total de 66 593 000 tonnes de
charbon.
Le lavoir, les recettes et la centrale thermique sont
aujourd'hui détruits mais les autres bâtiments ont été reconvertis tout
en préservant la plupart des machines (projetC-Mine).
Sur les 4 machines d'extraction à poulie Koepe que comptait le site, 3
ont été préservées dont les 2 machines du puits n°2 qui sont les plus
anciennes du bassin. La salle des convertisseurs électriques du puits
n°2 est complète et en parfait état. L'ancienne centrale électrique du
charbonnage est splendide ; elle regroupait les alternateurs (démontés),
les tableaux et armoires électriques qui assuraient la diffusion du
courant vers les diverses installations du site. La grande halle des
compresseurs est tout aussi superbe : on y trouve encore les groupes
compresseurs 5/6/7 en parfait état. Les turbocompresseurs Brown Boveri
étaient entraînés par de puissants moteurs électriques ACEC. A
l'extérieur les bâtiments des bains-douches, de la lampisterie et des
bureaux ont été préservés et restaurés.
Vues extérieures en 2011
Vues extérieures en 2017
Machine d'extraction 1 du puits n°1
Machine d'extraction 3 du puits n°2
Machine d'extraction 4 du puits n°2
Salle des convertisseurs électriques du puits n°2
Grande salle des compresseurs
Centrale électrique
Charbonnage de Zolder - Zolder
La concession est accordée le 25 octobre 1906. Ce sera
la plus importante du bassin avec 70,06 km². La S.A. des Charbonnages
d'Helchteren-Zolder est créée en 1907. Les puits ne seront exploités
qu'à partir de 1930, après 23 ans de travaux préparatoires. Les
dégradations commises par les Allemands en 1918, des intempéries et un
important incendie expliquent ce long délai. La centrale thermique est
construite en 1925. Elle alimente le charbonnage, ainsi que la cité
minière. Le puits n°1 sert à l'extraction du charbon par wagonnets, au
personnel, au matériel et comme retour d'air. Le puits n°2 sert à
l'extraction et à l'entrée d'air. Le record de production du siège sera
de 1 600 000 tonnes en 1955. En 1957, les cages du puits n°2 sont
remplacées par des skips, 1 200 tonnes de charbon sont traitées à
l'heure. En 1964, le siège de Zolder fusionne avec celui d'Houthalen,
sur demande de la Société Générale, propriétaire des deux mines. On
compte alors 9379 mineurs après cette fusion et une production record de
2 377 000 tonnes en 1967. Le siège de Zolder fermera définitivement le
30 septembre 1992. Ce sera le dernier du bassin de la Campine et de
Belgique. La production totale s'élève à 87 911 000 tonnes de charbon
dont 13 millions extraites dans la concession de Houthalen.
L'ancien site minier est aujourd'hui partiellement reconverti en zone
économique et industrielle. Les bains-douches, les bureaux et la
centrale électrique (dessinée par l'architecte Dewandre) ont été
restaurés. Le grand bâtiment qui servait de magasin central attend
toujours sa reconverstion. Les terrils ont été aplanis mais sont encore
visibles. Le chevalement du puits n°2, sa recette et le bâtiment des
machines sont actuellement à l'abandon, dans l'attente d'une
réhabilitation. Le bâtiment des machines des puits n°1 et 2 abrite au
centre les compresseurs et de chaque côté, les machines d'extraction. A
l'abandon et fortement vandalisé jusqu'en 2012, il a été superbement
restauré et ouvert au public en avril 2015 sous le nom de 'ZLDR
Luchtfabriek'. Il reste aussi une belle cheminée «Monnoyer» de 1913 et
le château d'eau, tous deux construits en béton préfabriqué.
Vues extérieures en 2011
Vues extérieures en 2017
Grande salle des compresseurs
Machine d'extraction ouest du puits n°2
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