En 1720 est découvert à Fresnes sur Escaut une veine de charbon de 4 pieds à 35 toises de profondeur.
C'est à Fresnes-sur-Escaut que Jacques Mathieu et son équipe de
mineurs venus de Charleroi découvrirent, le 3 février 1720, une veine de
charbon maigre de quatre pieds d'épaisseur (a peu près 1,20 m), à 35
toises de profondeur (70 m). Cette découverte justifiait les années de
recherche entreprise, dés 1716, sur l'initiative du Vicomte Jacques
Désandrouin, propriétaire d'un château dans cette localité, de Nicolas
Désaubois, un bourgeois de Condé sur Escaut, et de Pierre Taffin.
Ceux-ci avaient créé, avec une permission particulière du Roi, une
société de prospection. La veille de Noël 1720, une planche du cuvelage
formant le puits céda sous la pression des eaux ; les travaux furent
submergés. Deux autres puits furent creusés, appelés comme le premier
"Jeanne Colard", du nom de la propriétaire de la pâture où ils se
trouvaient. Le charbon de Fresnes, maigre et sulfureux, n'était pas apte
à tous les usages.
On continua donc activement la prospection afin
de trouver un charbon propre tout aussi bien au chauffage domestique
qu'aux usines. Ces travaux furent longtemps inutiles et leur coût
incitait Désandrouin et ses associés à tout abandonner. Une ultime
recherche fut néanmoins entreprise, à Anzin, au lieu dit le Pavé de
Condé. On y découvrit enfin, le 24 juin 1734, une veine de charbon gras
de bonne qualité. De 1716 à 1735, 35 puits avaient été creusés à grands
frais. Récompensés de leur obstination, Désandrouin et ses associés
purent enfin équiper leurs puits, faire venir de la main-d'œuvre, en
particulier des mineurs de Charleroi. Ils développèrent l'emploi de la
machine à vapeur, appelée à I'époque machine à feu, qui fut utilisée,
pour la première fois en France, pour I'épuisement des eaux du puits dit
des "Petites Fosses" à Fresnes.
1757 : La Compagnie d'Anzin
La compagnie fut
constituée le 19 novembre 1757, au château de Condé-sur-I'Escaut, par le
Vicomte Désandrouin, Pierre Taffin, le Marquis de Cernay, sous I'égide
du Prince de Croy. Trente ans plus tard, en 1789, elle employait déjà 4
000 ouvriers qui, à partir d'une quarantaine de puits, extrayaient
annuellement 280 000 tonnes de char-bon. D'autres concessions avaient
été accordées entre temps, d'autres compagnies créées, celles d'Aniche,
de Douchy, de Vicoigne. Sur les chemins conduisant à I'Escaut, on
croisait les attelages chargés de charbon. Les bateliers de Condé, de
Cambrai ravitaillaient de leurs péniches toute la Flandre et l'Artois.
Au
début du XIXe siècle, après plusieurs années de violences et
d'insécurité, les mines du Nord bénéficient tout à la fois de l'appui de
I'Etat et des techniques nouvelles qui décuplent leurs moyens. La loi
de 1810 institue la propriété perpétuelle des concessions. Elle ne sera
remise en cause qu'en 1919. L'exploitation d'une mine requiert des
moyens importants. Dorénavant, le découvreur d'un gisement n'est assuré
d'obtenir la permission d'exploiter que s'il présente des garanties
qu'en pratique seules des sociétés de capitaux sont en mesure de réunir.
De la Scarpe à I'Escaut, onze sociétés se partagent, dans le Nord, des concessions plus ou moins fructueuses. On n'a pas abandonné la recherche de nouveaux gisements
Seulement celle-ci est demeurée vaine tout simplement parce qu'elle a
été engagée dans la région d'Arras Doullens, dans le droit prolongement
du bassin minier de Belgique et du Valenciennois. En 1841, tout à fait
par hasard, lors d'une recherche d'eau dans le parc de Mme de Clerck, à
Oignies, on décèle de la houille. En 1847, un sondage effectué par
M. Soyez à I'Escarpelle, près de Douai, confirme la prolongation du
gisement au Nord-Ouest, en direction de Béthune.
La conquête de
l'Ouest ne s'arrêtera plus désormais qu'aux Collines de l'Artois,
définissant rapidement les limites du bassin du Pas-de-Calais qui, bien
que plus profond, sera appelé à devenir en moins de trente ans le
premier producteur de charbon français. Bientôt les terrils, les puits,
les usines et les cités se succéderont de la frontière belge à Ligny les
aire, créant, sur 120 km de long, un paysage urbain et industriel
nouveau vers lequel convergent des dizaines de milliers d'hommes de
toutes origines.
En 1840, les compagnies du Nord employaient moins de
9 000 ouvriers. En 1900, ils sont déjà 85 000, dans I'ensemble du
bassin, à franchir chaque jour les grilles des fosses pour extraire plus
de 20 millions de tonnes de houille. Parfois au prix de leur vie : en
1906, la catastrophe de Courrières, causée par un coup de poussière, qui fit 1099 victimes, endeuilla le bassin minier et toute la corporation.
Le
bassin du Nord Pas-de-Calais allait poursuivre son développement
jusqu'à la première guerre mondiale : en 1913, 130 000 mineurs
produisaient déjà 27,4 millions de tonnes, un tiers de la production
française de charbon.
