Au moment du passage entre les 19è et 20è siècle, le centre-ville de Lens a vu s’implanter de nouveaux commerçants dont quelques cafés ou estaminets. On parle bien du centre ville car pour la Compagnie des Mines de Lens, il est inconcevable, à l’époque, d’autoriser l’ouverture de ce genre de commerce dans les corons. Il faut absolument faire tout pour empêcher les mineurs, très revendicatifs et fortement syndicalisés, de se regrouper.
C’est donc au centre ville que se passeront les grandes discutions. Quelques grands représentants des mineurs comme Basly, Lamendin ou Broutchoux, licenciés des Compagnies pour leur action syndicale, se lancent dans ce commerce. Celui d’Emile Basly s’appelle ‘Le Café du XIXème siècle’. (Jean Bouriez, ‘Quelques noms du syndicalisme minier’, 1982).
C’est d’ailleurs au Café Carpentier, rue de la Paix, qu’était le siège du ‘Vieux Syndicats’.
Voici le même lieu où il inscrit sur la porte ‘Bureau Syndical’.
D’autres lieux de rencontre de l’époque :
Le bar des Sports
Le café Isidore (peut être Route de Béthune)
Le café Dehondt (Avenue du 4 Septembre)
Le café de la Belle Vue (rue Diderot)
L’Excelsior de Henry Scohy
Le café estaminet de Louis Laurent
Le café Raoult, rue de Paris, voisin de la Maison du Peuple, lieu de rencontre du ‘jeune Syndicat’ de Broutchoux
Le café Dacheville se trouvait rue Gambetta
Le café Métropole, rue de la Gare
face au quel on trouvait le café Derache qui deviendra bientôt le Théätre
L’estaminet de la Brasserie ‘Chez Suzanne’, rue Voltaire
Un café auberge, rue Victor Hugo
Le café Moderne Bocquillon vante la bière d’Armentières
Un ‘café-écurie’ Godard-Debondt
Et pour finir, le grand café-retaurant qui se trouvait Boulevard des Ecoles où on pouvait lire sur l’enseigne : ‘A la Chope du Nord, tout est bon’.
En complément de l’article précédent sur les commerces lensois de l’époque, voici une photo que j’ai trouvé depuis, elle représente la rue de la Gare (entre la rue d’Avion et la Place de la République). On peut voir de nombreuses échoppes comme un coiffeur, une magasin de lingeries, un autre de chaussures avant le chapelier Vallentin. Sur le trottoir d’en face, après le café, il y a un commerce de machines à coudre. Un peu plus loin, on distingue l’enseigne du Grand Hôtel.
En 1850, Lens n’était qu’un bourg essentiellement rural d’environ 2800 habitants. 50 ans plus tard, avec la découverte du charbon et la création de la Compagnie des Mines de Lens, la population est passée à plus de 24 000 habitants. Avant le début de la guerre14-18, on comptera même jusqu’à 32 000 lensois. Pour équiper, laver, habiller, coiffer, nourrir, héberger ou même abreuver toutes ces âmes nouvelles de nombreux commerces se sont installés, surtout en centre ville. La Grand’Place, près de l’église Saint Léger, le Boulevard des Ecoles qui deviendra le Boulevard Basly, le Petit Faubourg, future rue Decrombecque mais aussi les rues de la Gare, de la Paix et de Paris sont des lieux idéaux pour implanter des commerces et des services.
Alors, retournons en 1900 et faisons un petit tour chez les commerçants lensois.
Nous commençons notre périple par la Grand Place. Là se trouve la Mairie et l’église Saint Léger. Le premier commerce que l’on rencontre est accolé à la Mairie. Il s’agit d’une épicerie dont l’enseigne nous indique qu’on y vend des conserves alimentaires.
Mais c’est sur le trottoir d’en face que l’on va trouver le plus de commerçants. Le plus important, du moins par les dimensions du bâtiment est sans conteste le GRAND BON MARCHE, un magasin de confection appartenant à la famille Février.
Mais on y trouve aussi un commerce appelé ‘Au Bon Diable’, voisin avec une autre épicerie
Cette épicerie eut pour nom d’abord ‘Au Raisin Doré’ avant de s’appeler ‘Grande Epicerie de Paris’ lorsqu’elle fut reprise par Félix Potin (déjà ….). Elle jouxtait la ‘Banque du Nord et du Pas de Calais’.
La quincaillerie Achille Capliez
Le célèbre ‘A la Ville de Limoges’ qui, implanté au départ du côté de la Mairie, traversa la place en 1911
Son emplacement initial fut repris par la grande quincaillerie Renard qui demeurera près d’un siècle sur place et dont on voit ici le personnel poser devant le magasin.
