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dimanche 18 août 2024

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  « Je m’appelle José Louis Beyeart. Je suis né à Lens au numéro 134 de la rue du Bois le 1er octobre 1925 à 23 heures dans une famille de mineurs. Peu de gens me connaissent à Lens. Pourtant, à ce jour, je suis le seul natif de la capitale du Pays minier à avoir été sacré champion olympique.

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   Mon père, d’origine belge, était accrocheur à la fosse 4 des mines de Lens. Nous habitions dans les corons de la cité où ma mère faisait des ménages pour tenter d’arrondir les fins de mois. En 1931, devant la dureté d’une telle vie et les salaires de misère, ma famille décide de déménager en région parisienne où mon père s’établit comme cordonnier. Il m’apprend le métier et m’emploie dans l’entreprise familiale de Pantin.

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   A la fin de la guerre, en 1945, je me lance dans le cyclisme. L’idée m’est venue après avoir réparé une paire de chaussures qu’un coureur avait déposée à la boutique. Je m’entraîne au Vel d’Hiv. Je deviens un bon amateur avec une 3ème place dans le championnat de France de 1945 et quelques podiums dans des courses nationales.

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   Sélectionné pour les courses de qualification aux Jeux Olympiques de Londres de 1948, je termine 3ème de l’épreuve sur route. Je rejoins donc mes coéquipiers Alain Moineau, Jacques Dupont et René Rouffeteau dans l’équipe de France. Mais j’ai bien failli ne jamais aller à Londres. Bagarreur, fêtard, fréquentant souvent le poste de police, le maire de Pantin s’est fait tirer l’oreille pour signer mon « certificat de bonne conduite », document indispensable pour participer aux Jeux Olympiques.

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   Le vendredi 13 août 1948 vers 11h30, me voici donc au départ de l’épreuve sur route cycliste des jeux olympiques de Londres. Je ne figure pas parmi les favoris. Mon rôle est surtout d’aider notre leader Alain Moineau qui est avec l’italien Aldo Ferrari en tête des pronostics des bookmakers.

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   La course a lieu dans les allées du parc du château de Windsor, une piste très étroite en terre et graviers plutôt qu’une route. Les 194,633 kilomètres vont être pénibles pour le peloton d’autant plus qu’une pluie diluvienne s’abat sur la course dès le départ.

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   Le peloton part prudemment. Les chutes et les crevaisons sont nombreuses. Les abandons se multiplient.

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   Au 8ème des 17 tours de circuit, je m’échappe du peloton avec 7 autres coureurs. Les conditions de course font que le peloton, désordonné par les chutes et les crevaisons, ne nous rattrapera pas. Je suis en compagnie de Nils Johansson (Suède), Gerrit Voorting (Pays-Bas), Lode Wouters et Léon Delathouwer (Belgique), Bob Maitland et Gordon Thomas (Grande Bretagne) et Jack Hoobin (Australie).

   Sachant que je n’avais que très peu de chance au sprint, je tente de lâcher mes compagnons d’échappée à deux kilomètres de l’arrivée. Pour cela, je joue au plus malin. Je sais que lorsqu’un coureur empoigne son bidon pour se désaltérer, ses adversaires en font autant, pensant à une courte trêve dans la course. Je fais donc le geste et lorsque je vois les autres saisir leur bidon, je lâche le mien et fonce. J’ai ainsi pris une cinquantaine de mètres d’avance. Ils ne m’ont pas revu.

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   Je passe en solitaire sur la ligne d’arrivé devant l’officiel qui brandit le drapeau olympique et remporte la médaille d’or. Le hollandais Voorting et le belge Wouters, dépités, prennent les deuxièmes et troisièmes places.

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   Avec mes coéquipiers, nous remportons également la médaille de bronze par équipe.

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   Je suis porté en triomphe par les supporters français et mon entraîneur Georges Speicher.

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   On me dit que le Duc d’Edimbourg veut me rencontrer. Je lance « Dites lui que je ne reçois qu’entre sept et neuf heures » mais accepte avec joie ses félicitations.

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   Mon retour en France est triomphal et je fais la une des journaux.

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   Quelques semaines plus tard, à Valkenburg (Pays bas), je termine 8ème du championnat du monde amateur.

   Je décide de passer professionnel. Je le resterai deux ans dans l’équipe « Helyett » sans vraiment percer. Mon palmarès ne se compose que d’une victoire dans le Grand Prix de l’Echo d’Alger en 1949, une autre dans celui d’Isbergues et une 47ème place au tour de France en 1950 à 3 heures et 12 minutes du vainqueur, le suisse Ferdi Kubler.

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   Ce tour, je l’ai disputé dans l’équipe d’Ile de France. J’avais pour leader un certain Robert Chapatte.

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   En octobre 1951, je traverse l’Atlantique pour aller en Colombie participer à un critérium à l’occasion de l’inauguration du vélodrome de Bogota. J’y reviens en 1952 pour courir et remporter le tour de Colombie.

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   J’ai alors décidé de rester dans ce pays où il m’est arrivé pas mal d’aventures …… Mais cela est une autre histoire. »

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   Dans quelques semaines, Jean Pierre Mortagne vous proposera l’histoire complète de José Beyaert et tout particulièrement de ses 40 années passées en Colombie. Le livre sortira aux Editions ‘Les Lumières de Lille’.


Samedi dernier, je me suis rendu à Lens à l’occasion des journées européennes du patrimoine. Beaucoup d’animations étaient organisées dans le secteur. Il a donc fallu choisir.

Première visite de la journée dans les locaux de Pas-de-Calais Habitats qui ont abrité en leur temps le dispensaire de la Caisse de Secours des Ouvriers et Employés des Mines de Lens.