31 août 1914 : une patrouille allemande arrive devant I'Hôtel de Ville de Lens. C'est le début de la première guerre mondiale.
31 août 1914 : une patrouille allemande arrive devant I'Hôtel de
Ville de Lens. C'est le début de la première guerre mondiale. Dès le
mois d'octobre, une ligne de tranchées traverse le bassin. Les mines
occupées, à l'Est d'une ligne Arras-Béthune, très vite endommagées par
les bombardements, connaissent une extraction très ralentie avant d'être
complètement détruites par les Allemands à la fin de la guerre. Les
mines non occupées assurent, quant à elles, malgré les bombardements
continuels, une production record pour répondre aux besoins du pays. La
production passe, à Nœux, de 4 000 tonnes par jour en 1913 a 5 000
tonnes en 1915, puis 9 000 tonnes en 1918.
Les conséquences de la
guerre sont partout dramatiques. D'innombrables séquelles d'une lutte
sans merci attestent l'âpreté des combats. Au, fond, 100 millions de
mètres cubes d'eau, soit le débit de la Seine à Paris durant trois mois
d'été ont inonde des milliers de kilomètres de galeries désormais
inaccessibles. En surface, dans 103 fosses sinistrées, règnent la
désolation et le chaos. Au milieu des ferrailles déchiquetées, des
cratères remplis d'eau et de débris divers sont le plus souvent les
témoignages dérisoires de la présence des puits et des chevalements qui
étaient, quelques années auparavant, les symboles de la vitalité
industrielle de la région.
La production de houille qui était
supérieure à 27 millions de tonnes à la déclaration de la guerre
n'atteindra pas 8 millions de tonnes en 1918.
En 1919, le charbon
manque. On répare, on installe des équipements, des chevalements
provisoires. On fait aussi largement appel à la main-d'œuvre immigrée,
principalement polonaise.
Le bassin du Nord-Pas-de-Calais se relève de ses ruines.
Dès 1925, on peut considérer la reconstruction comme terminée.
Coupé en deux par un front qui se stabilisa entre Arras et Béthune, théâtre de très violents affrontements, le bassin du Nord-Pas-de-Calais ne se releva de ses ruines que plusieurs années après la fin de la première guerre mondiale. Au prix d'un important effort de reconstruction et le renfort de 70 000 mineurs polonais, les fosses de l'est, qui avaient été noyées par les exploitants avant l'arrivée des troupes allemandes, purent reprendre leur activité après dix années de sommeil.
Dès 1925, on peut considérer comme terminée la reconstruction de
I'ensemble des installations des mines du Nord-Pas-de-Calais qui
retrouvent leurs potentiels de production d'avant -guerre. C'est en 1930
qu'elles atteignent le niveau record jamais égalé de 35 millions de
tonnes, soit 67% de la production nationale.
L'outillage est
modernisé, le marteau-piqueur à air comprimé, en particulier, remplace
le pic traditionnel pour I'abattage. L'énergie est désormais massivement
utilisée dans les chantiers souterrains ou au jour. En 1913, il
existait dans le Bassin trois centrales thermiques, à Bully-les-Mines,
Pont-à-Vendin et Gosnay. En 1930, elles sont au nombre de 21,
représentant une puissance installée de 980 000 KW.
Jusqu'alors, le gaz provenant de la carbonisation de la houille dans les batteries de fours à coke était pratiquement inexploité, hormis pour le chauffage. A partir de 1925, à la suite des recherches de Georges Claude sur la fabrication de l'ammoniac, il deviendra l'élément privilégié d'une puissante industrie de synthèse, la carbochimie, dont le Nord Pas-de-Calais avec plus particulièrement la Compagnie de Béthune et son complexe de Mazingarbe est le berceau.
Mais la crise économique des années 30 ne devait pas ménager l'industrie charbonnière et, malgré les progrès de rendement (1 250 kg en 1936) et les efforts de modernisation et de restructuration menés par les 18 compagnies minières réunies au sein du Groupement des Houillères, la production commença à décliner. A la veille de la seconde guerre-mondiale, le bassin produisait 32 millions de tonnes de charbon, 60% de la production et 40% de la consommation nationales. Ses cokeries fournissaient les 3/5 du coke français. Lorsque survint la guerre, 150 000 mineurs et 500 000 ouvriers et ouvrières de toutes professions travaillaient à renforcer la puissance économique de leur région.
Pendant les cinq années de guerre et d'occupation, toute l'activité minière se figea. Aucun investissement ne fut réalisé, les outils gérés par l'occupant ne furent pas entretenus et les mineurs, qui effectuaient leurs tâches sans zèle, déclenchèrent une grande grève patriotique en mai-juin 1941. A la libération, l'outil de travail était entièrement détérioré, tout était à nouveau à remettre en état.
Moins de trois mois après les derniers combats de la Libération, l'ordonnance du 13 décembre 1944 crée, à partir des 18 compagnies initiales...
Moins de trois mois après les derniers combats de la Libération, l'ordonnance du 13 décembre 1944 crée, à partir des 18 compagnies initiales, les Houillères Nationales du Nord et du Pas-de-Calais. La loi de nationalisation, le 17 mai 1946, leur donne pour nom Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais, établissement public à caractère industriel et commercial. Charbonnages de France et les autres Houillères de Bassin sont créés dans le même temps. Le statut du mineur institue le droit au logement et au chauffage gratuit.