Toujours dans le même secteur, on peut distinguer la Pharmacie Legeay derrière les deux commerces que sont ‘Aux Modes Nouvelles’ et ‘A la Ménagère’.
Sur la photo suivante, ces deux commerces n’existent pas encore près de la librairie-papeterie
En descendant vers la rue de la Porte d’Arras, on trouve des enseignes qui furent célèbres à Lens comme la maison Blondeau
Face au chausseur ‘Sénéchal-Pruvost’ qui deviendra ‘Au Succès’
Rue Decrombecque, il existait déjà ‘Marchands Frères’
Auprès du quel viendra s’installer rapidement l’enseigne ‘A la Ville de Saint Quentin’, un marchand de rideaux.
En direction de la rue de Paris, existait un grand magasin de confection, la Maison Gérin avec l’enseigne ‘Aux Elégants’
Un petit détour justement par cette Rue de Paris avec la Banque de Lens
Mais aussi, une des plus grandes enseignes de Lens, ‘Les Nouvelles Galeries des Magasins Réunis’, ouvertes en 1901 et que l’on appellera simplement par la suite ‘Les Nouvelles Galeries’.
Dirigeons nous maintenant vers le Boulevard des Ecoles (qui bien plus tard, prendra le nom du Maire de Lens, Emile Basly). De nombreux commerces s’y sont installés. Le marchands d’instruments de musique Vilcot
La Brasserie Douchet
Le chapelier Ranson-Duhaupas …
dont le magasin porta aussi l’enseigne ‘Chapellerie Française’ sous le nom de Sallet
Pour la beauté de ces dames, le coiffeur Druon se tenait aussi Boulevard des Ecoles
Ce n’est encore qu’une petite mercerie mais cette enseigne deviendra un grand nom à Lens : Perrissin
Juste à côté une imprimerie est voisine d’un négociant en vins et spiritueux
Un petit tour par la rue Bollaert pour y découvrir une pharmacie attenant à une buvette
Nous repartons vers la gare par la rue Thiers (aujourd’hui Jean Letienne) où nous découvrirons de nombreux hôtels comme l’Hôtel du Commerce
Un peu plus loin, deux autres hôtel : ‘Danez-Logier dit Dartois’ et ‘des Chemins de Fer du Nord’
Qui deviendra ‘l’Hôtel-Restaurant Guéant-Tabary’
Et une surprise nous attendait dans cette rue Thiers : près de l’hôtel du Commerce se tenait un café, il portait déjà le nom de …. Caron, enseigne qui restera sur place plus de 100 ans et qui rappelle tant de souvenirs aux gens de notre époque.
Des hôtels, il y en avait aussi bien sur du côté de la rue de la Gare. L’hôtel de Flandres voisinait l’Hôtel Moderne
Ce dernier porta aussi comme enseigne ‘Hôtel Restaurant Edouard’
Un peu plus loin vers la Place de la République, le majestueux ‘Grand-Hôtel’
Cette rue de la Gare était déjà très animée avec de nombreux commerçants comme cette épicerie
Un marchand de meubles : ‘Hoyer’
Un autre de chaussures qui a pour nom ‘Au Talon Louis XV’.
Bien sur, le célèbre Café-Théâtre de M. Sauvage
Autre commerce portant comme enseigne le ‘Bazard l’Incroyable’
La Caisse d’Epargne était déjà à son emplacement actuel
Face à un magasin appelé ‘Au Louvre’
Et même une salle de cinéma
Pas loin de là, rue Gambetta on trouve un magasin de décorations : Robillard & Fils
près d’un autre vendant des articles de ménage
Rue Berthelot, non loin de la Poste …
se tient un coursier ‘Inter-Bourse’
D’autres commerces ont été situés comme le marchand de bois Deldreve, avenue de Liévin
ou cette épicerie fine rue de Lille, ‘Au Café Fin’
Voici maintenant une série de photos de commerces lensois de cette époque qui n’ont pu être situées. Pour retrouver leur adresse
Un commerce alimentaire
la Librairie Thomas
Un magasin de confection ‘A La Maison Rouge’
La Pharmacie Principale
Un photographe : ‘Coustry’
La Banque ‘Société Générale’ (peut être sur la Grand Place)
Le garage automobiles Dumont qui vendait aussi des armes et des … machines à coudre
Et enfin, ce sellier-carrossier-peintre-garnisseur (????) dont le propriétaire Lefebvre pose fièrement pour la photo
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