A voir l’article sur ce dispensaire ici : http://lelensoisnormandtome3.unblog.fr/2012/01/24/le-dispensaire-de-la-caisse-de-secours-des-mines-de-lens/

Sous le beau ciel bleu lensois, une façade joliment rénovée mais qui a conservé son aspect d’origine :

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Le superbe vitrail de Raphaël Lardeur magnifiquement rénové. Voir cet article : http://lelensoisnormandtome4.unblog.fr/2016/09/13/sur-les-traces-de-raphael-lardeur/

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   Dans l’ancienne salle du conseil d’administration, les bas relief évoquant le monde de la mine et les malheurs de la guerre ont été conservés :

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   Puis direction les Grands Bureaux, ou plutôt l’université Jean Perrin, pour une visite guidée de main de maître et agrémentée des sketches réalistes et historiques interprétés par la troupe des Baladins de Lille. Quand on pense que ce bâtiment était voué à la démolition par Charbonnages de France et n’a été sauvé que par la volonté d’André Delelis et de ses élus municipaux !

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  Un rapide repas sur le pouce et direction l’église Saint Théodore de la cité 9 avec une rencontre avec Claude Dryburgh devant la maquette qu’il a réalisé de la fosse 9 des mines de Lens.

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   Ensuite direction Loos-en-Gohelle pour un passage au musée Alexandre Villedieu et ses souvenirs des combattants de la Première Guerre mondiale.

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 Avec une maquette de la fosse 14 des mines de Lens, celle de la cité de ma jeunesse !

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Un passage devant la stèle en mémoire d’Émilienne Moreau, l’héroïne de Loos.

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Et enfin, découverte du nouveau mémorial canadiens de la Côte 70 et de l’arbre de la Mémoire

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Une journée bien remplie et à renouveler en 2018 …. sur d’autres sites !


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   Cette cité est construite à la fin des années 30 par la Société des Mines de Lens pour ses pensionnés.

   A cette époque, un mineur partant à la retraite devait obligatoirement quitter son logement. Il n’y avait cependant que très peu d’habitations de disponibles, les familles de retraités devaient alors soit quitter la ville soit habiter chez leurs enfants dans des maisons déjà surchargées par des familles nombreuses.

   Alors que la reconstruction des cités minières est terminée après le cataclysme de la première guerre mondiale, Félix Bollaert, président du conseil d’administration de la Société des Miens de Lens décide de construire sur un espace libre entre les fosses 1, 9 et 12bis et tout près du stade des Mines, une cité de petites maisons pour ses « chers pensionnés de la société ». La cité est appelée « cité Saint Albert » du prénom du Docteur Barrois donné au chevalet de la fosse 12bis toute proche. C’est après la nationalisation qu’elle devient la cité des Fleurs.

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   Il ne fut jamais remonté la moindre gaillette du puits 12bis puisqu’il n’a toujours servi qu’à l’aérage. Il a été percé en 1904 et servait donc à ventiler les galeries de la fosse 12. Reconstruit en béton armé après la première guerre, il servit jusqu’en 1976 lorsqu’il fut remblayé puis détruit en 1984.

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   A l’emplacement du carreau de la fosse 12bis existe aujourd’hui un parc d’activités de l’artisanat.

   Sur un plan de Lens en 1937, on peut voir tracé le projet de construction des premières maisons. A l’origine, il n’y a aucun commerce, aucun service dans cette cité ; juste quelques espaces verts avec bancs et terrains de boule.

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   Chaque maison d’un seul niveau est entourée d’un petit jardinet (à imaginer là où se trouvent maintenant des allées menant aux garages). C’est vraiment une cité de retraités.

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   Félix Bollaert ne verra pas son inauguration puisqu’il décède en 1936 laissant son nom au stade des Mines.

   La cité n’est accessible que de la route de Béthune par la rue des Cytises au niveau de la gendarmerie et par la rue des Œillets. La rue des Rosiers rejoint rejoint le Chemin Manot (aujourd’hui rue Léon Blum) aux abords de la cité du 11.

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   De l’autre côté, la ligne de chemin de fer de Lens à Hazebrouck empêche tout accès … jusqu’en 1951 lorsqu’un pont est construit à l’extrémité de la rue des Lilas juste en face de l’église Saint Théodore qui permet de rejoindre la cité du 9.

   Ce pont a sa propre histoire. Quelques temps après sa construction, il prit le nom non-officiel de « Pont Verdière », après le décès du doyen de la cité, Louis Verdière, dont le convoi funèbre fut le premier à emprunter ce pont pour rejoindre l’église Saint Théodore.

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  C’est entre la cité des Fleurs et la route de Béthune que les HBNPC ouvrent le 14 mai 1946 leur centre de formation dont la mine-image, une galerie reconstituée, est aménagée dans un long souterrain étroit de 250 mètres taillé dans la craie qui avait été percé pour servir d’abri lors de la seconde guerre mondiale.

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  A cette occasion, une artère est créée face au monument aux morts des mines de Lens, elle porte le nom de « Chemin Perdu ».

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   Le centre a définitivement fermé ses portes le 31 août 1985 et le 25 janvier 1986, Laurent Fabius, premier ministre, posait en ces lieux la première pierre de ce qui allait devenir l’IUT.

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   L’Institut Universitaire de Technologie, installé jusque là dans des locaux provisoires, ouvre ses portes en septembre 1987 et accueille 300 jeunes. A cette occasion, le Chemin Perdu devient la rue de l’Université.

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  Dans les années qui ont suivi la Libération, des nombreux mineurs ses cités se rendaient au stade Bollaert par la cité des Fleurs et une étroite passerelle à l’extrémité de la rue des Tulipes. C’était une bonne occasion pour les retraités de cette rue pour se faire un peu d’argent de poche. Contre une petite pièce de monnaie, le supporter pouvait déposer son vélo ou sa mobylette dans le jardin, à l’abri des vols.

  Aujourd’hui encore, dans une cité des Fleurs rénovée et agrandie, quelques ornements devant ces basses maisons rappellent que la cité avait été construite à l’origine pour ceux qui avaient contribué à la fabuleuse aventure de l’épopée charbonnière.

