Le 16 février 1931, à l’initiative d’Alfred Maës, Président du Conseil d’Administration, la Caisse de Secours des Ouvriers et Employés des Mines de Lens dispose d’un nouveau dispensaire ultra-moderne. Il offre aux mineurs et à leur famille une médecine gratuite dont tous les composants sont réunis en un seul lieu.
Ce grand édifice est situé entre les rue Eugène Bar et le Boulevard Basly sur un emplacement acheté à la ville. Il comprend un hall d’accueil spacieux, une pharmacie, des laboratoires d’analyse, des salles de radiologie, des cabinets de médecin généraliste et spécialiste, des salles de soins pour les infirmières, des appartements, une grande salle de réception, le bureau d’Alfred Maës et un garage avec des véhicules d’intervention.
Grâce aux photos transmises par Catherine, faisons une petite visite de ce dispensaire. Elle rappellera certainement de nombreux souvenirs aux plus anciens. Une occasion aussi de voir quel était le matériel médical de l’époque.
Alfred Maës pose en compagnie du personnel qui semble savoir s’amuser :
Le bâtiment a été acquis par la Ville de Lens à la Société de Secours Minière en 1970 (conseil municipal du 23 octobre 1970). La dénomination Centre Léon Jouhaux date de 1975 :
Aujourd’hui, le propriétaire de ce bâtiment est Pas-de-Calais Habitat (un acte notarié a été signé en 2010 entre la Ville de Lens et Pas-de-Calais Habitat pour la cession de ce bâtiment). Il est occupé par des associations pour leurs permanences et réunions (une convention a été signée entre la Ville et Pas-de-Calais Habitat pour une mise à disposition provisoire des locaux permettant pour quelque temps encore de continuer une partie des activités associatives ayant lieu dans les salles du centre Jouhaux : Planning familial, chorale lensoise, etc…). (Merci à Aurélie David pour ces précisions)
Ceci ne se passe pas à Lens mais à Liévin, ville de mon ami Christian qui m’a signalé ce fait. Voici une photo issue de Google Earth du Rond Point Sainte Barbe à Liévin :
Devant le chevalet de la fosse 3 des Mines de Lens de la cité Saint-Amé (lieu de la dernière grande catastrophe minière du bassin en 1974) se trouve ce monument. Situé sur le Rond-Point Sainte-Barbe, le Mémorial National «Hommage aux mineurs» est l’oeuvre du sculpteur hongrois Ferenc Nagy.
Il a été officiellement inauguré le 27 décembre 1994 à l’occasion du 20ème anniversaire de la catastrophe de Saint-Amé. Sa réalisation a fait l’objet d’une souscription publique. Des milliers d’anonymes ont ainsi participé au financement de ce mémorial pour rendre hommage au peuple de la mine.
C’est beau de se souvenir des sacrifices de nos anciens et d’en conserver le souvenir avec ce genre de sculpture.
Mais quand on en fait ça :
On ne peut être que scandalisé par le manque de respect de cette entreprise. Les publicistes aujourd’hui ne travaillent que pour que l’on parle de leur produit quelques soit le moyen utilisé.
Ce serait bien que nos élus interviennent rapidement pour faire retirer cette publicité et que le propriétaire de cette entreprise présente ses excuses à tous ceux qui ont souffert du dur travail de mineur.
La première foire commerciale de Lens a lieu du 19 au 30 juin 1937. Elle est organisé grâce à une subvention du Comité d’Action rattaché à la Loterie des Régions Libérées (créé après la première guerre mondiale). La municipalité lensoise, dirigée par Alfred Maës, avait décidé que l’utilisation de cette subvention irait à une grande fête populaire pour tous les lensois et dont bénéficieraient les commerçants et artisans locaux.
Dans une agglomération de 280 000 habitants à l’époque, la Foire de Lens ne peut que réussir. Un comité d’organisation est aussitôt formé. L’une de ses premières tâches est la création de l’affiche.
Le mineur dessiné sur un fond représentant l’industrie minière symbolise la force et la prospérité qui commence à renaître avec l’amélioration de la production charbonnière.
Tout de suite, le nombre de volontaires pour participer à l’organisation de cette foire engendre des difficultés. Pour répondre à cela, un Conseil d’Administration est constitué. Le Président en est M. Clotaire Dengreville, Adjoint au Maire, il est assisté de MM. Pullemulle, Allix, Fauvet, Delcourt. Ce Conseil désigne comme Commissaire Général Edmond Buridan, garagiste sur le Boulevard Basly.
