Allemagne: Bergwerk Ost (Hamm / Ruhr)
L'histoire de la mine débuta en 1873 avec le fonçage du puits Grillo 1 de la mine Monopol à Kamen. L'exploitation de la mine Heinrich-Robert a commencé en 1901 avec les puits Heinrich et Robert.
Le 30 septembre 2010 remonta la dernière tonne de charbon, mettant fin à l'exploitation de la houille dans la région de Hamm. Le démantèlement des installations (chantiers souterrains, remblayages des puits,...) est prévu pour durer jusqu'en septembre 2011.
Vues extérieures du siège Heinrich-Robert
Le siège Heinrich-Robert assurait avant sa fermeture l'extraction et le traitement du charbon de la mine Est. Lors de mon passage sur le site fin mars 2011, le démantèlement avait déjà commencé mais la totalité des bâtiments étaient encore visibles. On trouve sur ce carreau 2 puits : celui réservé pour l'extraction par skip (Robert) est surplombé d'une impressionnante tour d'extraction haute de 65 mètres et le second (Heinrich) est équipé d'un chevalement métallique peu visible car très imbriqué dans les bâtiments. Le site comprend également le bâtiment des vestiaires/bains-douches, une grande salle des machines, une halle de stockage du charbon, le bâtiment des machines d'extraction du puits Heinrich, mais surtout un important lavoir.
Machines d'extraction du puits Robert
Le puits Robert était utilisé pour l'extraction du charbon par skip à la profondeur de 1096 mètres. En haut de la tour d'extraction, perchées à 53 mètres du sol, se trouvent deux énormes machines à poulie Koepe. La première (machine Est) est équipée d'un moteur électrique de 4000 kW permettant de remonter 18 tonnes de charge à chaque cordée, à la vitesse de 17 m/s soit une capacité d'extraction de 540 tonnes par heure. Elle fut installée en 1952 et modernisée en 1977/78. La seconde machine (Ouest) a des caractéristiques similaires, pour une puissance de 3750 kW. Elle fut installée en 1952 et modernisée en 1969. Lors de ma visite ces deux machines étaient encore en fonctionnement. Depuis la salle des machines, la vue sur l'ensemble du site et ses environs est superbe.
Machines d'extraction du puits Heinrich
Le puits Heinrich n'était pas utilisé pour extraire le charbon, mais pour transporter le personnel et le matériel. Ce puits possède deux compartiments, il est ainsi équipé de deux machines d'extraction situées dans un joli bâtiment faisant face au chevalement. Ces machines, identiques, sont composés d'une poulie Koepe entraînée par deux moteurs électriques d'une puissance unitaire de 780 kW. Elle permettaient de mouvoir des cages à 4 étages à la vitesse de 12 m/s depuis une profondeur de 1120 mètres (étage 7) pour une capacité de 60 personnes ou une charge de 8 tonnes. Elles ont été installées en 1907 et modernisées en 1977/78. Lors de ma visite, seule la machine Ouest fonctionnait encore.
Recette jour du puits Heinrich
La recette jour du puits Heinrich comprend 2 étages : le rez-de-chaussé est équipé pour l'encagement et le décagement de berlines, l'étage supérieur étant quant à lui prévu pour le personnel. Un des compartiment du puits desservait l'étage 6, le second l'étage 7.
Salle des machines
Les différentes machines (compresseurs, pompes, production d'eau chaude, de vapeur...) nécessaires au fonctionnement de la mine étaient abritée dans une magnifique halle datant du début du XXème siècle. Dans une salle au fond de cette grande halle, on trouve un impressionnant compresseur AEG, qui ne fut plus qu'utilisé en secours depuis l'installation de compresseurs modernes. Dans cette même salle, se trouvent aussi deux groupes de pompage.
Lampisterie et salles des pendus
L'accès à la lampisterie se fait depuis le hall d'accueil, mais avant de récupérer sa lampe, le mineur doit badger. Ce système moderne remplace les jetons utilisés dans le passé pour identifier le personnel présent au fond. Les vestiaires/bains-douches sont immenses et prévus pour des milliers de mineurs. Il existe deux salles des pendus : celle utilisée pour les vêtements 'propres' des mineurs, appelée «Weißkaue» et celle utilisée pour les vêtements de travail, appelée «Schwarzkaue». Même si la mine n'extrait plus de charbon, des centaines de personnes y travaillent encore ; il est ainsi agréable de voir les douches occupées, les crochets chargés d'habits, les nombreuses lampes de mineurs sur les bancs de charge de la lampisterie. A noter que même si l'accès du personnel au fond se faisait principalement par le puits Lerche, ce sont les vestiaires du siège Heinrich-Robert qui étaient utilisés. En effet le carreau du puits Lerche n'en possédaient pas, les mineurs y étaient conduits par des bus.
Le lavoir
La visite d'un lavoir est toujours très impressionnante. J'ai eu la chance de découvrir - certes rapidement - les installations de traitement du siège Heinrich-Robert quelques mois après sa fermeture, mais surtout peu de temps avant leur démontage et départ pour la Chine. Le lavoir servait à séparer le charbon des matières stériles et à le trier en fonction de son calibre. On y trouve des broyeurs, des cribles, des lignes de traitement par liqueur dense (systèmes «drew-Boy»), des bacs à pistonnage, des machines de filtration,...
Puits Lerche et Sandbochum
Outre les puits Heinrich et Robert, la mine Est fonctionnait avec d'autres puits, dont le puits Sandbochum et surtout le puits Lerche. Le puits Sandbochum, foncé à partir de 1978 et muni d'un ventilateur, servait pour l'aérage du fond. Le puits Lerche était à l'origine le puits VII de la mine Königsborn, foncé à partir de 1971 et mis en service en 1973. En 1978, il fut rattaché à la mine Heinrich-Robert dont il était le principal puits d'aérage, puis à la mine Est en 1998. Après un investissement de 280 millions d'euros, il devint un puits important, utilisé pour le matériel, la descente du personnel (jusqu'à la fermeture de la mine, 800 mineurs l'empruntaient quotidiennement), l'aérage et le refroidissement des travaux souterrains. Il fut équipé de la plus grande unité de refrigération d'Europe avec une capacité de 20 MW. D'une profondeur de 1400 mètres et d'un diamètre de 8 mètres, il était un des puits les plus profonds du bassin de la Ruhr. Son chevalement à la forme caractéristique et construit en 1985, provient du puits Romberg (puits VII) de la mine Haus-Aden à Werne. Ses 136 tonnes furent déplacées sur 35 km la nuit du 28 au 29 mars 2001 jusqu'au puits Lerche.
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