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   Le 24 mai 1925, le Président de la Chambre des Députés Edouard Herriot vient inaugurer le « Monument dédié aux enfants de Lens morts lors de la Guerre Mondiale ».

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   Peu après la fin de la guerre, de retour dans leur ville après l’exode forcée d’avril 1917, quelques lensois imaginent d’ériger un monument en hommage aux 1024 militaires et civils tués lors du conflit.

   En 1921, la ville se reconstruit courageusement. Les ruines ont été enlevées ; des habitations, encore provisoires et quelques commerces se dressent.

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   Lors de la séance du conseil municipal du 22 juillet, alors que certains élus doutent de la nécessité d’un monument, Alfred Maës, adjoint au maire, déclare: «Plus tard, quand nos ruines auront disparu, rien ne rappellera la guerre. Mais il faut que les générations de demain sachent ce qu’elle nous a coûté pour la haïr davantage». La participation financière de la municipalité à la construction est votée.

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Alfred Maës et Emile Basly

   Un premier comité regroupant des notables et industriels lensois est créé sous la présidence d’Henri Renard, quincailler à Lens. Mais l’affaire n’avançant pas, Emile Basly, en prend la présidence en novembre 1923.

   Le rôle du comité est de choisir un emplacement pour le monument et de désigner parmi les six candidats celui qui aura l’honneur de le construire. C’est le projet présenté par le sculpteur Augustin Lesieux, statuaire et M. Barthelet, architecte qui est adopté par le Conseil Municipal en 1924.

   Le monument ne représente pas, comme souvent ailleurs, l’héroïsme du combattant ou l’enthousiasme du champ de bataille. C’est une volonté des élus de l’époque de ne pas glorifier la guerre mais plutôt, tout en rappelant l’héroïsme de ses morts, d’en démontrer toute son horreur.

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   Construit grâce à une souscription publique mais aussi aux recettes des animations organisées par le comité, le monument coutera finalement 240 000 francs dont 50 000 mille à la charge de la ville. Outre les combats de coqs et autres tombolas, le 13 avril 1924 un gala de boxe est organisé à la Maison Syndicale. Le boxeur Georges Carpentier y dispute un match-exhibition. Le 24 du même mois, la Garde Républicaine y donne un grand concert au profit de la construction du monument.

   Dès le samedi, les lensois se préparent à la fête. Sur les quais de la future gare de Lens dont le projet de construction vient d’être adopté arrivent de nombreux voyageurs de tous les coins du Pas-de-Calais. En ville, on installe des décorations, des calicots, des banderoles marquées ‘Honneur à Herriot’ ou ‘Honneur aux Etrangers’ devant lesquels répètent en défilant les sociétés musicales.

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   Ce soir, le monument aux Morts, encore recouvert d’un drap blanc, ressemble à un grand fantôme. De nombreux curieux s’en approchent ; quelques sociétés déposent déjà leur couronne de fleurs alors que les haut-parleurs crachent quelques ‘un, deux, trois’ prouvant leur fonctionnement.

   Le dimanche 24 mai 1925 matin, c’est sous un beau solail que la Fanfare Ouvrière Municipale donne le départ des cérémonies dès 10 heures. Elle se forme sur la place du Cantin et défile jusqu’à la gare. La foule déjà importante la suit.

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La Fanfare Ouvrière Municipale de Lens

   Tout ce beau monde se regroupe sur la place de la gare. Trente gendarmes à cheval tentent de maintenir la foule de plus en plus nombreuse. Pour accéder plus loin, il faut être muni d’un laissez-passer délivré par la mairie.

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   Il est dix heures quarante lorsque le train en provenance de Paris entre en gare ; en descendent Edouard Herriot accompagné du Préfet du Pas-de-Calais et de collaborateurs.

   Ils sont accueillis par Emile Basly, les députés du Pas de Calais Alfred Maës, Henri Cadot ou Raoul Evrard et les élus du Conseil Municipal.

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   Une Marseillaise vibrante est entonnée par la Fanfare Municipale puis Edouard Herriot salue les sociétés présentes, les enfants des écoles municipales et les mutilés de la guerre. Il est ovationné par le foule qui hurle des ‘Vive Herriot’ et ‘Vive la République’.

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   Les personnalités montent ensuite en voiture pour rejoindre la maison syndicale dont la reconstruction est en cours. Le choix de cet édifice est justifié par le fait que la mairie n’est toujours pas reconstruite.

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   Alfred Maës et Henri Mailly au nom du Syndicat des Mineurs font visiter les locaux au président. La réception a lieu dans la grande salle de spectacle donnant sur la rue Emile Zola qui est envahie par une foule immense.

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   Emile Basly entame la séance en déclarant : ″A défaut de mairie, nous avons tenu à vous recevoir dans la maison du peuple, car nous savons votre sympathie pour les travailleurs. Nous ne serions trop vous remercier, monsieur le président, d’être venu au milieu de tous ces braves gens″.

   Edouard Herriot lui répond et rend hommage au Peuple de la Mine et souligne tous les sacrifices qu’on du subir les lensois lors de la guerre. Il termine en affirmant avoir toujours œuvré pour la paix entre les peuples.

   C’est ensuite à pied que tout ce monde se dirige vers l’hôpital provisoire de la rue de l’Hospice.

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   Pendant plus d’une heure, Edouard Herriot visite les malades, salue les enfants, les médecins, les infirmières, les sœurs franciscaines et reçoit moult bouquets de fleurs. Avant de partir, il offre 1000 francs à l’hôpital ″en souvenir de sa visite″ ajoute-t-il.

   La matinée a été chargée, tout le monde a faim. Les personnalités se dirigent vers la salle Gabilly pour le banquet servi à 350 convives.

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   Le temps de manger, de boire, de remettre une légion d’honneur, d’autres médailles et de prononcer encore des discours, les horaires prévus au programme sont largement dépassées lorsqu’on retrouve enfin nos personnalités au pied du monument aux Morts où les attend une foule de plus en plus compact.