Les dommages de guerre sont importants dans le Bassin. Le souvenir des 150 bombardements aériens qui détruisirent 30% des logements ouvriers existants en 1939 n'est pas effacé. II faut, à la Libération, non seulement relever la région de ses ruines, mais véritablement fournir l'énergie pour reconstruire le pays, à une époque où le charbon représente 86% de sa consommation.
Le sort de la France est entre tes mainsexplique-t-on aux mineurs appelés à gagner la Bataille du Charbon et à dépasser les 100 000 tonnes/jour. En 1947, les 220 000 mineurs du Bassin ont remonté la production à plus de 28 millions de tonnes. Sous l'impulsion du Commissariat au Plan, les Houillères vont entreprendre un programme ambitieux de modernisation. En moins de vingt ans le nombre de puits d'extraction passe de 114 à 40 sans diminution notable de la production. Les chantiers du fond sont progressivement mécanisés, des engins modernes, haveuses, rabots pour l'abattage, soutènements métalliques, améliorent les conditions de travail malgré le handicap d'un gisement difficile, aux veines étroites et capricieuses.
De 1950 à 1960, le Bassin connaît une période de modernisation et de gains de productivité. En 1952, le record de la période d'après guerre est enregistré : 97 000 mineurs extraient 29,4 millions de tonnes de charbon et le rendement atteint 1 228 kg notamment grâce à la mécanisation (installation des premiers rabots, scrapers et haveuses, mise en place de soutènements métalliques, électrification du fond). Pourtant, les résultats financiers, eux, se dégradent sous I'effet de la concurrence du pétrole et du gaz. L'Ouest du gisement, saigné par une exploitation intensive pendant la première guerre mondiale, s'épuise rapidement. Des puits sont fermés à Auchel, Nœux-les-Mines, Bully, Vendin, tandis que les stocks de produits invendus s'accumulent sur les carreaux des mines.
Les investissements de modernisation réalisés depuis la libération
n'ont en effet pas permis aux Houillères de se constituer la réserve
financière désormais indispensable pour affronter la nouvelle
concurrence du fioul et du gaz naturel. Rapidement les débouchés se
rétrécissent. En 1960 les bénéfices tombent à zéro et les stocks
s'accumulent sur les carreaux.
L'inquiétude gagne le pays minier.
La production et le rendement croissent régulièrement. Le rendement triple en vingt cinq ans et la production passe de 46,6 millions en 1945 à 58,9 millions en 1958. C'est l'année record de production charbonnière française.
Cependant se profile déjà le spectre de la récession. Le gouvernement
demande à Charbonnages de France une étude tendant à la réduction de
10% de sa capacité de production et à la fermeture des unités
déficitaires. En 1960 le plan Jeanneney prévoit une réduction de la
production nationale à 53 millions de tonnes pour 1965. La part du
charbon dans les besoins énergétiques diminue avec la montée en
puissance des énergies nouvelles. De 98% elle passe à moins de 50%.
Dans
les milieux politiques et économiques, on s'inquiète et on parle de la
nécessité pour l'industrie de s'approvisionner au meilleur prix, en
ouvrant largement les frontières à la concurrence.
En mars 1963
éclate une grève qui durera 35 jours. Ils sont 2 000 à manifester dans
la capitale, accueillis avec enthousiasme par les Parisiens, mais des
dizaines de milliers dans toute la France, pour ce qui sera le dernier
grand mouvement social des mineurs. Le pays tout entier, impressionné
par ce conflit prend conscience que les temps ont changé et que des
régions de vieille tradition industrielle, subissent à leur tour les
effets des transformations qui affectent l'ensemble de l'économie
française. Les « événements » de mai 68 arrêtent à nouveau l'activité
des mines. En décembre le plan Bettencourt prévoit de réduire la
production nationale à 25 millions de tonnes en 1975.
Le recul de la
production pose le problème crucial du maintien des emplois dans les
bassins miniers, d'autant que la mine était souvent le seul travail
disponible dans ces régions. En 1966, Charbonnages de France entreprend
une politique de conversion industrielle de ses bassins et crée la
SOFIREM pour la réindustrialisation des régions minières.
Les chocs
pétroliers de 1973 et 1979 laisse entrevoir un sursis pour le charbon.
En 1981, la gauche arrive au pouvoir et le gouvernement de Pierre Mauroy
décide la relance de l'activité charbonnière. Mais ce répit de courte
durée ne fera que retarder l'échéance d'une fin programmée. Le 25 avril
1983 à Lille, François Mitterrand annonce que la reconversion du bassin
du Nord-Pas-de-Calais a été décidée.
Le 21 décembre 1990, le siège du
10 d'Oignies, dernier puits en activité dans le Nord, arrête sa
production. Après 270 années d'exploitation et 2,4 milliards de tonnes
extraites, une page d'histoire se tourne.
Constatant la dégradation des résultats financiers, le gouvernement,
en 1960, a étudié un plan de régression de la production charbonnière et
demande l'arrêt de l'embauchage. Ceci provoque le mécontentement de la
corporation minière. En mars 1963, le pays tout entier, impressionné par
une grève de 35 jours qui ne ressemble à aucune autre, doit à son tour
se convaincre que les régions de vieille tradition industrielle, comme
le Nord que l'on disait invulnérable, subis-sent à leur tour les effets
des transformations de l'économie française.
