Auguste BEHAL
AUGUSTE BEHAL
Auguste Béhal fut un chimiste remarquable. Son nom restera attaché à l'essor prodigieux que cette science connaît .' (Alfred Buquet 'Lens-son passé, ses houillères' 1950 )
Lens ne compte qu'un peu plus de 3000 habitants lorsque nait le 29 mars 1859 dans une famille de cultivateurs et marchands d'engrais habitant rue de la Paix, Auguste Béhal.
Il est scolarisé dans une école laïque privée jusqu'à neuf ans puis éduqué par un oncle à Saverne puis à Béthune jusqu'en 1873, année où il revient à Lens. Il obtient son certificat de grammaire deux ans plus tard.
En novembre 1875, il entre en stage chez Alfred Wagon, pharmacien Boulevard des Écoles à Lens (et futur maire de la ville). Ce dernier, trouvant son stagiaire particulièrement doué pour la chimie, décide de parfaire son éducation allant même jusqu’à lui conseiller d'accomplir sa troisième année de stage dans d'autres officines à Saint Omer, Lille et même Paris.
À l’automne 1878, il part à Alençon accomplir son service militaire d'un an au 11e Bataillon de chasseurs à pied. Libéré le 8 novembre 1879, Auguste Béhal s’inscrit à l’École supérieure de pharmacie de Paris. Dès la première année, il est reçu premier sur quarante-six candidats au concours d’internat.
Il décide d'effectuer son internat à l'hôpital de la Pitié à Paris où il se lie d’amitié avec Léon Grignard, un autre célèbre savant. Il choisit définitivement la chimie et mène de front des recherches en laboratoire et ses études secondaires. Il est récompensé en 1882 et 1884 de la médaille d’argent des hôpitaux, puis de la médaille d’or en 1885 pendant qu'il obtient à la même époque son baccalauréat en 1884 et sa licence ès sciences l'année suivante.
En 1886, alors qu'il publie les résultats de ses premiers travaux, il prend la tête d'un mouvement contestataire qui va pousser le directeur de l'Ecole Supérieur de Pharmacie à démissionner et à se faire remplacer par Léon Grignard.
La même année, il est reçu au concours de pharmacien des hôpitaux obtient enfin le diplôme de pharmacien de première classe. Il est nommé d'abord à Bichat puis à l'hôpital du Midi où il ouvre des laboratoires.
Ayant soutenu en 1888 sa thèse de doctorat en sciences, il est brillamment reçu au concours de l’agrégation et est nommé que pour cinq ans professeur agrégé à l'Ecole de Pharmacie de Paris.
Prenant parti en 1898 pour l'officier condamné à tord dans l'affaire Dreyfus, il provoque l’hostilité des étudiants et la direction de l’École de Pharmacie se sépare de lui.
Il devient alors Maître de conférences de chimie organique à la Sorbonne jusqu’en 1901, date à laquelle il retourne enseigner à l’École supérieure de Pharmacie de Paris. Il accède en 1908, à la chaire de chimie organique de l’École, qu’il conserve jusqu’à sa retraite, en 1934 quand il est nommé professeur honoraire.
Dans son laboratoire, il reçoit de nombreux élèves parmi lesquels de jeunes et brillants lensois qui deviendront aussi de grands chercheurs : Amand Valeur (avec qui il écrit son Traité de chimie organique), Raymond Delaby et André Detoeuf.
Après la déclaration de guerre en 1914, il est chargé par le gouvernement de diriger l'Office des produits chimiques chargé de la production et de la répartition de l’industrie chimique française. Valeur, Delaby et André Detoeuf collaborent à l'Office.
En 1921, il entre à l'Académie des Sciences et devient en 1922 président de la Société Chimique française qui lui décerne la médaille d'or en 1933 et le nomme président d'honneur lors de son départ à la retraite en 1934. Il continue cependant à assister aux séances de l'Académie des Sciences dont il est nommé président en 1939.
Le 2 février 1941, affaibli par la maladie et par une exode de 6 mois, il décède à l'âge de 82 ans dans sa maison de Mennecy (Essone) où il sera inhumé.
Dès 1904, il avait été fait Chevalier de la Légion d'Honneur puis Officier le 5 juin 1910, Commandeur le 1er février 1919 et enfin Grand Officier le 9 août 1929.
Le 31 juillet 1964, le Conseil Municipal de Lens décide de donner le nom d'Auguste Béhal au lycée technique ouvet quelques années auparavant.
En 1991, une grande cérémonie a lieu à Mennecy à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort et à Lens, une oblitération spéciale est émise à l'occasion du 30ème Congrès Philatélique du Nord-Pas de Calais. C'est la même année qu'est publié le livre de Nicole Duchon et Jean Lebert 'Auguste Béhal, de Lens à Mennecy' aux Editions Presse-Amattéis.
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