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   Selon la presse de l’époque, ils seraient 100 000 à attendre l’arrivée des officiels à 14 heures 30. Il y a du monde partout, sur les trottoirs et la place bien sur, mais aussi aux fenêtres, aux balcons, sur les poteaux télégraphiques, sur les toits des maisons et des voitures….. Mais c’est dans un silence total que le drap est retiré du monument.

   Basly prend la parole. Il rend hommage aux militaires et civils lensois tués lors du conflit et au courage des habitants pour avoir si rapidement redonné une vie à la commune et termine son discours par un appel à une paix durable.

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   Puis vint le discours de M. Neuville, Président des Mutilés de Lens. Il remercie Edouard Herriot pour les efforts faits par son gouvernement envers les veuves et les orphelins et demande un geste plus important envers les blessés de guerre.

   Enfin, Edouard Herriot félicite les Lensois du travail accompli pour la reconstruction de la ville Puis se tournant vers le monument, il déclare de sa vois vibrante : ″O morts, nous n’oublierons ni votre mémoire, ni votre exemple. Soyez salués. Vive la République immortelle !″. Eclate alors une nouvelle et vibrante Marseillaise.

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   La foule, émue mais heureuse fait une ovation au président de la chambre des députés. Pendant que le défilé des 196 sociétés locales se met en place, Edouard Herriot s’esquive discrètement pour aller reprendre le train pour Paris.

   Herriot parti, la fête continue et les lensois assistent au défilé : harmonies, fanfares, chorales, sociétés de gymnastique, sapeurs-pompiers mais aussi associations de mutilés, de veuves ou de blessés de guerre. Elles sont si nombreuses qu’il a fallu prévoir trois lieux de regroupement. Les cortèges partent de la place Jean Jaurès, de la Porte d’Arras et du boulevard des Ecoles.

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   A 18 heures, plusieurs sociétés musicales donnent un concert sur le kiosque de la place de la République. La pluie qui s’est mise à tomber n’empêche pas la foule d’y assister nombreuse.

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   Le lendemain, la fièvre est retombée. Dès lors, les lensois peuvent admirer en toute quiétude le monument où subsistent les gerbes de l’inauguration.

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  Le monument aux morts de Lens restera jusqu’en 1972 sur la place du Cantin où il côtoya quelques temps le socle de la statue en l’honneur de Guislain Decrombecque qui ne fut jamais reconstruite.

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   En 1972, afin de sécuriser la circulation routière, l’œuvre fut déplacée au rond-point Van Pelt.

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   « Le motif principal du monument est la ville de Lens personnifiée par une femme du peuple aux traits rudes et énergiques, qui, le pied sur une torpille, proteste du bras en un geste puissamment éloquent, contre l’envahisseur et ses actes de désolation. Sur le socle à droite se trouve un poilu appuyé sur son fusil et regardant au loin l’arrivée de l’ennemi ».

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   « Derrière, une femme et une gosse s’en vont, baluchon à la main, représentant l’exode, la fuite navrante devant le feu, la faim, l’exil, qu’ont connu de Lensois. A gauche, c’est le retour au foyer démoli. C’est le mineur qui revient au logis et retrouve le tout anéanti, brûlé, et qui, les mâchoires crispés et les poings serrés maudit éternellement la haine absurde des hommes qui s’entretuent ».

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   « La base du monument est ornée de bas-reliefs situés entre les trois sujets ci-dessus. Sous l’inscription : Lens 1914-1918, se trouve une galerie de mine au boisage brisé, envahie par les eaux.

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   « Sur la gauche, au milieu des fils de fer barbelés, un soldat porte secours à un de ses frères d’armes mortellement blessés et sur le motif de droite, le bombardement intensif saccage les usines et les mines ».

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   « C’est là une œuvre monumentale digne de notre cité. Elle passera à la postérité et nous sommes persuadés que peu de gens voudront vivre leur vie sans avoir vu le monument aux morts de Lens ».

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Il y a bien longtemps que le lensois normand n’avait pas publié d’article sur son blog. Il faut dire qu’il a été très occupé ces derniers temps par un autre projet. Vous en saurez plus dans quelques semaines.

Anniversaire de la Chorale Lensoise

La Chorale Lensoise fête cette année ses 70 ans d’existence. Crée en 1947 par Moïse Dupuis avec l’appui du maire de l’époque Ernest Schaffner, elle est aujourd’hui dirigée par Gérard Delmarre.

A cette occasion, un grand concert sera présenté le vendredi 2 juin à 20h30 au Colisée de Lens avec la participation de la mezzo-soprano Savika Cornu Zozoret et du pianiste Didier Castell Jacomin.

Réservation au Colisée de Lens : 03 21 28 37 41

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Les colonies de Grossouvre

Dans le but d’organiser à Lens une exposition sur les colonies de vacances de Grossouvre, nous recherchons toutes sortes de documents (lettres, cartes postales, photographies, vidéos…).

Vous pouvez vous adresser au lensois normand (lensois.normand@sfr.fr) ou à Jean Pierre Lemaire, qui fut directeur de la colonie (lemaire.bourgeois@wanadoo.fr)

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Le vitrail de Raphaël Lardeur

C’est fait ! Pas-de-Calais Habitat a pris place dans l’ancien centre Jouhaux rénové, qui fut jusque dans les années 70 le dispensaire des mines de Lens sur le boulevard Basly.

La façade est bien rénovée et le magnifique vitrail de Raphaël Lardeur est parfaitement mis en valeur dans l’escalier d’honneur. Un patrimoine lensois superbement conservé !

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La fin de Gauheria ?

Après la disparition de Bernard Ghienne, une autre triste nouvelle risque de concerner l’association GAUHERIA. Vendredi 12 mai prochain aura lieu l’assemblée générale annuelle. Elle sera suivie d’une assemblée générale extraordinaire dont le seul sujet sera la dissolution de l’association.

