L’exploitation de la houille dans le sous-sol régional a été un facteur de développement et de modernisation.
Elle a notamment contribué au déploiement des réseaux de transport.
Le développement du réseau navigable
Celui-ci a principalement été motivé par le besoin en transport de charbon, puis par la dynamique économique qui en découlait.
Ainsi, les travaux de creusement du canal de la sensée ont commencé dans les années 1820.
La liaison fluviale Dunkerque Escaut est l’aboutissement de ce développement du transport fluvial, passant notamment par le canal d’Aire et les embranchements comme le canal des mines de Nœux qui arrive au cœur de Beuvry.
(Je reviendrai sur cette partie lorsque je terminerai ma série d’articles sur la liaison Dunkerque Escaut.)
Le développement du réseau ferroviaire régional doit également beaucoup à l’activité minière.
Et inversement, le développement des chemins de fer et de la navigation à vapeur, durant la seconde moitié du 19ème siècle, donne une impulsion à la production du charbon.
Développement du chemin de fer
L’origine du transport ferroviaire vient d’une autre région minière :
C’est dans le département de la Loire que naissent les premières réalisations ferroviaires françaises.
En 1827, la compagnie des Houillères de la Loire ouvre les quelques 20 kilomètres de la ligne Andrézieux-Saint-Etienne.
Le système est encore primitif : les wagonnets sont tirés par des chevaux et montés sur des rails en fonte.
Ils transportent uniquement du charbon extrait des mines locales.
Puis, en 1831, la compagnie accepte finalement de prendre des voyageurs dans les wagonnets réservés à la houille.
Enfin, la même année, circule sur une portion de la ligne Saint-Etienne-Lyon, la première locomotive à vapeur.
Naissance du chemin de fer dans la région Nord – Pas-de-Calais
La Compagnie des Mines d’Anzin est à l’origine du développement du chemin de fer dans la région : son réseau ferré a précédé et inspiré celui de la Compagnie du Nord qui ne sera crée qu’en septembre 1845.
Dans les années 1830, de petits tronçons de voies apparaissent pour acheminer le charbon des fosses d’extraction vers les ports fluviaux où il est chargé dans des péniches.
C’est l’un des premiers réseaux ferrés dit « à voie large » qui voit le jour en France.
L’inauguration d’un premier tronçon : Saint Waast jusque Denain a lieu en octobre 1838.
Ce tronçon s’étend d’abord vers l’ouest : jusqu’à Abscon en janvier 1841 puis jusque Somain en juin 1848.
Plus tard, en 1874, il se prolonge vers le nord-est jusqu’à Peruwelz en Belgique.
La liaison Somain – Péruwelz est l’épine dorsale du réseau créé par la Compagnie des Mines d’Anzin, couramment appelé Chemin de Fer d’Anzin (CFA).
Cette ligne relie quelques fosses et des gares encore appelées « stations » dont Anzin et Denain qui sont les plus importantes. De nombreuses voies de desserte pour les puits d’extraction et autres installations s’y connectent.
Outre l’acheminement des marchandises (charbon, coke, bois…), le transport des voyageurs se développe.
Le « petit train d’Anzin » circulait chaque jour, de 6 à 21 heures.
15 gares étaient desservies : Somain, Abscon, Escaudain, Denain, Hérin, Saint Waast, Anzin, Le Moulin, Bruay, Thiers, Escautpont, Fresnes, Condé, Vieux-Condé et Péruwelz.
Le transport de voyageurs était assuré par 2 trains partant des 2 extrémités de la ligne, Somain et Péruwelz, se croisant à Anzin.
La Compagnie d’Anzin connaît un fort développement économique jusqu’à son intégration aux HBNPC peu avant la seconde guerre mondiale.
Quelques décennies plus tard, l’exploitation du charbon dans la région Nord Pas-de-Calais n’est plus rentable et c’est alors » l’inexorable déclin « .Le service voyageur s’est arrêté en 1963. La portion de Péruwelz à la gare de Vieux-Condé a été démantelée totalement en 1975. Le dernier train de marchandises a circulé le lundi 17 novembre 1986.
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