Aidée par Alfred Maës et la ville de Lens ainsi que par la Compagnie des Mines dirigée par M. Maxime Bucher, l’organisation est rapidement au point : le choix des exposants et du programme de la quinzaine sont ainsi déterminés.
Le samedi 19 juin 1937, à 14 heures, la Première Foire Commerciale de Lens ouvre ses portes sur la Place de la République.
Aussitôt, les visiteurs affluent de tout le bassin minier. A 15h00, M. Allix procéde au couronnement de la Reine de la Foire, Yolande Aubry et de ses demoiselles d’honneur, Louison Montois et Florence Dehoucq. Deux heures plus tard, c’est la réception officielle par les organisateurs de MM. Alfred Maës, Député Maire de Lens et Paul Sion, son adjoint également Député.
Ces personnalités accompagnent la Reine et ses dauphines dans une visite de la foire, s’arrêtèrent devant chaque stand et échangent quelques paroles avec les exposants. Le Maire félicite particulièrement les élèves de l’école primaire supérieure de Lens et leur directeur, M. Lucas.
Le dimanche 20 juin, Alfred Maës et M. Bailly, sous-préfet de Béthune remplaçant le ministre du Travail Lebas, retenu à Paris par les évènements, procèdent à l’inauguration officielle de la Foire.
Chaque jour voit une animation différente. Après les concerts des Harmonies de Billy Montigny et des Mines de Lens le dimanche, le lundi 21 sont organisés: une course cycliste, ‘Le Grand Prix de la Foire’ qui est remporté par un lensois nommé Thain, le tirage au sort de la tombola de la Société de Secours Mutuels, des représentations de la ‘Société des Ecossais de Noeux les Mines’ et, pour finir, un concert de l’harmonie Ouvrière Municipale.
Le mardi 22 est consacré à la colombophilie, ‘sport’ très en vogue dans le pays minier. Les ‘coulonneux’ lâchent des milliers de pigeons dans le ciel lensois.
Mercredi 23 : on a déjà dépassé les 30 000 visiteurs depuis l’ouverture. Ce soir là, c’est la Symphonie Accordéoniste Ouvrière Lensoise qui donne l’aubade. Le lendemain jeudi, comme il n’y a pas d’école, c’est le jour des enfants : théâtre de marionnettes, clowns, jeux et gonflage de ballon que chaque enfant, après l’avoir étiqueté à son nom, laisse s’envoler dans le ciel bleu de Lens.
Autre activité de l’époque le vendredi 25 : la gallophilie. Ce mot étrange évoquant plus une maladie qu’une distraction désigne en réalité les combats de … coqs, très populaires à l’époque. Sur la brochure relatant la foire, il est même écrit : ‘Un massacre général termina les concours’; concours qui est remporté par M. Eugène Hette de Lens dont le coq est aussitôt surnommé ‘Le Massacreur’.
Retour au calme le samedi avec le concert de la Société Philharmonique Lensoise et les démonstrations sportives de la société ‘L’Espérance’ de Harnes.
Le dimanche 27 est consacré à l’amitié franco-polonaise en présence de M. Matusinski, Consul de Pologne à Lille : de nombreuses sociétés polonaises participent au défilé en ville, au dépôt de gerbes au Monuments aux Morts et au grand banquet avant d’animer l’après midi avec des ballets, spectacles, chants, concerts et exercices acrobatiques. Parallèlement, une grande course motocycliste organisée par le Moto Club Lensois regroupe plus de 250 concurrents.
Lundi 28 : la compagnies d’acteurs comiques ‘Les Intimes de Beuvry’ animent la journée de leurs spectacles burlesques. Le soir, c’est la société de ‘La Jeunesse de Loison’ qui donne un grand concert devant un public nombreux.
Mardi 29 : ‘Faite chauffer les cartes’ : la journée entière est consacrée à un immense concourt de manille dans la salle des Fêtes de la Foire.
Le lendemain arrive la journée de clôture. La fête se termine en apothéose avec la passage du Tour de France près de la foire (Place Jean Jaurès), un grand gala de boxe, un concert de l’Harmonie des Enfants de Lens et l’annonce du résultat du grand concours photographique.
Le soir, une grande fête de nuit termina le programme des festivités.
La Foire Commerciale eut lieu également en 1938, du 30 avril au 12 mai et du 29 avril au 14 mai 1939. L’affiche reprit la même image lors de chaque édition. La foire fut interrompue en 1940 pour les raisons que l’on connait.
En 1939, un bureau temporaire philatéliste fut ouvert avec un cachet postal spécifique à la foire.