Existe-t-il encore un moyen de la sauver ?

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   Cet article n’aurait pu être complet sans l’aide précieuse du personnel du service des archives de la ville de Lens. Un grand merci à toute l’équipe.

   Tous ceux qui s’intéressent aujourd’hui à l’histoire de Lens savent que le pont Césarine doit son nom à la tenancière d’un estaminet qui se trouvait aux environs de cet emplacement avant la première guerre mondiale.

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   Mais qui était donc cette fameuse Césarine ?

   La famille Hennebois, du nom de naissance de Césarine, est une vieille famille artésienne implantée depuis plusieurs siècles surtout à Montigny-en-Gohelle et à Lens.

   Vers 1840, le grand-père paternel de Césarine, Jean François, est cabaretier dans le faubourg de Douai (rue de Varsovie aujourd’hui). Il a deux fils : César, horloger et Armand, le père de Césarine qui est alors boulanger.

    Armand part en Belgique, à Antoing, une petite cité francophone de la province belge du Hainaut sur les rives de l’Escaut où il se forme au métier d’horloger. Il revient à Lens et installe son commerce dans la rue du Chapitre (emplacement actuel de l’Avenue Van Pelt). Son épouse, née Louise Couvreur, s’occupe de leurs 15 enfants. Césarine Sophie Hennebois est la seconde de la fratrie. Elle est née le 18 septembre 1843 à 23h30.

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  Son dernier frère, Jean Baptiste a à peine deux ans lorsque le 30 avril 1867, Césarine épouse Louis Flament, un mineur lensois dont le père Joseph est cultivateur dans le Petit Faubourg (que l’on pourrait situer aujourd’hui vers la rue Decrombecque). Les parents des époux se connaissent depuis longtemps : le père de Césarine a été cité comme témoin lors de la déclaration de naissance de Louis. Les jeunes mariés habitent dans la rue de la Gare. C’est là que l’on trouve les premières traces du métier de cabaretière de Césarine.

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    C’est chez ses parents qui entre temps ont déménagé vers la rue de Liévin (rue Romuald Pruvost de nos jours) qu’elle accouche le 22 juin 1868 d’une première fille Rose. Trois ans plus tard naîtra Marie Louise. En 1876, on retrouve la famille dans la rue de la Paix où Césarine et son époux tiennent un estaminet qui fait également pension.

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   Le 29 janvier 1885, Louis Flament décède. Césarine habite alors avec ses deux filles dans la rue de Bataille (aujourd’hui Avenue Alfred Maës), où elle tient le fameux estaminet qui forgera sa réputation. En 1889, Césarine épouse en secondes noces Jules Deleury, un chaudronnier. Cinq ans plus tard, le 8 mai 1890, sa fille Rose épouse à Lens Henri Gérard et le 8 avril 1893, sa seconde fille épouse Louis Duflot, ajusteur aux chemins de fer du Nord et fils de cultivateurs habitant Écaillon près de Douai.

  Fait courant à l’époque, les parents du marié et un oncle de Marie Louise cité comme témoin, ayant déclaré ne savoir ni lire ni écrire, n’ont pas paraphé l’acte de mariage.

  A l’époque, la configuration des artères n’est pas celle d’aujourd’hui. La route d’Arras est dans le prolongement de la rue Bollaert. Un pont qui ne s’appelait bien sûr pas encore Césarine mais « pont des Chemins de fer du nord » existe dans la rue de la Bataille depuis la mise en service de la ligne Lens-Hazebrouck par la compagnie ferroviaire en 1860.

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  C’est tout près de là que se trouvait l’estaminet de notre Césarine avant la première guerre mondiale.

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 La popularité de Césarine arrive un peu plus tard lorsqu’est mis en service le Tortillard Lens-Frévent. A partir du mois d’octobre 1895, chaque jour, des mineurs et d’autres clients viennent patienter dans son estaminet appelé « L’arrêt du tramway » en guettant le passage du petit train.

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 L’attente est parfois un peu longue car il faut dire que ce Tortillard ne respecte pas souvent ses horaires.

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   Césarine tiendra son commerce bien au delà le décès de son second mari survenu le 16 décembre 1904. Le 4 octobre 1914, les troupes allemandes envahissent Lens. Le Tortillard cesse de fonctionner le même jour. Césarine n’aura plus jamais l’occasion de le regarder passer.

   On peut imaginer que c’est à ce moment qu’elle part en exode comme de nombreux lensois. On la retrouve à Lillers où elle se réfugie.

   Le 21 mars 1915, des aviateurs allemands lancent des bombes sur Lillers; sept personnes civiles, dont trois femmes, sont tuées. Ce sera le dernier acte de guerre vu par Césarine. Elle décède quelques jours plus tard, le dimanche 28 mars à l’âge de 62 ans.

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   Dans son journal paru aux éditions Gauheria sous le titre « Dans la fournaise de Lens », le notaire Léon Tacquet rapporte à la journée du 24 septembre 1916 : « Une bombe est tombée hier, au pont du Chemin de Fer du Nord, en face de chez Drony, chez Césarine ». Savait-il qu’au moment où il écrit ces lignes Césarine n’était plus de ce monde ? Léon Tacquet connaissait Césarine pour avoir reçu et validé le contrat de mariage de sa fille Marie Louise en 1893.

   Le 21 octobre 1921, la ville de Lens concède à son gendre Louis Duflot, époux de Marie Louise, un espace dans le cimetière-est, route de Douai. Le corps de Césarine est rapatrié dans sa ville natale pour y être inhumé. Elle repose en compagnie de Louis Robert Duflot, son petit fils décédé à 17 ans quelques jours seulement après l’armistice, le 17 novembre 1918 à Bully-les-Mines où ses parents s’étaient réfugiés.

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   Dès 1919, la voie ferrée vers Hazebrouck est rétablie par le Cinquième Génie et le pont est reconstruit au dessus des ruines encore fumantes. Il est plus large que le précédent afin de pouvoir supporter une partie des voies du triage.