Les Houillères
n'embauchent plus massivement pour compenser les départs, mais les fils
de mineurs quant à eux se détournent d'un métier qui ne représente plus
un avenir assuré. L'entreprise est ainsi amenée à faire appel à la
main-d'œuvre marocaine. En 1966, sur un effectif de 70 000 ouvriers, on
compte 12 000 ouvriers marocains. En 1968, André Bettencourt, Ministre
de l'Industrie, prévoit de ramener la production de 20 à 10 millions de
tonnes en 1975. Compte-tenu d'un tel plan, de conditions d'exploitation
de plus en plus difficiles, l'arrêt de celle-ci est envisagé pour le
début des années 1980.
Les HBNPC et Charbonnages de France
entreprennent dès cette époque (1967-1973) une politique d'aide à
l'industrialisation de la région minière avec la SOFIREM. Quant aux
pouvoirs publics, pour favoriser la conversion du bassin minier, ils
décident d'implanter l'industrie automobile. Renault s'installe à Douai,
la Française de Mécanique à Douvrin. Par ailleurs, les Houillères
s'efforcent de tirer parti de leurs savoir-faire. Leurs services
informatiques, leurs ateliers de mécanique et d'entretien travaillent
désormais pour une clientèle extérieure.
Un vaste programme de
réhabilitation de leur parc immobilier débute en 1972. Si la crise de
l'énergie survenue en 1974, avec le renchérissement du prix du pétrole,
n'a pas suffi à transformer le plan de récession des Houillères en plan
de relance, du moins a-t-elle suscité un intérêt tout à fait nouveau
pour des ressources jusqu'alors négligées. Les produits charbonneux
accumulés en terrils sont récupérés et alimentent les centrales
thermiques du Bassin. Le gaz de mine, c'est-à-dire le fameux grisou, est
capté et sert de combustible aux usines du Bassin. Les HBNPC apportent
ainsi une contribution originale et importante aux économies d'énergie.
1960
LES MATÉRIELS
7 553 marteaux perforateurs
24 667 marteaux piqueurs
5 453 perforatrices portatives
233 haveuses
118 rabots
95 haveuses chargeuses
811 becs pelleteurs
821 pelles mécaniques
620 pompes d’exhaure
617 207 étançons métalliques
174 450 lampes d’éclairage
654 compresseurs d’air
204 000 berlines en service
1 736 locomotives au fond
2003
LES PRODUCTIONS
Production de charbon :
1,739 million de tonnes
Production de coke :
1,005 million de tonnes
Production d’électricité :
8 451 GWh
1960
ET AUSSI
19 centrales électriques
16 cokeries
9 usines d’agglomération
3 910 km de voies ferrées
168 800 logements
130 chevaux
10 ânes
1960
LES INFRASTRUCTURES
349 puits en service
28 accès ciel ouverts par plan
924 fronts de taille soit 78 km de
longueur
4 207 km de galeries
709 km d’appareils de desserte
continue et convoyeurs
2 959 km de canalisations d’air
comprimé
1 806 transformateurs électriques
10 355 coffrets électriques de chantier
4 179 km de câbles électriques
2003
LES HOMMES
5 840 actifs
CdF-NPC : 104
HBL : 3 715
HBCM : 764
2003
EN LORRAINE
Un passé industriel : 800 millions de
tonnes extraites depuis 1860
58 puits, 7 terrils, 2 cokeries, 2
centrales électriques, 10 stations
de relevage des eaux
Septembre 2003 : fermeture du siège minier de Merlebach
Le déficit à la tonne extraite ne fait que s'accroître. Le 25 avril 1983, à Lille, François Mitterrand, Président de la République,...
Le déficit à la tonne extraite ne fait que s'accroître. Il atteint 207 F/tonne en 1981. Le 25 avril 1983, à Lille, François Mitterrand, Président de la République, met un terme aux vains espoirs quant à l'avenir de l'extraction dans le Nord-Pas-de-Calais. L'Etat ne pourra, dit-il, à la fois couvrir le déficit de l'extraction charbonnière dès lors qu'elle sera prolongée artificiellement et, dans le même temps, participer à la renaissance industrielle du Bassin minier. Un choix s'impose donc ajoute-t-il. Ce choix se concrétisa l'année suivante par la création du Fonds d'Industrialisation du Bassin minier et de la Financière du Nord-Pas-de-Calais FINORPA, tous deux dotés de 100 MF/an, pour contribuer à l'implantation ou à l'essor des entreprises, et ainsi à l'emploi dans la région minière.
Les Houillères comptaient encore 21 000 salariés début 1984. Un programme de fermeture échelonnée des derniers établissements liés à I'extraction est établi. Afin de mener cette dernière phase de la récession, sans heurt, de favoriser la mobilité et la conversion des membres du personnel, différentes mesures leur sont proposées, suivant leur situation et leurs capacités : conversion à EDF ou dans d'autres entreprises, transfert à I'intérieur du groupe Charbonnages de France, aide à la création d'entreprise ou aide au retour au pays pour le personnel d'origine marocaine. Ceux qui ont davantage d'ancienneté bénéficient de retraites anticipées.
En 1987, un véritable plan social est mis en œuvre dans les derniers sièges et usines. Après formation, des centaines de mineurs retrouvent un emploi, dans les métiers du bâtiment et des travaux publics par exemple. D'autre part, toutes les activités des Houillères ne sont pas pareillement condamnées. Les cokes de fonderie, les boulets, les schistes de terrils, les briques Surschiste ont un marché et représentent encore des activités rentables. Ainsi diverses adaptations sont engagées dès 1984 dans le but d'améliorer leur compétitivité et de pérenniser leur avenir.
