Belgique: bassin houiller du Centre
Charbonnages du Bois-du-Luc : la fosse Saint-Emmanuel - Houdeng-Aimeries (La Louvière)
L'histoire du Bois-du-Luc débuta le 14 février 1685
avec la création de la société du Grand Conduit et du Charbonnage
d'Houdeng. C'est en 1807 qu'elle prendra le nom de Société du
Bois-du-Luc. Elle comptait alors 5 puits (Sainte-Barbe, le Bois, le
Moulin, l'Avancée et la Grispagne). Durant la première moitié du XIXe
siècle, la société investit dans le rachat de plusieurs charbonnages et
lance le fonçage de la fosse Saint-Emmanuel entre 1835 et 1843. Elle
comprendra 2 puits, l'un pour l'extraction (profond de 558 mètres),
l'autre pour l'épuisement et sera mise en service en 1846.
Parallèlement, entre 1838 et 1853, la société fit construire face à la
fosse Saint-Emmanuel, une imposante cité en forme de trapèze pour
'fidéliser' ses travailleurs. Cette fosse est l'une des plus prospères
et représente un des témoignages les plus accomplis du paternalisme en
Europe.
Le site se développa progressivement : entre les deux puits, est
construit au début du XXe siècle, un bâtiment qui abrite la salle des
porions, la lampisterie et les bains-douches des hommes. Le puits
d'extraction est équipé en 1913 d'un superbe chevalement qui présente la
particularité d'être intégré dans le bâtiment du puits. La salle du
ventilateur et la sous-station électrique viennent compléter les
installations en 1920. Le site comprenait également un triage-lavoir et
des fours à coke aujourd'hui disparus.
Comme la plupart des charbonnages belges, la société manqua de
rentabilité et ferma la fosse Saint-Emmanuel le 31 décembre 1959. Les
puits servirent encore pour l'exhaure jusqu'à la fermeture le 15 juin
1973 de la fosse du Quesnoy à Trivières, ultime siège appartenant à la
S.A. des Charbonnages du Bois-du-Luc. Ce fut aussi le dernier siège à
extraire du charbon dans la région du Centre.
Le site à l'abandon fut racheté en 1979 par la Région Wallonne et, après
restauration, il fut ouvert au public en 2000, dans le cadre del'Ecomusée du Bois-du-Luc.Je
remercie toute l'équipe de l'Ecomusée, et plus particulièrement Karima
H., pour avoir permis la réalisation de ce petit reportage.
Charbonnages de Ressaix : le triage-lavoir de Péronnes et le Saint-Albert - Binche
La concession du Ressaix fut octroyée en 1864. Par la
suite, de nombreuses et belles opérations de rachats permirent aux
Charbonnages de Ressaix de devenir une des sociétés les plus puissantes
du bassin du Centre. En 1923, la production était de 1 000 000 de tonnes
par an ; une politique de concentration et de fermeture de puits fut
alors lancée. A partir de 1935, il ne restait plus que 5 sièges en
exploitation.
Après la seconde Guerre Mondiale, la Société des charbonnages de
Ressaix, Peronnes et Saint Aldegonde décida de concentrer sa production
sur deux de ses sièges : Sainte Marguerite et Saint Albert. De lourds
investissements sont engagés avec les crédits du plan Marshall :
construction du triage-lavoir de Péronnes et refonte totale du siège
Saint-Albert. En 1959, Ressaix et Péronnes fusionnèrent avec d'autres
sociétés pour former la Société des Charbonnages du Centre, ce qui
n'empêcha pas l'arrêt de l'extraction en 1969.
Le triage-lavoir de Péronnes fut mis en service le 20 septembre 1954 et
concentrait le traitement des produits de 2 charbonnages situés à
proximité : Saint-Albert et Sainte-Marguerite. Il était entièrement
automatisé et avait une capacité de traitement de plus de 400 t/h. Il
fut abandonné en 1969 à la fermeture des puits, après seulement 15 ans
de service. L'imposant bâtiment fut alors vidé de ses équipements ne
laissant plus que les structures en béton. Classé en 2003, il fut
partiellement restauré, mais le projet initial ayant été abandonné, son
avenir est toujours incertain.
Le puits Saint-Albert était à l'origine un ancien puits assez vétuste et
peu rentable. Il fut modernisé en 1954 avec la construction d'une
importante tour d'extraction en béton. A son sommet, elle est équipée
d'une machine d'extraction Alsthom-Thiriau à poulie Koepe de 3 300 CV.
L'extraction se faisait par 2 cages à 4 étages pouvant remonter depuis
-800 mètres 4 berlines de 2 500 litres pour un volume de charbon extrait
de 3 000 tonnes par jour.
Après la fermeture en 1969, le puits Saint
Albert fut maintenu en état et réutilisé par la société Distrigaz qui
transforma, comme à Anderlues, le complexe minier de Ressaix-Péronnes en
un immense réservoir de stockage de gaz naturel. Je remercie la sociétéFluxysaujourd'hui
propriétaire du site, et notamment Monsieur Bourguignon, pour
l'autorisation de visite et les nombreuses explications.
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