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   Quand ce pont a-t-il pris le nom de Césarine ? On ne le sait pas. Dans certains documents, il est nommé « pont de la Bataille » comme le nom de la rue dans laquelle il se trouvait avant la guerre. Mais pour les lensois, il est et sera toujours le « Pont Césarine ». La première fois que l’on trouve ce nom dans les délibérations du conseil municipal de Lens date du 3 décembre 1920 lorsqu’est évoqué la mise en service d’un éclairage sous le pont.

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   Au début des années 1920, un spectaculaire accident attire de nombreux curieux. Un déraillement provoque la chute d’une locomotive sur la route alors que son tender, arraché par l’accident, reste en suspension accroché au pont. L’histoire ne nous dit pas s’il y a eu des victimes.

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   Quelques années plus tard, un pont en béton est construit par les Mines de Lens près du pont Césarine. Il permet de relier par des voies ferrées les fosses 1 et 9 au triage de la gare de Lens.

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   Il sera détruit en juillet 1992 après la fin de l’exploitation charbonnière pour laisser place au pont tel que nous le connaissons aujourd’hui.

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   Jusque dans les années 60/70, l’emplacement de l’estaminet de Césarine abritera pendant de longues années un café que les habitants préféreront toujours appeler le café du pont Césarine. Aujourd’hui, les locaux sont occupés par une agence immobilière.

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   Sur le mur de soutien du pont du côté du jardin public que l’on appelle aujourd’hui le square Chochoy, une plaque rappelle que c’est ici, au pont Césarine que le 11 avril 1942, trois mineurs résistants ont attaqué un poste de garde allemand et tué une sentinelle.

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 Bientôt ouvrira à quelques centaines de mètres du pont Césarine un autre ouvrage, le pont Tasette qui offrira une alternative à la circulation routière. Mais jamais il ne pourra faire oublier aux lensois l’extraordinaire histoire de ….

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(D’après le journal de Léon Tacquet « Dans la fournaise de Lens » paru dans le dossier de Gauheria n°7 en 2004).

   Revenons à Lens il y a 100 ans aujourd’hui, le 11 janvier 1917.

   Depuis 2 ans et 3 mois, Lens est occupé par les troupes allemandes. L’année 1917 sera-t-elle celle de la libération ? Les lensois en doutent : depuis 3 ans, la situation est figée. Malgré quelques offensives, les troupes allemandes ne se replient pas.

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   La population souffre des restrictions. Hier, le comité américain a remis des vivres aux habitants : 125 grammes de beurre (qui ressemble plus à de la graisse), 1 œuf pour 4 personnes, du pain de seigle et de froment. Les lensois fabriquent leur « pâté de guerre » : une mixture de riz, d’oignons, de thym et de saindoux !

   Chaque jour voit s’abattre sur la ville ces instruments de mort. La semaine dernière, 17 obus sont tombés dans le cimetière. Les monuments sont éventrés, les croix arrachées, des cercueils surnagent dans les caveaux inondés.

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   Le canal tout proche est obstrué de débris et encombré de carcasses de péniches abandonnées en toute hâte par les mariniers.

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  Lens est une ville fermée interdite aux étrangers, une ville de garnison. Les allemands ont reçu la semaine dernière des renforts venus de l’arrière. Pour les loger, ils ont réquisitionné des chambres chez l’habitant.

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  Le temps est gris, il fait froid, la température est tombée jusque moins 14°. Il ne se passe pas un jour sans qu’on entende le canon. Pourtant, en ce 11 janvier 1917, la ville semble calme, trop calme …. Pas un obus, pas un tir d’artillerie depuis deux jours. Vers 5 heures du soir, alors que la nuit tombe, des soldats allemands se regroupent et semblent vouloir se rendre sur le front.

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   Tout à coup, une avalanche d’obus ! Il en tombe en cascade jusque minuit. Les lensois sont terrés chez eux, ou dans ce qu’il reste du « chez eux », sans électricité, sans chauffage. Le peu de charbon qui restait dans les caves a été réquisitionné par les allemands, cette cave : le meilleur refuge.

  C’est le bombardement le plus puissant depuis le début de la guerre. Il tombera plus de 100 obus sur la ville. Par miracle, il n’y aura pas de victimes civiles. Chez les militaires allemands, on ne sait pas ! Les occupants ne communiquent jamais ce genre d’information.

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  Les troupes anglaises tirent de Calonne. Ils utilisent des obus à balles, des « shrapnel », qui en explosant envoient une multitude de projectiles sur l’objectif. De Loos, arrivent des obus énormes dont un seul peut écraser une maison entière. Il en tombe principalement entre le boulevard des Ecoles (boulevard Basly) et la mairie. Les grandes écoles ne sont plus que ruines.

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  Les obus atteignent l’église Saint Léger déjà bien mal en point et font s’écrouler un peu plus les pierres des murs. Rue du Wetz, il ne reste plus une maison debout. Rue de la Fonderie, il ne reste rien non plus du château Spriet.

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   Pas très loin, la gare n’est plus qu’un squelette de pierre et de bois.

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  Rue Diderot, les maisons voisines de celle d’Elie Reumaux ont reçu des « shrapnel » qui ont traversé les habitations du grenier au sous-sol, brisant tout sur leur passage. A l’hospice, cinq gros obus sont tombés sur les chambres quelques instants seulement après que les religieuses n’aient eu le temps de descendre les malades dans les caves. La moitié de l’hôpital est détruite. Un autre obus est tombé sur l’école privée de la rue de l’hospice éventrant toute le bâtiment et le réduisant à un tas de ruines.