Le 21 décembre 1990, les mineurs de la fosse 9 à Oignies remontent la
dernière gaillette. La longue récession des mines du Nord Pas-de-Calais
aura été assurée dans la paix sociale. Des solutions dignes ont été
trouvées pour tous les mineurs. Plusieurs milliers d'entre eux
travailleront dans des sociétés héritières des Houillères comme les
Cokes de Drocourt, Agglonord, Tercharnor, Surschiste ou le GIE
Méthamine, crée avec Gaz de France, pour valoriser le grisou extrait des
terrains houillers.
En définitive, c'est un véritable groupe
industriel qui, avec la Société holding Filianor, aura maintenu des
emplois, tiré parti des ressources et des savoir-faire générés par les
Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais.
Œuvre de longue
haleine, la rénovation de l'habitat (le parc issu des Houillères
comptait 83 000 logements en 1990) a métamorphosé de nombreuses cités
parmi les 151 communes minières. Les centres ville, les espaces verts
gagnés sur d'anciennes friches ont donné un nouveau visage à
l'environnement. Le bassin du Nord Pas-de-Calais, allongé des collines
de l'Artois à la frontière belge, aura été façonné par ses 270 ans
d'histoire avec la mine. D'autres activités ont aujourd'hui pris le
relais mais cette région, tournée vers l'avenir, a conservé pour les
générations futures, la mémoire de cette grande épopée minière, dont les
multiples aspects sont aujourd'hui rassemblés au Centre Historique
Minier de Lewarde.
Le plan de production et la politique de conversion du personnel des houillères
Vous avez. Monsieur le Directeur Général, fixé globalement la fin de l’extraction charbonnière dans notre Bassin entre les années 1980 et 83. Cette échéance découle d’une étude précise : le plan à long terme. Avant d’analyser les grandes lignes de ce document, pourriez vous nous dire comment on s’y prend pour mimer une étude de ce genre qui doit être tout de mémo tisse/ difficile ?
Dresser un plan à long terme
est en effet une tâche malaisée et il faut, lorsqu’on en a terminé, garder une certaine modestie devant les résultats et ne pas hésiter à les adapter au fur et à mesure que des éléments nouveaux apparaissent. C’est d’ailleurs ce que l’on a déjà fait en 1971 à partir du plan dressé en 1970.
Pour établir un plan, il faut partir de données de base. En ce qui concerne le plan à long terme du Bassin, nous avons tenu compte d’abord, et principalement, de notre connaissance du gisement. Bien sûr, bien des incertitudes demeurent sur le caractère exploitable ou non de telles ou telles ressources. Mais nous avons retenu les hypothèses les moins incertaines. Nous avons également retenu l’hypothèse d’une amélioration du rendement de l’ordre de 3 à 3,5 % par an. Nous avons tenu compte de l’évolution prévue des effectifs des ouvriers du fond. Et, en dernier lieu, des possibilités d’écoulement, encore qu’il soit très difficile de prévoir à très longue échéance l’évolution de la demande dans certaines catégories de charbon comme les charbons domestiques.
H Quels sont donc, à partir de ces données, les résultats auxquels vous êtes parvenu ? Pouvez-vous nous les exposer Unité de Production par Unité de Production ?
D’une façon générale, on peut
dire que le plan 71 est très peu différent du plan 70. Seules quelques durées de sièges ont été modifiées pour tenir compte d’une meilleure connaissance du gisement.
Je veux bien vous dire ce qu’il en est de chaque U.P., mais en soulignant tout de même que les indications que je vais vous donner ne sont pas d’une précision absolue et qu’elles sont susceptibles de révisions d’autant plus importantes qu’elles concernent des périodes plus lointaines.
D’Auchel à Valenciennes : gisements difficiles
Ainsi par exemple, devant les difficultés des mutations et des conversions à prévoir, nous avons été conduits à étaler dans le temps l’arrêt de la production des deux unités d’Auchel et de Bruay. L’U.P. d’Auchel pourrait poursuivre son exploitation jusque dans le courant du 1er semestre 1973 et celle de Bruay jusque vers la fin de 1975, mais avec une baisse de la production qui sera amorcée dès le début de 1974.
Dans l’U.P. de Lens, je soulignerai tout d’abord que l’unité maigre du 18 de Lens connaît des difficultés de gisement considérables. Si les prévisions plus favorables dans la cuvette de Vermeilles se trouvaient confirmées, l’exploitation pourrait se poursuivre jusque vers les années 75-77. Mais si les déboires continuent, un palier de production plus réduit devra être recherché et la durée de vie du siège remise en cause.
Par contre, des perspectives plus favorables dans le gisement gras du 3 de Lens et du 7 de Liévin ont permis de prévoir une augmentation de la production et de la durée de vie du 19 de Lens qui pourrait être maintenu à 6 ou 7 000 tonnes par jour jusque vers 1981-83.
On sait déjà que l’extraction du 13 de Nœux doit cesser au premier trimestre 1972.
Arrêt progressif de l’extraction charbonnière
A l’Unité de Production de Courrières nous avons aussi fait des constatations opposées. Tandis que le niveau des ressources du 4 Sud semblait se confirmer, celui du 3 Ouest devenait très préoccupant. En ce qui concerne ce Siège, il n’est pas exclu qu’il faille réduire le rythme de production dans les dernières années.