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   La maison d’Ernest Cuvelette, rue de Douai (rue de Varsovie aujourd’hui) a également reçu un obus qui a laissé devant la porte un trou de 4,50 m de diamètre et de 3,5 mètres de profondeur. Les maisons voisines n’ont plus ni portes, ni fenêtres, ni toiture … Les rues du Chapitre (avenue Van Pelt) et Froissard sont jonchées de pierres, de bois, de débris provenant de ce qu’étaient encore hier des maisons. Le lendemain matin, des cris attirent les hommes qui déblaient : ils proviennent d’une dame réfugiée dans une cave qu’il faut extraire des décombres.

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  Les lensois nettoient, ramassent, réparent ce qui peut encore l’être, sauvent l’indispensable mais personne ne se plaint. Malgré leurs malheurs, ils applaudissent aux effets des bombardements, même s’ils en sont les victimes. Pour eux, ces obus qu’ils prennent sur la tête, qui détruisent leurs maisons, qui tuent leurs enfants sont signes d’une offensive donc d’un espoir prochain de libération.

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   Le lendemain, un communiqué anglais annoncera : « les positions allemandes ont été bombardées avec efficacité au nord-ouest de Lens ».

   A 5 heures, il n’y a plus âme qui vive dans les rues, le couvre-feu oblige les lensois à de nouveau se terrer pour la nuit. On apprend que les habitants de Liévin vont être évacués. Qu’en sera-t-il des lensois ?

  Il faudra encore subir les affres de la guerre pendant 3 mois avant que la ville de Lens ne soit à son tour vidée de ses habitants.

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   Pour beaucoup de lensois, les colonies de vacances de Grossouvre créées par le Docteur Schaffner en 1949 sont restées ancrées dans les mémoires tant ils y ont passé d’excellents moments. Pour les enfants des corons que nous étions, 3 semaines dans ce ‘village Berrichon, entre Nevers et Bourges et pas loin de Vierzon’ (comme disait la chanson qui servait d’hymne à la colo) étaient synonymes de joies, d’air pur mais aussi de vie en société. Dès 6 ans, on mangeait ensemble, on jouait ensemble, on se lavait ensemble, on dormait ensemble, on nageait ensemble, on chantait ensemble … On apprenait à respecter l’autre.

   Voici quelques photos envoyées par les lecteurs du blog. Toutes n’y sont pas …. Il faudra pour voir l’ensemble attendre l’organisation d’une exposition sur la colonie à Lens. Espérons que ce soit pour bientôt.

   Merci à tous ceux qui m’ont fait parvenir ces documents, notamment MM. Jean Pierre Lemaire, ancien directeur, Maurice Devos, Roland Duhoux, Yves Pot, Wladyslas Motyl, Fabrice Mrugala et Mmes Anne Petit et Martine Meunier.

  Si vous aussi possédez des photos ou documents sur cette colonie de la ville de Lens, vous pouvez me contacter à cette adresse : lensois.normand@sfr.fr

  Volontairement, je n’accompagne pas ces images de commentaires. Elles ne sont pas non plus classées par date. A vous de retrouver l’année et peut-être vous remémorer quelques visages.

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1962Colons 1Colons 7Fabrice Mrugala1956-07 - Danielle Derwey (croix bleue) à Grossouvreyves pot

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   A la fin du 19ème siècle, la maison des frères Eugène et Édouard Stoltz de Paris construisit un orgue pour l’élise Saint Léger. La maison des frères Stoltz possédait une réputation internationale et a livré des orgues en Espagne, au Royaume-Uni et même à Cuba, au Pérou ou en Syrie. Après le décès d’Édouard en 1897, son frère a continué l’activité de la maison jusqu’en 1910.

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   L’orgue se trouvait dans la tribune au dessus du porche de l’entrée de l’église. Le buffet qui l’abritait était de style Louis XV. Il comportait à de part et d’autre deux parties rondes supportées par des consoles sculptées et surmontées d’un ange haut de 1,25 m. La partie centrale était terminée par une coupole surmontée d’un ange de 2m de haut, sonnant de la trompette.

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   Comme toute l’église, l’orgue ne fut plus que ruines à la fin de la Première Guerre Mondiale.

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  A la fin du conflit, il fallu d’abord savoir si l’église serait reconstruite. Une bonne partie des élus du conseil municipal y étaient opposés. Le 17 juin 1921, le pouvoir de persuasion d’Emile Basly (pourtant très anticlérical) fait que le Conseil Municipal vote à une très faible majorité une résolution permettant de lancer le dossier.

   Le 24 mai 1926, Eugène Julien, l’évêque d’Arras procédait à l’inauguration de la nouvelle église Saint Léger. En avril 1930, l’église inaugure son nouvel orgue à transmission pneumatique. Il a été construit par le facteur d’orgue Eloy Coupleux de Lille et financé par les fonds reçus pour les dommages de guerre.

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   Au lendemain de la Grande Guerre, l’usine des frères Coupleux produit à Tourcoing des orgues à tuyaux destinés aux paroisses reconstruisant leurs églises. De l’association d’Eloy Coupleux avec Armand Givelet naîtra le premier orgue électronique de l’histoire.

   Mais l’orgue de l’église de Lens à transmission pneumatique n’est pas d’excellente qualité. Il donna très vite des signes de fatigue et dut être remplacé après la seconde guerre mondiale.

  Le nouvel orgue installé en 1948 par la manufacture des Grandes Orgues Ruche-Guironnet de Lyon fut reconstruit totalement mais en récupérant les tuyaux de bois provenant du précédent. Bien que la console fût impressionnante avec ses 56 registres (ensemble des jeux que choisit l’organiste en fonction du morceau qu’il veut interpréter), l’instrument ne comportait que peu de jeux réels pour les basses et des tuyaux de façade restaient muets. Au début des années 1980, la transmission électropneumatique tomba en panne et l’instrument ne put émettre le moindre son.