L’arrêt, du siège 4 Sud reste prévu pour la mi-76, mais, si les reconnaissances en profondeur sont favorables, l’extraction pourrait être poursuivie par le 3 avec bowettes descendantes, après 1976.
A Ostricourt, par contre, peu de changement entre les deux plans. Le siège 2 d’Oignies sera toutefois prolongé d’un an, c’est-à-dire jusqu’en 1975. L’U.P. pourrait, semble-t-il, durer jusque vers 1983.
L’Unité de Production de Douai possède le gisement le plus difficile du Bassin. Les possibilités de progrès de rendement y sont réduites, le taux de mécanisation n’y est que de 40 % au lieu de 80 % pour le Bassin.
Les ressources exploitables, compte tenu de ces difficultés, permettent au mieux de maintenir jusqu’en 1976-78 l’exploitation de l’U.P. Encore cette échéance n’est-elle pas sûre.
En ce qui concerne ce secteur, il faut préciser que la diminution des effectifs attendue avec la mise en route de l’Usine Renault de Douai nous a incités à prévoir une diminution plus rapide de la production des Sièges Escarpelle et Déjardin : l’extraction du premier s’arrêtant en 74-75 et celle du second fin 76. Le puits du Midi ne dépassera guère fin 72. Notre-Dame et Dechy s’arrêteraient entre 75 et 77.
Les déboires du gisement et l’apparition du grisou nous ont conduits à avancer la descente à l’étage 476 de Barrois à la mi-72 et la réduction progressive de l’extraction à partir de 1975, avec arrêt vers 1978 au plus tard.
Les conditions d’écoulement et de valorisation de la production nous ont poussés, au contraire, à prévoir la possibilité d’une prolongation jusque vers 1977 de l’exploitation des gras de Gayant.
L’U.P. Valenciennes pour terminer…
Pour Valenciennes, la difficulté de conserver des effectifs suffisants, jointe à l’incertitude sur l’évolution de la consommation de charbons domestiques, nous imposent de nous réserver une souplesse de production.
10 millions de tonnes en 1975, 4 à 5 millions en 1980
C’est ainsi, par exemple, que le Siège d’Arenberg pourrait durer jusqu’en 78-79, mais serait le premier à arrêter si l’U.P. manquait de personnel.
Vieux-Condé s’arrêtera, vous le savez déjà, à la fin du 1er trimestre 1972.
Lagrange pourra être prolongé jusqu’à la mi-72 grâce à une petite récupération de ressources.
L’arrêt d’Agache est prévu pour la mi-75.
Enfin j’ai décidé de reprendre par la fosse Ledoux une partie du gisement profond de Vieux-Condé. Cette fosse devrait être la dernière en exploitation dans ce secteur.
Au total, comme je vous le disais en commençant, le plan 71 diffère peu de celui de 70. La production totale sera de l’ordre de 1 0 millions de t en 1975 et de 4 à 5 millions de t. en 1980. La différence la plus importante entre les deux plans est une augmentation de la proportion des charbons gras dans la production totale, conséquence de l’amélioration de la valorisation de ces charbons.
A propos d’Auchel et de Bruay, vous avez évoqué l’étalement des arrêts de production qui y ont été récemment décidés. Des souplesses semblables peuvent-elles être envisagées dans les autres Sièges du Bassin ?
Les arrêts des gros Sièges sont,
bien sûr, de nature à soulever des difficultés et, à la lumière de l’expérience d’Auchel-Bruay, nous avons recherché les possibilités d’allongement de la durée de nos exploitations. Celles-ci sont malheureusement peu nombreuses et ne concernent guère que les sièges qui produisent des charbons maigres.
En dehors des possibilités qui résulteront de la reprise d’une partie du gisement de Vieux-Condé sur Ledoux, les autres souplesses concerneraient :
— l’U.P. d’Ostricourt,
— les fosses Déjardin et Escarpelle,
— le Siège Sabatier,
qui moyennant des investissements à décider en 1972 ou 1973 pourraient être prolongés de quelques années. Mais pour prendre ces décisions, il faudrait connaître l’évolution future de la demande de charbons maigres, et, à cet égard, nous devons être très circonspects.
Cokeries et centrales : avenir lié aux possibilités d’écoulement
Que pouvez-vous nous dire aujourd’hui, de l’avenir des cokeries, des centrales et des usines d’agglomération ?
En ce qui concerne les cokeries,
leur avenir est lié au niveau de la production des charbons gras et aux possibilités de vente de coke sidérurgique fabriqué à partir de charbons importés. S’il n’y a guère de problèmes pour le coke fait à partir des charbons gras du Bassin qui s’écoulera toujours sans difficulté, il n’en est pas de même pour le coke à façon dont la production dépendra de la façon dont son prix de revient se situera par rapport à celui des cokes produits par des cokeries modernes, type Dunkerque.
D’ores et déjà, on sait que la cokerie de Chocques, qui devait être fermée en 1969 et qui a connu un sursis à cause de la forte demande de coke des années 1969 et 70, sera définitivement arrêtée au début de 1972.
La cokerie d’Harnes suivra très probablement en 1973. La cokerie de Lourches par contre sera conservée pour l’approvisionnement des usines de Denain et Valenciennes d’Usinor. Les cokeries de Vendin et Drocourt dureront au moins autant que les sièges de charbons gras qui les alimentent.
Restent les cokeries de Mazingarbe et Waziers dont l’avenir dépend de leur compétitivité et des besoins de la sidérurgie. On ne peut actuellement se prononcer sur leur durée de vie.
L’avenir de nos usines d’agglomération est intimement lié à l’écoulement des charbons maigres. Or, cet écoulement nous cause actuellement quelques inquiétudes. Les prévisions optimistes que certains fondaient sur la stabilité relative de la consommation dans la région Nord – Pas-de-Calais sont en train d’être remises en cause, car nos ventes ont accusé depuis le début de 1971 une chute importante. La réalisation de notre plan en ce qui concerne les charbons maigres dépend essentiellement de la cadence de la diminution de cette consommation. Tous les efforts devront être faits pour tenter de la maintenir à un niveau raisonnable.
En ce qui concerne les centrales électriques, les annonces de tirage d’Électricité de France sont très élevées pour les prochaines années. Si bien que nous serons amenés à faire appel à des combustibles d’appoint, fuel ou gaz, pour assurer leur fonctionnement. Les 1re et 2e tranches seront encore en service après 1980.
Dans ce vaste tableau de l’avenir du Bassin que vous venez de dresser. Monsieur le Directeur Général, il reste un aspect que vous n’avez pas encore évoqué, celui du personnel des Houillères.
A ce sujet, vous avez indiqué que l’évolution des effectifs de la mine était une des données du plan de production à long terme. Et d’autre part, le plan de production à long terme conditionne la politique de conversion du personnel. Comment se présente cette politique pour les années à venir ?
Si l’on reprend les prévisions
du plan à long terme telles que je vous les ai exposées le mois dernier, on voit nettement se dégager trois secteurs dans le Bassin Minier pour lesquels les problèmes de conversion se posent ou se poseront de façon successive.
D’ores et déjà, on sait que des procédures spéciales ont été mises en œuvre pour résoudre le problème de la conversion du secteur d’Auchel et de Bruay dans lequel toute exploitation aura cessé à la fin de 1975.
D’ici 1975, 400 à 500 ouvriers du fond à convertir par an…
Mais avant que la conversion de ce secteur ait été menée à son terme, il faudra préparer celle de la zone importante qui s’étend de l’Escarpelle jusqu’au Siège Arenberg.
Et tous les problèmes posés par cette zone n’auront pas été résolus lorsque devront être abordés ceux de la zone centrale correspondant aux secteurs de Lens, Ostricourt et Courrières. A cette troisième zone peut être également ajoutée celle du Valen-ciennois, pour laquelle, on le sait, les perspectives d’avenir sont liées à l’écoulement des charbons maigres. Mais dans cette zone, qui traditionnellement manque plutôt de main-d’œuvre, on peut espérer que les problèmes seront moins difficiles à résoudre.
A ces problèmes qui découlent de la récession charbonnière, s’ajoutent ceux qui proviennent de l’industrialisation. L’effort dans ce domaine, qui a été effectué sur notre demande pressante, a obtenu des résultats suffisants pour provoquer un important appel de main-d’œuvre auquel nous devons partiellement
répondre puisque les entreprises, qui s’implantent dans la région minière, s’engagent généralement à embaucher pour une fraction de leur personnel des mineurs convertis.
Notre politique de conversion doit donc découler de ces deux données et d’une troisième, fondamentale elle aussi, qui est la nécessité de maintenir dans la mine les effectifs suffisants, en qualité et en quantité,
pour tenir le niveau de l’extraction charbonnière prévue, c’est-à-dire pour éviter toute accélération de la régression de notre production qui pourrait être lourde de conséquences.
Compte tenu de ce que vous venez de dire, c’est sans doute le problème de la conversion des ouvriers du fond qui est le plus délicat ?
Bien entendu, encore que son ampleur soit moindre qu’on ne le pense généralement. A ce sujet, et pour les cinq prochaines années, nous pensons qu’il faudra effectuer de 400 à 500 conversions par an (c’est-à-dire un peu plus que ce qui a été fait jusqu’à présent).
Ce niveau de conversion suppose qu’on généralise la retraite anticipée aux ouvriers de tous les Sièges au fur et à mesure qu’ils arrêtent. Il suppose aussi qu’on maintienne, jusque vers 1975, le niveau des ouvriers marocains aux environs de 4000, chiffre qu’il atteint actuellement, en le laissant décroître par la suite.
Mais ces conversions vont toucher des ouvriers re/ativement jeunes et cela risque d’affecter la pyramide des âges et donc l’équilibre de la production…
Nous continuerons malgré tout
à limiter le droit à la conversion à des ouvriers ayant atteint un certain âge, 32 ans par exemple pour les ouvriers productifs. Il n’en reste pas moins que pour maintenir la pyramide des âges, et pour permettre la conversion des ouvriers les plus âgés, il est nécessaire de procéder à l’embauchage en nombre limité de jeunes ouvriers originaires de la région, notamment de spécialistes, de préférence dans le secteur de Valenciennes et même dans celui de Douai. Contrairement à ce qu’on écrit quelquefois, les jeunes ouvriers ainsi embauchés bénéficient des mêmes avantages que les autres ouvriers des Houillères. La seule différence est que leur contrat est de durée limitée (généralement 5 ans), priais il leur sera donné les moyens de se reclasser à l’expiration du contrat.