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   En 1984, « l’association pour le développement, la promotion et la rénovation de l’orgue de Lens » fut crée pour acheter un nouvel instrument. Elle comptait 150 membres et organisait des concerts, des expos, des excursions afin de trouver des fonds. M. Christian Daubresse, adjoint à la Culture à la mairie de Lens, accepta d’aider l’association à hauteur de 150 000 francs à condition de pouvoir utiliser également l’orgue à l’occasion de concerts présentés par la municipalité. C’est le projet de Michel Garnier, facteur d’orgue à Lumbres qui fut accepté après une étude approfondie qui a tenu compte de l’acoustique de l’église. La position dans la tribune ne donnant pas satisfaction, le nouvel orgue fut installé dans le chœur.

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  Pourtant, lorsqu’on lève le nez vers la tribune, on y aperçoit des tuyaux qui laissent croire qu’il y a un second orgue dans l’église. En réalité, les tuyaux de la tribune sont faux et uniquement décoratifs.

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   Après 18 mois de travaux et d’installation, le dimanche 23 octobre 1988, l’orgue est inauguré à l’occasion d’un concert d’André Isoir.

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   D’autres concerts prestigieux suivirent jusqu’à ce que, petit à petit, faute d’entretien, la santé de l’orgue décline : fuites d’air, impossibilité d’utiliser certains jeux, soucis mécaniques comme les pédales qui restent coincées, bruits divers masquant parfois la musique…

  En 2015, l’attention attirée par « l’association Renaissance de l’Orgue de l’église Saint Léger de Lens » présidée pat M. Sébastien Noël, la municipalité, avec l’aide du Département du Pas-de-Calais, finance une partie des 102 679 euros nécessaires à la remise en état de l’instrument et fait appel à la Fondation du Patrimoine afin de lancer une campagne de soutien. La ville conclu un marché avec Quentin Requier, facteur d’orgue à Longuenesse près de Saint-Omer, pour effectuer des travaux de remise en état.

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   Le démontage de l’orgue débute le 1er octobre 2015 et un an jour pour jour plus tard, le nouvel instrument est inauguré lors d’un concert assuré par Olivier Latry, organiste à Notre-Dame de Paris originaire de Boulogne-sur-Mer avec un programme spécialement conçu pour exploiter les ressources exceptionnelles de ce patrimoine lensois.

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   Outre son utilisation religieuse, l’orgue sera utilisé dans le cadre de la saison culturelle de la ville. Des concerts sont déjà programmés pour la fin de cette année. L’orgue sera également utilisé à des fins pédagogiques pour les enfants de l’école de musique municipale.

 


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   J’avais lu dans un article de presse des années 70 que le nom de Taradéruze donné au géant de Lens provenait d’une histoire selon laquelle, sa tante Sophie Bouboute l’aurait ainsi prévenu lorsqu’il lui a fait part de son intention de prendre épouse : « Si té fais cha, tchiot, t’aras des ruzes » (Si tu fais ça, mon petit, tu auras des malheurs).

  Un autre article parlait d’un roman introuvable de nos jours faisant état d’un mineur qui voulait appeler son fils Taradéruze car il avait lui-même eu des malheurs dans sa vie et qu’il voulait ainsi prévenir son fils des risques à venir.

  Hé bien, ce roman introuvable, je l’ai entre les mains grâce à mon ami Richard Pisula, un lensois ‘pur souche’ lui aussi exilé. Ce livre s’intitule ‘Pays Noir’, a été écrit par Jean Pierre Barrou aux éditions de la Lys de Vendin-le-Vieil en 1942. Il raconte la vie des mineurs et de leurs familles dans la première moitié du 20ème siècle dans la région lensoise.

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   L’un des personnages se nomme Isidore Pochet. Trente ans, fils et petit fils de mineur, Isidore, surnommé par tous « Zidore » est l’époux de Sophie Floquet, également fille de mineur. D’un surnom issu de ses grands parents, cette dame est appelée par tous dans le coron « Sophie Bouboute ». La voici donc notre Sophie Bouboute de la légende !!!

  Zidore aimait les bistouilles, les pintes et le canons de rouge. Sophie allait souvent le rechercher à l’estaminet pour le ramener en le tirant par l’oreille ! Cela n’empêcha pas Sophie de se retrouver enceinte.

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  Zidore, en annonçant la nouvelle aux copains du café ajouta « Je l’appellerai Taradéruze ». Devant l’étonnement de ses partenaires de boisson, il répondit : « Je n’d’ai eu, mi, des ruzes d’pis que j’sus au monte. I n’d’ara aussi. Autant que je l’prévienne tout d’suite ! » (J’en ai eu, moi, des problèmes depuis que je suis venu au monde. Il en aura aussi. Autant que je le prévienne tout de suite).

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  Sauf que Sophie Bouboute et sa mère Julie, la femme la plus haïe au monde par Zidore, en avaient décidé autrement et que pour elles le gamin ne pourrait porter que le prénom de son grand père maternel : Fernand.

   Quelques pages plus tard, l’enfant est né. Zidore se rend à la mairie en compagnie de son copain de chopine Marius non sans faire de nombreuses escales alcoolisées. A l’employé de mairie qui lui demande le prénom choisi, il répond sans hésiter « Taradéruze ». Le fonctionnaire, affirmant que ce prénom n’étant pas dans la liste des patronymes autorisés, demande à Zidore si son épouse n’en a pas choisi un autre. Zidore rétorque « Si, mais j’m’in rappelle pus ! ».

  C’est alors qu’intervient Marius qui propose d’appeler l’enfant comme lui. Ce fut donc « Marius Pochet » qui figura sur le registre des naissances.

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  Apprenant cela lors du retour de son époux bien éméché, Sophie Bouboute se mit dans une colère monstre. Ce fut finalement la belle-mère qui trouva la solution : puisqu’aucun des deux parents ne voulaient prénommer leur fils Marius, Sophie Bouboute l’appellera toujours Fernand et Zidore «Taradéruze».

   Voici donc la véritable origine du nom de notre géant lensois. Certainement que l’un des membres du Comité du Centre-ville connaissait ce roman pour en 1956 proposer pour lui le nom devenu aujourd’hui célèbre de TARADERUZE.

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