Dans le même but nous nous efforcerons, notamment par des mesures de retraite anticipée, de résoudre les problèmes posés par les excédents d’ouvriers physiquement handicapés.
Et pour les ouvriers du jour ?
La situation de ce personnel
est plus difficile à définir. Elle est relativement précise pour les besoins des activités charbon, elle l’est moins en ce qui concerne les autres services, surtout pour ceux dont l’activité n’est pas directement liée ou n’est plus uniquement liée à l’extraction.
… et 100 à 150 ouvriers du jour
Et dans ce domaine deux décisions importantes ont été prises. D’une part, le département des Ateliers Centraux a été autorisé à maintenir sensiblement le volume d’activité de ses ateliers, au fur et à mesure que les besoins de l’extraction diminuent. D’autre part, le département Infrastructures et Bâtiments (les anciens Services Constructions) a été invité à utiliser au maximum des ouvriers des Houillères, plutôt que de passer des commandes aux entreprises extérieures pour l’entretien des bâtiments et logements des Houillères.
Ces deux départements deviennent ainsi des instruments de la conversion au niveau du Bassin et permettent des mutations dans cet esprit. Compte tenu de ces décisions, le programme de conversion des ouvriers du jour, d’ici à 1975, peut se limiter à un niveau de 100 à 150 par an.
En ce qui concerne les agents de maîtrise, que pouvez-vous nous dire ?
Pour les agents de maîtrise du
fond, la diminution de la qualification du personnel ouvrier a amené les Unités de Production à augmenter l’encadrement. C’est pourquoi le programme de conversion des agents de maîtrise du fond devrait se limiter jusqu’à 1975 à une vingtaine d’agents par an. Quant aux agents de maîtrise du jour et aux employés, ils ne posent pas de problèmes particuliers pour l’instant
La conversion doit s’effectuer sur la base du volontariat
• Au total, on peut donc parler d’un niveau de conversion de 500 à 600 agents par an. C’est, comme vous l’avez dit, un peu plus que ces années dernières. Pour atteindre ces objectifs, vous avez déclaré vous-même que la conversion entrait dans une «phase active». Comment cela va-t-il se traduire en fait ?
: Le programme de conversion
étant fixé, les zones géographiques d’application étant déterminées et les critères d’âge et de qualification à respecter étant également arrêtés, la conversion devra alors s’effectuer sur la base du volontariat. Et ce volontariat, c’est cela l’élément nouveau, devra désormais jouer sans aucune restriction de la part de la hiérarchie concernée.
Mais, allez-vous me dire, si on ne peut plus empêcher un ouvrier qui répond aux conditions de la conversion de quitter un établissement où son activité est très précieuse, il va en résulter une gêne et des
difficultés pour les établissements ou les services. C’est pourquoi, pour compenser cette gêne, un certain nombre de mesures seront prises comme, par exemple, des mutations pour lesquelles il sera fait appel largement au volontariat ; comme des formations qui, conjointement avec celles qui préparent aux conversions, seront mises en œuvre à tous les niveaux, dans le but de pourvoir les emplois rendus vacants ; comme enfin les embauchages, ainsi que je l’ai signalé tout à l’heure. La mise en œuvre de tous ces moyens, c’est-à-dire la réalisation des objectifs de conversion, reste confiée à la Direction du Personnel. Mais il est évident que toutes les Directions et Services doivent participer activement à cette action. C’est pourquoi j’ai demandé au Directeur Général Adjoint, M. Claret, d’assurer l’animation et la coordination de toutes les actions à mener pour assurer la conversion du personnel dans les meilleures conditions, tant pour le personnel que pour l’Entreprise.
Etes-vous. Monsieur la Directeur Général, optimiste sur la réalisation de ce programme de conversion ?
Je suis bien entendu conscient
des difficultés. Je viens de vous parler de la gène que vont éprouver les établissements et les services. Je n’ignore pas non plus tous les problèmes personnels que pose, à chaque ouvrier ou cadre, une mutation ou surtout une conversion.
La diminution de l’extraction doit continuer à se faire en bon ordre
II s’agit de la transformation de toute une région et de toute une profession. Elle ne peut pas s’effectuer sans quelques difficultés. Puisse-t-elle du moins conti nuer à se dérouler sans heurts et sans drames. C’est la raison d’être de notre programme étalé dans le temps
Je voudrais souligner enfin que cette conversion du personnel s’inscrit dans l’effort d’industrialisation de la région minière, auquel les Houillères participent très largement. J’ai déjà cité les activités des Ateliers Centraux ou du département Infrastructures et Bâtiments ; d’autres services des Houillères sont tournés vers la conversion : les services d’ingénierie (E.T.R.), les services d’informatique, d’organisation et de formation du personnel (O.G.I.P.). Mais il y a aussi toutes les industries nouvelles créées dans le cadre de la Direction des Activités et filiales Industrielles, sans compter l’aide que les Houillères apportent aux nouvelles implantations industrielles dans la région minière. Je veillerai personnellement a la coordination de tous ces efforts, pour que la diminution de l’extraction charbonnière continue à se faire en bon ordre et parallèlement au développement des
activités nouvelles dans la région, activité nouvelles qui doivent assurer un niveau d’emploi correct. non Seulement aux mineurs converti, mais aussi à toute la population active de celle région et en particulier aux jeunes.
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